Les Cinq jouent serré

En moins de quarante-huit heures, c'est chose accomplie. Alfy ne quitte pour ainsi dire plus ses jeunes camarades. Il s'est procuré une bicyclette et roule complaisamment en compagnie des Cinq qui prennent plaisir à lui faire les honneurs de Kernach et de ses environs : marché pittoresque, ruines moyenâgeuse, curiosité locales, etc.

Malgré tout, vivant en contact étroit avec les hôtes de ses parents, Claude s'obstine à éprouver une étrange impression en leur présence. L'atmosphère qui entoure les deux hommes lui semble singulière... comme un peu irréelle.

- C'est parce qu'ils sont étrangers, sans doute, fait remarquer François un soir où elle lui expose son point de vue. Pourtant, moi aussi, par moments, je ne me sens pas tellement à mon aise avec eux.

- Au fond, je pense comme vous, avoue brusquement Mick. J'ai beau m'en défendre, c'est plus fort que moi. Alfy me paraît heu je cherche le mot exact truqué ! Oh ! C'est idiot, en fait, de dire ça ! Un homme ne peut pas être truqué...

Claude fronce les sourcils. Le qualificatif choisi par son cousin correspond bien au personnage d'Alfy. Truqué. Mais cela ne signifie rien sinon peut-être que le jeune Varanien fait un peu trop d'efforts pour être aussi cordial, aussi copain...

- Je ne vais tout de même pas lui reprocher de vouloir se montrer aimable ! bougonne-t-elle tout bas.

Seuls, Annie et Dag (qu'Alfy bourre de sucreries) continuent sans la moindre arrière-pensée à bayer d'admiration devant le jeune Kodkol.

Alfy, cependant, avec ses cheveux blond pâles, ses yeux bleus et son éternel sourire, passe soudain au second plan des préoccupations de François, Claude et Mick... Un autre sujet d'intérêt vient en effet les distraire...