Rien ne ressemble plus à un vieux qu'un autre vieux, un peu comme les bébés ou les caniches abricot. Ils ont tous les mêmes cheveux - qu'ils soient vrais ou synthétiques -, le même dos voûté, les mêmes lunettes, les mêmes tremblements et les mêmes regrets plein la voix.

Quelques expressions de Lily qui m'ont bien fait rire !
"Faut pas pousser mémé dans la peau de l'ours !"
"Je me suis fait un peu remonter les jarretelles par ma mère"
"Quand elle était au collège, elle était le bouquet mystère"
"ne va pas faire un malaise vaginal !"
"ça fait belle levrette qu'on ne supporte plus"
"J'espère qu'on restera quand même sur la même longueur d'ongle"

Je sens les larmes s'agglutiner aux coins de mes yeux comme un attroupement de femmes hystériques le premier jour des soldes. J'ai donc énormément de mal à les retenir.

Bien sûr c'est un peu cliché de se dire qu'on se rend compte de ce qu'on avait une fois seulement qu'on l'a perdu. Mais c'est tellement vrai....

J'ai rencontré la peur comme je ne la soupçonnais pas, j'ai enduré des douleurs physiques que je ne pensais pas pouvoir supporter, mais jamais encore je n'ai éprouvé ce sentiment de vulnérabilité.

Elle s'est ouverte à lui comme au marin dont on n'a jamais douté du retour. Il est venu en elle comme on rentre au port, et, au moment de la volupté suprême, ils ont crié d'une même voix le "oui" des épousailles.

Guide du manuel des bons parents, chapitre "Divorce" : ne jamais cacher la vérité aux petits pour éviter qu'ils aillent dans le mur aux illusions perdues quand ils sont grands.

Les chagrins d'amour font un mal de chien, mais le vrai malheur, c'est quand la vie est un désert.

Cinq minutes plus tard, après que le gendarme Petitjean eut confirmé qu'il possédait bien un atelier près de la rivière, Virgile s'éloignait du poste avec soulagement, mais profondément meurtri par ce qui venait de se passer. La lumière du mois d'août lui paraissait moins belle, il ne distinguait plus les fleurs des champs, et il lui semblait que même le ciel avait changé de couleur. Si la guerre avait toujours été à ses yeux lointaine, comme irréelle, il venait de comprendre qu'il n'en était rien. Elle était là, à sa porte, et menaçait tout le monde, même ceux qui ne s'en préoccupaient pas et vivaient à l'écart.

Et puis, ma mère est comme une planète en queue de système solaire : lointaine.

La vendeuse est défraîchie, ce qui m'arrange. Ses cheveux peroxydés ressemblent à un animal endormi sur sa tête étroite (un chien de prairie). Son top moulant dévoile un décolleté plongeant et une peau creusée de ravines et maculée de tâches, le tout agrémenté de bijoux fantaisies qui balancent du 10 000 watts.

Pour moi, il n'y avait pas moyen de mépriser Betty. Au contraire. Je m'empêtrais de plus en plus dans sa toile. C'était notre lune de miel et elle m'aveuglait jusqu'à me cacher le soleil.

Je n'ai jamais aussi bien connu une femme et pourtant, aucune ne m'a été autant étrangère. elle a été pour moi comme un livre ouvert et en même temps une énigme absolument indéchiffrable.

J'aurais à cœur que quelqu'un comprenne que nous avons été faibles, eu peur et agi du mieux que nous le pouvions dans cette guerre. Nous étions entraînés par des évènements qui nous dépassaient. Nous ne savions pas. Nous ne l'avions pas voulue, cette guerre. Nous n'y étions pour rien.

"Le film s'est arrêté par surprise, comme une pellicule qui se coupe brusquement, alors qu'il s'annonçait comme un grand film, une "love story" des temps modernes... Incident technique.

D'abord on est révolté. Le reveil à la réalité est insupportable. Puis les images reviennent doucement. Elles restent là, éternelles, dans votre cœur. Elles m'accompagneront toute ma vie, me donnant une force incroyable. Ce ne sont pas des images de tristesse. Elles sont peu à peu plus belles que jamais, brillantes de l'éclat d'une pépite. C'est à moi de tenter d'écrire la fin du film."