Le Portrait de Dorian Gray

D'une grand ebeauté, Dorian Gray souhaite garder toute sa jeunesse et fait dresser son portrait pour cela. Et pendant qu'il la garde, celui-ci porte de poids de ses péchés...

Oscar Wilde a presque tout compris avec ce roman. Il a compris que le fantastique n'est qu'un argument pour développer des personnages humains, ou plus monstrueux les uns que les autres. C'est ce qu'il fait avec son Dorian Gray, personnage qui croit lui même pouvoir se débarasser de ce qu'il est, de l'oublier dans ce portrait. Si le style et l'époque ne se laisse pas dépasser par quelques longueurs, l'ensemble est passionnant et s'impose clairement comme un des meilleurs romans dans son genre. A redécouvrir absolument !

Vu en classe il y a des années, je me suis enfin décidée à le lire, cela interroge la beauté, la morale et la corruption de l’âme.

L’histoire explore la dualité entre le bien et le mal, et comment l’absence de remords peut mener à la déchéance, j'ai beaucoup aimé ça.

De plus, Dorian Gray incarne l’obsession de l’éternelle jeunesse et les dangers d’une vie guidée par l’apparence, qui correspond bien à ce qui se passe dans notre société en ce moment.

Un miroir troublant tendu à nos propres duplicités

"Chacun de nous porte en lui le ciel et l'enfer" écrivait Oscar Wilde. Nulle part cette vérité n'est plus magnifiquement explorée que dans "Le Portrait de Dorian Gray", œuvre fascinante qui continue de me hanter longtemps après sa lecture.

En tant que psychologue, je suis particulièrement sensible à la façon dont Wilde dépeint les mécanismes de dissociation à l'œuvre chez son protagoniste. Dorian incarne cette tentation universelle de séparer notre image publique de nos actions véritables, de préserver les apparences tout en cédant à nos pulsions les plus sombres. Cette dynamique résonne étrangement avec certains profils que je rencontre dans ma pratique — ces personnalités séduisantes qui cultivent une façade irréprochable tout en dissimulant des abîmes intérieurs.

La relation entre Dorian et son portrait constitue sans doute l'une des plus puissantes métaphores jamais créées sur le thème du dédoublement psychique. Cette toile qui vieillit et se corrompt à la place de son sujet illustre parfaitement les mécanismes de déni et de projection qui nous permettent, temporairement du moins, d'échapper aux conséquences morales de nos actes.

Ce qui me fascine particulièrement dans ce roman, c'est la figure de Lord Henry Wotton, ce Méphistophélès moderne dont les aphorismes brillants masquent une influence profondément toxique. Ses manipulations subtiles, son art consommé de l'influence indirecte, son habileté à exploiter les failles narcissiques de Dorian — tout cela témoigne d'une compréhension remarquable des mécanismes de l'emprise psychologique.

On retrouve dans certains mouvements politiques contemporains, notamment à l'extrême droite, ce même art de séduire par des discours en apparence légitimes pour mieux corrompre les esprits. Comme Lord Henry, ces idéologies commencent par flatter nos instincts les plus bas tout en les parant des atours de la respectabilité.

La trajectoire de Dorian Gray illustre avec une justesse troublante comment la beauté et le charisme peuvent devenir des instruments de manipulation, comment ils peuvent nous conférer une forme d'impunité sociale qui facilite les transgressions. Wilde nous rappelle que l'apparence de vertu est souvent plus valorisée que la vertu elle-même — une observation qui garde toute sa pertinence dans nos sociétés contemporaines obsédées par l'image.

Ce chef-d'œuvre gothique est finalement une méditation profonde sur la responsabilité morale et sur l'impossibilité d'échapper indéfiniment aux conséquences de nos actes. La scène finale, où Dorian poignarde son portrait dans l'espoir de détruire cette conscience matérialisée, avant de subir lui-même les effets de son geste, résonne comme un avertissement intemporel.

"Les masques finissent toujours par fusionner avec le visage" — cette réflexion inspirée par le destin de Dorian Gray me sert régulièrement de boussole, tant dans ma pratique professionnelle que dans mes engagements personnels.

Le style d’écriture de l’époque est tout à fait charmant comme aurait pu dire un des personnages! On s’imagine bien dans cette vie oisive des aristocrates anglais. C’est malgré tout un peu long à se mettre en place mais au bout d’un moment, il nous tarde de tourner les pages! Un classique à lire sur un sujet intemporel, abordé aussi par Balzac dans "La peau de Chagrin"

L'idée du portrait est excellente et intrigante. C'est bien écrit et l'étude sociologique de la société du XIXeme siècle est intéressante. Toutefois, il y a beaucoup de longueurs et de digressions. Certains chapitres sont même entièrement descriptifs. Par conséquent, cela ralenti fortement le rythme et le dynamisme du roman. Un classique sympathique à découvrir, mais qui m'a laissé sur ma faim !

Il y a des livres classiques qu'on connaît de nom, mais sans nécessairement connaître le contenu, même simplement les grosses lignes de l'intrigue, et qu'on découvre donc réellement lors de notre première lecture. Je n'ai pas le sentiment que "Le portrait de Dorian Gray" en fasse partie. En tout cas, son concept fantastique, avec le tableau vieillissant à la place de la véritable personne, me semble bien connu ; on y fait largement référence ailleurs. Ainsi, peut-être que je me suis trop imaginé les choses avant même de les lire, mais cette lecture me laisse plutôt un sentiment de déception, car ce phénomène fantastique n'occupe finalement qu'une part bien mineure du roman.

La première moitié du livre est essentiellement dédiée à l'expression de la philosophie du personnage de Lord Henry. Qu'en dire... Je l'ai trouvé absolument détestable ! Il a des idées arrêtées sur tout, qu'il déclame à tout va, sans se soucier des conséquences et rarement (voire jamais) je ne partageais ses idées. Par exemple, son opinion des femmes est à vomir. Pas la peine de me dire que c'est le reflet d'une époque, je le sais, mais faire comme si ça n'existait pas, c'est quand même sacrément faire l'autruche...

De plus, il est quand même éminemment toxique avec ses prétendus amis, à la fois avec le peintre Basil et avec Dorian ; d'ailleurs, l'un comme l'autre lui disent régulièrement qu'il est odieux, qu'il ne devrait pas parler ou agir ainsi, semblent parfois se méfier de lui. Mais ça n'a aucune conséquence ! Lord Henry continue sur sa lancée, et les deux autres, même si on se demande à plus d'une reprise pourquoi, continuent de fréquenter ce monsieur. Vous trouvez ça crédible ? Pas moi.

Les autres personnages ne sont guère mieux construits. Basil n'est qu’une coquille vide sans personnalité, à part un vague amour transit pour Dorian, qu'on n'exploitera jamais. Dorian est jeune, donc semble nécessairement n'avoir aucune jugeote, pour ne pas dire qu'il doit être un peu idiot. Une coquille vide que Lord Henry façonne comme il le souhaite. Sibyl, unique personnage féminin, est absolument lunaire, pas crédible un seul instant. Spoiler(cliquez pour révéler)Sa romance avec Dorian est d'une platitude affligeante. Cela ne provoque absolument aucune émotion. Donc là encore, moyen crédible.

Une certain nombre de digressions et de longueurs plus tard, enfin le portrait révèle son pouvoir... Qui ne semble n'être que le bon prétexte à une seconde partie se passant pour bonne partie dans les bas-fonds de Londres, avec prostitution, drogue, meurtre et autres excès. Alors bon, pourquoi pas, mais la bascule m'a semblé bien brutale, mal amenée.

Toujours des digressions, toujours des longueurs ; on en parle de l'interminable chapitre 11, énumérant jusqu'à l'écœurement des pierres précieuses et autres passions loufoques du personnage ? Mais néanmoins une ambiance plus prenante, et même des passages assez réussis. Spoiler(cliquez pour révéler)La mort de Basil et la disparition du cadavre m'ont notamment semblé bien amenées et parfaitement décrites. Pour cette raison, j'ai quand même lu cette seconde partie avec un plus grand enthousiasme, et n'ai pas le sentiment d'avoir complètement perdu mon temps avec cette lecture.

Cela fait du bien de lire un "classique", bin écrit. Rappel des cours de philo, tout en lisant une histoire fantastique. Etrange, quelques pages font bondir, mais ce portrait est un peu comme un miroir. La peur de vieillir, la peur du regard, la culpabilité (ou pas!) face à nos erreurs, même si nous n'irions pas aussi loin que Dorian Gray, du moins pas moi!

Qu'est-ce que la beauté? qu'est-ce que la jeunesse?

Le temps qui passe les tue...

Un beau livre qui reflète l'humanité quand on cache certaines choses. On suit facilement comment Dorian Gray passe du "côté sombre", et quelle belle fin !

Ce roman fut une redécouverte pour moi.

Et j'ai beaucoup apprécié me replonger dans cet univers avec cette ambiance unique que nous offre Oscar Wilde.

Dorian Gray, un personnage tellement marquant ! Lui, ce jeune dandy narcissique en quête perpétuelle de jeunesse, de liberté, de décadence.

On va voir sa lente, mais inexorable, descente aux enfers.

Attention, nous sommes sur un classique écrit en 1890 (révisé en 1891 pour une version augmentée). Il faut donc remettre les pensées et la culture de l'époque.

Lord Henry est un personnage détestable, et l'emprise psychologique qu'il réussit à installer chez Dorian va aller de plus en plus loin.

Oscar Wilde nous dépeint une société remplie de privilégiés aussi beaux extérieurement, que laids à l'intérieur. Il dénonce la superficialité de cette caste du paraître.

L'homosexualité sous-jacente y est également présente (d'où la censure à l'époque), surtout suggérée de manière poétique dans les descriptions faites de la beauté des hommes.

Il met en opposition avec ce portrait, la beauté extérieure et la perversion de l'âme.

Une tragédie que peint Basil, le seul personnage altruiste. Le seul à voir Dorian s'enfoncer de plus en plus dans la dépravation.

J'ai forcément détesté Lord Henry, mais j'ai adoré la précision d'Oscar Wilde à avoir réussi à dépeindre un protagoniste aussi toxique. Moi qui suis fascinée par les personnages et la littérature "noirs", je n'ai pu qu'apprécier le traitement psychologique finement mené sur ceux-ci.

Ce roman est plus un roman que je qualifierai de roman psychologique/gothique teinté de fantastique et on ne peut que saluer le génie d'Oscar Wilde d'avoir écrit ce genre de roman choc pour cette époque. Un roman plein d'ambiguïtés, à l'écriture poétique avec une fin digne du roman.

Un mot sur l'édition reliée sortie chez Bragelonne : elle est franchement réussie. Un bel écrin pour un roman intemporel !

Cela faisait longtemps que 'javais envie de lire ce classique. C'est maintenant chose faite et je ne le regrette pas. Un livre à relire pourquoi pas, pour en saisir toutes les subtilités.Un classique - fiction à lire - "comment garder l'éternel jeunesse et à quel prix "

il faut lire le livre pour le découvrir.