"Elle me parle de nouveau ! Et même, elle me donne des conseils !" ai-je pensé, pleine d'espoir. Alors, je me suis lancée :
_On est réconciliées ?
Son sourire s'est envolé.
_Pas totalement.
_Pourquoi, s'est indigné Eddie. Sans l'aide de Caro, tu n'aurais pas récupéré ton iPhone !
_C'est vrai. Mais ça ne suffit pas.
Une chape de plomb s'est abatue sur moi. Elle ne nous avait même pas remerciés.
_Est que dois-je faire pour que tu me considères à nouveau comme ton amie ?
Elle a haussé les épaules.
_J'en sais rien. Impressionne-moi et on en reparlera.

Je vois tout...
En noir et blanc...
Comme une partition...
Comme les touches d'un piano...

Quand j'ai l'occasion d'avoir un public...
Je donne tout pour qu'il se souvienne de moi !
Je veux que ma musique reste à jamais gravée dans le coeur de chacun...
C'est ma raison d'être !
Je suis une musicienne et je sais que tu es comme moi !

Du coup, ce n'est plus l'homme qui souffre que nous voyons sur ces images, ni la femme ni l'enfant... Ce ne sont même plus des êtres humains, c'est un grouillement, un pullulement, un déferlement. Une effrayante menace.

Après une telle transformation...
Peut-être qu'on se moque du regard des autres...
Qu'on ne se compare plus à personne, alors...
Qu'on n'a plus besoin de se faire valoir ou d'être jaloux ?
Tu es heureux ?
Mais ne t'en va pas, reste encore...

Le monde ne va pas rester comme tu l'imagines mon coeur.

Après leur premier baiser, Colin et Katherine I restèrent silencieux deux minutes. [...] Il supposa qu'il était tombé amoureux. Elle se décida à parler.
_Colin, dit-elle.
_Oui, Katherine ?
_Je casse avec toi.

_Ferme la boutique, Linds, dit Hollis.
Lindsey leva les yeux au ciel et contourna la caisse.
_Et tu montes en voiture avec Colin pour éviter qu'il se perde, ajouta Hollis. Moi, j'emmène... Comment tu t'appelles, déjà ?
_Je ne suis pas un terroriste, dit Hassan en guise de réponse.
_Tant mieux, s'exclama Hollis en souriant.

Vraiment, quand je ferme mon cahier, je me sens plus en paix, même quand je n'ai écrit que trois petites lignes. J'ai l'impression que le temps s'arrête un instant, que j'en garde un petit peu avec moi, et ça me donne de la force.

Madison entonna alors les paroles traditionnelles.
_L'ancien monde n'est plu, mais le nouveau ne fait que commencer.
_Nous n'oublierons jamais le passé, compléta Haru, et ne compromettrons jamais l'avenir.
Xochi pointa le menton, la tête haute.
_La vie renaît de la mort, et la faiblesse nous enseigne la force.
_Rien peut nous vaincre, termina Kira. Il n'y a rien que nous ne puissions faire.
Elle marqua un silence, puis ajouta d'une voix douce :
_Et nous ferons tout.

Le bonheur est la chose la plus naturelle du monde quand on l'a, et la chose la plus étrange, la plus impossible, la plus inaccessible quand on ne l'a pas.

Son regard me brûle. Nous restons là, immobiles, figés sous la pluie. Une éternité s'écoule. Je me rappelle la nuit au cours de laquelle tout a commencé, la nuit où des soldats ont tracé une étrange croix sur la porte de ma maison. Si je n'étais pas allé chercher des médicaments à l'hôpital, si je n'avais pas croisé le frère de June, si j'avais trouvé un remède quelque part... est-ce que les événements se seraient déroulés autrement ?

Mentalement, j'ai rédigé une bonne dizaine d'éloges funèbres pour Meg. Je me suis creusé la cervelle à propos de ce que je pouvais raconter à son sujet. J'ai pensé à son dessin de nous deux, exécuté dès la première semaine de notre rencontre au jardin d'enfants, avec nos noms dessus et des mots qui m'étaient alors incompréhensibles parce que, contrairement à elle, je ne savais encore ni lire ni écrire.
_Ca dit "meilleures amies", m'avait-elle expliqué.
Comme tout ce qu'elle voulait ou prédisait, c'était devenu réalité.

Nous avons roulé longtemps. A la fin, nous avons arrêté de bavarder; la route nous hypnotisait. Le monde se réduisait à cette ligne blanche qu'il fallait suivre entre deux rangées d'arbres. Mes pensées allaient en désordre des Ferguson à ma mère, à notre maison, à mon chat Marbles, au cours privé où nous nous avons redoublé notre terminale, Dolorès et moi, et où nous sommes devenues amies. Je ne pouvais me fixer sur rien. J'avais l'impression de tout laisser derrière moi.

Éloi, tu n'es pas encore parti ! Mais dépêche-toi donc ! Le guet du Châtelet a sonné depuis longtemps. Il va y avoir foule dans les rues... Je te préviens, s'il y a le moindre coup sur ce plat, tu iras faire ton apprentissage ailleurs !
- J'arrive, père. Je descends.
Dans la pièce exiguë qui lui sert de chambre tout en haut de la maison, Éloi cherche désespérément son second soulier.
- Mais je l'avais hier, où est-il donc passé celui-là ? se lamente le garçon, en soulevant sa paillasse pour la dixième fois.
- Éloi, tu ne veux quand même pas que je monte te chercher ?
- C'est comme si j'étais déjà en bas, père ! Enfin, le soulier récalcitrant apparaît derrière le coffre de chêne d'où sortent pêle-mêle une paire de chausses, des chemises et des bas. En quelques secondes, la spirale de l'escalier est dévalée jusqu'à la salle du premier étage, un morceau de pain arraché au passage, les dernières marches jusqu'à la boutique sautées d'un bond, le précieux paquet serré dans une large poche de cuir et...
- Éloi, tes socques ! crie une voix stridente.
Rien n'échappe à la vigilance maternelle.

Je réfléchis. Vingt-neuf jours que Jared a bouleversé nos vies ? Pas même un mois. J'ai l'impression de connaître Jared depuis toujours. En tous cas depuis au moins aussi longtemps qu'à duré ma cavale solitaire avec Jamie, à savoir deux ou trois ans...
_Nous avons tous le temps, répète-t-il.
Une bouffée de panique m'envahit soudain, comme un signe prémonitoire; pendant plusieurs secondes, je n'arrive pas à sortir un mot. Jared m'observe, inquiet.
_Tu n'en sais rien. (Le désespoir qui a reflué avec notre rencontre me revient en pleine figure.) Personne ne sait combien de temps on a devant soi, si cela se compte en mois, en jours, en heures.
_Il a un rire attendri, pose ses lèvres là où se rejoignent mes sourcils froncés.
_Ne t'inquiète pas, Mel. Le temps n'a pas de prise sur les miracles. Je ne te perdrai jamais. Nous sommes ensemble pour toujours.