Perdus dans l'arctique

Résumé

récit d'exploration tardive du Groenland par le capitaine danois Ejnar Mikkelsen (1880-1971), une véritable épopée rendue vivante par l'illustration photographique. Mikkelsen mit sur pied cette expédition sur la côte nord-est de l'île afin de retrouver et les corps de Ludvig Mylius-Erichsen et de ses compagnons ; ils étaient trois à avoir péri au cours d'une exploration en traineau, engagée en mars 1907, Erichsen, Höeg Hagen et l'Inuit Jörgen Brönlund. Le corps de ce dernier fut le premier à être découvert, sur la Terre de Lambert ; Brönlund avait avec lui le journal de bord qui indiquait que l'objectif de la mission avait été atteint, au prix de la mort de ses compagnons. Les corps d'Erichsen et de Hagen devaient se trouver plus au nord, au milieu des fjords ; avec eux, leurs journaux d'observation, précieux pour la connaissance géographique du nord-est du Groenland. Deux ans plus tard, en juin 1909, Mikkelsen quitte Copenhague à bord de l'Alabama avec sept compagnons. Le bateau est pris dans les glaces au large de l'île de Shannon. Plusieurs groupes chargés de diverses missions se constituent : Mikkeslen, accompagné d'un seul homme, l'ingénieur Iversen, se lance sur les traces d'Erichsen. Son périple s'avère long et douloureux : il dure 28 mois, au cours lesquels ils ne voient aucun autre être humain et affrontent une série de malheurs. Les chiens meurent les uns après les autres, de froid, d'épuisement, de noyade dans les eaux froides, ils sont abattus pour servir de vivre ; la nuit polaire s'installe, les deux hommes affrontent les tempêtes et les nuits glaciales, évitent de justesse les crevasses couvertes par des ponts de neige ; les marches dans le jour polaire, à se trainer dans le slush, mélange d'eau et de neige fondante, sont tout autant épuisantes ; de nombreuses fois, ils doivent faire face au manque de nourriture et Mikkelsen présente les symptômes du scorbut ; ils sont contraints de laisser leur traineau et de se séparer d'une partie de leur matériel, notamment de leurs journaux de bords, mais prennent soin de garder leurs pellicules photo. Au cours de cette aventure, Mikkelsen et Inversen ont pu retrouver les dépôts de nourriture d'Erichsen, qui leur fournissent de quoi survivre lorsqu'ils n'ont pas été vidés. Et surtout, ils découvrent, avec émotion, les lettres et rapports essentiels qu'Erichsen a laissés derrière lui. Il finissent enfin par atteindre la cabane de Danmarks Havn où ils sont censés rejoindre leur équipage et engager le retour : mais personne n'y est, pas plus que sur l'île de Shannon où se trouve l'Alabama qui n'est plus qu'une épave. Tous les membres de l'expédition sont partis ; Mikkelsen et Iversen ont été portés disparus. Les deux hommes subissent un deuxième puis un troisième hivernage, dans l'ennui le plus total, nourris par l'espoir qu'un bateau vienne les sauver. Finalement, ce sont des chasseurs de phoque, à bord d'une petite baleinière, qui les retrouvent fortuitement à l'été 1912 ; ils goûtent ainsi le bonheur de retourner à la civilisation, à bord d'un steamer norvégien qui atteint le port d'Aalesund, où ils sont invités à dîner chez le consul de Danemark. L'ouvrage se termine par le récit du lieutenant de marine W. Laub, compagnon de l'Alabama, chargé en avril 1909 d'explorer la côte occidentale de la terre de la Reine-Marie-Louise.