Commentaires de livres faits par Ardawal
Extraits de livres par Ardawal
Commentaires de livres appréciés par Ardawal
Extraits de livres appréciés par Ardawal
J'ai beaucoup aimé l'évolution de l'amitié entre Jean-Pierre et Adrien, qui est bien rendue tout au fil du livre. Et j'ai ressenti beaucoup de peine en découvrant, peu à peu, le personnage qu'avait été Shimon Lévy... et les souffrances qui ont marqué sa vie, jusqu'à sa fin tragique.
Au-delà de son aspect divertissant, ce roman porte, avec son dénouement, un message d'acceptation de la diversité humaine - et de soi-même.
J'ai apprécié également les questionnements de Harry, sa découverte du village où il venait d'aménager - de ses habitants, et de ses secrets - et aussi le rapport à la création littéraire qui est mis en valeur dans ce livre. J'ai aussi apprécié le fait que de nombreuses questions restaient, à la fin du livre, sans réponse claire - ce qui est souvent le cas dans la réalité. En bref, ce livre m'a laissé une forte impression.
J'ai beaucoup apprécié la façon dont cet ouvrage pose les dilemmes posés par la guerre, dans toutes leurs nuances.
Du point de vue de la narration, j'ai beaucoup apprécié l'alternance des points de vue de Sasha et de Marylou, qui ont des perspectives radicalement différentes et complémentaires sur l'histoire : on se retrouve en totale immersion dans leurs questionnements, leurs désirs, leurs failles. L'écriture dynamique, l'intrigue captivante qui glisse peu à peu vers l'horreur, font qu'il est extrêmement difficile de lâcher le livre une fois commencé. Et la fin ouverte, pleine de sombres promesses, m'a semblé parfaite.
Les messages du roman, qui prêtent beaucoup à réfléchir sur notre société, sur l'image de soi, sur ce qu'on valorise/dévalorise et pourquoi et sur les conséquences de nos idéalisations, sont servis par une intrigue courte, efficace, percutante, et une plume fluide qui se lit très bien. Tous ces éléments font que j'ai dévoré cet ouvrage en très peu de temps, et qu'il continue à m'accompagner en pensée.
L'auteur fait de nombreuses références aux méthodes critiques d'analyse des textes bibliques, qui permettent de replacer un écrit dans son contexte historique et social, mais aussi aux sources rabbiniques et, pour le chapitre sur les autres religions, aux commentaires issus de la tradition chrétienne et au Coran.
J'ai parfois trouvé des passages un peu répétitifs, mais sinon, c'était dans l'ensemble une bonne lecture.
J'ai aussi apprécié le fond du message: l'idée de toujours demeurer en voyage vers soi-même et ouvert sur la différence, d'éviter toute crispation identitaire qui deviendrait alors source d'enfermement pour soi et de rejet de la différence.
Mais en même temps... j'ai trouvé que de nombreux aspects du thème n'étaient pas suffisamment développés. Certes, se définir soi-même et définir autrui uniquement par une identité figée, stéréotypée, ne peut être que délétère ; néanmoins, la conscience d'avoir une histoire, une culture spécifique, des points d'ancrage, des éléments qui nous définissent me semble essentiel pour pouvoir se construire, se situer dans le monde et interagir avec lui - sans que ces éléments "identitaires" nous empêchent d'aller vers un ailleurs, un au-delà et une remise en question de nous-mêmes. Or il m'a semblé que le livre présentait surtout les "risques" des éléments identitaires, mais n'insistait pas beaucoup sur leurs fonctions, sur tout ce qui les rend aussi nécessaires. Il n'aborde aussi que très peu la question du "pourquoi" certaines personnes "s'enferment" dans des identités fixes, dans des cases, et ressentent le besoin de catégoriser les choses... Quels sont les facteurs qui peuvent être à l'origine de cela et comment les prévenir ? Quelles sont les souffrances ou les sentiments de nécessité, d'urgence qui peuvent conduire à des revendications identitaires et comment les apaiser/les résoudre, ou du moins comprendre leurs mécanismes ? D'ailleurs, la vision de la société présentée n'est-elle pas un peu trop caricaturale ? Je suis ressorti de cette lecture avec l'impression que beaucoup de gens qui se revendiqueraient d'une identité (par exemple, dans un processus de lutte pour la reconnaissance de droits) se "fixeraient" dans une case dont ils ne bougeraient plus... je ne pense pas que la réalité soit aussi simple (à moins que je n'aie mal compris l'ouvrage). En bref, j'ai apprécié le message de fond mais j'ai trouvé que l'analyse manquait de profondeur, survolait trop certains aspects de ce thème sensible et dénonçait sans prendre le temps d'analyser (notamment : en dehors de tout ce qui est relatif à Romain Gary, ce livre ne cite pas de travaux, d'études sur la question de l'identité qui auraient pourtant pu enrichir l'argumentation. Je me trompe peut-être - et j'espère me tromper -, mais j'ai eu l'impression que l'autrice réagissait surtout à sa perception d'une situation sans avoir nécessairement fait un travail de recherche approfondi sur le thème). Par ailleurs, il m'a semblé que la narration prenait parfois un ton susceptible de provoquer une réaction de rejet de la part de certaines personnes plutôt que de conduire chacun.e à une réflexion constructive.