Vengeance divine - La Prophétie, Tome 1

Eladoria s’écroule à terre sur les genoux, tenant sa tête et pleurant. Elle ressent une présence juste au-dessus de sa personne, comme si un être la regardait de haut. Elle lève les yeux et pousse un puissant cri. Devant elle se tient un être de haute stature (mesurant plus de deux mètres), particulièrement musculeux, à la peau rouge, arborant une barbichette noire et une crête de cheveux de même couleur sur le crâne. Ses yeux sont à moitié fermés, mais laissent entrevoir des pupilles jaunes. Il porte un pantalon de cuir noir, entrelacé de cordes blanches. Son torse est recouvert d’une cuirasse, d’un métal léger, souple et argenté. Cette armure est composée de différentes plaques, fixées et imbriquées les unes dans les autres. Elle est ornée de gravures et autres symboles indéchiffrables. Ses avant-bras et poignets sont également protégés par des bandes, constituées de ce métal. Enfin, l’être porte à son dos une puissante et longue hache à double lame (opposées l’une à l’autre) rouge et aux formes arrondies. Celle-ci est enchaussée dans un fourreau métallique, attaché par une large bande de cuir, comportant un fermoir disposé devant la poitrine.

La jeune femme tente de se relever, mais trébuche tout en poussant des cris de terreur, sous le regard amusé, mais à la fois interrogatif de l’être. Après s’être relevée, Eladoria saisit en tremblant sa masse d’arme qu’elle agite devant l’être à la peau rouge. Ce dernier attrape soudainement l’objet de sa main droite en soulevant de terre la demoiselle apeurée et pleurant une fois de plus. L’être relâche la masse, engendrant la chute à terre de Eladoria, qui tête baissée s’incline en signe de soumission :

- « Pardonnez-moi… dieu Vecta ! [Demande-t-elle en bredouillant et en tremblant de peur]. Je suis fautive… je…je suis prête à subir ma peine. Vous… vous pouvez disposer de ma vie… comme bon vous semble… 

- [L’être se retourne en direction des fragments de la statue et se met à rire à qui mieux mieux]. Dieu Vecta ?! [S’étonne-t-il d’une voix caverneuse]. Ha, ha, ha ! [Il rit de plus belle en observant la demoiselle]. Il y a erreur sur la personne ! [Il se penche légèrement et relève le menton de la jeune femme à l’aide de son index droit]. Je ne suis pas un dieu, quoi que ! Ha, ha, ha ! [Exprime-t-il en riant une nouvelle fois, en posant ses mains contre sa taille]. Cela me fait le plus grand bien de rire à nouveau…

- Vous… vous n’êtes pas… le dieu… Vecta ? [Demande timidement Eladoria en séchant ses larmes et en relevant lentement les yeux].

- Ha, ha, ha, non ! Du tout, ha, ha, ha ! Quelle honte, ha, ha, si j’étais ce dieu ! [L’être cesse de rire en plissant légèrement les yeux].

- Pour… quoi… comment pouvez-vous ?! [Exprime en colère la jeune fille, en serrant les poings].

- Sais-tu au moins qui est Vecta ?! [Demande l’inconnu sur un ton sec et méprisant].

- Oui… oui… Il est le dieu des paysans et des marchands !! [Exprime Eladoria en tremblant].

- Dieu élémentaire de la glace ! [S’exclame l’inconnu en faisant s’entrechoquer ses poings]. Je vois qu’il a endossé d’autres titres ! Ridicule, usurpateur, imposteur, peste !! [Dit-il en fronçant les sourcils]. »

L’être à la peau rouge commence à s’agiter et saisit sa double hache, avant de l’abattre brutalement sur le socle de la statue, brisant d’un seul coup les fondations de cette dernière : « Plus jamais je ne serai l’esclave de ces… dieux ! » affirme-t-il en criant. Eladoria trébuche à nouveau en tentant de fuir et tombe à terre. L’être se retourne vers elle et avance assurément, tenant sa hache à la main. Il s’accroupit devant la jeune femme épouvantée :

- « Tu es bien maladroite je trouve. [Observe-t-il en plissant les yeux]. Qu’essaies-tu de fuir au juste ? Il n’y a nulle part où aller ! [Exprime-t-il d’un ton grave]. De plus, j’ai besoin de savoir combien de temps s’est écoulé depuis ce sommeil forcé et tu vas m’y aider, servante de Vecta !

- Non… non… je ne vous aiderai pas… Monstre !! [Hurle la demoiselle en frissonnant].

- Monstre ?! [S’étonne le guerrier interloqué]. Non mais… non mais… n’importe quoi ! Moi un monstre, et puis quoi encore ! [Affirme-t-il en replaçant sa hache derrière son dos et en posant ses mains contre sa taille]. Pour ta gouverne, je me nomme « Raubric » et j’appartiens à la race sacrée des « dargardons » !

- Euh… oui. [Exprime interrogativement la jeune femme].

- Ne me dis pas que tu ne connais pas les dargardons ?? [S’étonne l’inconnu].

- Euhh… non, en effet… [Répond-elle effrayée, mais curieuse].

- Dans quel monde ai-je atterri ! [Exprime-t-il en levant les yeux vers le ciel et en posant sa main droite sur son visage]. N’as-tu donc jamais entendu parler des dargardons ??

- Non… jamais je vous dis ! Laissez-moi, ou tuez-moi, je m’en fiche ! [Réplique la demoiselle en fermant les yeux. Elle tombe sur les genoux en pleurant une nouvelle fois].

- Euh… jamais vu une humaine pleurer autant ! [S’étonne Raubric en grimaçant]. Je n’ai pas l’intention d’attenter à ta vie, humaine ! Je ne suis pas un assassin !

- Alors que comptez-vous faire de moi ? [Interroge Eladoria en séchant ses larmes et en se redressant].

- Je te l’ai dit ! J’ai besoin de savoir où je me trouve et depuis combien de temps je suis resté prisonnier !

- Mais comment voulez-vous que je réponde à ces questions ?! [Dit la jeune femme béate]. Je ne sais même pas ce que vous êtes !! Je ne peux vous venir en aide ! J’ai déjà mes propres problèmes !! [Exprime-t-elle en écartant les bras].

- Pff et voilà ! Après les pleures, l’apitoiement sur son sort ! [Observe le dargardon en remuant légèrement la tête de droite à gauche].

- Comment osez-vous ! [Hurle la demoiselle en fixant l’être à la peau rouge]. Ma famille, mes amis… mon village… Tous ont été assassinés ! [Explique-t-elle en criant de colère].

- Hé ! Je n’y suis pour rien moi !! [Exprime Raubric en reculant de deux pas].

- Je n’ai jamais dit cela ! Mais laissez-moi à présent ! [Demande-t-elle en tournant le dos à son interlocuteur].

- Que s’est-il passé ici ? [Interroge le guerrier en posant ses yeux sur les tombes creusées par la jeune fille. Il observe également les gravas laissés par l’incendie des maisons].

- Magma…

- Magma ??

- La déesse du feu est venue brûler mon village ! [Explique Eladoria en tapant du poing contre le sol et en sanglotant].

- Déesse du feu ?! Qu’est-ce que cette histoire ! [S’exclame le combattant en empoignant la jeune fille par le dos de sa veste de cuir].

- Hé….mais….relâchez-moi !! [Demande-t-elle effrayée].

- Qui est cette déesse Magma ? Répond de suite ! [Demande énergiquement et sans ménagement le dargardon].

- Hé… hé… tout ce que je sais, c’est qu’elle parcourt l’île en brûlant et pillant les villages ! [Répond la jeune fille en tremblant de peur. Elle bat des jambes et remue vigoureusement les bras en essayant de se dégager de l’étreinte du guerrier]. »