Shadow Agents, Tome 5 : Les Griffes du danger

Au bout d’un moment de tension tangible, Drew se leva avec un bref hochement de tête. Le soleil pénétrait dans la pièce par l’unique fenestron dont elle était munie. Ses rayons éclairèrent brièvement Drew lorsqu’il les traversa.

— Je t’avais dit que c’était un joli petit lot, murmura celui qu’il appelait Carl.

Drew bondit sur lui. En un instant, l’avant-bras replié sous le menton de l’homme en une clé parfaite, il le cloua au mur.

— Et moi, je te dis… de ne pas la toucher.

Son adversaire laissa passer une seconde, puis il sourit.

— Oh-oh… Je vois. Monsieur considère déjà que c’est chasse gardée.

Je suis en train de vivre un cauchemar, songea Tina. Et Drew ne « considérait » rien du tout.

En revanche, il s’inclinait de plus en plus sur le blond.

— Si tu lui fais le moindre mal, tu le paieras.

Et on devinait à son ton que ce n’était pas une menace en l’air.

Le blond se hâta d’acquiescer.

— Pas de problème, vieux. Je regarde, c’est tout.

Drew recula.

— Tiens-t’en là… C’est un conseil.

Il lança un dernier coup d’œil à Tina.

Elle dut pincer les lèvres de toutes ses forces pour ne pas le supplier de rester.

Il était infiltré. Il avait une mission à remplir. Mais elle savait qu’il la sortirait de là.

Il fallait seulement tenir bon, le temps qu’il échafaude un plan.

Drew quitta la pièce sans un mot.

Carl s’approcha d’elle.

— Alors, vous vous êtes bien entendus tous les deux, on dirait ? Ce vieux roublard de Stone… J’étais sûr que c’était un homme à femmes.

Il se laissa tomber sur la chaise, près d’elle, et posa la main sur le manche du couteau.

Tina se raidit, mais il ne fit pas mine de sortir son arme.

Le regard concupiscent de l’homme passa sur son visage.

— Quel dommage, murmura-t-il, l’air faussement contrit. Quel dommage qu’une jolie fille comme toi doive mourir…