Commentaires de livres faits par ljs13
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Commentaires de livres appréciés par ljs13
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Si j’étais né Amérindien à une autre époque, on aurait pu louer mes talents de guérisseur. Mes voix auraient été perçues comme celles d’ancêtres me faisant part de leur sagesse. J’aurais eu droit à de nombreux égards mystiques.
Si j’avais vécu dans les temps bibliques, on aurait pu me considérer comme un prophète, parce que, regardons les choses en face, il n’y a que deux possibilités : soit les prophètes entendaient vraiment Dieu leur parler, soit c’étaient des malades mentaux. Je suis sûr que si un prophète ou une prophétesse faisait son apparition aujourd’hui, on lui ferait un bon paquet d’injections d’Haldol, jusqu’à ce que le ciel s’ouvre et que les médecins se prennent une baffe dont ils se souviendraient de la main de Dieu.
Au Moyen Âge, mes parents auraient fait appel à un exorciste parce que j’aurais manifestement été possédé par des esprits malins, peut-être même par le diable en personne.
Et si j’avais vécu dans l’Angleterre de Dickens, on m’aurait jeté à Bedlam, qui n’est pas qu’une façon imagée d’évoquer la folie. C’est un endroit qui a existé – un « asile de fous » où les malades étaient emprisonnés dans des conditions inconcevables.
Vivre au vingt et unième siècle me garantit un bien meilleur pronostic de traitement, mais, parfois, j’aimerais vivre dans une époque d’avant la technologie. Je préférerais que tout le monde me voie comme un prophète plutôt que comme un pauvre malade comme les autres.
Source: interview de l'auteure sur le site internet BookPage.com
Tyler .
Perplexe, je me rapproche. Je ne sais pas si c'est volontaire ou non de sa part, mais je tape à mon tour une fois, et j'attends. Il me répond quatre coups.
Qu'est-ce qu'il fabrique? Je doute qu'il soit en train d'apprendre le Morse, ce qui signifie qu'il tente de m'agacer, encore.
- Tu peux arrêter? Je demande assez fort pour lui et assez doucement pour que mon père n'entende pas.
- J'ai deconecter Internet, répond-il, hilare. Tu me donnais la migraine. Oh mon Dieu, Chicago c'est trop cool! J'adore aller à l'école! C'est génial! J'adore faire des disserte de psychologie!
Furieuse, je m'adosse au mur en tailleur.
- Je n'ai jamais dit ça, je dit avec un coup de coude.
Il cogne à son tour pendant au moin quinze secondes.
- Je peux faire ça toute la nuit, dut-il. Il paraît qu'on ne dort pas beaucoup à la fac, tu peux t'entraîner. Je te rends insomniaque en un rien de temps.
- On t'a déjà dit à quel point tu es pénible,
Sans comprendre pourquoi, je m'aperçois que lorsqu'il répond, son entrain me fait sourire.
- Non, je ne crois pas.
Si seulement je pouvais voir à travers ce mur. Est-ce qu'il sourit comme moi? Est-il debout, assis ou allongé par terre? Comment sont ses yeux, là?
- Alors petite étudiante, explique-moi à quel point je suis pénible.
Il a l'air de sourire mais je n'en suis pas certaine. J'appuie une oreille contre le mur pour mieux entendre sa voix. Il est rarement gentil.
- Déjà, tu as déconnecté Internet, et maintenant tu tapes sur mon mur sans t'arrêter.
- Techniquement, c'est notre mur à tous les deux.
Il tape une fois de plus.
- Ça reste extrêmement pénible. Arrête, s'il te plaît.
- Impossible
Je brûle d'envie de lui prendre la main et de la poser sur mon coeur, là où ça fait le plus mal. Je ne sais pas si cela m'apaiserait ou si, au contraire, il se briserait en mille morceaux mais, au moins, cela mettrait fin a cette attente constante.
- Quelque chose que je n'aurais pas dû, marmonne Tyler en m'adressant une sourire complice.
- Gagné ! Vas-y, balance !
Les joues en feu, j'entre mon numéro dans son téléphone.
- Ne t'inquiète pas, ce n'est pas un faux numéro.
- Si tu avais une promise, tu penses qu'elle serait comment ?
- Comme toi, répond-il immédiatement. Ce serait toi.
Nous ne nous embrassons pas. Nous ne bougeons pas, nous restons là à respirer ensemble. Enfin, je sais.
Maintenant je ne peux plus continuer sans violence. Ni pour mes parents, ni pour ma famille.
Ni pour Xander.