Mademoiselle Personne

Jake prit la main de Maureen et la porta à ses lèvres.

— C'est la première fois que je rentre dans un foyer où je me sens attendu.

Il ouvrit les yeux et posa sur Maureen un regard tendre et profond.

— C'est merveilleux, sais-tu ?

— Pour moi aussi, répondit-elle. Je croyais que je resterais seule toute ma vie avec mes grosses lunettes.

Elle réfléchit un instant puis reprit :

— Je pourrais porter des lentilles de contact, si tu veux. Je serais peut-être un peu plus belle ?

— Tu me plais avec tes lunettes. Tu feras ce qu'il te plaira. C'est ton confort qui importe.

— Et si je me faisais teindre les cheveux en vert avec des mèches roses.

— Ce serait très chic mais ne compte pas sur moi pour me faire teindre en bleu ou en orange.

— Peut-être que tes employés se sentiraient plus proches de toi ?

— Je crois plutôt qu'ils me feraient enfermer dans un asile de fous.

Jake se redressa et passa le bras autour des épaules de Maureen.

— Je me sens bien près de toi, dit-elle en appuyant la tête sur sa poitrine. Il me semble que je suis une autre femme. Tu fais ressortir en moi des qualités insoupçonnées. Autrefois, j'étais très timide et, à présent, j'ai l'impression que je suis beaucoup plus à l'aise en société.

— Tu étais encore très timide, ma petite chérie, hier soir, murmura-t-il près de la tempe de la jeune femme.

Elle rougit et cacha son visage dans sa chemise.

— Tais-toi.

Puis levant le regard vers Jake, elle ajouta :

— Tu as été très tendre avec moi. Je n'aurais jamais imaginé que cela pût être aussi agréable.

— Moi, non plus, répondit Jake. Le bonheur que j'ai connu dans tes bras était tout nouveau pour moi. Je n'avais pas prévu ce qui s'est passé entre nous. J'ai été attiré par toi avec une force irrésistible.

Maureen sourit avec douceur.

— Chaque fois que je repense à la nuit dernière, j'ai envie d'être à toi...

Jake lui prit le visage entre les mains et déposa un baiser sur ses lèvres.

— Moi aussi, dit-il dans un souffle, mais pour le moment je préfère être sage. Nous attendrons que tu sois ma femme pour que je te reprenne dans mes bras.

— C'est du chantage !

— Appelle ça comme tu veux, ça m'est égal.

Il reprit possession des lèvres de Maureen et l'embrassa passionnément avant de se lever.

— Il ne faut pas que je reste plus longtemps ici sinon je n'arriverai pas à respecter mon engagement, dit-il en s'écartant du divan. Dès que je suis près de toi, je m'enflamme...

— Je devrais être flattée ?

— Oui, sans doute. Je n'avais encore jamais rien ressenti de tel. Je t'appelle à 9 heures demain matin ?

— D'accord, répondit Maureen qui s'était levée à son tour.

Il la regarda avec tendresse. Elle était si mignonne avec ses grands yeux brillants de joie et son joli sourire. Il laissa courir le regard sur sa poitrine, ses jambes moulées dans un jean, et il eut envie de la soulever dans ses bras et de la porter jusqu'à son grand lit.

— Bonne nuit, fit Jake puis il sortit rapidement.