L'homme peuplé

Une belle surprise ce roman. J'avais lu un livre de cet auteur déjà, qui ne m'avais absolument pas convaincue. Là je suis charmée par l'écriture, le scénario, les personnages. Bravo

Ah... @franckbouysse ! Quel talent... C'est le cinquième livre de cet auteur, et à chaque fois les mêmes sensations. De toute ma bibliothèque, je pense qu'il est le maître des romans à ambiance.

Le ton est donné. Harry cherche l'inspiration et quoi de mieux qu'une vieille maison abandonnée, en pleine campagne, au cœur de l'hiver, pour la retrouver ? Nous y découvrons aussi Caleb, jeune guérisseur, affublé d'un don qu'il n'utilise que sur les animaux, élevé par une mère hyper stricte.

Le début du livre sert à planter le décor. On y découvre les personnages, leurs aspirations, et quand on commence à s'endormir, comme emmitouflé dans un plaid au coin du feu, c'est la que tout commence vraiment.

Le temps et l'espace se modifient, les évènements s'accélèrent et plus on avance, moins on comprend. Jusqu'à la dernière page où tout s'éclaire et tout prend sens.

Franck Bouysse est un magicien des mots, chacun a sa place, chaque phrase résonne. Concrètement, on y est, dans cette atmosphère collante, poisseuse, avec ces hommes violent, à moitié bêtes, jamais en paix.

Il est des livres qui vous marquent au fer rouge... Celui-ci m'a incendiée. Je l'ai lu avec mes yeux, mon âme et mon cœur pourfendu. Je me suis imprégnée de chaque mot, de chaque phrase et à présent qu'il est refermé, je l'entend me parler de beauté, de souffrance et de mort. Il peuple mon esprit et nul doute qu'il ne m'accompagne encore longtemps. Tout est dit dans ce huis-clos rural où chacun se mure dans le silence et la souffrance. Les quatre protagonistes de ce récit cruel n'ont rien à envier aux héros des tragédies antiques. ma préférence va à Caleb, si fort et si fragile qui, semblable aux personnages raciniens, subit sa destinée tout en la magnifiant.

Merci, monsieur Bouysse, pour m'avoir donné tant de bonheur à vous lire.

Histoire lourde noire .. comme la nature décrite dans ce livre … inquiétante et prenante tout à la fois … Caleb … qui est il ? Vous le comprendrez dans les dernières lignes … Harry l’écrivain en mal d écriture … vient chercher sa nouvelle histoire dans cette ferme étrange qu il achète les yeux fermés … et pourtant cet a droit à tant de choses à raconter … pas que de belles choses … le chien perdu effrayé alitieux … en mal de contact humain ou pas … cette neige opaque froide qui nous emprisonne dans sa blancheur ou … noirceur … quelle histoire … faut un peu se accrocher à la fin car le vrai se mêle au fantastique … il faudra un peu créer sa propre fin … pour ne pas rester sur sa faim 🙃

L'auteur nous emmène dans les montagnes du Massif Central, où il nous raconte tour à tour deux personnages.

Caleb est un jeune homme reclus chez lui,sous l'emprise de sa mère, Sarah,qui même morte lui interdit,encore, toute relation avec une femme.

Puis Harry, écrivain devenu célèbre grâce au succès de son premier livre,vient d'acheter une ferme, isolée de tout pour justement lui permettre d'écrire son second livre.Car,il est attendu pour ça.

Adultes,Caleb et Harry ne se rencontreront jamais et pour cause...

La campagne,par les valeurs qu'elle véhicule, par ses longues et belles descriptions,nous renvoient à nous-mêmes,nous comme un des êtres vivants de cette nature à qui l'homme demande beaucoup.C'est sublime et beau. Toute cette beauté et cette fragilité animales,comme la petite mésange qui regarde par la fenêtre celui qui la regarde,aussi par la fenêtre ; ce ciel immobile,gris,ce brouillard épais et occultant ; cette neige,blanche à l'infini qui rythme la vie de ces gens procurent à Harry la matière qui lui manque pour écrire son second livre.Quand il commencera à écrire,le ciel s' éclaircira. Sofia, l'épicière,se lie d'amitié pour lui et va lui procurer, par son histoire, l'intrigue de son nouveau roman.

Frank BOUYSSE nous balade dans tous les sens du terme.Lui, l'écrivain, tisse la toile dans laquelle il veut emmener son lecteur puis l'emprisonner.

On a deux histoires : une qui s'est passée ; une autre qui s'écrit devant nos yeux pour permettre à Sofia de crier la vérité.Mais, l'auteur qu'il soit Harry ou Frank BOUYSSE se différencie du journaliste qui se contente de relater un fait.L'écrivain

,en plus, campe son histoire dans un espace,une temporalité,donne vie à ses personnages,leurs relations....

"L'homme peuplé" de tout,de rien et qui par l'écriture arrive à exorciser ses fantômes en nous les déposant après nous avoir donné plein d'indices dont il faut se saisir,des traces qu'il faut suivre et remonter pour bien comprendre sa solitude,nécessaire certes mais qui peut devenir dévastatrice, ce lien viscéral entre lui et son lecteur.

En fait,c'est l'histoire de Frank BOUYSSE qui écrit grâce à la nature qu'il sait regarder,dont il se fait aimer et les histoires communes qui hantent les mémoires collectives des habitants de ces villages où tout se sait et où tout s'apprend même son contraire quand on écoute les gens parler.

Quel roman ! Certainement,le meilleur que je n'aie lu depuis longtemps !

Le raconter serait le trahir.En parler serait m'enrichir.Le relire serait me grandir.

Ecrivain encensé pour son premier roman, Harry achète une vieille bâtisse isolée du massif central, pour se ressourcer, voire retrouver l’inspiration et commencer l’écriture d’un second titre. Il emmènage en pleine hiver dans cet endroit austère où la neige et le silence recouvrent tout. Rapidement, des évènements étranges se produisent, des bruits la nuit, un chien qui arrive d’on ne sait où et semble vouloir élire domicile auprès de lui, des pas dans la neige qui indiquent des visites pendant son absence… Caleb habite lui aussi le hameau, il vit dans le souvenir de sa mère, une femme autoritaire qui n’a jamais voulu lui avouer l’identité de son père. De lui il aurait hérité des pouvoirs de guérisseur. Les destins de ces deux hommes vont se croiser à un moment donné, au détour de pages énigmatiques.

Pour pallier à sa solitude, Harry se tourne vers les villageois mais ceux-ci semblent distants, peu enclins à tolérer qu’un parisien vienne se mêler de leurs affaires, mais de quelles affaires parlent-on ? Des choses à cacher dans un petit village isolé comme celui, il y en forcément. Des choses du passé qui reviennent hanter le présent, sur fond de croyances et de légendes… Harry sympathise avec Sofia, la jeune épicière qui lui parle du village, de ses habitants et de ses secrets. Mais n’a t-elle pas elle aussi un poids qui voile son existence ?

Le passé et le présent se mêlent dans ce récit fantastique limpide comme de l’eau de source, mélodieux et envoûtant. La présence d’un personnage écrivain donne à Franck Bouysse l’opportunité d’un roman intimiste sur la création littéraire, ses propres inspirations dévoilées au fil des pages de ce récit. L’écriture de Bouysse berce d’une poésie âpre le lecteur, l’hypnotise jusqu’à un dénouement final inattendu, sombre et émouvant. Ce n’est pas le coup de coeur ressenti pour Né d’aucune femme mais L’homme peuplé s’inscrit à mon goût parmi les meilleurs romans de l’auteur.

Harry vient d'acheter une ferme à l'écart d'un village mais ils se sent très vite epié et les phénomènes étranges se produisent. IL sent que Sofian lui cache quelque chose. Que fait Caleb à l'observer derrière sa fenêtre. Caleb est sourcier et guérisseur. Roman policier

Un livre puissant, par les atmosphères qu'il crée, dans lesquelles se mêlent un lourd mystère et une sensation de danger, d'insécurité. Côté personnage, j'ai particulièrement apprécié Caleb, qui porte le poids d'un lourd héritage jamais entièrement dévoilé, et se tient à l'écart des êtres humains, dont il se montre très critique, tandis qu'il se montre plus proche des animaux... jusqu'à ce que le cours de la vie le rattrape.

J'ai apprécié également les questionnements de Harry, sa découverte du village où il venait d'aménager - de ses habitants, et de ses secrets - et aussi le rapport à la création littéraire qui est mis en valeur dans ce livre. J'ai aussi apprécié le fait que de nombreuses questions restaient, à la fin du livre, sans réponse claire - ce qui est souvent le cas dans la réalité. En bref, ce livre m'a laissé une forte impression.

L’auteur a le don de faire éclore de belles images de l’enchaînement de ses mots. La beauté du texte compense pour le scénario un peu déroutant et qui ne m’a pas emballé.

Vous êtes nombreuses et nombreux à encenser Franck Bouysse, et je comprends tout à fait les raisons. Après avoir lu son recueil de poésie « Fenêtre sur terre », l’année dernière, je me suis laissé tenter par son dernier roman.

L’HOMME PEUPLÉ est l’histoire d’une terre, d’une malédiction, d’abnégation, de résilience, d’espoir. C’est l’histoire de ces racines du mal qui ont envahi une terre de lumière, de bonté. La différence, le jugement, l’amour s’entremêlent, se nourrissent, se pourfendent. C’est une histoire d’histoires celles qui font les légendes, celles qui annihilent l’ignorance, celles qui éveillent les sens, celles qui nourrissent le plus vil espoir. C’est l’histoire d’hommes et de femmes porteurs de cette lumière qui peuple les nuits noires.

Franck Bouysse signe un roman d’une rare finesse, délicatesse des mots vibrant au cœur de cette atmosphère tourmentée, mélancolie des drames, ancrage de la réalité. Ça sent la neige, la poussière, les arbres morts, les souvenirs à la pelle, la tristesse, le poêle à bois, la terre, le chien, la délivrance.

L’HOMME PEUPLÉ est à mes yeux le prolongement de FENÊTRE SUR TERRE, une ode aux sens, aux émotions, à la vérité.