Les morts appartiennent à la terre et elle se veut aérienne, vivante, profondément vivante et enracinée dans le monde de ceux qui bougent encore.

Un singe se tait et le monde change.

"Il est sans doute plus facile de dire ce qui nous sépare que ce qui nous rassemble"

Le point faible du con était dégagé, sous le blouson ouvert. Il avait une chemise à carreaux, à croire qu'il l'avait fait exprès. Il se serait collé une feuille de papier millimétré sur le bide, il n'aurait pas mieux délimité son point faible.

- On meurt pour ses enfants, tu m'entends ? Un homme meurt pour son enfant ! Il n'y a que ça comme honneur, tu m'entends ? Un homme meurt pour son enfant ! Ta fille vaut moins qu'une chèvre ? Tu as peur pour tes chèvres ? Où elles sont tes chèvres ? Dis-moi où sont tes chèvres !
Il les bouscula pour passer dans l'arrière boutique. [...]
- Elles sont là tes chèvres ? C'est ça tes chèvres ? hurla-t-il en enjambant la petite barrière qui retenait le maigre troupeau. Eh bien voilà ce que j'en fais de tes chèvres !

- Qu'est-ce que tu regardes !? vociféra le gros flic.
- T'as d'beaux yeux, tu sais ? répondit Yeruldelgger.
Il s'était toujours promis de placer cette réplique dans une situation comme celle-ci.

C'est l'eau qui nous tient la tête hors de l'eau, mon garçon, n'oublie jamais ça, et celle dans laquelle on se noie est la même que celle qui nous porte quand on nage.

"On n'entre pas dans une yourte qui n'est pas la sienne. On se tient à quelques pas de la porte et on appelle. La tradition veut qu'on fasse une allusion aux chiens. On ne dit pas : 'Holà ?' parce que ceux de la yourte savent depuis longtemps déjà que quelqu'un vient. On ne dit pas non plus : 'Il y a quelqu'un ?' parce que celui qui vient sait déjà, à mille détails, qu'il y a quelqu'un dans la yourte. On dit souvent : 'Tiens tes chiens !' ou : 'Tes chiens sont bien nourris ?', par un réflexe de prudence millénaire."

130 pages plus tard :
"- Tiens tes chiens ! cria Oyun depuis l'extérieur de la grande yourte."

- Ici furent pendus 287 voleurs de boudin.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ?
- ... Rien, je lisais l'écriteau au pied de l'arbre...

" - M. Argan, vingt-huit ans. A 3 heures, il a décidé d'aller aux Urgences. Ça lui a pris comme une envie de pisser :
- Ça fait trois mois que j'ai le teint terne. Cette semaine, il est tout gris. Alors je me suis dit "Jojo, fais quelque chose !" Faites-moi un scanner avec de l'IRM, histoire d'éliminer un cancer, des métastases ou quelque chose de plus grave.
(Sachez-le : il n'y a pas grand-chose de plus grave que les métastases et on ne fait pas de "scanner avec de l'IRM" à 3 heures du matin...)
Moi, très second degré :
- Un cancer ? De quoi ? Du teint de la peau ?
M. Argan, très inquiet, sort cette phrase mémorable qui vexera tous les trentenaires (à qui je déconseille d'avancer plus loin) :
- Regardez-moi ! Quelque chose cloche ! J'ai vingt-huit ans, mais on m'en donnerait trente et un !
Pensant qu'il plaisante, car entre vingt-huit et trente et un il n'y a pas vraiment de quoi caser la Russie, je surenchéris :
- Et pourquoi pas trente-deux pendant qu'on y est ?
Et M. Argan, touchant son visage, de paniquer :
- QUOI ! J'AI L'AIR D'AVOIR TRENTE-DEUX ANS ?!?!?

La patiente s'esclaffe.
- Vous voulez savoir pourquoi vous attendez si longtemps aux Urgences ? Les salles d'attente sont pleines de M. Argan. Mais savez-vous le deuxième secret des médecins des Urgences ? Nous sommes là AUSSI pour rassurer les M. Argan. "

La pendule sonna 5 heures.
Poirot chantonna :
"Il y a du thé en stock,
Voilà le five o'clock,
Hickory, dickory, dock."
- Je vous demande pardon, monsieur Poirot ?
- Rien, trancha Hercule Poirot.

" - J'ai comme le sentiment, Sally, que quelqu'un, ici, est fou. Réellement fou. Du genre fou sanguinaire, j'entends... pas quelqu'un qui se prendrait seulement pour un concombre.
- C'est bien possible, concéda Sally. Elle frissonna.
- Brr ! S'exclama-t-elle encore. Vous me donnez la chair de poule."

" - J'ai comme le sentiment, Sally, que quelqu'un, ici, est fou. Réellement fou. Du genre fou sanguinaire, j'entends... pas quelqu'un qui se prendrait seulement pour un concombre.
- C'est bien possible, concéda Sally. Elle frissonna.
- Brr ! S'exclama-t-elle encore. Vous me donnez la chair de poule."

- Ça me fait suer, dit Pete d'une voix plaintive.
C'était la première véritable parole qu'il prononçait depuis qu'ils étaient descendus de la voiture. Trisha se mit à prier avec ferveur : "Je vous en supplie, mon Dieu, envoyez-nous quelque chose. Un chevreuil, un dinosaure, un OVNI. Si Vous ne le faites pas, ils vont recommencer leur cirque.
Dieu ne leur envoya que quelques moustiques venus en éclaireurs qui n'allaient pas tarder à prévenir le gros de la troupe qu'il y avait de la viande fraîche dans le coin.

Plus tard, la nuit est complètement tombée, le voisin a éteint son téléviseur et dort sans se rendre compte du miracle que c'est de rester vivant à côté d'Alex.
Debout devant le lavabo, le plus loin possible pour se voir tout entière dans le miroir, nue, grave et un peu solennelle, Alex se regarde, sans rien faire, rien que ça, pour se voir.
Alors, c'est ça, Alex. Ça n'est que ça.
Il est impossible de ne pas pleurer quand vous êtes en face de vous-même.