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Commentaires de livres faits par Janebiz

Extraits de livres par Janebiz

Commentaires de livres appréciés par Janebiz

Extraits de livres appréciés par Janebiz

C’est ainsi que les hommes naissent, vivent et disparaissent […]. Rien ne les effraie sinon leur propre mort, leurs doigts sont plus courts que ceux des grands singes, leurs ongles moins tranchants que ceux des petits chiens, pourtant ils avilissent bêtes et prairies, ils prennent les rivières, les arbres et les ruines du vieux monde. Ils prennent, oui, avec une avidité de nouveau-né et une violence de dieu malade, ils posent les yeux sur un carré d'ombre et, par ce regard, l'ombre leur appartient et le soleil leur doit sa lumière et sa chaleur. Ils se nourrissent des légendes qui font la terre ronde et trouée, le ciel bleu et fauve, ils construisent des villes géantes pour des vies minuscules et la haine de cette petitesse les pousse à toutes les grandeurs.
En amour, ils ne comprennent rien aux secousses du cœur et du sexe, ils tentent de les apaiser, leurs forces sont fragiles, leurs corps mal préparés aux tempêtes des sentiments. Ils ont trouvé un langage pour tout dire; avec ce trésor, ils s'épuisent à convaincre qu'ils sont les chefs, les puissants, les vainqueurs.
Qu'importe qu'ils violent des femmes, des enfants, des frères ou des inconnus, qu'importe qu'ils vident des océans et remplissent des charniers, tout est voué à finir dans un livre, un musée, une salle de classe, tout sera transformé en statue, en compétition, en documentaire.
Alors, qu'importe qu'ils incendient des bibliothèques, des villages et des pays entiers, qu'ils martyrisent ceux qu'ils aiment, il faut pour vaincre tout brûler, et regarder les flammes monter au-dessus des forêts jusqu'à ce qu'elles forment sous l'orbe des nuages de grandes lettres illisibles. Qu'importe qu'ils passent sur cette terre plus vite qu'un arbre, une maison, une tortue ou un rivage, ils sont si beaux, avec leurs yeux pleins d'amour et leurs mains pleines de sang, […] ils sont si beaux dans leur soif capable de tarir les sources les plus anciennes […]. Oui, c'est ainsi que les hommes naissent, vivent et disparaissent.
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date : 22-04
La nudité féminine n'est plus un état naturel du corps. Elle est systématiquement sexualisée. On lui a octroyé une valeur morale, voire transgressive. Les femmes se font juger dès qu'un bout de chair dépasse d'un vêtement. Trop d'hommes les considèrent encore comme des objets qu'ils peuvent siffler dans la rue, voire pire...
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date : 17-04
La Transparence a de bons côtés.
Elle nous a rendus plus attentifs aux autres. Face à la solitude, la tristesse, la maladie, il y aura toujours un voisin pour sonner chez vous. Les maisons de retraite ont refleuri, l'hygiène y est impeccable, le personnel aimable. Les foyers pour mineurs, vitrés désormais, protègent les enfants des risques de maltraitance, de violences sexuelles. Et que dire des abattoirs, qui ont fermé les uns après les autres car personne ne supportait la vue d'animaux massacrés à la chaîne? Beaucoup de Français ont cessé de manger de la viande après avoir assisté à ces mises à mort industrielles. La Transparence a, bien souvent, permis d'abolir la distance aveugle qui séparait les hommes de leur humanité.
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Mama je t’appelle
Pour dire que tout va bien
Demain je rappelle
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Ne rien oublier
Tout noter car le temps file
Pour tout perdre enfin
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Méduse de ville
Le dauphin t’avalera
Et il en mourra
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Il n'y avait de la part de cette fille ni consentement, ni refus, ni réaction d'aucune sorte. La seule différence avec un cadavre était qu'un sang chaud, qu'un souffle vivant la traversait. Et puis non, tout de même, il y avait une différence essentielle avec un cadavre, à savoir que demain elle se réveillerait vivante.
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Parmi les vieillards qui fréquentaient en secret la maison des "Belles Endormies" on pouvait penser que tous ne venaient pas uniquement pour remâcher tristement les regrets de leur jeunesse enfuie, qu'il en était aussi qui le faisaient pour oublier les forfaits commis au long de leurs jours.
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date : 08-03
Qu'il l'ait " mérité " ou non n'a évidemment aucun sens. Grâce à lui, je me suis approchée de la limite qui me sépare de l'autre, au point d'imaginer parfois la franchir. J'ai mesuré le temps autrement, de tout mon corps. J'ai découvert de quoi on peut être capable, autant dire de tout. Désirs sublimes ou mortels, absence de dignité, croyances et conduites que je trouvais insensées chez les autres tant que je n'y avais pas moi-même recours. À son insu, il m'a reliée davantage au monde.
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date : 08-03
Quand j'étais enfant, le luxe, c'était pour moi les manteaux de fourrure, les robes longues et les villas au bord de la mer. Plus tard, j'ai cru que c'était de mener une vie d'intellectuel. Il me semble maintenant que c'est aussi de pouvoir vivre une passion pour un homme ou une femme.
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Le comte : Vous ne voulez pas qu’on vous fasse la cour ?

La marquise : Non. Dites-moi un peu, vous qui avez le sens commun, qu’est-ce que signifie cette chose-là : faire la cour à une femme ?

Le comte : Cela signifie que cette femme vous plaît, et qu’on est bien aise de le lui dire.

La marquise : À la bonne heure ; mais cette femme, cela lui plaît-il, à elle, de vous plaire ? Vous me trouvez jolie, je suppose, et cela vous amuse de m’en faire part. Eh bien, après ? Qu’est-ce que cela prouve ? Est-ce une raison pour que je vous aime ? J’imagine que, si quelqu’un me plaît, ce n’est pas parce que je suis jolie. Qu’y gagne-t-il à ces compliments ? La belle manière de se faire aimer que de venir se planter devant une femme avec un lorgnon, de la regarder des pieds à la tête, comme une poupée dans un étalage, et de lui dire bien agréablement : Madame, je vous trouve charmante ! Joignez à cela quelques phrases bien fades, un tour de valse et un bouquet, voilà pourtant ce qu’on appelle faire sa cour. Fi donc ! Comment un homme d’esprit peut-il prendre goût à ces niaiseries-là ? Cela me met en colère, quand j’y pense.

Le comte : Il n’y a pourtant pas de quoi se fâcher.

La marquise : Ma foi, si. Il faut supposer à une femme une tête bien vide et un grand fonds de sottise, pour se figurer qu’on la charme avec de pareils ingrédients. Croyez-vous que ce soit bien divertissant de passer sa vie au milieu d’un déluge de fadaises, et d’avoir du matin au soir les oreilles pleines de balivernes ? Il me semble, en vérité, que, si j’étais homme et si je voyais une jolie femme, je me dirais : Voilà une pauvre créature qui doit être bien assommée de compliments. Je l’épargnerais, j’aurais pitié d’elle, et, si je voulais essayer de lui plaire, je lui ferais l’honneur de lui parler d’autre chose que de son malheureux visage. Mais non, toujours : Vous êtes jolie, et puis : Vous êtes jolie, et encore jolie. Eh, mon Dieu ! on le sait bien. Voulez-vous que je vous dise ? vous autres hommes à la mode, vous n’êtes que des confiseurs déguisés.
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date : 02-07-2023
SCAPIN : Je hais ces cœurs pusillanimes, qui pour trop prévoir les suites des choses, n’osent rien entreprendre.
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La destinée, avec sa patience mystérieuse et fatale, approchait lentement l’un de l’autre ces deux êtres tout chargés et tout languissants des orageuses électricités de la passion, ces deux âmes qui portaient l’amour comme deux nuages portent la foudre, et qui devaient s’aborder et se mêler dans un regard comme les nuages dans un éclair.

On a tant abusé du regard dans les romans d’amour qu’on a fini par le déconsidérer. C’est à peine si l’on ose dire maintenant que deux êtres se sont aimés parce qu’ils se sont regardés. C’est pourtant comme cela qu’on s’aime et uniquement comme cela. Le reste n’est que le reste, et vient après. Rien n’est plus réel que ces grandes secousses que deux âmes se donnent en échangeant cette étincelle.

À cette certaine heure où Cosette eut sans le savoir ce regard qui troubla Marius, Marius ne se douta pas que lui aussi eut un regard qui troubla Cosette.

Il lui fit le même mal et le même bien.
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La joie que nous inspirons a cela de charmant que, loin de s'affaiblir comme tout reflet, elle nous revient plus rayonnante.
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date : 12-03-2023
C’est cette chosification et cette déshumanisation qui permettent à l’agresseur de se protéger des émotions naturelles que sont l’empathie et la culpabilité : il peut donc infliger sa violence en ayant la conscience libre. (Lundy Bancroft, 2002)
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date : 10-03-2023
Je ne me suis jamais sentie aussi tranquille qu’entourée de folles. Les hommes m’ont maltraitée. J’ai le corps tout cabossé. Ici, je suis protégée. Les vrais fous sont dehors, en liberté.
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date : 27-04-2021
ça ne tourne pas rond dans ton esprit pour que tu me parles des droits des femmes ! où est passée ta pudeur ? ta bonne éducation ? [...] voilà le résultat de laisser des filles trop longtemps sur les bancs de l'école. Elles se sentent pousser des ailes et se mêlent de tout.
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date : 12-04-2021
Isabelle :

Nous donnons bien souvent de divers noms aux choses :
Des épines pour moi, vous les nommez des roses ;
Ce que vous appelez service, affection,
Je l'appelle supplice et persécution.
Chacun dans sa croyance également s'obstine.
Vous pensez m'obliger d'un feu qui m'assassine ;
Et la même action, à votre sentiment,
Mérite récompense, au mien un châtiment.
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date : 10-01-2021
Il n'y a pas de passé, il n'y a pas de futur. Dis le toi, il y a un présent jusqu'au bout, tout est présent ; sois présent. Sois présent.
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L'auteur que je préfère est celui qui me fait retrouver le monde où je vis et qui peint ce qui m'entoure, celui dont les récits intéressent mon coeur.
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date : 23-08-2020
Le dessein de lui plaire, mettant dans ma vie un nouvel intérêt, animait mon existence
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Je suis sur la Terre comme dans une planète étrangère où je serais tombé de celle que j'habitais.
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Ce terrible moment où tout mon être frémit entre l'existence et le néant, où le passé luit comme un éclair sur le sombre abîme de l'avenir, où tout ce qui m'environne s'écroule, où le monde périt avec moi.
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date : 28-05-2020
Je lui ai couru après, tout en songeant que c'était la première fois que je courais après quelqu'un. Toute ma vie on était venu à moi. [...] C'était la première fois que je tenais désespérément à ne pas perdre quelqu'un et elle était en train de me filer entre les doigts.
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date : 11-04-2020
Finalement, Vicious trouva un moyen de fissurer mon armure. De toute évidence, elle était solide mais pas invincible. [...] Lorsque j'allumai la lumière, je me figeai sur place. Vicious était là. Penché au-dessus de Rosie. Leurs lèvres se touchaient. J'avais envie de les arracher l'un à l'autre et de réduire le corps de Vicious en lambeaux, organe par organe. Ils s'embrassaient. Elle avait les yeux fermés. Pas lui. Il leva le bras et me fit un doigt. Je pouvais voir son sourire narquois tandis qu'il l'attrapait par la taille de son autre main pour attirer son corps contre le sien.
-Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?
Mes dents écrasaient chaque mot qui sortait de ma bouche. Elle sursauta en entendant ma voix et plaça une main sur son coeur, surprise.
-Enlève tes mains de là avant que je les casse.
Vicious tourna la tête vers moi, une de ses mains toujours dans les cheveux de Rosie, et il me sourit.
-Oblige-moi.
Je l'attrapai par le col et l'envoyait valser contre un pile de caisses de bouteilles de champagne. [...]
-Dean ! cria Rosie.
J'étais tout à fait capable d'admettre qu'elle ne m'appartenait pas. Je l'admettais, mais je ne le comprenais pas.
- A quoi tu joues ? hurlai-je à quelques centimètres du visage de Vicious.
Il plissa les yeux et s'humecta la lèvre inférieure, gonflée d'avoir embrassé Rosie.
-Je fais ce que toi tu aimerais faire. Elle a bon goût.
Je le fis valser à travers la pièce. J'avais envie de le tuer et c'est ce que j'aurais fait si Rosie ne m'avait pas poussé de toutes ses forces jusqu'à me plaquer contre le mur opposé.
-Arrête bon sang. Tu es dans un état déplorable. Va-t'en.
-C'est n'importe quoi ! criai-je. Il ne te plaît même pas !
-Aucune importance. Je fais ce que je veux.
-Et qu'est-ce que tu veux ? Me briser le coeur c'est ça ?
Merde j'avais dit ça à voix haute ? Je baissai la tête les yeux brûlants. [...] Rosie ne s'en doutait pas mais sa petite aventure dans l'arrière cuisine avec Vicious me poussa dans un gouffre sans fond et encore plus loin dans les abîmes du vice.
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date : 11-04-2020
-Tes poumons fonctionnent très bien, dit-il avec colère.
Son visage était à quelques centimètres du mien. Il emprisonna mes poignets et me plaqua brutalement contre le mur [...]
-Tu vas bien bordel !
Qui essayait-il de convaincre ? Moi ? Ou lui-même ? Et qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire de toute façon ? Je me forçai à me calmer. Il fallait que je le ramène à la raison. Je dégageai mes poignets et plaçai mes paumes à plat sur sa poitrine. Il inspira profondément et ferma les yeux. [...]
-Dean..
-Rosie, contra-t-il
-Je suis malade, répétai-je.
-Ne dis pas ça. Tu n'est pas malade. C'est juste un putain de problème de santé.
Je secouai la tête, le visage trempé d'eau et de larmes.
-Ce n'est pas juste un problème. Je vais mourir vraiment jeune.
-La ferme, pesta-t-il à travers ses dents serrées.
Il donna un coup de poing dans le mur derrière moi. [...]
-Arrête de raconter des conneries ! éructa-t-il.
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