Commentaires de livres faits par -Anais-
Extraits de livres par -Anais-
Commentaires de livres appréciés par -Anais-
Extraits de livres appréciés par -Anais-
La bouche sèche, elle porta son verre à ses lèvres. Constatant qu'il était vide, elle voulut se servir de l'eau, mais la carafe était à côté du coude de son ex-petit ami.
Vaincue, elle reposa son verre. Elle n'avait pas le courage de demander à Carter. Cependant, il avait compris. Ostensiblement, il prit la carafe et la lui tendit par-dessus la table en soutenant son regard. Les yeux du jeune homme étaient aussi sombres et profonds que le ciel nocturne.
- Merci, dit-elle.
Il se contenta de l'observer sans répondre. Et à ce moment-là, elle prit conscience qu'il savait déjà tout. Il savait qu'elle était avec Sylvain. Rien ne lui échappait.
Elle ne pouvait rien lui cacher; il lisait en elle comme dans un livre.
Il s'agit d'une véritable révolution, de la transformation sociale majeure de ces cent dernières années : l'émancipation des femmes. Leurs grands-mères avaient grandi dans un monde où l'on passait de la domination des pères à celle des maris, où il fallait l'autorisation de l'époux pour travailler ou signer un contrat, où le vote et la démocratie étaient exclusivement l'affaire des hommes. Soixante-dix ans plus tard, les femmes accèdent massivement au marché du travail, font des études, exercent leurs droits civiques et peuvent choisir ou non d'avoir des enfants.
Et pourtant, c'est une révolution en grande partie invisible, dont les effets marquent à tel point notre quotidien que nous n'en sommes même plus conscients. Ce mouvement n'est d'ailleurs pas propre à la France. Il s'impose en effet peu à peu dans la plupart des régions du monde, même si c'est sous des formes diverses. Ainsi, quand les Japonaises, massivement diplômées, travaillent mais choisissent le plus souvent de ne pas avoir d'enfants ; ou quand les Iraniennes, qui ont deux enfants en moyenne, accèdent majoritairement à l'université mais encore minoritairement au marché du travail. De même, les Françaises apparaissent comme des privilégiées quand on les compare aux Italiennes, condamnées à choisir entre carrière professionnelle et maternité. Mais notre modèle fait pâle figure face aux pays nordiques, où les pouvoirs publics sont très investis dans le domaine de l'égalité hommes-femmes.
Partout pourtant, cette révolution est inachevée, aux prises avec de multiples inerties. Et de nouvelles difficultés se font jour, même dans les pays développés. Ainsi, les femmes sont plus exposées que les hommes à la pauvreté et à la précarité. A ce propos, une triste " règle des 80 % " semble marquer notre pays, où 80 % des travailleurs précaires sont des femmes, comme 80 % des salariés à temps partiel, et où 80 % des familles monoparentales sont composées d'une femme avec enfant(s)…
De ce point de vue, la nouvelle frontière de l'émancipation des femmes passe par une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. Non seulement dans leur intérêt, mais aussi dans celui de la société tout entière : des carrières féminines plus complètes et moins sujettes au temps partiel subi, ce sont aussi moins d'enfants touchés par la pauvreté, davantage de cotisations sociales, davantage de recettes fiscales pour l'Etat… Car c'est également ainsi que les femmes peuvent continuer à changer le monde.
Nous remercions Dominique Méda et les Editions Flamarion pour nous avoir autorisés à reprendre le titre de son ouvrage paru en 2010 : Le temps des femmes. Pour un nouveau partage des rôles. Nous sommes heureux de marquer ainsi notre proximité avec cette auteure et ses réflexions.
Thierry Pech et Naïri Nahapétian
Alternatives Economiques Poche n° 051 - septembre 2011
"Un deux, un deux, on m'entend ?
Salut tout le monde. Je m'appelle Yuzu Aihara, je suis en première année.
Aujourd'hui, je parle en tant que représentante des élèves.
Comme les longs discours le matin c'est super chiant...
Je vais aller droit au but.
Euh...
LE BEAU PROFESSEUR AMAMIYA A EMBRASSÉ UNE ÉLÈVE...
À PLEINE BOUCHE DANS L'ENCEINTE DE L'ÉCOLE !
ET J'AI EU L'IMPRESSION...
QU'ELLE N'ÉTAIT PAS CONSENTANTE !
Euh...
VOILÀ...
C'ÉTAIT YUZU AIHARA...
LA PETITE-FILLE DU PROVISEUR...
MERCI DE M'AVOIR ECOUTÉE (HÉHÉ)
À la prochaine !
"Tu veux bien...
Avoir besoin de moi ?
Tu attends quelque chose de moi, n'est-ce pas ?
Je t'en prie, réponds.
Réponds Yuzu...
Tu m'acceptes n'est-ce pas ?"
L'une des Fairy d'origine."
- C'est vrai, acquiesce Lan. En apparence au moins. Car si tu gratte un peu, si tu regardes entre les semelles, par exemple, ou entre les différentes épaisseurs du cuir, tu verras des paupières qui se ferment, la peur d'être puni, et toute la colère rentrée de ceux qui les ont fabriquées. Porter ces chaussures, c'est fouler notre misère aux pieds.
-Qu'est-ce que c'est? demandai-je.
Ils étaient noués [deux sacs en plastiques], mais même sans en voir le contenu, je distinguai la forme caractéristique d'un talon aiguille qui menaçait de transpercer e plastique.
-Une paire de stilettos, en 39. Ce sont les accessoires qui font le personnage.
-Je ne sais pas marcher avec des talons hauts.
-Ce ne sont pas des talons hauts.
-Et tu appelles ça comment?
-Des douze centimètres. Les talons hauts s'arrêtent à dix.
Elle s'avança d'un pas vif jusqu'à la porte et l'ouvrit.
- Jolies chaussures, Sheridan, dit-il.
Sans un regard en arrière, elle lança:
-Reste cool, Carter West.
Elle avait déjà remonté la moitié du couloir quand elle entendit sa réponse.
- Toujours.
Une créature de flammes ne connaît qu’une seule et unique sensation : la souffrance. Elle ne voit rien, n’entend rien, ne ressent rien à part l’insupportable calcination de sa chair. Je connais peut-être quelques périodes d’inconscience, mais quelle importance, si je ne peux pas m’y réfugier ? Je suis l’oiseau de Cinna qui tente de s’envoler le plus haut possible pour échapper à l’inévitable. Des plumes de feu sortent de mon corps. Battre des ailes ne sert qu’à attiser les flammes. Je me consume en vain.
Finalement, mes ailes commencent à faiblir, je perds de la hauteur et la gravité me plonge dans une mer mousseuse de la couleur des yeux de Finnick. Je flotte sur le dos. Je continue à brûler sous l’eau, mais la souffrance s’atténue quelque peu. C’est là, alors que je dérive au gré du courant, qu’ils viennent me voir. Les morts.
Les personnes que j’aimais volent dans le ciel au-dessus de moi comme des oiseaux. Elles descendent et remontent sans effort, m’invitent à les rejoindre. Je voudrais bien les suivre mais je ne parviens pas à soulever mes ailes alourdies par l’eau de mer. Celles que je détestais nagent autour de moi, hideuses créatures écailleuses qui lacèrent ma chair salée avec leurs petites dents pointues. Et me mordent encore et encore. En s’efforçant de m’entraîner sous l’eau.
Un petit oiseau blanc au bout des plumes rose pique sur moi, me plante ses griffes dans la poitrine et tente de me retenir à la surface.
— Non, Katniss ! Non ! Reste avec nous !
Mais les personnes que je n’aimais pas sont en train de gagner, et si l’oiseau continue de s’accrocher à moi, il sera englouti lui aussi.
— Prim, lâche-moi !
Elle finit par le faire.
Dans les profondeurs marines je me retrouve abandonnée de tous. Il n’y a plus que mes halètements, l’effort énorme que je dois fournir pour inspirer l’eau et la repousser hors de mes poumons. Je voudrais tout arrêter, j’essaie de bloquer ma respiration, mais la mer va et vient en moi contre ma volonté.
— Laissez-moi mourir. Laissez-moi suivre les autres, fais-je d’une voix implorante.
Mais je n’obtiens pas de réponse.
Je reste piégée ainsi pendant des jours, des années, des siècles peut-être. Morte, sans être autorisée à mourir. Vivante, mais pour ainsi dire morte.