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Les commentaires de FeyGirl

Commentaire ajouté par FeyGirl 2024-05-31T12:13:33+02:00
Lu aussi

Helstrid, planète éloignée de la Terre, caillou gelé, siège de tempêtes dévastatrices. Mais Helstrid possède des gisements de minerais précieux dont on ne saura rien, ce qui est bien dommage car c’est leur présence qui justifie la venue de notre protagoniste sur ce monde.

Vic s’est engagé sur Helstrid après une déception amoureuse : le voyage prend vingt-cinq ans, la plupart du temps cryogénisé, et il est certain de ne pas retrouver son ex-compagne Mai à son retour, compagne qui l’a quitté sans explications. Seule une poignée de gens vit et travaille sur Helstrid. La vie morne et confinée, à l’abri du climat et de l’atmosphère toxique, n’est pas réjouissante. Son chef lui demande d’aller ravitailler un avant-poste. Vic va donc traverser cet enfer glacé, en espérant seulement battre le record de vitesse pour pimenter son quotidien ennuyeux à bord d’« Anne-Marie », le véhicule doté d’une IA programmée pour la réussite de la mission et la protection des êtres humains.

Rien ne va se passer comme prévu.

Le récit démarre sur une exposition de la situation de Vic puis le début de son voyage, très bien retranscrits mais longs pour une novella, et on se demande quand l’enjeu va arriver. Puis la catastrophe survient enfin, suivie par des péripéties où la tension monte. Alors que les forces naturelles s’acharnent contre le véhicule, Vic supporte mal de dépendre de l’IA Anne-Marie pour s’en sortir.

Le récit mêle le scénario catastrophe aux relations homme-IA, avec un Vic mal embouché et une IA bienveillante et agaçante tout à la fois. La fin n’est pas celle qu’on pourrait attendre, bien au contraire, alors qu’elle est cohérente. Tant mieux : j’aime être surprise.

J’ai un regret, toutefois : l’auteur décrit certains phénomènes naturels étranges, en précisant qu’ils n’étaient jamais arrivés… et on n’en saura jamais plus, alors qu’ils sont la raison du retournement de situation. J’ai été frustrée. J’ai vu depuis que certains allaient très loin dans l’interprétation de la nouvelle (par exemple sur le forum du Bélial), mais c’est une autre histoire.

Ça n’en reste pas moins une lecture intéressante pour un récit court, assez marquant dans la description de l’univers.

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Or

C’est avec un grand plaisir que je retrouve Honor Harrington, cette officier militaire d’exception du Royaume stellaire de Manticore. Tacticienne hors pair, elle a déjà remporté plusieurs batailles spatiales désespérées. Sur Manticore, elle est récompensée par un nouveau grade et un nouveau commandement. Dans ce royaume fortement inspiré de l’Angleterre du XIXe siècle, elle devient très riche grâce à sa part des prises de guerre qui reviennent aux équipages (ici, des vaisseaux spatiaux fort coûteux). En parallèle, sa récente noblesse la gêne, elle qui est fille de franc tenancier : Honor connaît bien mieux l’aristocratie depuis qu’elle s’y frotte dans la Flotte Spatiale et elle a été témoin du mauvais comportement de certains. Avant tout, Honor ne goûte pas à la politique, alors qu’elle a un siège qui l’attend à la Chambre des Lords. Son talent, c’est l’armée.

On pourrait croire que tout va bien pour elle. Mais son vieil ennemi, Pavel Young, va tout bouleverser. Après sa désertion lors de la bataille de Hancock, il doit être jugé par un tribunal militaire.

L’auteur nous plonge dans les arcanes de la politique de Manticore, les différents courants politiques qui s’affrontent, pas toujours dans l’intérêt du royaume, et les compromissions nécessaires aux équilibres en place.

Jeux de pouvoirs, influences, honneur et déshonneur, manipulations en sous-main ; tout y passe, dans une monarchie parlementaire à l’équilibre fragile et au bord de la guerre avec Havre. Car si Havre a tenté, depuis les tomes précédents, de conquérir des systèmes planétaires, une guerre ouverte se prépare. Et Havre, cet ennemi séculaire, est aux prises avec un coup d’État interne qui l’affaiblit momentanément (pour mémoire, Havre est inspiré de la France postrévolutionnaire, et le parti venant de prendre le pouvoir s’appelle… Comité de Salut Public, dirigé par un certain Robert S. Pierre. Comité de Salut Public qui élimine des officiers expérimentés à la veille d’une guerre, référence évidente à Staline). Le moment devrait être idéal pour Manticore, mais même la Reine ne peut forcer son parlement ; parlement dont une partie significative est aveugle aux dangers du Havre et en proie à des luttes d’influence.

Les personnages secondaires font partie des points forts de ce tome : nombreux, bien brossés, crédibles, ils ajoutent une richesse humaine à cet univers.

Dans ce tome, pas de batailles spatiales spectaculaires, mais de sombres complots dans l’ombre, et des duels ! Et oui, nous sommes bien dans un royaume ressemblant à l’Angleterre du XIXe siècle. Prenant, intense, le récit se lit d’une traite.

Honor va vivre des bouleversements qui vont la meurtrir, lui faire prendre des décisions radicales, montrer une face moins lumineuse de son personnage, tout en gardant sa droiture.

Je suis très curieuse de connaître la suite de sa saga.

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Commentaire ajouté par FeyGirl 2024-05-13T10:06:33+02:00
Diamant

Comment parler de cette splendide novella ? Un texte court (environ cent pages), qui possède un « sens of wonder » extraordinaire !

Dans un très lointain futur, les membres de la « lignée Gentiane » observent les civilisations qui naissent, croissent et meurent. Ils se rejoignent tous les deux cent mille ans, quelque part dans l’univers. Lors de ces « Retrouvailles » qui durent mille nuits, chacun montre les fils qu’il a tissés, composés de ses souvenirs de voyages entre les étoiles. Et là, amis lecteurs, vous en prenez plein les mirettes ! Les membres de la lignée transforment la matière en poèmes ; la féérie est sublime.

Lors d’une de ces Retrouvailles, Campion et Pursdane s’interrogent sur les agissements de certains d’entre eux. Ces deux-là décident d’enquêter sur un mystère qui révélera un danger.

Les personnages — dont on ne connaît pas tout de suite la nature exacte — sont presque des dieux, et se comportent comme tels. Ils naviguent à travers la galaxie, détruisent des étoiles, créent des mondes pour les Retrouvailles. Pourtant, ils restent limités par les lois de la physique, dont l’impossibilité de dépasser la vitesse de la lumière. Cela ne les empêche pas de s’émerveiller devant la beauté de l’univers et de façonner des instants magiques avec les fils qu’ils tissent.

Alastair Reynolds réussit de beaux moments poétiques qui à eux seuls valent le détour, et évolue vers des enjeux « bigger than life » époustouflants.

À lire !

(nb : l’auteur a écrit d’autres récits dans le même univers, à savoir une nouvelle publiée dans le tout nouveau Bifrost — le 114 — et un roman dont la sortie est imminente)

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Lu aussi

Je continue cette saga dans l’ordre d’écriture, différente de l’ordre chronologique.

Planète Pern : nous retrouvons Jaxom, que nous avions laissé adolescent, à l’orée de l’âge adulte. Son dragon Ruth, considéré comme « avorton », est né petit, fragile et blanc, alors que les dragons sont des bêtes majestueuses, de couleur dorée (les reines), bronze, brune, verte ou bleue. Mais Ruth, dont tout le monde pensait qu’il mourrait jeune, a grandi et forci, tout en restant un dragon minuscule parmi ses congénères.

Jaxom, quant à lui, est entre deux eaux : héritier d’un Fort, il est destiné à être un Seigneur. Mais comme il a reçu accidentellement « l’empreinte » d’un dragon, il devrait être formé pour devenir chevalier-dragon et faire partie de cette caste si particulière qui défend Pern contre les Fils (les filaments destructeurs qui tombent sur la planète à intervalles réguliers et que les dragons éliminent par le feu). Or, dans le monde de Pern, on ne peut pas être Seigneur et Chevalier-dragon, ces deux situations sont bien distinctes. Aussi, le Régent du Fort de Ruatha a formé Jaxom pour qu’il puisse devenir un Seigneur compétent, et surtout il a étouffé les velléités de liberté du garçon afin que jamais il n’ait envie de devenir Chevalier.

Mais Jaxom est devenu un jeune homme qui, s’il est respectueux du Régent, décide de prendre son propre chemin. Il va vivre des aventures, avoir un impact sur la situation politique de Pern, et contribuer à la meilleure connaissance de la planète. Grâce à son lien très fort avec son dragon Ruth, dragon qui lui-même a des liens exceptionnels avec les petits lézards de feu, il trouvera sa voie au milieu de considérations politiques antagonistes.

Autour de Jaxom évoluent la plupart des autres personnages rencontrés précédemment, et c’est un plaisir d’en revoir certains. Cependant, l’atmosphère reste « gentillette » : hormis quelques ennemis très caractérisés, les Pernais collaborent volontiers les uns avec les autres, quels que soient leurs rangs. Tout le monde s’apprécie et tout le monde est aimable, si on met à part les Anciens traditionnalistes. Ça nuit singulièrement à la crédibilité de la société décrite si on se place dans une saga adulte. Par contre, ça correspondrait bien à des romans jeunesse. Mais ce qui ne cadre pas avec un roman jeunesse, c’est comment Jaxom vit ses premières amours. On le voit clairement profiter d’une jeune fille du Fort avant de la laisser tomber sans remords pour une femme qui est son égale sociale (j’ai grincé des dents).

Surtout, ce roman a un énorme défaut, déjà remarqué dans le tome précédent, mais qui ici est plus flagrant : une mauvaise narration. Certains événements sont expédiés en une phrase, certaines séquences défilent à toute vitesse. J’ai parfois eu l’impression de lire un brouillon, où il manquerait des transitions, des respirations, des descriptions d’actions. Je me suis même demandé si des paragraphes n’avaient pas été coupés lors de la traduction (mais je n’ai pas la VO pour m’en assurer). Alors que l’histoire est intéressante, entre les aventures des personnages et la découverte du passé de la planète, j’ai été frustrée par une écriture qui n’est pas au niveau de ce qu’on attend d’une célèbre saga de célèbre.

Je lirai quand même la suite, par curiosité, en espérant que l’auteure corrige avec le temps ce défaut.

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Commentaire ajouté par FeyGirl 2024-05-03T10:54:34+02:00
Argent

États-Unis, de nos jours : Charlie est un raté. Ancien journaliste au chômage et divorcé, il vivote dans la maison de son père décédé dont il a l’usufruit. Il rêve de racheter le pub de la ville, mais n’en a pas les moyens : son salaire de professeur assistant au collège ne lui permet pas de payer les factures. Ses seuls compagnons sont son chat, Héra, et le chaton Perséphone qu’il vient de recueillir.

Un jour, son oncle Jack — le frère de sa mère — meurt. Oncle qu’il n’a pas vu depuis ses 5 ans, et qui avait fait fortune dans la gestion de parkings. Une femme, Morrison, vient demander à Jack d’assister aux obsèques, en échange il aura de l’aide pour racheter le pub. Il se rend aux funérailles. Funérailles où les couronnes mortuaires sont livrées avec des insultes et où les invités cherchent à vérifier que l’oncle est bien mort, quitte à poignarder le cadavre ou lui injecter du poison. Sur le chemin du retour, sa maison explose.

Et à partir de ce moment, Charles va vivre des aventures « à la James Bond », mais dans le milieu des « méchants ». Les « méchants » vendent des « services » aux gouvernements, tous illégaux. Et son chat Héra n’est pas un simple chat, mais un chat génétiquement modifié, à l’intelligence développée. Héra est pince-sans-rire, alors que Charles ne manque pas d’ironie. Et il en faut, de l’ironie, quand il se retrouve à négocier avec des dauphins génétiquement modifiés et intelligents, mais grincheux et insultants.

C’est le premier roman que je lis de John Scalzi, et j’ai passé de très bons moments. Des dialogues m’ont fait beaucoup rire. Certains passages sont une succession d’humour noir, de bons mots, d’ironie cinglante, et on sent que l’auteur s’est amusé à les écrire : c’est parfois jubilatoire. Charles navigue dans un monde de l’ombre, les superméchants sont rivaux entre eux, s’espionnent, s’allient et s’entretuent, à coup de technologie avancée et d’entourloupes. Et Charles, ex-journaliste au chômage, doit apprendre à devenir un superméchant.

L’aspect « science-fiction » réside surtout dans les animaux génétiquement modifiés et intelligents. On est ici surtout dans une parodie de James Bond, mais uniquement du côté des superméchants. D’ailleurs, Spectre est cité comme référence : imaginez-vous au cœur de cette organisation, alors que ses membres se tirent dans les pattes sans grande finesse.

Certes, la fin ne m’a pas beaucoup surprise, mais il n’est reste pas moins une très bonne lecture pour le divertissement.

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Commentaire ajouté par FeyGirl 2024-04-26T09:26:08+02:00
Argent

Le pire de l’Amérique exacerbé par un jeu télévisé, dans un futur proche.

Voilà qui pourrait avoir un air de déjà-vu. L’auteur va plus loin, en imaginant des IA puissantes qui permettent de définir le jeu idéal pour des Américains dont le pays a sombré dans une déprime collective. Et ce jeu, c’est de vraies fusillades, avec de vraies victimes.

En bonne histoire d’anticipation, la novella prend des tendances actuelles pour les pousser à leur paroxysme. Ici, c’est la psychologie d’une certaine Amérique, amatrice d’armes, misogyne, raciste, fantasmant sa puissance perdue, et fascinée par la violence, et manipulée par la société ONT. ONT (Our Nation’s Truth), producteur de programmes télévisés, maître es marketing et IA, appuie sur les instincts les plus vils. Et les spectateurs en redemandent (ce n’est plus vraiment de la science-fiction).

Donnons des sensations aux Américains !

Et gagnons beaucoup d’argent.

Pendant la lecture, en considérant l’utilisation faite des données et de la psychologie, j’ai pensé : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Quant aux spectateurs, ils ne valent pas mieux que les producteurs : sans empathie envers les victimes, ils sont accros à un programme conçu pour être addictif grâce à la technologie qui mesure sans cesse les réactions.

Ajoutons que le texte sert le récit : direct, âpre, visuel, et parfois vulgaire pour souligner la dépravation morale de la majorité des personnages.

Dénonciation évidente des travers de l’Amérique et de la manipulation des populations par les médias et les réseaux sociaux, quand l’éthique disparaît (ce n’est déjà plus de la science-fiction), cette novella est effrayante, et finit par une conclusion où j’ai pensé à la fois « quelle horreur ! » et « bien fait pour eux ! ».

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Commentaire ajouté par FeyGirl 2024-04-22T14:00:33+02:00
Diamant

Dans un monde imaginaire et prétechnologique, Lidia fut témoin de l’erreur et de la mort de son père, le grand mage Cobal, lors d’un tournoi de mages. Cet événement entraîne la déchéance de la famille, qui sombre dans la pauvreté. Des années plus tard, la situation s’aggrave et conduit à la mort de sa mère et de son frère.

Lidia, devenue mage, pense aux histoires d’un être mythologique qui a remonté le temps pour sauver sa femme et l’empêcher de mourir. Ce récit devient une obsession, Lidia veut remonter le temps pour revenir à l’époque du tournoi, aider et sauver son père, et par ricochet son frère et sa mère. Elle mène secrètement des recherches dans les livres et affronte de nombreux obstacles, puis part dans une longue quête pour trouver le sort qui lui permettrait de changer le passé et réécrire le destin.

Ce roman est une bonne surprise, mouvementé et dense. Chaque partie renouvelle l’intrigue et l’approfondit. Évidemment, on retrouve la thématique du danger de modifier l’histoire, car Lidia ne sait pas quels autres chemins peut prendre son entourage quand les circonstances changent. La tension est parfois intense, et les amateurs d’actions seront ravis. Ceux qui aiment les mondes imaginaires aussi : des villes animées, des montagnes isolées et des pays où seuls les esprits règnent en maître. Certains passages sont inspirés des contes, avec une conclusion différente de ce à quoi le lecteur s’attend. L’auteure sait ménager la surprise.

Très vite, Lidia comprend qu’un ennemi puissant et invisible lui met des bâtons dans les roues et l’empêche de mener à bien la mission qu’elle s’est fixée, en lui effaçant la mémoire. Je ne peux pas vous en dévoiler plus sur ce personnage car cela gâcherait le plaisir de la découverte, j’écrirais toutefois que c’est une des bonnes trouvailles de l’auteure. Lidia va être écartelée entre sa bonté et sa morale d’un côté, et le désir de sauver sa famille. L’affrontement entre les deux protagonistes sera tumultueux.

Le personnage de Lidia évolue lentement. Obstinée, elle ne croit que ce qu’elle veut croire. Aveugle aux réalités de son monde, débordant d’amour pour sa famille, elle dédaigne les signes çà et là qui démontrent que la vérité n’est pas si binaire. Quand le lecteur ne s’y attend pas, surgissent des questionnements politiques, notamment sur l’autojustification des systèmes autoritaires, la formation des tyrans, et la fin qui justifierait les moyens pour un avenir meilleur, au prix de grandes souffrances.

Je n’ai qu’un seul petit regret : la narration à la première personne du singulier, au présent. Certains paragraphes accumulent les « je fais ci, je fais ça, puis je fais ça » qui m’ont fait un peu tiquer, alors que par ailleurs la prose est travaillée.

Il n’en reste pas moins un très bon roman de fantasy, dynamique, abordant des sujets politiques et culturels avec naturel.

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Commentaire ajouté par FeyGirl 2024-04-19T11:39:47+02:00
Or

C’est avec grand plaisir que j’ai replongé dans l’univers des Temps Ultramodernes, une uchronie des années 1910 – 1930, où la cavorite — métal annulant la gravité — permet de construire des engins volants et même de se rendre sur Mars.

Ce livre est un recueil de nouvelles entrecoupées de nombreux articles de presse, qui relatent des faits divers liés à la cavorite avec une ironie mordante, et se conclut par le traité de cavorite déjà publié en numérique.

Les nouvelles sont toutes très différentes les unes des autres. L’auteur débute par Le Facteur Pégase dont j’ai particulièrement apprécié la tendresse de l’ambiance. L’histoire évoque le Palais du Facteur Cheval existant réellement, avec son protagoniste rêveur et obstiné qui construit son temple sur des années, alors que sa fille grandit à ses côtés. Un ton doux et un joli moment d’humanité.

Ensuite, passons à la Croisière bleue qui a donné son titre au recueil. Changement de décor et d’ambiance : une enquête débute à la manière d’Agatha Christie, sur un paquebot volant entre la France et la Russie. Ce petit monde s’avère être un nid d’espions : un lord britannique a été assassiné et deux agents secrets français recherchent le coupable. Très vite, on navigue dans les milieux des réseaux d’espionnage européens, on suspecte un complot, on se cache pour découvrir des secrets. Les alliances de circonstances n’empêchent pas le soupçon mutuel, dans un univers où la cavorite guide les politiques des grandes puissances. La conclusion inattendue de ce périple, spectaculaire, m’a bien amusée.

Après cela, passons à Cinquante hectares sur Mars où nous retournons sur la planète rouge, que nous avons bien connue dans les Temps Ultramodernes. Germain a gagné un lopin de terre, à la manière des colons américains du XIXe siècle. Il n’y trouve pas les sols facilement exploitables qu’on lui a fait miroiter. Ne s’avouant pas vaincu, il part à la recherche de l’origine de l’eau qui envahit les propriétés. Un voyage propice à l’exploration de la faune et de la flore de Mars, comme dans les romans de SF des années 50 : évasion garantie. Cette inspiration continue avec la découverte de Germain sur l’origine des inondations, et je ne vous en dis pas plus. Un pulp modernisé qui inaugure un changement de ton dans le recueil.

Un intermède avec Le Sisyphe cosmique sur Mercure : une équipe tente d’extraire de la cavorite, dont cette planète regorge. Nouvelle courte et marquante, jolie et triste, à la métaphore poétique. Et potentiellement, un bouleversement dans cet univers ?…

Enfin, À la poursuite de l’anticavorium, où nous retrouvons Marthe que nous avons bien connue dans Les Temps Ultramodernes. Cette fois-ci, un astéroïde d’anticavorium (qui serait l’inverse de la cavorite et éminemment dangereux) menace de détruire la Terre. Une expédition spatiale est lancée pour détourner l’astre. Ça vous rappelle des films à grand spectacle ? Bien vu ! La tension est présente tout du long de la nouvelle, avec son lot de rebondissements et son enjeu extrême comme tout blockbuster digne de ce nom : la survie de la Terre !

Le recueil se clôt par le Traité de la cavorite, que je n’avais pas lu à l’époque de son édition en numérique : ne vous arrêtez pas à son titre aride, car il est plaisant à lire. L’auteur s’est visiblement amusé à imaginer toutes les implications de sa cavorite, de sa découverte, sa chimie, son extraction, sa filière industrielle, aux conséquences politiques, artistiques ou historiques.

La Croisière bleue s’avère un excellent complément pour ceux qui ont aimé Les Temps Ultramodernes : elle offre un approfondissement de l’univers, mais aussi des histoires aux tonalités diverses et toutes réussies.

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Lu aussi

Suite directe du tome précédent, sur la planète Pern. Le lecteur découvre les aventures de Menolly dans le l’atelier des harpistes qui est aussi un centre de formation. La jeune fille, extraordinairement douée, est peu à peu intégrée dans l’école des harpistes, où elle apprend le chant, la musique (exercice et composition), la fabrication des instruments… Apprentissage d’autant plus important dans un monde où les harpistes sont les vecteurs de l’instruction et de la mémoire (les ballades racontent le passé et mettent en garde contre les dangers réels de la planète). De plus, ils sont les confidents des seigneurs et ont un poids politique certain.

La jeune fille, encore préado, reste timide et peu sûre d’elle, à cause des traitements qu’elle a subis dans le Fort de la mer. Dans l’atelier des harpistes, certains aussi considèrent qu’une fille ne peut pas devenir harpiste. Mais les responsables connaissent sa valeur : ils l’ont cherchée sur tout le continent.

Et ses lézards de feu suscitent l’admiration. Oui, ces petites bêtes attachantes et merveilleuses ajoutent au sel de l’histoire.

Menolly est en butte à la jalousie de quelques-uns, notamment les filles qui ne sont pas des apprenties mais dont les parents nobles ont payé l’année. Elles lui signifient mépris voire méchanceté, la traitent presque de pauvre souillon, et là l’auteure fait preuve de peu de subtilité. On a parfois l’impression d’être dans un roman jeunesse, loin des premiers tomes de la saga (dans l’ordre d’écriture).

Cependant, on découvre pas mal d’éléments sur la société pernaise, dans un style agréable et avec une grande galerie de personnages, dont beaucoup sont très marqués : les gentils (certains sont trop gentils pour être crédibles), les exigeants, les mentors, les élèves sympathiques et les peaux de vache, etc. Pas de nuances, je vous dis !

Le vrai défaut de ce tome : un cruel manque d’enjeu. Même si la lecture est agréable, même si Menolly est sympathique, même si on en apprend plus sur le monde de Pern, l’histoire ronronne un peu.

À voir ce que ça donne pour la suite du cycle.

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Commentaire ajouté par FeyGirl 2024-04-11T08:41:42+02:00
Or

Les éditions Toussaint Louverture poursuivent la traduction de l’œuvre de Michael McDowell, avec des livres de poche aux couvertures toujours aussi belles !

Quant au roman lui-même, il se lit d’une traite, parfois avec jubilation.

Katie se déroule en 1871, aux États-Unis. Le prologue (qui a lieu huit ans plus tôt) donne le ton : la jeune Katie est une fillette égoïste et insensible. La Katie adulte ? Toujours aussi égoïste et insensible, voire cruelle, dans une famille de voyous pas très intelligents mais hargneux et rusés.

Pourtant l’héroïne du roman, au sens traditionnel du terme, est Philo, qui a le même âge que Katie.

Philo survit difficilement avec sa mère veuve, Mary, dans une petite ville de l’Est des États-Unis. L’argent vient à manquer. Bientôt, elles ne pourront plus rembourser l’hypothèque et elles vont être expulsées. Dès le début du récit, Philo est entourée d’une galerie de personnages aux caractères marqués qui donnent beaucoup de sel à l’histoire grâce à une plume ironique. On sent que l’auteur s’est amusé à les faire vivre.

Un jour, Mary reçoit une lettre de son père, le grand-père de Philo, qui avait coupé les ponts après le mariage de sa fille qu’il désapprouvait. Il appelle à l’aide : la femme de son fils décédé (le frère de Mary) s’est remariée avec un homme qui a une fille adulte, une certaine Katie (oui, il s’agit de la même Katie). Il est invalide et maltraité. Il subit la pression du couple et de leur fille Katie pour changer son testament en leur faveur. Il craint pour sa vie, et implore Philo, qu’il n’a jamais vu, de venir le secourir. Philo accepte (elle est gentille, bonne et douce, notre Philo).

Ce qu’elle ignore, c’est qu’elle va se frotter à une famille de criminels avides, et surtout que Katie a des dons de voyance qui lui donnent un coup d’avance.

Les parties alternent les points de vue de Philo, raisonnable, sage, intelligente même si un brin naïve, avec celles de Katie et sa famille. Ce roman se dévore, grâce à une plume fluide qui fait renaître les petites villes rustiques et le New York de la fin du XIXe siècle, de nombreux personnages secondaires hauts en couleur et une intrigue mouvementée. À la fin de chaque chapitre, on n’a qu’une envie : lire la suite.

On passe des travailleurs pauvres de la campagne aux jeunes femmes gagnant un trop salaire misérable dans les magasins new-yorkais, des pensions de famille aux familles fortunées : l’aspect social est constamment présent en filigrane.

L’histoire de Philo est le mélange d’un roman historique, d’un thriller et d’une romance (ce n’est pas le fond de l’intrigue, mais la relation entre Philo et Henry, et surtout l’ironie dans la description des personnages secondaires, évoquent Jane Austen). Philo enchaîne les coups de chances et de malchances, à la poursuite de son héritage et de ceux qui lui ont volé des êtres chers. D’un naturel aimable, elle réalise qu’elle souhaite le mal de Katie et ses parents. Elle attire la sympathie avec ses petites failles, sa succession de catastrophes, et malgré tout elle rebondit chaque fois.

En parallèle, on se plaît à voir les tribulations de la famille du crime, celle de Katie, rusée mais pas futée, et jusqu’à la fin on se demande qui va gagner. Katie est obsédée par Philo et poursuit cette dernière de sa vindicte, entourée par un père faible et une belle-mère impuissante. Katie est sans pitié.

Pourquoi avoir baptisé le roman Katie plutôt que Philo ? Sans doute parce que Katie est le véritable moteur de l’intrigue, celle par qui tout arrive, le miroir de Philo. Une antagoniste saisissante, bien plus marquante et puissante que Philo, grâce à ses dons de voyance et son caractère hors norme.

Un très bon roman historique, avec un soupçon de fantastique et une trame thriller, sur un ton léger, parfois ironique, fort sympathique, qui m’a fait passer un très agréable moment.

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