Vivre et Mourir sur les galères du Roi Soleil
Auteur
- Didier Chirat (Écrivain)
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extrait
Bonevoglies et Turcs
L'administration louis-quatorzienne comme la plupart des contemporains du Grand Siècle n'ont probablement vu dans les milliers de galériens que des détenus méprisables. Le terme qui les désigna durant des siècles, celui de chiourme, traduit bien l'uniformité de la considération qu'ils reçurent.
Mais, derrière ce mot qui homogénéise les forçats en une même engeance, il y eut une énorme diversité de condition et d'origine des prisonniers. Cette première partie va nous révéler à quel point il n'y eut pas un galérien-type mais plusieurs catégories. Commençons par les bénévoles et les Turcs.
Pourquoi les réunir dans un même paragraphe ? Leur destin fut identique durant le règne. Majoritaires encore au début du XVIIème siècle, ils se raréfièrent au fil des années pour quasiment disparaître au début du suivant. La raison est simple : on les remplaça de plus en plus par des condamnés de justice qui coûtaient moins cher au travail et à l'entretien.
Des volontaires sur les galères ?
Les volontaires ou bonevoglies (de l'italien bonivoglie, c'est-à-dire bonne volonté) avaient sacrifié leur liberté pour le banc d'une galère. En 1600, un rameur sur trois s'était engagé de lui-même... ou presque ! Car leur recrutement n'avait rien de très catholique !
Les officiers qui en étaient chargés travaillaient dans... les cafés. Ils repéraient les désoeuvrés, les âmes en peine, les enivraient, leur dressaient un tableau idyllique de la galère, tant au niveau du salaire, de la nourriture, du travail et même de l'ambiance. Le tour était joué ! Pour les plus perplexes, on les faisait jouer, ils s'endettaient et pour rembourser, ils n'avaient plus d'autre solution que de signer pour un joli séjour sur les unités de la flotte royale.
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Résumé
"Maman, faire des maths, c'est galère ! " L'expression "galérer" ou "la galère" est devenue courante, car le mot s'est affadi au point de désigner un problème irritant de la vie quotidienne !
Mais la vie des galériens, la connaît-on vraiment ?
De lecture facile, illustré, ce livre d'histoire, destiné au grand public, fait revivre ce que fut réellement le monde cruel des galères à son apogée, au temps du Roi Soleil.
Qui étaient les galériens, condamnés de droit commun, parfois pour une vétille, mais aussi protestants pourchassés pour leurs convictions religieuses ? Pourquoi et comment étaient-ils condamnés à ce châtiment atroce ?
Combien mouraient avant même d'embarquer, dans ces longues marches en colonne, traversant la France les fers au cou ?
Que mangeaient-ils ? Comment étaient ils habillés ? Pourquoi leur coupait-on nez et oreilles ?
L'auteur décrit la construction, la manoeuvre, le combat à bord de ces élégants navires, dont la valeur militaire était faible, mais qui rehaussaient le prestige du Roi Soleil.
Didier Chirat, professeur d'histoire, dose avec bonheur érudition et pédagogie pour décrire avec force détails pittoresques, la réalité de la vie à bord d'une galère, les techniques de rame et d'évolution, la façon d'entasser, dans des conditions inhumaines, des centaines de malheureux pour qui la mort semblait parfois une délivrance.
Un livre simple, complet et solidement documenté qui s'adresse à tous, aux lycéens, au grand public, comme aux amateurs férus d'histoire maritime.
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