Le pays sans lune

[Lu en VO]

Mon dieu que c'était long.

L'écriture de ce roman est très (très très) originale : la narration alterne entre la deuxième personne pour s'adresser à un personnage dont on ne connaît pas l'identité et la troisième personne omnisciente pour raconter le récit principal. S'ajoutent à ça des extraits de pensées d'absolument n'importe quel personnage croisé dans le récit (des paysans de passage sur la route, un cadavre abandonné dans un coin, une personne ayant servi de modèle à une peinture) et des passages entiers racontés du point de vue de certains personnages centraux de l'histoire… bref, faut suivre. Le tout se veut profond, lyrique, et c'est prenant au début, jusqu'à ce qu'on se rende compte que l'auteur n'a pas tellement l'air de savoir où il va avec tout ça.

L'histoire s'est aussi révélée plus décevante que ce à quoi je m'attendais : deux guerriers qui délivrent et accompagnent une déesse en fin de vie dans sa quête pour réparer ses erreurs passées, c'est prometteur, mais en réalité le truc fait plus de 500 pages et IL NE SE PASSE RIEN. C'est lent, c'est plein de longues introspections sur le passé et le pardon et la rédemption et l'amour, mais le récit est paradoxalement parsemé de petits passages sympas à base de meurtres, de contrôle mental, de torture et de cannibalisme. Yeeeahhh.

J'avoue, les dernières dizaines de pages (je ne peux même pas parler de chapitres parce que chacun d'eux fait à lui tout seul environ 70 pages) ont été lues avec la technique de la diagonale (les longs pâtés descriptifs ? skip. les dialogues qui paraissent ennuyeux ? skip).

Comme ils disent sur goodreads : ce roman n'est clairement pas pour tout le monde.

Une lecture qui change de l’ordinaire mais dont je suis passée complètement à côté.

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La narration est très atypique dans ce roman, et il m’a fallu un temps d’adaptation : j’ai du m’y reprendre à plusieurs fois, j’ai vraiment eu beaucoup de mal avec les 50 premières pages, avant d’arriver à rentrer dans l’histoire et avoir vraiment envie de continuer l’aventure sans trouver ça trop laborieux, et là encore, malheureusement, ça ne l’a pas fait entre lui et moi.

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Parce que le livre s’adresse parfois directement au lecteur (narration en « tu »), parfois le narrateur principal change aussi, le rythme est comme désordonné, j’en lis très peu de ce style et honnêtement ça m’a déstabilisée et empêchée d’avoir une lecture fluide.

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Une quête, un monde onirique, des personnages que tout oppose vont s’imbriquer pour la vengeance et la liberté, un pitch prometteur qui m’avait emballée … mais malheureusement ça n’a pas suffit pour m’empêcher de décrocher.

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Je n’ai pas détesté en soi mais il m’a manqué quelque chose, je ne saurai dire quoi, pour rendre l’ensemble palpitant, j’ai décroché à plusieurs moments, survolé à d’autres, pas tout compris, ait ressenti des longueurs aussi, mais peut être est ce dû à nouveau à cette narration particulière qui n’était peut être pas faite pour moi tout simplement et qui a bloqué ma lecture.

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En bref : passé la narration particulière (si on y arrive), un moment de fantasy sous le joug du trône de la lune qui n’a pas réussi à m’embarquer plus que ça.

En voilà une nouvelle manière d'aborder la fantasy pour ma part, avec une particularité de narration vraiment originale ! Si vous aimez la fantasy et que vous souhaitez sortir des sentiers battus, ce livre attisera votre curiosité.

Jun et Keema sont deux personnages que tout oppose. Pourtant, par la force des choses, ils finiront par partager la même quête, accompagnés d'Elle, une divinité puissante. Nous les suivons dans leur voyage initiatique, à travers un monde onirique.

La grosse particularité de ce roman est le mode de narration, qui est très différent de ce que l'on peut lire habituellement : pour commencer, nous avons deux histoires qui s'interposent. Celle que "te" raconte "ta Lola" et celle du Vieux Pays. Oui, le livre vous parle directement à vous, lecteur, en utilisant des adjectifs possessifs, et en vous incluant dans l'histoire : ce que vous lisez est ce que vous vivez à l'instant T. À cela s'ajoute des interférences, au niveau des points de vue de la narration, lorsque l'histoire du Vieux Pays est conté : parfois, sans crier gare, un personnage cité vivant une situation, va devenir le narrateur principal. On verra donc à travers ses yeux pendant un laps de temps.

En terme de fluidité de lecture, j'avoue m'être un peu perdue au départ, parmi tous ces styles de narrations. Mais finalement, la lecture se fluidifie rapidement une fois qu'on a compris le système, car Simon Jimenez sait tourner ses phrases de telle sorte qu'on comprenne aisément où on se situe.

Concernant le vocabulaire employé, il est très riche. J'ai souvent stoppé ma lecture pour vérifier un mot dans le dictionnaire (les champs lexicaux utilisés m'étaient inconnus).

Point positif : notre langue s'en trouve enrichi !

Le dernier point que j'aborderais est l'histoire dans sa globalité : c'est une aventure riche en découverte, en description et une épopée hors du commun. Malgré tout, il me manquait quelque chose pour rendre l'aventure d'autant plus palpitante. Les personnages sont bien travaillés, mais peut-être pas suffisamment à mon goût, pour qu'on puisse s'attacher à eux. Cela reste tout de même une lecture que j'ai apprécié et qui change réellement de ce que la fantasy a l'habitude de nous offrir !

http://eleenanou.blogspot.com/2023/04/le-pays-sans-lune-de-simon-jimenez-dans.html