A quoi m'aura servi d'avoir été le témoin privilégié des Beatles révolutionnant la planète, d'avoir regardé Mick Jagger inventant l'insolence pour plusieurs générations, de suivre Bob Dylan hurlant ses protestations ? Et la libération sexuelle, et la Nouvelle Vague, et Woodstock, et le MLF, et Mai 68 dont on nous rebat les oreilles ? Tout ça pour me retrouver, à soixante-dix, désarmé devant le discours d'un jeune, qui aime un garçon et qui a peur...

Que vaut la vie si l'on se refuse le droit de l'inventer ?

Sa vie lui appartient, elle en fait ce qu'elle peut, car il n'est pas sûr que ce qu'elle voudrait existe: être un homme avec un coeur de femme et des envies d'enfant.
Une sorte de perfection en somme.

Ils se rapprochent. Ils ne tarderont pas à être sur nous. Je regarde tous ces hommes qui de ruent vers nous. Ils courent, la baïonnette au fusil, ils crient pour se donner du courage. Je ne pensais pas qu'autant d'hommes pouvaient vouloir ma mort.

Nous n'avons pas le temps. Le sang nous est compté.

Ils se sont rués vers nous et nous n'avions plus le temps de nous arrêter pour tirer. Il fallait courir. C'est ce que j'ai dit aux camarades. Et la grande course-poursuite à commencé. Ils appellent cela fuir. Je n'ai pas l'impression de fuir. Je me bats pour rester en vie.

Les retrouvailles avec Hailé furent plus joyeuses.[…] Lorsque je lui expliquai que ses coup m'avaient marquée pour la vie, il répondit par un éclat de rire, comme s'il voulait dire : " Que me racontes-tu là ? " Il n'a jamais admis toute le mal que l'on fait aux enfants en les battant, que ces cicatrices ne s'effacent jamais.
Hailé reste cependant pour moi un homme merveilleux. J'aime mon oncle plus que n'importe qui. Il toujours été sain de corps et d'esprit. Il n'est jamais devenu une épave humaine comme mon père. Il ne savait tout simplement pas comment éduquer des enfants.

- Quoi que nous fassions ou pas, il arrive un moment où nous ne sommes plus, ou ne pouvons plus être responsables de ce qui se produit. La vie obéit à des lois bien plus contradictoires que celles que l'on voudrait lui imposer.

P295

-Comment peut-on prendre du plaisir à torturer une femme ? A l'humilier ? Et pire à la tuer ?
-Je ne sais pas, répondit Andrew en regardant de nouveau devant lui. C'est quelque chose que je n'arrive pas à comprendre. Ça m'échappe complètement.
- À de rares exceptions près, on ne rencontre jamais ça chez les femmes. Il arrive, bien sûr, que des femmes tuent des hommes, mais les victimes ne sont pas choisies au hasard, et il y a derrière ces crimes une raison précise : de la jalousie, la peur de perdre ses enfants, une histoire d'argent ou d'héritage... Mais combien de femmes as-tu rencontrées qui agressent des hommes dans la rue, les kidnappent et les massacrent pour satisfaire leurs pulsions sexuelles ?
- Personnellement, aucune. J'ai eu affaire à des criminelles qui n'y étaient pas allées de main morte avec leurs victimes, mais tu as néanmoins raison : leurs actes, aussi abjecte qu'ils aient été, avaient toujours un mobile tangible et, je pourrais presque dire, compréhensible.

P62

- Avec les enfants, il suffit d'être sincère. Ils le sentent vite, si on s'intéresse vraiment à eux ou pas. Un enfant, il a juste besoin qu'on l'aime !

P38

- C'est une particularité, chez le humains : c'est la femelle qui va modifier son apparence pour attirer le mâle ... Dans les autres espèces, c'est nous qui nous maquillons, nous parons de plumes ou poussons la chansonnette pour les séduire ...intéressant, non ?

L32

- Ce sont les arbres qui nous protègent ...et pas le contraire. Approchez-les humblement et peut être apprendrez-vous quelque chose...

P13

- Les arbres ne peuvent pas s'enfuir ...
- Ça, non ... malheureusement pour eux. C'est cette immobilité qui leur impose une faculté d'adaptation extraordinaire ! Ils peuvent modifier leur composition chimique en quelques instants. Et certainement encore bien d'autres choses plus étonnantes.

P8

- Monsieur ! Monsieur ! J'peux monter faire un tour avec vous ?
- Allez ! Monte bonhomme ! ......Ça te plaît ?
- C'est fabuleux ! Plus tard c'est là dedans que je veux travailler !
- C'est une bonne idée ! Commence par bien travailler à l'école et reviens me voir ! Comment t'appelles-tu ?
- Renault, m'sieur ! Louis Renault !

- Madeleine, soyez raisonnable ! Vous devez impérativement quitter votre maison ! Si vous ne le faites pas de votre plein gré, je serai obligé de vous y forcer !!
- ET DE QUEL DROIT, JE VOUS PRIE ?!!
-MAIS ENFIN, VOUS ÊTES AVEUGLE !!!
- Je suis au courant !!!! Est-ce un motif d'expulsion ?

- Comment une femme belle, intelligente et pleine d'humour comme toi peut-elle aimer un petit flic comme moi ?
- Ce n'est pas la taille qui compte, mais ce qu'on en fait. Toutes les femmes te le diront.

- Dessiner c'est déjà de la magie, tu sais. Mais tracer des visages dans le sable, c'est de la sorcellerie.

- Surtout ne nous aidez pas à débarrasser, les hommes !
- J'ai fait le repas !
- J'ai fait celui qui a fait le repas !

Félicitation, jeune magicien...Tu as vaincu le désespoir en puisant dans tes souvenirs les plus chers. Mais ta plus grande victoire risque de devenir ta plus terrible défaite...

[...] la peur de la mort est l'alliée du soldat. Un alliée dangereuse, dont il faut se méfier, mais qui peut aussi se montrer de bon conseil si l'on y prête attention lorsqu'il le faut.

-Il paraît que des parents sont venus étudier nos maisons abandonnées ?
-Ca s'appelle de la restauration du patrimoine architectural !

À Kelanna, si les gens ne continuaient pas à raconter votre histoire après votre mort, c'était comme si vous n'aviez pas vécu.

Avec un réseau de milliards de lignes aériennes, on peut aller de n'importe quel bled vers n'importe quel autre bled en quelques heures tout en mangeant des cacahuètes à une altitude de dix-mille mètres. Ça fait longtemps que les longues distances ont perdu leur romantisme. Voyager est devenu trop rapide et trop banal. Il n'y a pas moyen de s'échapper : à tout moment, n'importe qui peut te rattraper par la peau du cou.

-C'est peut être vrai que j'ai des "difficultés d'adaptation ". Je n'en sais rien. Je ne sais pas ce que ça veut dire, pour être honnête. J'imagine que j'ai pu avoir des difficultés à m'adapter aux cons, mais j'ai toujours pensé que c'était plutôt une bonne chose.

Hester

- Viens danser !
La dernière chose au monde que j'avais envie de faire, c'était de remuer une putain de jambe.
- George, je préférerais rester assise ici et continuer à parler des gobelets en carton.
- Allez !
Il faisait partie de ces gens insupportables qui vous attrapent par la main quand vous ne voulez pas danser et vous tirent de votre chaise de toutes leurs forces. Je n'ai jamais compris pourquoi ces gens existent . On dirait que leur seule mission, dans la vie, c'est de trouver des danseurs récalcitrants et de les trainer sur la piste. Je me demande parfois s'il appartiennent à une confrérie religieuse.