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Le Pouvoir des femmes



Description ajoutée par dgetdget 2022-04-29T11:29:09+02:00

Résumé

« Il était une fois des reines et des princesses. Elles gouvernaient des pays, commandaient des armées et se faisaient obéir. Leur vie était remplie de possibilités, de pouvoirs et de projets. Elles s’appelaient Artémise d’Halicarnasse, Antigone, Jocaste ou Aithra. Exceptionnelles et singulières, ces femmes appartiennent à un passé aristocratique ou vivent dans un ailleurs royal. Dans ces mondes possibles, elles sont elles-mêmes possibles. Il suffit d’imaginer. Et les Grecs ont su les imaginer. Les mêmes Grecs inventent la démocratie. Et voilà que les femmes de cette trempe, en état de diriger et de défendre l’État, deviennent tout simplement inconcevables. Voilà que l’homme est un animal politique, la femme un animal domestique. C’est ainsi. C’est la nature. À bien des égards, nous en sommes encore là aujourd’hui. Dans nos démocraties, les hommes peuvent et les femmes ne peuvent toujours pas. Un soupçon fondamental plane toujours. Ne seraient-elles pas, peut-être, incompétentes ? Ne sont-elles pas, sans doute, des incapables ? » G. S. Pourquoi et comment, enfin, rendre les femmes prêtes à pouvoir diriger ! Un livre brillant, documenté et… ultracontemporain.

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extrait

Extrait ajouté par dgetdget 2022-04-29T11:34:51+02:00

En 2020, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes a publié un Rapport annuel sur l’état des lieux du sexisme en France. À la lecture de ce texte, un sentiment de déjà-vu ne peut que saisir une historienne qui a la mémoire longue. Le tableau qui s’en dégage semble sorti d’une galerie d’antiquaire ou de la bibliothèque d’une antiquisante. Les femmes, même les femmes politiques, sont supposées être empâtées dans la domesticité, à laquelle, d’ailleurs, on ne cesse de les renvoyer. On remarque leur apparence physique, comme si cela avait quoi que ce soit à voir avec ce qu’elles pensent, disent, attaquent ou défendent. Des élus à la voix tonitruante ; des élues à la voix fluette. Des chefs qui touchent, embrassent, étreignent des mains en souriant. Des dames qui tâtonnent, à la recherche d’un langage du corps qui ne crée pas trop de malentendus. Surtout, les femmes vivent leur rareté dans les positions de haute responsabilité comme une intrusion dans un univers solidaire, homogène, « fratriarcal ». Dans ces conditions, elles sont amenées à douter de leur légitimité. Car en amont de ces stéréotypes et de ces attitudes se cache une prémisse majeure, un soupçon fondamental, un point interrogatif séculaire : ne seraient-elles pas, peut-être, incompétentes ? Ne sont-elles pas, sans doute, moins capables ? Ont-elles l’étoffe, le tempérament, la constitution qui prédisposent à prendre la direction des affaires publiques ?

On déchiffre et on s’interroge : que peuvent les femmes ?

Cette question nous met au défi de repenser la notion même de « pouvoir ». Le pouvoir n’est pas seulement domination, oppression, punition. Il n’est pas non plus discipline ou dispositif. Le verbe « pouvoir » exprime tout d’abord la possibilité et la capacité. Pouvoir, c’est avoir le droit de, mais aussi être en état de ; c’est être autorisée à, mais aussi être à même de. Ce champ sémantique inclut d’abord les valeurs de la liberté positive, chère à la pensée politique libérale, et la notion même de droit. Mais le possible en tant que droit de faire, de dire, de décider suppose le questionnement d’une autre modalité subjective : suis-je capable de faire, de dire, de décider ? La jonction du droit et de l’aptitude, et, plus précisément, la subordination du droit à l’aptitude, est essentielle dans l’histoire de la différence des sexes. Car, dans cette histoire, les femmes ne sont pas simplement exclues de facto des lieux de pouvoir : elles sont censées ne pas pouvoir… pouvoir.

Voilà une manière de penser d’une banalité rassurante. Et voici pourquoi l’histoire nous éclaire : en doutant des femmes, nous sommes en terrain sûr, du côté de chez Aristote, d’abord en Grèce ancienne et, ensuite, dans le monde prémoderne que la tradition aristotélicienne, relayée par le christianisme et par la pensée arabe, a façonné intellectuellement. Cette tradition de savoirs interconnectés a formé un véritable paradigme. La loi naturelle en est la pierre de touche.

Pour les Grecs, il est bien évident que les hommes ont tout ce qu’il faut pour assurer le bon gouvernement à l’échelle d’un empire, d’une cité ou d’une famille. Ils sont doués de ce que les Grecs appellent thumos, la fougue, l’élan, l’ardeur. Le thumos leur permet de s’élancer dans tous les combats, de vouloir gagner, d’aspirer à la suprématie, d’exercer le pouvoir. C’est toute une manière d’être au monde, c’est tout un champ de possibles, c’est tout un horizon de projets concevables qui s’ouvre devant les vivants qui ont la chance d’être animés par le thumos. Grâce au thumos, les hommes au masculin – andres en grec – sont capables d’andreia, la virilité. La virilité vécue devient une vertu, le courage, à savoir l’excellence guerrière, politique et citoyenne, la seule haute qualité qu’une multitude tout entière puisse posséder. Car qui invente les pratiques d’assemblée où chacun est invité à prendre la parole ? Qui peut s’engager dans des délibérations collectives, où l’on s’efforce de conseiller le peuple pour le mieux ? Surtout, qui peut bien vouloir participer au pouvoir administratif à tour de rôle ? Des individus à qui le pouvoir ne fait pas peur. Pour relever le défi de se gouverner eux-mêmes au pluriel, ces individus doivent partager une aptitude au commandement. Mais qui peut faire la preuve d’une telle aptitude ? Les andres. À l’arrière-plan de la démocratie, il y a la virilité, andreia.

Or les humains sont des vivants parmi d’autres. En amont de ces possibilités d’existence il y a une « chose » physique, sensible, naturelle : la chaleur. Pour vivre, il faut être chauds. La preuve : les cadavres sont froids. Les mâles sont plus chauds que les femelles. Ils le sont dans toutes les espèces, depuis les lions jusqu’aux mollusques, en passant par les Athéniens. Les hommes sont donc incarnés dans un corps, non moins charnel que le corps des femmes. Bien au contraire : le corps vécu au masculin occupe le devant de la scène politique. Une voix, des poils, une carrure, une allure, des habits, des gestes, des muscles, l’expression de son genre, une sexualité : le Peuple au pouvoir, ce sont des mecs faits pour le pouvoir.

Dans notre monde, en avons-nous fini avec ces associations d’idées ? Car il suffit de les voir, ces épaules plus étroites, cette peau plus douce, ces chevelures mieux coiffées, ces mains plus fines pour deviner que, peut-être, dans le feu de l’action, dans le vif d’un débat, à la tête d’une commission, au commandement d’une armée, à la direction d’un ministère, ces citoyennes incarnées dans un corps souple et lisse, vêtu de soie ou de dentelle, ne font pas le poids. Où est le timbre de baryton, le geste impérieux, la carrure qui en impose ? La physionomie révèle un caractère, annonce une conduite, crée des attentes. L’habillement vient accentuer des traits distinctifs. Ces corps ne sont pas faits pour la compétition, pour le combat et pour l’autorité qui en découle. Le champ de bataille n’est pas leur place. L’arène politique non plus. Ces corps sont destinés à la maison et, même à la maison, ils doivent se borner aux besognes qui leur échouent par nature.

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Le Pouvoir des femmes

  • France : 2021-09-29 (Français)

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