La Caravane des pantins
Auteur
- Henri Laban (Écrivain)
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extrait
Extrait du prologue
Quand je l'ai rencontrée, ce fut l'amour dément. Belle, intelligente, un caractère original, elle s'appelait Ingrid. Nous devenions fous l'un de l'autre.
Nous étions jeunes.
Nous nous sommes épousés comme certains s'injectent de la cocaïne. Ce fut un délire paranoïaque à répétition.
- Tu m'aimes ?
- Je t'aime.
- Tu ne me quitteras jamais ?
- Jamais, je te le jure !
- Tu m'aimes ?
Je travaillais comme géologue dans l'industrie du pétrole en Alberta. Cinq semaines de plateforme dans le golfe de Guinée, un mois de congé à Calgary. Mon banquier, fier de moi, devenait mon ami.
Au retour, je taquinais Ingrid :
- Tu m'as épousé pour mon fric !
- Jamais ! Je ne veux que ton amour. Je t'aimerais même pauvre !
Avec un rire fou, elle me faisait peur :
- Si tu me quittes, je repartirai sans rien, comme je suis venue.
Les années ont avancé. J'ai amassé encore beaucoup d'argent.
Les voyages se faisaient plus rares et plus confortables.
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Résumé
Il y a longtemps, dans un mouvement de générosité bien excusable, Ingrid avait promis à Marc que si jamais ils se séparaient, elle repartirait comme elle était venue : sans rien. Mais voilà qu’après vingt ans d’enfer sur terre, quand ils finissent par divorcer, Ingrid a changé d’avis et Marc subit la grande lessive.
Pour se refaire une santé morale et financière, il accepte de travailler à l’étranger pour une entreprise de l’Alberta, qui loue des équipements aux compagnies pétrolières du monde entier. Travail, amour, argent, tout est enfin au beau fixe dans l’incroyable palace tunisien où Marc séjourne. Un endroit où la moitié des visiteurs trafique et corrompt l’autre moitié…
Sauf qu’après quelque temps, blasé, Marc a figé ses jugements sur les gens et les choses. Il y a ceux qui donnent et ceux qui prennent. Lui n’a pas vraiment choisi, il donne un peu et prend beaucoup, du moins jusqu’à ce qu’il rencontre trois curieux touristes arrivés un samedi matin pour passer quelques jours de repos. Des vacances, à ce qu’ils disent... Mais rien n’est simple dans la vie de Marc et pendant les quinze jours qui suivent, dans les sables de la Libye, il va côtoyer des illuminés qui échangent des filles contre des chameaux blancs, découvrir Camille, une calculatrice redoutable, Albert, un comptable à l’existence ambiguë, ainsi que la merveilleuse Cate, à la générosité extravagante. Sont-ils vraiment là par hasard? Qui dit la vérité? Qui manipule qui?
La vie avec Ingrid était certainement un long fleuve tranquille à côté de ce que Marc s’apprête à vivre, y compris une histoire d’amour qui est tout sauf standard et convenue.
Roman qui tient la route du début à la fin, et dont les ficelles sont habilement tirées, l’œuvre d’Henri Laban fait sans arrêt planer les doutes, les craintes, les incertitudes, les hypothèses qui motivent le lecteur à explorer jusqu’au bout cet univers unique. Morceau par morceau, le puzzle se met en place dans ce texte écrit d’une main sûre, où l’auteur montre un humour fin et intelligent, tout en étant capable d’un sérieux désarmant lorsque la situation l’exige. Des heures de lecture qui rassasient et qui démontrent sans l'ombre d'un doute que tout le monde ment à tout le monde...
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