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Le Souffleur de bambou - Rencontres japonaises



Description ajoutée par lrjon 2018-09-12T16:56:16+02:00

Résumé

Vivre au pays du Soleil-Levant, lorsqu’on est un Occidental, n’est pas chose aisée. James Harvey, qui parle et écrit le japonais, y a séjourné une année entière, dans la famille d’un moine puis dans un foyer de travailleurs. Sa connaissance de la langue lui a permis de mieux comprendre ce peuple tiraillé entre tradition et modernité, avec lequel il s’est découvert de nombreuses affinités. James Harvey dresse un tableau vivant de la société nippone et brosse des portraits sensibles de ceux qui sont devenus ses amis : Shikû, le souffleur de bambou, Kochi, céramiste aux méthodes millénaires, Shinjirô, moine rappeur, Mâbo, musicien et voyageur impénitent. En contrepoint de chaque chapitre, une calligraphie de Maître Akeji exprime par le trait la notion spécifiquement japonaise qu’incarne la rencontre évoquée.

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Classement en biblio - 2 lecteurs

extrait

Sensei se met inconsciemment à faire des mouvements de karaté avec les mains et les pieds, comme s’il affrontait, tout en marchant, un adversaire invisible. Devant la vitesse de ses déplacements, je songe à nouveau à l’agilité des félins. “Vous savez, Jim-san, au karaté, on répète les mouvements de base pour les dépasser. Il faut dépasser la forme, ce n’est qu’une aide de départ. Une fois que l’on a compris le mouvement et son vrai sens, ce n’est pas nous qui le faisons, il se fait de lui-même.”

Je sens que cette conversation ne mènera nulle part : je suis encore très loin, moi, d’avoir “dépassé la forme”. Je me demande par ailleurs s’il ne s’agit pas là d’un sens plus subtil du mot karaté. Des deux idéogrammes qui le composent, le premier, kara (qui se prononce aussi ku), signifie “vide”, et le second, te, “main”. Le karatéka n’employant aucune arme en dehors de ses mains et de ses pieds, il a en effet les mains vides. Toutefois, n’y aurait-il pas là aussi une allusion au dépassement de la forme, à la spontanéité de mouvements qui surgissent tout droit du vide, ku, de l’esprit ?

“Pensez-vous, Sensei, qu’il faille un maître pour atteindre l’Éveil ? Car c’est avec cette idée en tête que je suis venu au Japon. Je ne suis pas venu tout simplement pour profiter du pays comme certains étrangers !” À nouveau, malgré moi, j’ai voulu me mettre en valeur, marquer la différence entre ceux qui se moquent de trouver une voie, et qui, j’ai pris l’habitude de le penser, laissent filer leur vie, et moi, qui me veux un chercheur sincère. Pourtant, malgré cette sincérité à laquelle je voudrais croire, j’ai l’impression de piétiner, de ne plus avancer, comme s’il me manquait quelque chose pour pouvoir enfin progresser. Est-ce cette frustration qui me conduit à dénigrer ainsi la démarche d’autrui ?

Sensei réagit sans hésitation. “Je ne sais pas s’il faut un maître. Peut-être cela dépend-il des gens. En tout cas, je ne peux pas le dire à votre place. Que ressentez-vous à l’intérieur de vous-même ? Quant à être venu au Japon pour y trouver la voie et non pas simplement pour en profiter… vous savez, en Belgique, j’ai connu pas mal de prostituées. Elles ne pratiquaient pas le karaté ni le zen. Étaient-elles pour autant moins bouddha que nous ? Le plus souvent, je les ai trouvées très franches et naturelles. Et puis s’amuser, profiter, n’est pas entièrement mauvais ! J’ai bien profité de ma jeunesse, c’est pourquoi j’ai désormais l’esprit libre de ne plus me préoccuper des femmes !”

Sensei me renvoie habilement mes jugements de valeur à la figure. Je sens mes certitudes qui s’écroulent. Je repense aux paroles de Shikû : “Il faut faire du jeu dans ton cœur.”

Si je m’obstine à être convaincu que je sais ce que je suis venu chercher ici, ne suis-je pas en train de passer à côté de quelque chose ? Faire de la place dans son cœur signifie lâcher prise. Pourquoi ne pas essayer de se dire : “Je suis venu tout simplement, je ne sais pas vraiment pourquoi” ? Suis-je fier à ce point que je ne puisse m’avouer qu’à un certain niveau, les choix que je fais, les événements de ma vie, me dépassent ? Se pourrait-il alors que l’avenir, si je le laisse ouvert, se charge de m’apporter la réponse ?

La pluie tombe de plus belle. Je n’ai plus envie de parler. Ni de réfléchir. Ni même de tenir mon parapluie. Je le plie et laisse tomber la pluie sur mes cheveux et mon visage. Je pourrai me sécher à la maison, pourquoi m’en faire ?

Nous marchons ensemble en cadence, de nouveau sans parler.

Je me souviens des paroles d’un moine zen : “Un vrai maître, disait-il, ne nous apporte rien, ne nous donne rien. Bien au contraire, il nous aide à nous débarrasser de quelque chose. Quelque chose que nous avons en trop.”

Est-ce pour cela que je me sens léger ?

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Date de sortie

Le Souffleur de bambou - Rencontres japonaises

  • France : 2006-03-29 - Poche (Français)

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