L'abécédaire du plaisir solitaire

Amis lecteurs et amies lectrices, nous vous le disons en vérité, si la lecture de ce livre vous permet ensuite de vous adonner régulièrement, sans contraintes, sans complexes et sans pudeur au plaisir solitaire, notre travail, acharné et exténuant, n’aura pas été inutile.

A

Astiquer v. tr. [astike]

Verbe qui, quand on lui adjoint le complément « pommeau », désigne pour l’homme le fait de s’adonner au plaisir solitaire, tout comme « se polir le poireau », « se frotter le missile », « se lustrer l’asperge » ou « s’étrangler le chinois ».

Abricot n. m. [abʁiko]

Juteux et sucré lorsque servi à point, cela justifie amplement l’emploi de ce nom de fruit comme synonyme du sexe féminin avec le « berlingot », le « bijou », le « petit caniche », la « bonbonnière », le « pot à miel » ou (chez quelques perdus) le « Triangle des Bermudes ». Certaines fines bouches pourront déplorer le duvet qui le recouvre, mais lorsqu’une dame se repaît de son abricot en solo, ledit duvet n’indispose absolument personne.

B

Branler n. f. [bʁɑ̃ le]

Ayant plus d’une signification, ce verbe peut être utilisé, oserons-nous dire, à toutes les sauces, ainsi que le démontre la célèbre phrase : « Branlant dans le manche à l’idée d’une visite au bordel, il s’étendit plutôt sur son lit branlant et se branla le manche. » (Espinasse de C., 1891)

Besogne n. f. [bəzɔɲ]

Autre mot décrivant le plaisir solitaire lorsque, malgré l’énergie dépensée longuement et ardument en espérant l’orgasme, celui-ci ne daigne pas venir couronner nos efforts de ses glorieux frissons. Dans ce cas, heureusement, aucune loi n’oblige à poursuivre les opérations… mais l’arrêt des manoeuvres sera généralement accompagné d’un abricot en compote et d’un énorme soupir de frustration.