Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
718 776
Membres
1 033 509

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ricœur et ses contemporains



Description ajoutée par tekyla 2020-08-15T16:19:11+02:00

Résumé

Si l’on connaît aujourd’hui le dialogue fructueux que Paul Ricœur a noué avec les penseurs structuralistes, on ignore largement son positionnement face à la mouvance poststructuraliste. Faut-il opposer la philosophie de Ricœur au poststructuralisme à la française ou au contraire doit-on montrer qu’elle en est une variante singulière ?

C’est la seconde option qui est ici défendue. Certes, le poststructuralisme ne doit pas être considéré comme une école de pensée mais comme une reconstruction qui relève de l’histoire de la philosophie. Dans la mesure où les horizons de dépassement du structuralisme ont été posés de manière chaque fois particulière, il est préférable de parler de poststructuralismes au pluriel. C’est la raison pour laquelle J. Michel propose des confrontations dyadiques entre Ricœur et certains de ses contemporains (Deleuze, Derrida, Foucault, Bourdieu...) que l’on regroupe habituellement dans cette mouvance.

Afficher en entier

Classement en biblio

extrait

Extrait ajouté par tekyla 2020-08-15T16:22:16+02:00

C’est presque devenu aujourd’hui un truisme que de faire de Paul Ricœur un « philosophe du dialogue ». L’exigence du dialogue ne relève pas chez lui d’un supplément d’âme, mais d’un principe herméneutique : à l’opposé de la philosophie de la table rase, la pensée ne progresse qu’en s’appropriant un sens déjà là ; la réflexion ne porte ses fruits qu’en dialoguant, fût-ce de manière conflictuelle, avec le « grand livre de la philosophie ». Ce principe herméneutique, Ricœur en a fait un art de philosopher et un art d’écrire : il n’est pas un problème auquel il ne se soit confronté qui n’ait d’abord été traité sans se référer à des traditions interprétatives. Ce n’est pas là le signe de la paresse d’une pensée qui ne peut se réfléchir que dans celle des autres ; ce n’est pas là le symptôme d’une pensée qui se rassure en ne pouvant progresser que dans celle des plus grandes ; ce n’est pas là non plus la seule vertu d’humilité d’un penseur qui se sait précédé. Philosopher en philosophant avec les autres, c’est se positionner d’abord en « disciple du sens », avant d’en conquérir le devenir.

Ce principe herméneutique ne revient pas à affirmer que les traditions philosophiques auraient déjà tout dit et qu’il faudrait s’en faire simplement les interprètes ou, pire, les thuriféraires. Jamais l’herméneutique ricœurienne ne se traduit en simple éloge de la tradition, pour autant qu’elle se soucie du sens des innovations intellectuelles, dès lors qu’elle est toujours tendue vers la naissance de nouveaux paradigmes philosophiques ou scientifiques. Si elle n’était qu’« antiquaire », selon le mot de Nietzsche, et histoire de la philosophie, l’œuvre de Paul Ricœur n’aurait jamais pris soin de se confronter avec les pensées émergentes de son temps, de la phénoménologie et de l’existentialisme jusqu’aux neurosciences, en passant par la « nouvelle histoire ». Le disciple du sens déjà là est en même temps en quête d’un sens nouveau.

Parmi ces paradigmes novateurs, le structuralisme occupe une place de choix dans l’itinéraire philosophique de notre auteur, il est vrai, au cours du moment saillant des années 1960-1970, au moment où la linguistique structurale devient le patron dominant des sciences humaines et sociales en France. Formé initialement à l’école de la phénoménologie sur laquelle il s’est employé à « greffer » la tradition herméneutique, Ricœur n’a pourtant pas, loin s’en faut, rejeté en bloc les prérequis et les résultats de cette « science » novatrice. Rien ne serait plus faux que de voir en Ricœur l’un des plus virulents contempteurs du structuralisme à la française. À l’instar de son rapport à la psychanalyse freudienne, il a fait de sa confrontation avec le structuralisme un défi ; un défi pour peu que ce paradigme se présente comme une anti-phénoménologie : la mise entre parenthèses, voire l’éradication de la conscience souveraine comme donation de sens. On peut se représenter ainsi le structuralisme comme une phénoménologie inversée. Ce n’est plus le « monde » qui est mis entre parenthèses à la faveur de « réductions » opérées par un sujet transcendantal ; c’est le sujet transcendantal lui-même qui est mis hors-jeu au profit d’une attention aux « systèmes de signes ».

Certes, Ricœur a toujours été très critique à l’égard du structuralisme comme pensée englobante et totalisante, sceptique à l’égard du passage d’une « science structurale » à « une philosophie structuraliste ». Il y a, dans une part substantielle de sa démarche, que l’on retrouvait déjà dans son Essai sur Freud [1] , un geste épistémologique très kantien qui consiste à montrer la justification et les limites d’une théorie à prétention scientifique. C’est ce geste qui le conduit par exemple à montrer que l’anthropologie structurale de Lévi-Strauss est très bien armée pour analyser les aires culturelles « totémiques » ; dominées par les « sociétés sans histoire », mais qu’elle est en partie impuissante à rendre compte, à elle seule, de la configuration des sociétés « kérymatiques » qui se sont constituées à partir de la tradition interprétative du testament judéo-chrétien. Dans ce dernier cas de figure, l’herméneutique, comme technique d’interprétation des textes, est amenée à suppléer aux manquements d’une anthropologie structurale pour laquelle la synchronie l’emporte sur la diachronie, pour laquelle l’événement est neutralisé par le système.

Afficher en entier

Ajoutez votre commentaire

Ajoutez votre commentaire

Commentaires récents


Les chiffres

lecteurs 0
Commentaires 0
extraits 1
Evaluations 0
Note globale 0 / 10

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode