Fiancée à un Cheikh / Un Refuge au Quishari

Jewels of the Desert, Tome 2: "Un Refuge au Quishari" ou "Séduite par un Cheikh"

— Je commence à avoir le mal de mer avec les yeux fermés ! protesta Ella en s’agrippant à la portière de la voiture.

Ils avaient quitté Quraim Wali Samil depuis un moment, et, dix minutes plus tôt, Khalid lui avait demandé de fermer les paupières car il avait une surprise pour elle. Ça ne pouvait pas être l’oasis, puisqu’ils y étaient déjà allés ensemble. Qu’y avait-il d’autre dans ce désert ?

— Nous y sommes presque, répondit-il.

Elle sentit la voiture ralentir, puis s’arrêter complètement.

— Voilà, tu peux ouvrir les yeux, maintenant.

La jeune femme lui obéit. Ils étaient bien dans l’oasis. Le soleil de la fin de journée allongeait l’ombre des palmiers sur le sable. Le petit étang n’avait pas changé, et à côté… à côté se dressait une maison de pierre qui semblait être miraculeusement sortie du sol !

— Voici notre maison, annonça Khalid en l’aidant à descendre de la Jeep. Enfin, la nôtre et celle de Rachid et de Bethanne. Elle n’est pas encore au courant, il la lui montrera dans une semaine. Nous en avons la primeur…

Ella n’en croyait pas ses yeux.

— Vous avez fait construire une maison en plein désert ? C’est magnifique ! Je veux la visiter!

Il lui prit la main et la conduisit jusqu’à la terrasse qui longeait toute la façade, abritée du soleil par un large auvent. Des chaises longues semblaient les attendre. Ils grimpèrent les quelques marches, et, avant de franchir le seuil, Khalid la souleva dans ses bras, lui arrachant un cri de surprise.

— N’est-ce pas ainsi que font les jeunes mariés ? demanda-t-il.

— Oui, en Italie. J’ignorais qu’on observait la même tradition au Quishari.

Elle caressa sa joue, marquée de deux nouvelles cicatrices, puis lui attira la tête pour l’embrasser. Elle aimait tant son mari ! Et elle était si heureuse qu’il se soit tiré de son accident avec juste ces deux petites plaies sans gravité ! Elle ne voulait pas l’obliger à renoncer à son métier, mais il avait dû quand même lui promettre de ne plus prendre autant de risques à l’avenir…

Il la reposa à terre et elle admira la pièce de taille modeste mais décorée avec beaucoup de goût. Deux grandes baies vitrées offraient une vue superbe sur l’oasis. Elle visita également la petite cuisine et les deux chambres à coucher avec leur salle d’eau. C’était très simple mais magnifique.

— Le plus beau est dehors, lui déclara Khalid. Viens voir.

Il l’entraîna sur le toit-terrasse, protégé du soleil par une pergola. Des cactus en pot ornaient les murets, des nattes couvraient le sol, et de nombreux fauteuils et canapés d’osier meublaient ce salon en plein air. La vue était splendide.

— C’est magnifique, murmura-t-elle.

— Cela te plaît vraiment ? Je voulais un endroit tranquille où nous pourrions nous retrouver tous les deux, loin de tout, au calme. Pour profiter de la tranquillité du désert et de l’oasis.

— Mon amour, je n’ai jamais vu un plus bel endroit de toute ma vie ! Je suis tellement heureuse !

Ella se jeta dans ses bras et ils s’embrassèrent longuement et passionnément. Khalid faisait vraiment tout pour que sa vie soit merveilleuse ! N’avait-il pas trouvé une excellente galerie pour sa première exposition ? Le succès avait été au rendez-vous, et elle avait déjà une longue liste de commandes. Après être allés au Texas pour assister au mariage de Rachid et de Bethanne, ils s’étaient arrêtés en Italie pour rendre visite à sa famille. Khalid avait racheté une part importante de l’entreprise familiale afin d’apporter les fonds nécessaires pour la sauver de la faillite. Ella avait tenté de l’en dissuader, mais il avait insisté, en disant qu’il tenait à l’harmonie familiale. Giacomo avait été privé de son poste à la direction de l’usine, et il suivait une thérapie pour se guérir de son addiction au jeu.

Leur propre mariage avait eu lieu au Quishari, ce qui avait fait très plaisir à la mère de Khalid. Ella s’entendait de mieux en mieux avec sa belle-mère, qui cachait une profonde sensibilité sous son apparence distante et hautaine.

Oui, sa vie était vraiment parfaite !

Un sourire radieux se peignit sur son visage, soudain chassé par un froncement de sourcils.

— Quoi ? demanda Khalid. Ça ne te plaît pas ?

— Bien sûr que si. C’est juste que… ça ne sera plus très longtemps un refuge pour nous deux.

— Rachid et moi sommes d’accord pour nous prévenir mutuellement chaque fois que nous voudrons venir ici, répondit-il. Nous ne serons pas obligés d’y résider ensemble.

— Ce n’est pas ça. Nous allons avoir un bébé. Zut ! Ce n’est pas comme ça que je voulais te l’annoncer !

La mine stupéfaite de Khalid faillit la faire éclater de rire.

— Nous sommes mariés depuis quatre mois, lui rappela-t-elle. Tu n’es pas content ?

— Content ? Mais je suis ravi ! Fou de joie !

Il la prit dans ses bras et la fit tournoyer sur place avant de l’embrasser fougueusement.

— Comment te sens-tu ? Savons-nous déjà si ce sera un garçon ou une fille ? C’est prévu pour quand ? Depuis quand es-tu au courant ?

Ella éclata de rire. Jamais elle ne s’était sentie aussi heureuse !

— Je suis en pleine forme, mon amour ! J’ai eu la confirmation de ma grossesse hier. Il est trop tôt pour savoir le sexe du bébé, mais je peux te dire qu’il arrivera dans sept mois.

Khalid la serra contre lui et l’embrassa tendrement.

— Ma chérie, tu fais de moi le plus heureux des hommes, lui murmura-t-il à l’oreille.

— Et je suis la plus heureuse des femmes. Je t’aime, mon chéri !

Ils s’embrassèrent de nouveau, au milieu de leur oasis de bonheur perdue au cœur du désert.