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Petit Bodiel, et autres contes de la savane



Description ajoutée par V_Delaire 2012-01-31T08:31:39+01:00

Résumé

Quatrième de couverture

"Il y a très longtemps, au pays des baobabs géants aux branches cuivrées, vivait une colonie de lièvres appelée Famille Bodiel. C’est là que grandit Petit Bodiel, un vaurien sale, paresseux et gourmand qui ne pense qu’à dormir et à regarder les jeunes filles lièvres quand elles se baignent toutes nues.

Mais Petit Bodiel ne manque ni d’ambition ni d’intelligence. Pour empêcher sa mère de mourir d’inquiétude à son égard, et bien décidé à devenir le roi de la savane, il demande à Dieu de lui accorder la ruse et ses pouvoirs miraculeux…

« Il était une fois en Afrique » et l’enchantement commence. Après Petit Bodiel, grand conte traditionnel peul, Amadou Hampâté Bâ, le maître conteur au style inimitable, vous invite à découvrir une collection unique de fabliaux, contes, légendes, trésors de la mémoire de son pays."

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Classement en biblio - 32 lecteurs

extrait

Il y a très longtemps, au pays des baobabs géants aux branches cuivrées, vivait une colonie de lièvres appelée Famille Bodiel. C?est là que grandit Petit Bodiel, un vaurien sale, paresseux et gourmand qui ne pense qu?à dormir et à regarder les jeunes filles lièvres quand elles se baignent toutes nues.

Mais Petit Bodiel ne manque ni d'ambition ni d?intelligence. Pour empêcher sa mère de mourir d'inquiétude à son égard, et bien décidé à devenir le roi de la savane, il demande à Dieu de lui accorder la ruse et ses pouvoirs miraculeux.

« Il était une fois en Afrique » et l'enchantement commence. Après Petit Bodiel, grand conte traditionnel peul, Amadou Hampâté Bâ, le maître conteur au style inimitable, vous invite à découvrir une collection unique de fabliaux, contes, légendes, trésors de la mémoire de son pays.

CHAPITRE PREMIER

Petit Bodiel

Conte peul

Il y a très longtemps, dans le Sano, pays des baobabs géants aux troncs et branches cuivrés, vivait une famille de lièvres appelée Famille Bodiel1.

Papa et Maman Bodiel étaient de braves travailleurs. Ils peinaient sans relâche et sans murmure du matin au soir. Chaque fin de journée les voyait revenir chargés de vivres variés : pain de singe2, fruits de rônier, jujubes jaunes, fruits bien mûrs de la savane, autant de bonnes choses pour la subsistance de la famille.

Quant à Petit Bodiel, il était, hélas ! le modèle des mauvais petits. Jamais il ne voulut rien faire, sinon l'imbécile, dormir et redormir. Il ne sortait de sa couche qu'au moment où le soleil montait au zénith et lui plongeait dans le ventre les flèches aiguës de ses rayons ardents. Et quand il se levait ainsi malgré lui, c'était pour aller, en guise de bonjour, demander à sa mère de quoi garnir son estomac solide et malencontreusement toujours vide.

Petit Bodiel n'était pas aussi sot qu'il était paresseux. C'est pourquoi cette andouillette s'arrangeait chaque fois pour ne pas se rendre chez sa mère quand son père y était. Papa Bodiel, en effet, n'était ni commode ni complaisant. Il avait pour son fils, toujours occupé à des riens, plus de clystères de coups de pied3 que d'affectueuses tapes paternelles.

Petit Bodiel n'était pas simplement un « cul de plomb », quelqu'un qui ne fait jamais rien. En plus il était dégoûtant, et faisait constamment pipi dans sa couche. Mais, comme toutes les mamans de la terre, Maman Bodiel écoutait la voix profonde de ses entrailles et fermait les yeux sur les défauts de son fils gourmand et goinfre.

Elle cherchait entre terre et ciel des excuses pour sa ventrée vaurienne. Elle l'excusait de pisser dans sa couche et de ne jamais rien faire, sinon, de temps en temps, aller se tapir dans les touffes de vétiver4, cachette d'où il pouvait contempler les jouvencelles qui, toutes nues, s'abandonnaient aux joies de la baignade.

Tous les êtres ont un sort commun, celui de finir par mourir, et souvent sans y être préparés. Ce qui doit arriver à tout être allait arriver à Papa Bodiel. Règle sans exception !

Une nuit, très fatigué, il se coucha. Son âme, qui s'était échappée de son corps durant son sommeil pour converser avec la Nuit, fut enlevée par cette belle et mystérieuse femme, drapée d'un manteau noir serti d'étoiles.

Au matin l'aurore jaillit des ombres. Mais le visage de Papa Bodiel resta sombre. Ce père, grand travailleur, était mort. Paix à son âme laborieuse et honnête ! Il laissait une veuve sans ressources qui vaillent et un fils qui n'était savant qu'en anatomies de belles filles...

La Tradition est parfois injuste5. Elle s'en prend à la maman d'un vaurien, et non au vaurien lui-même. C'est ainsi que la maman de Petit Bodiel devint la risée de son village.

Dendi Bani Kono le Tantale, cousin germain de Bani Kono la Cigogne, revêtit ses beaux boubous blanc et noir. En quelques grandes enjambées facilitées par ses longues échasses, il se rendit chez Maman Bodiel. « Je viens, lui dit-il, te conseiller de sévir contre ton fils. Il y va de ta réputation. S'il ne se corrige pas, tu auras, par sa faute, des surprises désagréables avec tes voisins. Sache, ma chère amie, qu'un parent qui laisse son enfant dans le dos devenir une hache6 risque tôt ou tard de voir celle-ci lui tomber sur les talons et lui couper les tendons... »

Maman Bodiel n'apprécia nullement la mise en garde de Tantale. La mère n'est-elle pas toujours la première à découvrir les défauts de son enfant, et la dernière à les publier... ? « De quoi se mêle Tantale..., susurra le coeur de Maman Bodiel à son oreille maternelle. Il faut que Tante Araignée de la Mélancolie7 l'ait piqué cette nuit, pour qu'il s'agite si violemment à propos d'un cas qui ne regarde que ton fils et toi... »

Cependant, la voix de la raison pure intervint et murmura doucement à l'intelligence objective de Maman Bodiel :

« Par le Roi du Ciel, par la Reine des Terres, par le Prince des Océans ! Maman Bodiel, fais taire tes sentiments maternels et prête oreille aux conseils désintéressés d'un ami avisé et direct ! Quand bien même remplirais-tu les plus grands silos et greniers pour ton enfant vaurien, s'il ne change pas son état d'âme il n'en vaudra pas davantage. »

Maman Bodiel réfléchit longuement. Elle se dit :

« Une voix étrangère pourrait me tromper, mais celle qui vient de mon tréfonds ne saurait le faire. Je dois, je veux, il faut que je fasse taire mon coeur de mère et ferme mes oreilles maternelles ! »

Joignant pensée, parole et action, Maman Bodiel se précipita dans la chambrée de son fils. Elle se saisit du dormeur invétéré par l'une de ses pattes postérieures. Elle le traîna jusqu'au pied du baobab sacré, à la manière dont les fils d'Adam traînent les cadavres d'animaux en état de putréfaction avancée8.

Là, Maman Bodiel s'assit sur son arrière-train. Elle demanda impérativement à son fils d'en faire tout autant. Alors, face à face, les yeux maternels plongeant dans les yeux filiaux, Maman Bodiel dit :

« Petit Bodiel ! Tu n'es plus un bébé. Dans trois lunes, tu vas atteindre ta majorité. Tu seras désormais responsable de toi vis-à-vis de toi-même et vis-à-vis des autres.

« Quand Guéno l'Eternel9 te jeta dans l'océan de mon ventre par l'entremise du lance-pierre de ton père, je tressaillis de joie. Quand, sans danger, les os de mon bassin s'écartèrent pour te mettre au monde, j'exultai de plaisir. En te voyant grandir, mes espoirs s'élevèrent plus haut que le chaume des bambous géants.

« Je pensais que tu serais un roi de la brousse, que tu disputerais le commandement de la savane au couple habillé de couleur fauve... Je pensais que la touffe de ta queue aurait raison de la crinière du despote à la grosse tête, Grand Frère Lion Korodiara, qui ravage les troupeaux de zèbres, casse le cou des antilopes et s'abreuve du sang de la girafe dont il confond le long col avec son aiguière10.

« Mais non ! Voilà que tu ne fais et sembles ne vouloir faire toute ta vie que bâiller, dormir, te réveiller, manger, digérer, pisser et péter ! Tu sues et produis de tels bruits, avec une telle incontinence, que Donzelle Nyâlal l'Aigrette, bien que fille de ?soyons charitables11?, m'a lancé l'autre jour cette apostrophe : ?Eh, Maman Bodiel ! Ton fils n'a-t-il d'autre orifice que son anus ?? Après m'avoir ainsi insultée à travers toi, elle s'en est allée, laissant flotter au vent les plus minces de ses duvets pour mieux se moquer de moi.

« Ton père est mort. Ce qu'il avait de plus gros sur le coeur, c'était d'avoir mis au monde un vaurien qui ne vaut et ne va rien valoir.

« Ngirja le petit Phacochère est de ton âge, mais il sait déjà se servir de son groin et déterre à longueur de journée de quoi se nourrir.

« Diaraden le petit Lionceau est de ta classe. Il fait de véritables prouesses. Sa mère en est heureuse et son âme est en liesse.

« Dawangel-baadi, le petit singe Cynocéphale12, aboie à se faire passer pour un chien de roi. Il sait cueillir des fruits mûrs.

« Quant à toi, rien de rien ! Si tu ne changes pas ? et je désespère que tu puisses changer un jour ? je te maudirai face au soleil levant et face au soleil couchant ! Je te renierai un jour de pleine lune13 !

« Tu n'as été pour moi qu'une source d'inquiétudes quotidiennes. Cela ne saurait durer davantage ! J'ai décidé de me séparer de toi, comme on se sépare d'un tesson de canari brisé14. Tu iras vivre où tu voudras et comme tu voudras, mais tu n'empuantiras plus ma demeure !... »

Petit Bodiel, contrit on ne peut plus, demanda à sa mère un délai de quelques lunes pour se corriger.

« Et comment vas-tu faire pour te corriger ? Je voudrais bien le savoir pour en avoir le coeur net.

? Maman ! Je ne t'ai jamais dit que je me suis ménagé l'utile amitié de Yendou, le vieux fourmilier Oryctérope. Je lui ai régulièrement procuré des fourmis. C'est le seul travail que j'accomplis de mes mains. Je m'en vais demander à ce sorcier, mon vieil ami, de m'aider à me corriger. »

Petit Bodiel ramassa beaucoup de fourmis. Il alla les donner au Vieil Oryctérope et lui conta ce dont il était menacé par sa mère.

Quand l'Oryctérope eut fini d'avaler les fourmis, il dit :

« Cette pitance délicieuse vaut bien un talisman porte-bonheur ! Je m'en vais, mon petit ami, te tirer l'épine du pied. Je vais te munir d'un gris-gris merveilleux. Sèche tes larmes ! Fais-moi confiance ! D'ici à quelques semaines, ta mère sera satisfaite de toi.

« Guéno t'a donné une taille minuscule. Il faut, pour compenser, qu'il te rende plus malin. Je n'irai pas jusqu'à te donner le conseil d'être malhonnête, mais puisque tu es faible, tu dois être astucieux...

« Jusqu'ici, Petit Bodiel, à part le ramasseur de fourmis que tu as été pour moi, tu ne fus guère héros qu'à regarder croupes fermes et seins arrondis des baigneuses. Il faut de la femme, certes, mais non au point que ton sexe prenne constamment la place de ton cerveau ! Sinon, le feu de l'amour débridé dévorera le chaume de ta respectabilité, et tu risques d'être soit humilié, soit malheureux.

« Andi Yari le Sage15 a dit : ?Pour l'homme, la femme est un puits sans fond... Pour la femme, l'homme est un fût qui se perd dans la nue... Jamais ils ne peuvent parvenir à la limite l'un de l'autre. Ils sont telles deux énigmes qui se regardent, se parlent et se complètent, sans cesser de se contester. Ils ne peuvent vivre l'un sans l'autre, mais ne peuvent vivre ensemble sans heurts ni éclats. Avec la femme rien ne marche, mais sans la femme, tout serait foutu !?

« Mais finissons-en avec cette question des hommes et des femmes, et examinons comment chasser de ton corps la paresse qui y a élu domicile. »

Yendou le Vieil Oryctérope était un éminent géomancien. Peut-on être grand magicien et ne pas savoir manipuler les 96 esprits qui habitent les 16 demeures où sont scellés les secrets d'hier, d'aujourd'hui et de demain ? C'est impensable.

Pour le vieux fourmilier, il s'agissait de savoir si les affaires de Petit Bodiel allaient prospérer et si tout se terminerait bien. Il dressa un thème selon la géomancie enseignée par le maître Tchien-Mansa, puis il interpréta les points qui occupaient les maisons une, deux et sept. Tout y était masculin, donc positif et favorable.

Yendou confectionna alors un merveilleux gris-gris. Il l'offrit à Petit Bodiel en présence de l'effraie, cousine du hibou, qui servit de témoin sacramentel.

« Prends ceci, dit-il à Petit Bodiel, et porte-le suspendu à ton cou. Chaque fois que tu éprouveras le besoin de réfléchir, de secourir ou d'être secouru, serre-le entre tes incisives et formule tes voeux. Ils seront exaucés en un battement de paupières. »

Armé de son gris-gris-fait-tout, Petit Bodiel s'en retourna auprès de sa mère.

Il entra dans sa chambrée personnelle. Il prit son gris-gris entre ses incisives, le serra et dit : « Ô Allawalam bâ lôbbo, Bon papa Bon Dieu16 ! Fais que je ne pisse plus dans ma couche ! Rends mon anus aphone et que l'on n'entende plus sa voix enrouée qui pue et me fait honte !

« Fais que je devienne un vaillant Petit Bodiel et que je fasse le bonheur de ma mère, au point que feu mon père s'en trémoussera de plaisir dans sa tombe et qu'il y rira de joie à en emplir sa bouche de la poussière de sa sépulture ! Amen ! »

Et Petit Bodiel passa la première nuit de sa vie durant laquelle il ne ronfla ni ne pissa... Miracle ! Sa mère eut beau tendre l'oreille, elle ne perçut rien d'insolite, rien de nauséabond. Pas de rot, pas de pet, pas de hoquet... pas de grincement de dents s'entrechoquant... pas de respiration stridente ni cornante... Aucune des flatuosités qui chahutaient toutes les nuits dans le ventre et l'appareil respiratoire de Petit Bodiel ne s'y bringuebala cette nuit-là. Ce fut la nuit où les organes de Petit Bodiel, peut-être fatigués, semblèrent hiberner pour la première fois...

Petit Bodiel aurait-il vraiment changé ?

Il faut avoir un esprit rétrograde et inconvenant pour douter des pouvoirs d'un gris-gris confectionné selon le modèle sacré dont le prototype est gardé par Allawalam dans la salle spéciale des « Caissettes à Transformation17 ». N'est-ce pas dans cette salle que s'opère le miracle du fil enroulé en hélice18 ? Celui qui réussirait à jeter un regard par le hublot discret que seuls les appelés peuvent découvrir verrait 56 graines de fonio se changer en 32 germens de riz19... Miracle de la vie et de la métamorphose des êtres !

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Commentaires récents

Pas apprécié

J'ai du le lire pour l'école et j'ai vraiment DETESTER ! Un livre trop long sur une hsitoire pas intéressante...

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Pas apprécié

Chacun ses gouts mais sur 30 personnes 30 n'on pas du tout mais alors pas du tout aimé.ATTENTION je ne dis pas que ce livre est nul je dis que je n'ai pas aimé NUANCE!!!

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Date de sortie

Petit Bodiel, et autres contes de la savane

  • France : 1994-06-15 - Poche (Français)

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Zanziba l'ajoute dans sa biblio or
2022-05-06T04:31:37+02:00
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