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Mimi Guillam - Cahier de vie d'une institutrice



Description ajoutée par siegrid 2011-11-29T15:20:28+01:00

Résumé

À quatre-vingt-quatorze ans, Mimi Guillam se souvient. La Bretagne, l’école normale, sa première classe, la guerre... et toujours ses chers élèves autour d’elle. Institutrice en avance sur son temps, pionnière de la “méthode Freinet”, elle nous fait partager sa passion ardente pour l’enseignement. Avec elle, l’éducation ne se fait pas seulement dans la classe. Une belle vie, remplie du sourire des enfants !

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Classement en biblio - 4 lecteurs

extrait

Noce bretonne

Nous habitions Dives-sur-Mer, en Normandie, dans le Calvados. De son estuaire, en 1066, est partie l'une des plus extraordinaires équipées occidentales. Des Normands, Guillaume le Conquérant et ses compagnons, se sont emparés de l'Angleterre et ont presque failli y imposer leur langue (plus de dix mille mots de l'anglo-normand dans l'anglais). Ils ont fondé une dynastie toujours en place et créé l'Angleterre moderne. On peut donc dire que Dives est le point de départ d'une aventure millénaire.

Pour moi, Dives restera simplement ma ville de naissance.

Mes parents sont nés tous deux en Bretagne. Lorsque je la découvris, j'avais 5 ans et quelques mois. Nous allions, mon père et moi, au mariage d'une cousine à Vannes. Nous partîmes de la gare de Caen, je m'endormis sur mon petit oreiller brodé de fines dentelles bretonnes (je le promenais partout). Le train me berçait. À Redon, il s'arrêta. Mon père, pour se rassurer, poussé par sa prudence habituelle, rejoignit la voiture fourgon afin de vérifier la présence de notre malle. Endormie quand le train redémarra, je ne me rendis compte de rien. Seulement, mon père était resté sur le quai. Deux soldats, assis près de moi, comprenant la situation, m'amusèrent durant le long trajet. Mon père leur ayant appris où nous devions nous rendre, ils me firent descendre à Vannes. À la gare, je suis allée me poster directement devant les trois plus belles femmes que j'aie jamais rencontrées, habillées en Bretonnes, avec des coiffes au crochet, à la manière de mon petit oreiller. Elles ne me connaissaient pas, et devant leur costume brodé d'or et d'argent, et leur parfum de lavande et de rose, je restai sans voix. Ma tante Louise Guaret m'aperçut, et malgré l'absence de mon père, me posa la question :

— Petite, comment tu t'appelles ?

— Mimi Guillam, et papa est resté sur la gare !

Quelle fierté j'éprouvai de me voir embrassée et attendue par ces magnifiques personnes ! Je sentis là pour la première fois la satisfaction d'appartenir à une terre et une communauté. La terre n'avait donc pas de frontières : il suffit d'être à un endroit, elle est à nous et nous sommes à elle. Un baiser suffit, un sourire aussi, et voilà.

Le chef de gare appela la gare de Redon afin de rassurer mon père, qui attendait, bien malheureux, son prochain train dans le bâtiment voyageurs. Lorsque mon père arriva bien des heures plus tard, je le vis pleurer pour la première fois, et il me serra dans ses bras si fort. Il n'avait rien à craindre, je l'aimais tant déjà.

Le lendemain, je le vis danser la ridée, et je dansai avec lui, en pleine terre, dans un grand champ de mariage. Les jeunes gens, beaux et costumés, s'asseyaient par deux, côte à côte, main dans la main parfois, sur des petites échelles en bois tordu. Des échelles posées trois par trois, comme un jeu de construction à divers endroits, mais aussi autour des grandes tables qui, mises bout à bout, paraissaient longues comme le champ. Déambulaient aussi, dans leurs beaux costumes bretons, les blessés de guerre, amputés d'une jambe ou d'un bras, ou le visage déformé par d'affreuses cicatrices. Je ne les craignais nullement, passant près des chaises roulantes en chantant, en gesticulant comme mes petits cousins. Un estropié nous arrêtait parfois ; il n'était pas vieux, mais je me souviens qu'il m'apparaissait las, comme un grand-père. Il nous offrait un morceau d'un immense biscuit rond et plat, et nous repartions dans une ronde sans fin.

Nous étions en 1921. D'autres jeunes hommes parlaient à peine, que ce soit en breton ou en français, ne respiraient quasiment plus, et sur eux se posait le regard de leur mère, de leurs tantes, de leurs grands-mères bienveillantes. Et dans cette multitude, je ressentais une unité. Et le biniou éternel remplissait l'air, respirant à leur place ; il nous recouvrait de musique comme d'un habit, et reliait ce qui était séparé dans la multiplicité de tous ces gens qui avaient chacun sa propre histoire, ses souffrances et ses joies. L'être humain ne disparaît pas dans le groupe, mais devient plus fort : voilà ce que pensaient mes parents.

La noce dura deux beaux jours. Peu à peu, mon père se réconciliait avec son enfance. D'ailleurs, toute sa vie, il fit référence de façon quasi journalière à la Bretagne. C'est par la mer de la Manche qu'il restait amarré à elle.

La vie : les rires et les larmes, des souvenirs, la liberté. Mon père me traça cette route, sans tout à fait me le dire, seulement en me racontant qui il était devenu et pourquoi... mais surtout comment.

Mon père

Le plus vieux souvenir qui me reste de mon père, c'est celui de ces matins où je me levais d'un bond en l'entendant fredonner dans son jardin. Je l'observais de la fenêtre de ma petite chambre. Je chaussais mes sabots et le rejoignais en bâillant. Son carré de patates de Dives-sur-Mer, en Calvados, contenait la Bretagne tout entière. Les korrigans et les mystérieux alignements de Carnac, le pays de son enfance, réveillaient son lourd corps engourdi. Louis-Marie Guillam, d'origine bretonne, petits doigts levés, dansait la ridée avec pour tous spectateurs sa fille, ses légumes et ses fleurs.

Il chantait :

O Breizh, ma bro

Me gar ma bro

Tra ma vo mor 'vel mur 'n he zro

Ra vezo digabestr ma bro !

(« O Bretagne, mon pays,

«ej'aime mon pays

« Tant que la mer fera un mur autour d'elle

« Mon pays sera libre. »

Mais aussi un tiig war ar maez, chanson décrivant une maisonnette avec son toit de galettes de sarrasin et ses murs de bouillie.

La ridée, ronde à huit temps plus lente pour l'échauffement ou ronde à six temps plus enlevée, plus rapide, qu'il effectuait quelques minutes plus tard dénouait son esprit et déliait ses membres. Je l'imitais, mes bras s'accoudant sur le vide à chaque fois que mes pieds s'arrêtaient.

À l'occasion, lorsque plusieurs Bretons et Bretonnes, ses amis et ma famille, se réunissaient pour une fête, il ne perdait pas pied. Cette terre celte, semblable à celle de Dives par son vent, ses embruns, son sel et ses dunes, qu'il avait abandonnée par colère et dont il était orphelin, n'avait jamais cessé de gronder en lui.

Son père, Louis Guillam, mon grand-père marin-pêcheur, avait eu moins de chance. Il avait véritablement perdu pied le 20 février 1888 sur la barre d'Étel, banc de sable sous-marin situé entre les dunes de Plouhinec et d'Erdeven. La chaloupe de pêche Anita, appartenant à un certain Plumette et dans laquelle il avait embarqué avec quatre coéquipiers, avait chaviré vers midi près des Pierres noires. Un dénommé Podras, à qui il avait fallu plus d'une heure à la rame pour se rendre près d'eux, avait récupéré seulement deux survivants accrochés à un aviron, dont le patron, Kervadec, qui avait rendu son dernier soupir avant d'atteindre la terre ferme, et un jeune homme. Cette barre où se rencontrent l'eau salée et l'eau douce reste encore le cauchemar des marins du Morbihan. Elle se déplace avec les vents et les courants, disparaît à marée haute et cause des « tremblements de mer ». Elle bascule tout, écrabouille et engloutit les humains.

On retrouva le corps de Louis Guillam, « mort en mer à l'âge de 50 ans », plus de deux mois après le naufrage, le ler mai, sur la plage de Carnac. Ses cinq enfants avaient déjà été placés par leur mère : pour les quatre fils, chez leurs parrains respectifs, et pour la fille Louise, chez sa marraine. Mon père, le fils aîné, né en février 1874, fut accueilli, si l'on peut dire, dans une rustre famille bretonne, non pas comme neveu, mais comme vacher. On le coucha avec les vaches dans les pailles. Il se mit à les soigner et à les garder dans les champs, pendant les grands froids, par temps de pluie, en pleine chaleur l'été, sans jamais pouvoir les quitter des yeux. Ce « temps de l'inutile », comme il le nommait, s'appauvrissait encore lorsque à 7 heures chaque dimanche, sans égards pour sa lassitude, on l'obligeait à se rendre à l'église à pied. Son oncle et sa tante, eux, allaient à la messe de 10 heures en voiture attelée.

Il rêvait en silence de cette carrière de granit où l'on aurait dû l'accueillir quelques mois avant le décès de son père, et où il aurait appris à sculpter la pierre... les granits gravés d'étoiles et contre l'obscurité, les messages reliés à l'espace du monde, comme à Carnac... Mais il avait des souvenirs heureux, gravés eux aussi, ceux du temps où il allait avec son cousin livrer les produits de la petite ferme de son oncle aux châtelains sur l'île sauvage de Berder, en passant le Gois, ou lorsque tous deux portaient les oignons en grande quantité à Lorient pour remplir les bateaux en partance pour l'Angleterre.

Malheureusement, il allait rester paotr-saout (gardien de bovin), la plus basse des conditions rurales, sans liberté, ni le dimanche ni les jours de fêtes. Le paotr-saout, en Bretagne, mi-homme, mi-animal, pauvre et méprisé pour la prétendue facilité de sa besogne. Besogne qui éloignait avant tout les jeunes enfants de l'école. Ce destin fit de mon père un homme à la vocation contrariée. Les vaches demandaient beaucoup de soins, surtout à l'étable, et très souvent ses patrons passaient pour vérifier le travail, ajoutant l'humiliation à l'ingratitude de la tâche.

Son oncle et sa tante parlaient et écrivaient le breton, s'isolant des gens qu'ils méprisaient tout particulièrement et avec lesquels ils ne cherchaient pas à communiquer : les Français. Durant plusieurs années, Louis-Marie se forgea le caractère et les os, et se mit à haïr les curés et les bigots qui n'avaient d'autres préoccupations, selon lui, que d'affaiblir les plus petits, les commis et les servantes de ferme. Il se rendait compte qu'une seule valeur élevait la condition des sans-terre : le savoir. Il devrait donc devenir son propre phare, sans trop compter sur la lumière des autres.

Le jeune garçon s'inquiétait : comment allait-il ne pas oublier cette langue qu'il pensait exclusivement réservée aux bourgeois ? Il perdit peu à peu son usage, écrit et parlé. Le français s'éloignait de lui et, avec lui, s'évaporaient ses espoirs de sortir de sa situation.

Toutefois, son pays s'ancrait dans sa mémoire.

Kenavo

Mon père, durant ses années d'école primaire, avec son merveilleux instituteur d'Erdeven, avait arpenté, accompagné de ses camarades, le site de Carnac et ses alentours. Dans ce musée à ciel ouvert de la mémoire et du temps, les enfants avaient amassé des centaines d'objets. Des peignes en arêtes de poisson, des épingles à cheveux en os, divers ustensiles étranges et d'autres sans mystère comme les poteries, façonnées de la main des ancêtres. Ils grandissaient à l'ombre des géants de Kerzerho, les menhirs, toises des fondateurs de ce pays gardé par l'océan, dont une lumière secrète, presque clandestine, raconte encore l'histoire. Ces objets sont maintenant exposés au musée de la Préhistoire de la ville de Carnac : ses pierres levées, presque trois mille, de différentes tailles, des petites, des grandes, des grosses alignées comme une forêt, rassemblées en famille, ont depuis toujours hanté sa mémoire.

Dans le Carnac de mon père, Zacharie Le Rouzic, célèbre archéologue et ami de son instituteur, et sa fille Anne qui l'accompagnait toujours guidaient leurs fouilles. Le jeudi, à l'heure des trous et du grattage, à l'aide d'un petit couteau de poche qui lui venait de mon grand-père, mon père taillait déjà des pièces de bois à la manière des Celtes qui avaient déposé leur mémoire en terre de Bretagne.

Et il y avait eu cette rencontre avec de petits êtres roussis par la laideur, la peau ravinée, tannée, le corps malingre : les korrigans. Mon père les avait aperçus autour des menhirs – c'était une époque où un maître laissait ses élèves fouillasser dans la terre et les bosquets en toute liberté.

Et sa mémoire de Locmariaquer et d'ailleurs venait à moi sous la forme d'histoires ou de contes. Il s'installait au coin du feu et me racontait les feuillages et les épis baignés et gravés de soleil de « la table des marchands ». Avant de m'endormir, j'ai souvent imaginé tous ces menhirs profitant de ce que les hommes, le soir de Noël, étaient à l'église pour aller boire au ruisseau, penchant leurs lourdes silhouettes vers l'eau noire, puis partant festoyer avec les petits êtres de légendes rencontrés sur la route.

L'ankou¹ et son costume de pantin, si maigre, ses longs cheveux blancs, son air terrifiant, sa faux – dont le tranchant tourné vers l'extérieur rendait impossible la moisson – et sa tête rotative – afin de mieux repérer les gens qu'il allait enlever –, avait emmené dans sa charrette grinçante l'âme de mon grand-père Guillam. Comment lui échapper ?

Dans ses souvenirs, il y avait ce jeune homme fort qu'il avait été et qu'il était encore ; mon père alors gagnait les concours de force et d'adresse dans son village d'adoption. Il moissonnait pour deux, pour son père mort et pour lui-même.

Son oncle – qui était aussi son parrain et le patron de la ferme –, devant sa robustesse et sa puissance (qui n'étaient en fait, selon mon père, que la manifestation de sa colère), voulut le marier à sa fille et ainsi l'avoir à sa merci toute son existence. Mon père n'osa ni refuser ni accepter cette belle promotion : on l'avait nommé grand-valet. Heureusement, il devait quelques années de service militaire à la France.

On lui avait affirmé que là-bas, on apprenait le français aux Bretons. Il avait un tel désir de le réapprendre ! Lors de la conscription, il tira en sautant de joie un « mauvais » numéro. La conscription, réquisition d'une partie des hommes jeunes et en bonne santé pour les forces armées par tirage au sort ou par engagement, avait lieu une fois par an dans le chef-lieu de canton. Il empocha un billet où étaient écrits les mots libérateurs : « Bon pour le service. » Il fit semblant de remettre à plus tard son union avec sa cousine, pour laquelle il n'éprouvait aucun sentiment, et s'enfuit, chassé de Bretagne par la misère et poursuivant sa fierté d'ouvrier.

Lors de son service militaire au génie d'Angers, le bugul (le pâtre) réapprit le français, l'écrivant un peu, le parlant beaucoup. On lui raconta les Normands, leurs vaches qui se gardaient toutes seules dans des petits enclos entourés de pierres ou de haies. Il se mit à rêver de la Normandie.

Rentré à la ferme chez son oncle, Louis-Marie, l'orphelin, refusa son mariage avec sa cousine. Premier arrêt à Auray, à l'hôtel des Voyageurs, où on l'embaucha comme cocher. Cela n'avait rien d'une sinécure, car son cheval se jetait dans le fossé lorsqu'il croisait, heureusement très rarement, une des premières automobiles ! Là, il se promit à une fille de garde-barrière, femme de chambre de cet hôtel : Marie-Louise Guillo, originaire de Caudan, en Armorique, qui deviendrait ma mère, bien plus tard... En attendant, l'orphelin de Bretagne, avec l'espoir d'une vie meilleure, prit le trimard, son petit baluchon sur le dos et ses sabots aux pieds. Il agrippa les chemins de traverse, échappa à ses poursuivants et à son état d'écorché vif, pour ne jamais revenir dans cette ferme si peu évoluée qui brimait les domestiques.

Dans son sac, un chapeau rond breton, des culottes bouffantes, un gilet, sa large ceinture, des sabots, sa Bible bilingue latin-breton, et Kenavo² !

1. Figure emblématique de la mort en Bretagne.

1. « Au revoir. »

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Commentaires récents

Or

une lecture toute en légèreté sans prise de tête. Une belle histoire d'une institutrice qui raconte sa vie a l'école avec tout ces petits enfants qui l'ont entouré

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Date de sortie

Mimi Guillam - Cahier de vie d'une institutrice

  • France : 2010-09-02 - Poche (Français)

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2016-06-08T16:02:08+02:00

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