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Thom Merrilin ne le laissa pas continuer.
— À la guerre, mon garçon, des crétins tuent d’autres crétins pour défendre des causes imbéciles. C’est tout ce qu’il convient de savoir.
C'était la vingtième fois qu'elle répétait ça. Mais l'ancienne Sage-Dame n'était pas du genre à rendre les armes sous le prétexte fallacieux qu'elle avait perdu la bataille.
— Ila m’a donné des conseils, pour que j’apprenne à être une femme…
Perrin éclata de rire et ne vit pas le regard noir que lui jeta son amie.
— Des conseils ? Personne ne nous explique comment être un homme ! Nous le sommes, et voilà tout…
— C’est probablement pour ça que vous vous en sortez si mal, riposta la jeune fille.
Loin devant, Elyas ricana assez fort pour que ses compagnons l’entendent.
– Quoi donc, Ken ?
– Le texto que vous m’avez envoyé. Vous n’avez pas écrit garden center avec un g et un c minuscules. Vous avez mis des majuscules. Et vous parlez sans faire de fautes. Vous n’êtes pas aussi idiot que vous voulez le faire croire, hein ?
- Vous êtes injuste avec moi, madame Lefoux. Je ne médis jamais. J’observe. Puis je rapporte mes observations à presque tout le monde. »
Le Béta aux cheveux sable lança un regard sinistre à lady Maccon. « J’explore de nouvelles options de personnalité.
- Eh bien, cessez.
- Oui, madame. »
— Qu’appelez-vous donc ce que nous faisons ?
— Quelque chose de spécialement prescrit par le Grand Quartier général. Peut-être pour rectifier quelque intervention quelque part, en un autre moment. Qu’en sais-je ? Je ne suis qu’un degré sur l’échelle de l’évolution. A un million d’années d’ici, ces hommes ont des pouvoirs dont je n’ai pas la moindre idée.
— Ni moi non plus, murmura Sandoval.
Pourquoi ne pas la suivre dans la mort, alors ?
Non. C’est insensé. Deux morts ne font pas une vie. Je n’aurais pas été en mesure de la sauver ; je n’avais pas le matériel pour… la meilleure solution était de chercher du secours.
Il inclina la tête et renifla une chandelle de morve. « Je suis un crétin. »
George disait toujours qu’il n’y avait pas de honte à ça, mais que c’était un fait et qu’il fallait l’admettre. On ne peut faire croire à personne qu’on est intelligent quand on est un crétin. Les gens te regardent et constatent ce qu’il en est : les lumières sont bien allumées mais il n’y a personne à la maison. Quand on est un crétin, on fait son boulot et on se casse. Et si on se fait prendre, autant tout raconter, sauf les noms des types qui étaient avec toi, vu qu’à la fin, de toute façon, ils t’auront tiré les vers du nez. George disait que les crétins, question mensonge, sont archinuls.
– Non, merci. Je ne peux pas être vu fraternisant avec l’ennemi sans nécessité.
– Vous venez de dire que je n’étais pas l’ennemi.
– Vous êtes idéologiquement corrompu mais inoffensif, rectifia-t-il.
Sur ces mots, et sans cesser de s’incliner à profusion, il s’apprêta à prendre congé.
— Vous en avez vu de toutes les couleurs.
— Regarde ça, Bob, dit le Gouverneur en désignant la petite zombie. (Le petit monstre incline la tête et le fixe d’un air fâché. Elle cligne des paupières. L’ombre vague de Penny Blake brille au fond de son regard.) Ma petite est toujours là-dedans. Pas vrai, ma chérie ?
Il s’approche de la créature enchaînée, s’accroupit et lui caresse la joue. Bob se raidit.
— Faites attention, faudrait pas que vous…
— C’est ma jolie petite fille, dit le Gouverneur en caressant les cheveux crasseux.
Le visage de la petite change, elle plisse les paupières et ses lèvres noirâtres se retroussent sur ses petites dents pourries.
— Faites gaffe, dit Bob en s’avançant.
La créature tente de mordre le poignet du Gouverneur, mais celui-ci retire sa main juste à temps.
— Holà !
La petite zombie tire sur ses chaînes et griffe le vide tandis que le Gouverneur recule.
— C’était le vilain petit lapin qui avait voulu faire du mal à son papa ! chantonne-t-il comme on le fait avec un bébé. (Bob a la tête qui lui tourne. Une nausée monte dans sa gorge.) Bob, sois gentil, passe-moi le sac dans lequel j’ai apporté la tête.
— Hein ?
— Sois gentil et passe-moi la petite friandise qui reste dans le sac, là-bas.
Réprimant sa nausée, Bob se tourne, ramasse le sac et regarde à l’intérieur. Un doigt livide, apparemment un doigt d’homme, est resté au fond dans une bouillie sanglante. Des poils hérissent les phalanges et à l’extrémité déchiquetée apparaît même un petit bout d’os blanc.
Quelque chose cède au fond de Bob, comme un élastique qui claque, alors qu’il sort un mouchoir de sa poche, se baisse et prend le doigt.
Josh jette un dernier regard à ces créatures surréalistes qui fondent sur lui.
Derrière, titubant sur la rive, surgit un assortiment hétéroclite d’artistes de cirque morts-vivants. Un colosse à moustache en guidon de vélo et aux muscles déchiquetés et sanglants avance aux côtés d’une femme monstrueusement obèse, à moitié nue, ses énormes seins pendouillant sur son entrejambe, ses yeux laiteux enfouis dans un visage gonflé comme un beignet périmé.
Tout un tas de contorsionnistes, monstres et forains suivent comme des idiots. Des hydrocéphales qui claquent des mâchoires vacillent en compagnie de trapézistes en costumes scintillants aux visages gangrénés, suivis d’amputés qui claudiquent spasmodiquement. La horde avance par saccades, féroce et affamée comme un banc de piranhas.
— Oh… Le vieux qui habitait près de la poste.
— Mort naturelle, j’espère ?
— Ouais, fait Gabe en balançant un autre morceau par l’ouverture. Crise d’asthme hier soir, le pauvre. Il paraît qu’il avait de l’emphysème.
Le Gouverneur laisse échapper un soupir.
— Il a rejoint le Seigneur, à présent. Passe-moi un bras. Un avant-bras. Et peut-être un peu d’abats. Un rein ou le cœur.
Gabe s’interrompt. Les bruits humides de mastication frénétique résonnent dans le couloir. Il jette au Gouverneur un curieux regard, mélange de compassion, d’affection et peut-être d’obéissance, comme le scout qui s’apprête à seconder son chef.
— Je vais vous dire ce que je vais faire, dit-il d’une voix rauque. Rentrez chez vous et je vais vous apporter tout ça.
— Pourquoi ?
— Si des gens me voient trimballer quelque chose, ils réfléchiront pas, fait Gabe en haussant les épaules. Vous, ils voudront vous aider… Ils voudront peut-être savoir ce que c’est, vous demanderont ce que vous faites.
Philip le dévisage un instant.
— C’est pas faux.
— Ça passera mal.
— Très bien, acquiesce Philip, satisfait. On fera comme tu proposes. Je serai chez moi le reste de la soirée. Apporte-moi tout ça.
— Reçu.
Un psychologue qualifierait cela d’hypomanie. Les soldats en service disent « folie meurtrière ».
— C’est pas compliqué, fait Norma en se tordant les mains. Je demande juste si tu veux récupérer les gosses ou si tu veux punir leurs ravisseurs de la pire manière possible ?
— Peut-être un peu des deux, répond Lilly, le regard flamboyant. Et alors ? C’est comme ça que ça se passe.
Jinx intervient en posant la main sur l’épaule de Lilly.
— OK, on respire tous un bon coup. Pas la peine de s’énerver, on discute, c’est tout.
— Par la Lumière, dit Mat, je plongerais ma tête dans l’eau, et rien ne dit que je l’en ressortirais !
À cet instant précis, les eaux du lac le plus proche ondulèrent puis s’écartèrent pour laisser apercevoir une immense silhouette noire. Dans une gerbe d’éclaboussures, ce qui devait être une queue – mais terminée par un dard pointu comme celui d’une guêpe, en mille fois plus grand – se dressa un instant à l’air libre. Tout au long de la créature, on distinguait des sortes de tentacules qui grouillaient comme des vers géants. Les pieds, ou assimilés, d’un mille-pattes aquatique démesuré ? C’était probable, mais impossible à dire, car l’eau se referma bientôt sur le monstre aux contours de plus en plus indistincts.