Le style m’a d’abord un peu rebutée. L’autrice brise le quatrième mur et ponctue son récit de remarques sur son époque qui sont parfois difficilement compréhensibles aujourd’hui. L’histoire possède des ressorts assez évidents mais ce n’est pas la fin qui importe. A travers l’œil neuf de son héroïne, Jane Austen pose un regard critique, plein d’ironie, sur son époque, avec un bon humour pince-sans-rire anglais comme je les aime.

La protagoniste m’a d’abord parue terne mais, finalement, au milieu des autres personnages, elle en est ressortie comme la plus sympathique. Car si elle paraît fade, c’est parce qu’elle reflète cette société qui veut que ses filles soient « parfaites ». En réalité, ses défauts la rendent bien plus vivante et tangible que les autres. Sans compter son amour des aventures livresques, un amour que je partage avec elle ^^ Un intérêt tourné en dérision mais pas de manière cruelle, par l’autrice, pour que les lecteurs se souviennent que la réalité n’est pas une copie conforme de la fiction.

En bref : une petite douceur de printemps avec le piquant caractéristique de Jane Austen. J’en lirais d’autres !

Allunia est un coup de cœur ! Et un bel objet-livre 💙

Même si le rythme est soutenu tout au long du récit, l’histoire prend son temps et se déroule sans accrocs, sans longueurs. Et même si j’aurais souhaité en découvrir plus sur l’univers (je ne suis jamais rassasiée), tout est là pour immerger le lecteur dans ce monde étrangement familier et pourtant si différent du nôtre. Les décors et l’ambiance sont des peintures, avec sons et lumières, tracées par la plume fluide et efficace de Tiphs.

Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Notamment grâce aux personnages. C’est, à mon sens, le cœur de l’ouvrage et qui fait sa force. Les personnages, tous sans exception, sont bien caractérisés, sans manichéisme. On plonge dans leur psyché, leurs pensées, leurs faiblesses, sans pudeur et ils apparaissent alors bien vivants, réels et tangibles. Mention spéciale à Anya (c’est pas dieux possible d’être aussi choupie !) et Alinoé qui semble avoir une histoire très intéressante qui est effleurée et pleine de mystères.

Bref, une très bonne lecture. Un coup de cœur ! Leah et ses compagnons (Anya choupinette ♥) me manquent déjà.

Le contexte, dense et fouillé, est très bien documenté sur l’époque, les mœurs et les différents peuples : une vraie perle pour quelqu’un comme moi avec une formation d’historienne. C’est un régal ! Je n’ai pas une connaissance approfondie de la période et encore plus de l’histoire Moyen-Orient hélas. Le dépaysement est donc total et flirte avec le « merveilleux » du Moyen-Âge. Il y a des annexes en fin d’ouvrage pour plus de renseignements. C’est dense au point qu’il y a parfois trop de détails pour coller à l’historicité, qui peuvent perdre le lecteur.

Une saga au grand réalisme, avec souffle d’épopée et de geste médiévale, qui participe à renouveler les codes de la fantasy (jusque-là très occidentale, inspirée de la geste arthurienne notamment mais qui s’ouvre davantage aux autres cultures depuis quelques années).

J’ai apprécié ma lecture, que je ne regrette pas, même si je reste sur un avis mitigé.

Il s’agit d’une réécriture non manichéenne et nuancée, de la Petite Sirène. On y retrouve la mélancolie, le soupçon de cruauté du conte original de Hans Christian Andersen (1837). Mais l’autrice a su créer son propre univers, pour placer son histoire, sombre et merveilleux à la fois. Le récit est porté par les deux protagonistes. Les chapitres alternent les points de vue. Les limites sont floues entre désir et ambition, cruauté et compassion, humanité et monstruosité.

Le roman se lit facilement. C’est un young adult de dark fantasy et de romance agréable, teinté de merveilleux et de ténèbres : une bonne lecture pour l’été à venir ! Elle souffre malheureusement de problèmes de traduction et d'un scénario prévisible. En bref, le roman donne envie de lire plus d'histoires de sirènes, mais reste dans l'ensemble assez inégal.

Un vrai petit bijou qui fait du bien 🖤

Réécriture romantico-humoristique de l’histoire de Perséphone et Hadès, elle brise la vision stéréotypée et malsaine du mythe d’origine. Ce qui fait un bien fou ! Tout en conservant les éléments incontournables de la légende, les personnages sont plus nuancés, plus humains et sensibles en un sens et l’histoire n’en devient que plus réaliste et touchante.

L’identification des personnages se fait très bien, d’autant que l’autrice a beaucoup exploré la mythologie grecque pour servir un récit de qualité, qui ne trahit en rien le mythe d’origine mais, au contraire, l’embellit et le réinvente. Les dieux grecs sont affublés des mêmes défauts que les mortels et paraissent extrêmement humains, par rapport à d’autres panthéons. L’autrice en joue pour révéler les jalousies, les mesquineries et les sentiments de chacun.

Que dire du dessin ! Si la plume est affûtée et pleine d’humour, le crayon est souple, vif et expressif, avec des couleurs éclatantes, rendant hommage à l’imaginaire autour des divinités antiques. Mention spéciale à Artémis et Hécate qui sont magnifiques, mes préférées ! Le dessin fait la part belle aux personnages et aux décors ; il s’affirme au fil des tomes.

J’ai passé un très bon moment avec Eliza et ses comparses !

L’un des points les mieux réussis du roman, ce sont les personnages. Même si certains sont assez effacés pour laisser de la place à l’intrigue, ils sont facilement identifiables et on sent derrière leurs silences, les détails, qu’ils cachent tous un lourd passif. Ils paraissent vivants, réels, tangibles.

La fin m’a clouée sur place. La tension, glaçante, monte tout au long des pages et, même si j’entrevoyais la scène finale, j’ai été prise de court. Ce cliffhanger de fin me donne très envie de lire la suite de cette trilogie !

Un très bon page-turner !

Nous sommes dans du YA efficace. Chaque mot est à sa place et possède un grand pouvoir évocateur. Décors, ambiances musicales, odeurs, force des sentiments sont parfaitement décrits. On ne s’appesantit pas sur les descriptions, il est impossible de prendre son temps pour profiter de la poésie en clair-obscur de cet univers. Mais les mots permettent de visualiser chaque scène avec précision.

Jude est une Serpentard, bien loin des canons (esthétiques ou caractériels) de beaucoup de protagonistes en YA. Elle est ambitieuse, colérique, a soif de reconnaissance et le désir profond de protéger ses proches. Elle est consciente de ses failles, de son amour naissant et dangereux pour le pouvoir, de la perversité et de la cruauté du monde dans lequel elle s’entête à vouloir s’intégrer envers et contre tout. Elle mène ses intrigues comme une araignée tisse sa toile mais ses émotions et le fait d’être humaine la rendent tantôt vulnérable et faillible, tantôt plus forte que jamais. Sans Jude, il n’y aurait pas d’histoire, ni de plaisir de lecture.

Les péripéties s’enchaînent de manière fluide. On baigne dans un univers de complots et faux-semblants. Les multiples intrigues sont bien ficelées, les desseins de chacun des personnages donnent de la cohérence et des enjeux intéressants à l’ensemble. Chacun est fidèle à ce qu’il est, tout en étant parfois imprévisibles, malmenés par ses émotions que l’on soit mortel ou Fae.

Pas de perte de temps, pas le temps de reprendre son souffle. Le récit tient en haleine jusqu’au bout. Et quelle fin !

En quelques heures, j’avais dévoré ce livre comme s’il s’agissait d’une belle gourmandise *w* Ce page-turner young adult et fantastique se lit avec fluidité, servi par une plume précise et évocatrice, pour un récit riche en rebondissements, en personnages forts et nuancés. Un vrai plaisir !

L’histoire nous est contée par Jude, protagoniste bien éloignée des canons du héros bon, généreux et courageux qu’on peut trouver en YA. Oh, certes, elle est tout ça ; mais elle est surtout gouvernée par la colère, le désir de revanche, la ruse et l’ambition de devenir plus forte, afin de se protéger, elle et ceux qu’elle aime. Cette quête presque impossible se situe dans un contexte d’intrigues, qui rappelle Les Rois Maudits de Maurice Druon ou Game of Thrones de G.R.R Martin. Les Faes ne mentent pas, mais ils manient les mots comme on le ferait d’une arme ou d’un pinceau : chaque phrase recèle un secret et peut cacher la pire des trahisons. Rien n’est limpide, ni très sûr, pas même Jude qui apprend patiemment, douloureusement, à tisser sa toile.

Bref, un récit intelligent sans temps morts, des personnages attachants ou qu’on adore détester, un univers fascinant en clair-obscur. Je ne peux que vous conseiller de lire ce roman !

Un beau final !

Outre l’humour détonnant, les clins d’œil à la pop-culture et les péripéties qui s’enchaînent sans temps morts, pour me faire passer du rire à l’inquiétude, en passant par la joie féroce, l’auteur nous offre une large documentation sur la mythologie nordique, très intéressante. Pour une fan comme moi, c’est génial ! Même si certains aspects sont évidemment édulcorés pour les jeunes lecteurs, le principal du propos est là.

Les personnages sont le réel point fort. Ils présentent une fourchette riche et représentative de la diversité de l’Humanité. Mieux ! Cette diversité fait partie intégrante du récit, elle est présentée comme normale, ni stigmatisée ni exceptionnelle, ne sert pas de prétexte à créer des conflits entre personnages. Un personnage parle uniquement par langue des signes et tous les autres l’ont apprise pour communiquer avec lui. Un autre non-binaire oscille entre garçon et fille en savourant cette liberté et ce rejet des carcans, pour être en paix avec soi. Un autre encore est musulman pratiquant, sans que ça devienne cliché ou que ça soit sujet à polémique. Et ça fait du bien !

Une fin en demi-teinte, douce-amère, comme toute cette trilogie, car au fond le Ragnarök a seulement été retardé. Les dieux et les géants connaissent l’heure de leur mort, et les einherjar se préparent toujours pour le plus grand combat qui scellera le sort des neuf mondes. Magnus et ses amis profitent de ce répit, avec l’espoir au cœur et des projets pleins la tête. Et c’est ça qui fait la force de cette aventure.

Ça a été un vrai régal ! Une intrigue bien ficelée, des personnages forts, des dialogues pleins de bons mots, des interrogations intéressantes sur ce qui est humain, ce qui l’est moins et les dérives de la création… Un plaisir de lecture qui m’a tenue en haleine tout du long, où j’ai frissonné, ris et manqué pleurer à plusieurs reprises ! Un bon récit de fantasy, où pointent des thèmes qu’on trouve généralement en SF, ce qui m’a particulièrement plu. J’adore le mélange des genres ^^ Je vous recommande chaudement cette lecture 😻

Tevanne est une cité florissante dans un monde aux frontières floues. Elle incarne le faste des cités italiennes à l’époque de la Renaissance jusqu’à la période pré-industrielle, avec ses maisons marchandes surpuissantes qui régissent la société depuis leur piédestal, le bas peuple ramassant les restes à leurs pieds. L’auteur distille astucieusement et, surtout, de manière pratique, les informations de contexte. Tout est utile, intrigant et Tevanne devient un personnage à part entière.

Si l’intrigue en elle-même est assez classique et a déjà été vue, elle a pour elle le panache, presque théâtral de l’auteur, la verve des personnages hauts en couleurs, et ce mélange des genres entre fantasy et SF grâce à un système de magie ultra précis mais fabuleusement génial.