Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
718 246
Membres
1 030 374

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Les commentaires de AuBazartdesMots

Commentaire ajouté par AuBazartdesMots 2019-07-05T16:59:51+02:00
Or

Selon une formule bien connue, il y a 3 personnes en nous: celle que nous croyons être, celle que nous cherchons à montrer, et celle que l’on est réellement. Mais je trouve ce chiffre réducteur. Nous sommes multiples, et selon le public, l’instant ou tout simplement l’humeur du moment, nous montrons une facette de nous, élément miroitant qui peut se montrer des plus changeants.

De Nathan, l’auteur, j’ai d’abord connu l’enseignant, le collègue de français qui a sympathisé avec moi alors que je n’étais qu’une TZR en errance entre divers établissements. Nous avons papoté, évoqué multiples rêves de torture envers certains élèves, attendu ensemble avec une impatience de moins en moins dissimulée au fil des mois la sonnerie annonciatrice de la fin des réunions …

Puis j’ai découvert l’auteur, avec notamment Le Bal des Oubliés déjà chroniqué sur le blog. J’ai rencontré une plume inspirée, un style ciselé et des phrases travaillées. J’ai trouvé un recueil de nouvelles qui m’a plu.

Puis j’ai découvert le fan de Disney, le maniaque de steelbooks, le tatoué, celui qui validerait mon intérêt un peu honteux pour l’Eurovision, un être parfois sarcastique qui me fait bien rire, même quand c’est à mes dépens. J’ai découvert aussi son talent pour les scènes de ménage, mais c’est un autre sujet.

C’est avec plein d’entrain que j’ai ouvert son ouvrage « Les Papillons Cloués »… et plutôt perdue que je l’ai refermé. Rares ont été les fois où un ouvrage a été aussi intriguant pour moi. Peut être parce que je n’ai cessé de m’interroger sur qui était le héros. Est-ce Nathan? Est-ce son alter ego Jordan? A quel point Jordan est Nathan? Sans prévenir, je me suis retrouvée plongée dans les pensées de quelqu’un que je connais. Et je me suis demandée du coup s’il allait bien, à quel point les problématiques évoquées étaient réelles, j’ai essayé de démêler le vrai du fictif. Mission impossible il me semble, tant les deux sont inextricablement liés.

J’ai toujours aimé être bousculée dans mes lectures, j’ai toujours apprécié trouver des livres qui me questionnent et remettent en question ma façon d’appréhender le monde et les personnes. Et ce livre a suscité beaucoup de questions, beaucoup d’énigmes qui ont été résolues en partie du moins au fur et à mesure de ma lecture.

Le style d’écriture de Nathan a pour moi gagné en maturité, c’est certain. J’évoquais dans la chronique portant sur Le Bal des Oubliés le fait que les descriptions sont choisis de manière si soigneuse et élaborée que l’esprit fatigue devant tant de verve… Dans cet ouvrage, cela va mieux. Le phrasé est plus accessible et la lecture est donc plus fluide, sans perdre pour autant en qualité.

J’ai aimé la poésie du passage qui donne son titre aux livres, et ne résiste pas à l’envie de vous en faire découvrir quelques lignes:

» Il y avait aussi un cadre glauque, dans lequel ma grand-mère avait habilement épinglé de magnifiques papillons. Presque toutes les couleurs étaient représentées par les vingt spécimens scellés sur le velours du fond. (…) Ces ailes sublimes, contraintes de restées clouées derrière une vitre, n’étaient-elles pas la parfaite incarnation de notre famille? Aux couleurs diverses correspondaient les caractères et désirs hétéroclites des membres de ma dynastie alors que les épingles castratrices suggéraient les compressions sociales et religieuses. »

L’ouvrage de Nathan questionne, c’est le moins qu’on puisse dire. Je l’évoquais en début d’article, on ne peut que s’interroger sur l’image qu’on donne à voir au monde. Plus loin dans le livre, grâce notamment à ce passage, on se demande à quel point notre famille nous hante et nous oppresse. De par son comportement comme par le passif de nos parents / grands parents, qui infligent souvent leurs propres doutes. On s’interroge sur le nombre d’épingles qui nous freinent, et sur comment les ôter pour enfin voler de nos propres ailes sans se préoccuper du point de vue d’autrui.

Cette image des papillons cloués est vraiment belle, je trouve. Elle se réfère aux natures mortes, un rapprochement quelque peu inquiétant quand on songe qu’ici, c’est une allégorie de personnes bien vivantes. Le fait de maîtriser par le biais d’outils froids quelque chose d’éphémère et de beau est bien triste, aussi, et évoque de manière élégante l’oppression que peut nous infliger notre famille…

A la fin du livre, Nathan parle de l’image qu’il renvoie à sa famille, de ses études qui créent une distance avec ses parents au sens large, et se pose la question de pourquoi il écrit. Sa raison (« j’écris parce que j’existe ») est la plus belle qui soit, et je ne puis que l’encourager à continuer.

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup apprécié l’ouvrage de Nathan et ai hâte de lire le roman suivant!

Afficher en entier
Commentaire ajouté par AuBazartdesMots 2019-07-05T16:58:07+02:00
Or

Errant entre les étagères de la jolie librairie « Les Guetteurs de Vent » à Paris, je suis tombée nez à nez avec cet ouvrage. J’avais pas mal entendu parler du film éponyme, et l’histoire attisait ma curiosité. J’ai donc acheté le livre, souhaitant ensuite voir le film afin de comparer et de rédiger un article type Du papier à l’écran (le lien mène au dernier en date, sur « Vanity Fair »).

Dès le début de ma lecture, j’ai été sous le charme de l’écriture de l’auteur. Son phrasé est magnifique, ses mots choisis, ses formulations sont des poèmes. Après, je dois confesser mon incapacité à lire l’ouvrage d’une traite, alors que j’aurais bien voulu, tant le style demandait de la concentration dans la lecture, une chose dont je suis pas mal dépourvue en ce moment! Si l’exercice d’écriture m’a énormément plu, il m’a néanmoins gênée sur un point: l’auteur prend la place d’Elio, un jeune homme de 17 ans éprouvant les premiers méandres de l’amour. Or cette écriture si pointue ne correspond guère aux élans d’un adolescent, même extrêmement cultivé. On ressent une maturité dans les réflexions dignes d’un homme de 50 ans, ce qui est un peu déstabilisant vu le contexte, et qui gêne hélas un peu l’empathie qu’on ressent envers Elio.

Une forme de snobisme pointe aussi hélas le bout de son nez dans certains passages. Je ne connais pas toutes les références évoquées par les personnages, n’ai pas lu Héraclite et me porte néanmoins très bien dans mon ignorance. Mais une telle situation est mise en avant comme une hérésie par les protagonistes qui semblent mépriser les gens moins cultivés qu’eux, c’est dommage car cela met une distance entre le narrateur et le lecteur.

J’ai été aussi fascinée par le rythme de l’ouvrage. Habituellement, j’aime lire / regarder des œuvres « où cela bouge ». Disons qu’il est rare que je m’extasie devant une réalisation en disant « c’est génial, il ne s’est rien passé! ». Or, c’est bien le cas ici. On sait qu’Olivier, qui suscite les premiers émois d’Elio le personnage principal, est présent pour 2 mois. Or impossible de situer une période de son séjour dans l’ouvrage, le temps ne semble pas avoir d’importance, la chronologie est inexistante. C’est un roman sur l’espoir que nous livre ACIMAN, et cet espoir, cette inquiétude du sentiment non partagé rend les heures longues, stoppe le déroulement classique du temps pour ne nous faire vivre que des instants qui ne sont pas reliés à une banale horloge. Et c’est magique.

Malgré le style trop adulte des réflexions d’Elio, on est embarqué dans son histoire et on ressent ses émotions comme si c’étaient les nôtres. Que demander de plus à un ouvrage?

Mais cette absence de chronologie me questionne par rapport à l’adaptation cinématographique, et me donne encore plus envie de visionner le film. Comment retranscrire l’attente en une image? Comment mettre en valeur un échange de regard qui dure un chapitre dans l’ouvrage en une prise? J’ai hâte de découvrir les réponses avec le film réalisé par Luca GUADAGNINO.

Afficher l’image source

J’ai aimé tous les personnages du roman. Elio malgré un phrasé qui, je le disais précédemment, m’a un peu gênée, m’a beaucoup touchée dans son tumulte. Olivier et son élégance, sa distance et ses rejets m’a séduite. Les parents d’Elio, la cuisinière, la petite voisine… Tous ont une personnalité bien distincte et très travaillée. Mais mon protagoniste préféré reste l’Italie.

La sensation du sable sous les pieds, le chatouillis des vagues, le soleil qui tape fort et qui vous plonge dans la torpeur, la fraicheur du dallage de la piscine… tout est là et me donne une furieuse envie de retourner à Gênes ou à Burano (petite pensée pour notre Road trip en Italie du Nord !) ACIMAN sait retranscrire à la perfection la dolce vita à l’italienne, et c’est un délice.

Dans l’ensemble, j’ai vraiment beaucoup aimé cet ouvrage, et enlève un point juste pour le côté parfois pompeux du style de l’auteur, même si cet aspect m’a également séduite (avis contradictoire bonjour). Disons que l’élitisme ne m’aurait pas dérangée s’il n’avait été aussi présent dans l’ouvrage. Mais ce livre reste une vraie splendeur, un récit touchant et une magnifique ode à l’acceptation de soi et des autres qu’il faut avoir lu.

Afficher en entier
Bronze

J’ai su dès le début de ma lecture que Kiera Cass et moi même avions beaucoup de livres en commun. En effet, les références littéraires sont nombreuses dans ce premier tome d’une saga de 5 tomes.

L’intrigue de l’ouvrage peut s’inscrire dans la lignée des mariages imposés que l’on trouve dans « The Book of Ivy ». L’héroïne se retrouve à côtoyer un parfait inconnu, sous prétexte que c’est la tradition, et donc un honneur que de servir la nation en devant séduire un Prince.

Il y a du Hunger Games dans ce livre, notamment dans le système de caste. Il y a 8 types de classes, les 1 étant la famille royale, les 8 ceux qui vivent dans la rue. L’héroïne, America, vient d’une famille de 5, c’est-à-dire des artistes. Heureusement pour elle, contrairement à son petit frère, elle a des dons artistiques et sait chanter. D’ailleurs, en plus de son chant incroyable, la dame est jolie, la plus belle de sa ville, sympathique, fine, intelligente, et modeste… enfin, à peu près! Trop de qualités en une héroïne, on est à l’antithèse de romans comme Reine de Cendres d’Erika Johansen. Autant dire que l’ouvrage était mal parti dans mon estime. Mais vous vous en doutez au vu de la note, il a su se rattraper.

Au sujet d’Hunger Games, on peut établir un autre parallèle avec le fait qu’à la fin de la saga il n’en restera qu’une… L’intrigue, je le disais, tourne autour de la notion de mariage plus ou moins imposé. Le prince Maxon cherche épouse et a sélectionné 35 jeunes filles pouvant prétendre au titre. Alors certes, il n’y a pas d’arcs ou de flèches, mais au vu de l’ambiance entre les potentielles princesses, c’est souhaitable. Bachelor version dystopie bonjour. Après, j’ai aimé découvrir chacune des concurrentes, leurs différentes combines pour séduite le sieur, les alliances et les coups bas. Je me suis demandée ce que je ferais si j’étais à leur place, ce qui a certes demandé un peu de gymnastique mentale, n’étant plus jeune, célibataire et aux aguets depuis longtemps!

J’ai apprécié le fait que l’héroïne remette ce système en question, se demandant pourquoi des jeunes filles se battraient pour un homme qu’elles ne connaissent pas (ambition je crie ton nom!) et pourquoi l’homme en question n’essaierait tout simplement pas de trouver de manière moins sexiste l’élue de son cœur (là, je n’ai pas la réponse, l’argument du manque de temps ne tient pas). Alors oui, Maxon ne semble pas être un mauvais bougre, mais constituer un harem de filles vénales ne me paraît pas être une décision très saine d’esprit et ne mets guère en avant son élégance. America, elle, ne vient pas pour les beaux yeux de Maxon, mais par accident (mouaiiis…) mais reste pour l’argent, ce qu’elle assume et ce que je trouve bien pensé. La demoiselle a conscience de la valeur d’un billet de banque et souhaite qu’elle et sa famille progressent dans l’échelle sociale.

Evidemment, le prince s’intéresse à America parmi toutes les prétendantes, sa fraîcheur d’esprit et ses reparties lui plaisant davantage que le traditionnel léchage de bottes. Je ne peux pas vociférer contre cela, si ce n’était pas le cas, l’ouvrage serait bien plus original, mais ne serait pas estampillé Young adult… ou bien n’existerais même pas! C’est cliché, oui, mais Kiera Cass ne nous leurre pas et on sait à quoi s’attendre avec la quatrième de couverture. Ce genre de récit à la Cendrillon plaît aux adolescentes et aux adultes qui ne veulent pas grandir, ni se prendre la tête avec leurs lectures, le résultat est donc réussi de ce côté là.

Les jeunes filles sont toutes héroïnes d’une émission de téléréalité et donc sont filmées non stop, j’aurais aimé que l’omniprésence oppressante des caméras soient mis plus en avant. L’auteure avait une bonne idée de base, c’est dommage qu’elle n’ait pas davantage creusé.

Autre bémol, le sempiternel triangle amoureux, du genre qui m’avait déjà lassée dans Les Ailes d’Emeraude. America a vécu une idylle difficile avec Aspen, qui est d’une caste inférieure, et au moment où elle commence à être charmée par le Prince Maxon, Aspen revient dans sa vie… en tant que garde du corps. Ce n’est plus une ficelle scénaristique, c’est une corde! Dommage, l’intrigue était assez bien menée jusque là, une telle maladresse m’a surprise.

Niveau style, j’ai apprécié l’usage de la première personne, qui permet à la lectrice de s’investir pleinement et de se projeter.

En conclusion, c’est un ouvrage sympathique, parfait pour le public adolescent auquel il est destiné. En tant qu’adulte, ca aura été un moment de lecture divertissant, mais pas transcendant non plus. Néanmoins, l’auteure a réussi à faire en sorte que je m’attache à ses personnages, et je compte bien acquérir la suite rapidement!

Afficher en entier
Argent

Soyons honnête. J’ai eu peur, très peur en commençant cet ouvrage. Vous me direz que la quatrième de couverture était plutôt limpide et que j’étais responsable de mes gestes. Si après avoir lu un résumé aussi inquiétant d’un point de scénaristique comme stylistique, je persistais dans mon envie de lire l’ouvrage, je n’ai pas le droit de me plaindre de la suite. Et vous n’aurez pas tort.

Mais que voulez-vous? J’avais envie de choses légères, de livres sans prise de tête, et la collection estampillée « bit-lit » de Milady recèle généralement ce genre de douceurs un peu amères. Par « bit lit », entendez « littérature mordante », fantasy urbaine où l’on peut côtoyer vampires, loups garous etc. Hélas, les auteurs s’amusent de manière récurrente à y intégrer des passages plus ou moins hots et peu maîtrisés pour attirer la ménagère (qui souvent n’a rien demandé).

Armée donc de tout mon courage, j’ai ouvert l’ouvrage… Et l’ai refermé 5 chapitres plus tard, avec la ferme intention de continuer ma lecture rapidement.

Alors oui, Patricia BRIGGS, l’auteure, ne se distingue pas par un style d’écriture renversant. L’intrigue de prime abord ne semble pas incroyable, et quand vers le milieu de l’ouvrage un mâle supplémentaire s’est ajouté à l’équation, j’ai vu venir le triangle amoureux désormais classique. Le personnage principal, aka Mercy, manque singulièrement de charisme pour une héroïne… Et pourtant j’ai aimé cette lecture, au point d’avoir acquis le tome suivant.

Mercy certes ne m’a pas enthousiasmée, mais découvrir un personnage féminin fort, avec de la personnalité, un caractère affirmé pouvant faire penser presque à du féminisme, m’a plu. Mercy ne sait pas qui elle est réellement, et sa quête d’identité est intéressante. Par rapport à ses capacités, elles ne sont pas phénoménales, tout ce qu’elle arrive à faire, c’est à force de travail non par magie, et cela fait du bien. Du coup, j’ignore pourquoi je ne me suis pas davantage attachée à cette héroïne, et espère que cela arrivera au prochain livre.

Le fameux triangle amoureux nous permet de découvrir des personnages masculins un peu mieux écrits que leur consoeur, et l’auteure a eu l’intelligence d’éviter les scènes de sexe souvent redondantes et gratuites dans ce type d’ouvrage. Pour l’aspect romance, nous avons le duo Warren – Kyle, respectivement loup garou et humain. Warren doit gérer son homosexualité dans un monde sauvage où la virilité est mise en avant de manière constante, et de plus doit cacher son identité animale à l’homme qu’il aime. Ces deux personnages m’ont beaucoup plu, et j’ai trouvé que l’évocation de la discrimination a été faite de manière intelligente, bon point pour l’auteure.

L’intrigue a gagné en densité au fur et à mesure de l’avancée dans le livre, les rebondissements sont légion et il est arrivé un moment où je ne savais plus comment l’ouvrage allait se conclure.

Les personnages secondaires sont bien maîtrisés, J’ai particulièrement aimé Zee, fae forgeron, qui m’a beaucoup intriguée. On sent que Patricia BRIGGS connaît ses classiques mythologiques et les a usés dans la construction de ses protagonistes.

Que ce soit les vampires ou les loups, tous ont un mode de fonctionnement bien précis, et bien écrits. L’auteure a pensé à tout, la politique, les relations sociales sont extrêmement détaillées, et c’est super.

Ce que j’ai préféré, c’est découvrir dans cet ouvrage une société en mutation: les faes sont forcées par leurs seigneurs de découvrir leur identité au monde. Les avancées technologiques des humains lambdas font que cacher l’existence de races surnaturelles est de plus en plus difficile, et les seigneurs faes veulent prendre le taureau par les cornes en dévoilant d’eux mêmes des personnalités triées sur le volet, destinées à donner une bonne impression. Ce questionnement fait écho chez les loups garous. Le Marrok, chef de toutes les meutes, se demande s’il ne devrait pas faire pareil.

Entre rejet de l’inconnu et crainte pour sa sécurité, les humains réagissent moyennement bien, et c’est une allégorie simple certes, mais efficace du racisme, de l’homophobie, et de toutes les discriminations en général.

Bref, vous l’aurez compris, je suis ravie d’avoir dépassé mes préjugés et suis satisfaite de la lecture de ce livre!

Afficher en entier
Bronze

Je connaissais Sandrine GESTIN pour ses travaux de dessinatrice. Elle a notamment réalisé les illustrations des ‘ »Encyclopédies du Merveilleux » de Brasey.

Je cède à ma déformation professionnelle habituelle et vais d’abord commenter la couverture, qui après tout est la première chose qu’un lecteur découvre et qui va motiver l’achat.

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle est belle! Les tons beiges cuivrés font penser à du parchemin, l’illustration à l’aquarelle d’une fée fragile est encadrée par des entrelacs celtiques, la typographie du titre est très soignée… On a vraiment envie d’ouvrir le livre, à un point que j’ai honte d’avoir laissé cet ouvrage dans ma PAL si longtemps!

Et quant au contenu… L’histoire est celle d’une fée qui se réveille dans une clairière brumeuse et qui réalise son amnésie. Seuls indices sur son identité, 7 objets: « un caillou gravé d’étonnants motifs, un livre à la couverture de cuir ouvragée, une plume vert clair et de l’encre, un pendentif, une clé, une flasque d’argent très travaillé et une petite boîte fait d’or et de bois sombre ». La fée multiplie les rencontres fantastiques, qui vont de la naine à l’ange… Chaque nouvelle personne rencontrée est l’occasion d’une nouvelle leçon, d’un nouveau pas sur le chemin de la découverte de soi. On suit la merveilleuse quête initiatique de notre petite fée Sara page après page, bercé par la délicatesse des esquisses et des dessins. C’est un livre empli d’une douce philosophie que j’ai ici entre les mains.

La quête de la fée se déroule sur des pages alternant calligraphie ouvragée et dessins aquarellés. La part belle est laissée aux dessins bien évidemment, Sandrine GESTIN étant avant tout une artiste. Or c’est là que le bât blesse… Le bémol se situe pour moi au niveau du texte, qui certes se veut lyrique, mais je trouve au final trop naïf. Le texte emprunte au genre de la poésie, mais je trouve l’essai plutôt moyen, et les formulations n’ont pas réussi à m’enchanter. En d’autres termes, le texte n’est pas pour moi à la hauteur des dessins. Il me semble que c’est ici plus un livre à regarder qu’à lire.

Après, je veux bien pardonner à Sandrine GESTIN ses maladresses, tant ses croquis sont beaux! J’ai aimé ses références diverses, les clins d’œil vont du Seigneur des Anneaux de Jackson aux peintures de Vermeer. Les dessins sont superbes, le trait est affirmé même quand il s’agit de croquis. On ressent une tendresse, une délicatesse sans failles dans le travail de l’artiste, ses œuvres sont vraiment attendrissantes… Chaque dessin est une petite pépite, et ce sont ces chefs d’oeuvre qui font de ce livre, malgré un texte moyen, un ouvrage qu’il faut avoir eu entre les mains!

N'hésitez pas à jeter un oeil sur mon blog: https://aubazartdesmots.wordpress.com/

Afficher en entier
Argent

Premier ouvrage paru de Gavalda, c’est également le premier livre que j’ai eu entre les mains de cette auteure. A la bibliothèque, je cherchais le désormais culte « Ensemble c’est tout », dont l’adaptation au cinéma était un franc succès (notamment grâce à la performance d’Audrey Tautou, j’y reviendrais sûrement un jour dans une chronique film). Bien évidemment, la publicité autour du film avait vidé le rayon Gavalda. Ne subsistait que « Je voudrais (…) », oublié dans un coin. J’ajoutais le livre esseulé à ma pile et le ramenais à la maison.

Je ne suis habituellement pas très fan des nouvelles. Je trouve réducteur de lire une histoire de quelques pages seulement, alors que j’aimerais tant en savoir plus sur les personnages, sur le pourquoi de leurs actions etc.. Les nouvelles, de par leur brièveté, ont toujours frustré ma soif de savoir et surtout mon désir de m’investir pleinement dans la vie des héros d’une histoire.

Or avec ce recueil fut crée un précédent dans ma carrière de bibliophile. Les nouvelles se suivaient, incisives, sans temps mort. Leur brièveté ne me dérangera pas, tant Gavalda parvenaient à satisfaire ma curiosité en quelques paragraphes. Et les chutes des nouvelles.. Un pur délice à chaque fois, qui me laissait souvent estomaquée pendant quelques secondes, avant de me voir reprendre avec hâte ma lecture. Ma lecture, rythmée par des « allez, encore une petite et puis j’arrête de lire », fut donc finie en quelques heures. La dernière fois que j’ai dévoré un livre aussi vite, c’était pour le dernier tome de Harry Potter, nuit blanche d’anthologie dans mon adolescence. De par le style, ces 2 ouvrages font un grand écart, mais ont pour moi en commun cette addiction qu’ils ont crée !

Ce sont des exceptions : j’ai plutôt tendance à lire plusieurs livres en même temps, de style radicalement opposé si possible, et de les faire traîner. C’est quasiment un plaisir malsain, d’attendre encore un peu, de se faire mariner volontairement.. Lorsqu’on sait que le nom du tueur sera révélé à la page suivante, et qu’on ferme quand même le livre, histoire de rester dans le suspense quelques jours de plus…

Avec « Je voudrais (…) », pas de cela donc. Déjà car ce genre de délire ne se prête pas à des nouvelles, et ensuite parce qu’on est curieux. Curieux de voir si la nouvelle suivante sera aussi intelligente, aussi juste que la précédente, curieux de voir si on sera de nouveau entraîné dans l’ambiance, curieux enfin de savoir si on restera fasciné jusqu’à la fin, ou si une nouvelle se détachera par son moindre intérêt… Curieux de voir si Gavalda a réussi son pari jusqu’au bout.

Et pour moi, ce fut une réussite. Inutile de dire que je me précipitas ensuite à la bibliothèque pour réserver tous les Gavalda en stock ! Certains furent des coups de cœur, tel mon tant désiré « Ensemble c’est tout », d’autres moins « la Consolante », certains mêmes me laissèrent dubitative comme « Je l’aimais ». Mais « je voudrais (..) », acheté plus tard, a une place à part dans mes étagères, et reste un de mes coups de cœur. Les relectures ne lui ont pas ôté son charme, cet ouvrage me plaît toujours autant !

« C’est comme un pèlerinage. A croire que ton visage est un endroit qui a marqué ma vie. »

« Mon coeur est comme un grand sac vide, le sac, il est costaud, y pourrait contenir un souk pas possible et pourtant, y’a rien dedans. »

N'hésitez pas à jeter un oeil sur mon blog: https://aubazartdesmots.wordpress.com/

Afficher en entier
Commentaire ajouté par AuBazartdesMots 2018-03-11T17:10:46+01:00
Or

J’ai découvert Neil GAIMAN grâce à une amie qui m’avait prêté ses romans graphiques (comics?) « Sandman », dont GAIMAN est l’auteur. Je suis immédiatement tombée sous le charme du style de l’écrivain, et ai poursuivi par la lecture d’autres de ses oeuvres, plus traditionnelles, comme « American Gods » et surtout mon chouchou « De bons présages », écrit en collaboration avec Terry PRATCHETT (RIP).

Pour moi, « Stardust » est un ouvrage à part dans la bibliographie de l’auteur. Paru en France en 2001, on retrouve le style doux-amer de GAIMAN, mais avec ce coup là une tendresse supplémentaire, une douceur qui n’est pas forcément présente dans ses autres livres. Une délicatesse qui vient du fait que le livre, comme « Coraline » ou « L’étrange Vie de Nobody Owens », est destiné à un public jeunesse.

« Stardust » est ancré dans les contes de fées et dans le folklore britannique. Ainsi, l’auteur ne cache pas ses références à SHAKESPEARE ou BUNYAN (prêcheur anglais du 17ème, auteur d’un roman allégorique sur la foi et les moeurs de l’époque). Sont présents des sorcières, des nains, des fées etc…

Au premier abord, l’histoire, je suis obligée de le dire, est des plus naïves et niaises. GAIMAN m’avait bien fait peur, avec son héros, grand benêt amoureux d’une égocentrique, qui pour l’amour de sa belle va dans une Forêt interdite pour ramener une étoile filante… Mais le piquant s’est immiscé quand l’étoile en question s’est trouvé être non pas un vulgaire bout de caillou, mais bien une damoiselle de chair et de cendres, au caractère bien trempé. Ajoutez à cela 3 sorcières qui veulent lui arracher le coeur pour avoir la jeunesse éternelle, et on passe du conte de fées banal à un roman des plus original.

Toutes les évidences, les clichés des contes de fées sont présents: il y a bien sûr une quête, un amour impossible, un enfant volé, une recherche du pouvoir, un voyage initiatique… Diverses histoires se croisent et finissent par se mêler inextricablement avec une logique à saluer. GAIMAN mène son intrigue de main de maître, et le dénouement m’a surprise, sans m’avoir choquée. Bref, l’équilibre parfait.

De prime abord, le récit semble manquer de noirceur, mais les sorcières ou les morts à répétition des fils de Stormhold sont bien là pour nous rappeler que GAIMAN n’est pas un enfant de choeur. Il se dégage de cet ouvrage une forme de cruauté, mais une méchanceté « honnête » et presque aussi innocente que la niaiserie du héros Tristan. Ainsi, l’un des meilleurs passages du livre est quand la sorcière s’excuse auprès de l’étoile de vouloir lui arracher le coeur. La sorcière, finalement, ne faisait que ce que son rôle lui imposait. Et l’étoile, loin de ressentir une haine bien normale, semble comprendre les actes de la sorcière, et les admettre comme normaux.

Spoiler(cliquez pour révéler)Extrait:

– J’ai donné mon coeur à un autre.

– Tu aurais mieux fait de me le laisser le ramener à la maison pour mes soeurs et moi, alors. On aurait pu redevenir jeunes et traverser un nouvel âge avec la beauté de nos vingt ans. Ce garçon va le briser, ou le gâcher, ou le perdre. Ils le font tous.

– Il n’en demeure pas moins que mon coeur lui appartient, insista Yvaine. J’espère que vos soeurs ne se montreront pas trop dures avec vous, lorsque vous rentrerez sans lui. »

En conclusion, GAIMAN signe une oeuvre efficace, un livre doux-amer qui ravira les jeunes comme les plus vieux. Si ce livre n’est pas mon préféré de l’auteur, j’ai adoré les clins d’oeil à la Faerie classique, et la plume de GAIMAN est toujours aussi merveilleuse. Les répliques cultes sont nombreuses, et le style de l’auteur est toujours aussi inimitable. En voici quelques exemples:

« Lampes et chandelles brillaient derrière les fenêtres : chaleureux halos de lumière blonde scintillant comme autant d’invites amicales, et, au-dessus d’eux, crépitaient les étincelles brasillantes d’une myriade d’étoiles, froides et lointaines, et trop nombreuses pour que l’esprit puisse les englober toutes. »

« Il ne lui demanda pas comment elle connaissait son nom. Il le savait déjà : elle le lui avait pris quand il l’avait embrassée, entre autres choses, comme son coeur, par exemple. »

Afficher en entier
Or

Je suis tombée par hasard sur cet ouvrage à la bibliothèque, il y a de ça quelques années. Si j’ai été surprise par la taille de ce livre ( 850 pages, des pages d’une rare finesse et une typographie minuscule), je me suis malgré tout lancée dans ma lecture, les pavés ne me rebutant pas!

Et ça a été une jolie découverte. J’ai assez aimé cet ouvrage pour lire la suite (il s’agit d’une saga de 10 tomes à ce jour), l’acheter, et voir l’adaptation télé!

L’histoire commence de manière simple et classique. On entre dans l’intimité d’un couple qui se reconstruit après des épreuves difficiles. Leur vécu personnel lors de la Seconde Guerre Mondiale et la séparation a étiré leurs liens, et même si Claire et Frank s’aiment encore, c’est plus la force des souvenirs qui les lient et une tendre habitude qu’une folle passion. Et c’est là que Claire disparaît.

Le récit bascule d’un roman classique, qui aurait pu être rédigé par une Nora ROBERTS et qui frôlait le style Harlequin, à un récit fantastique. Car c’est en touchant un menhir que Claire se retrouve des siècles en arrière, peu de temps avant la dramatique bataille de Culloden qui signera en Ecosse la fin de clans highlanders. Le procédé est original, et au moment où l’on pense s’être calé dans la narration, tout bascule et on se retrouve projeté dans un autre univers, un autre temps… et un autre style d’histoire.

Cet ouvrage développe de multiples axes narratifs. L’idée du voyage dans le temps est bien mené, on se questionne sur pourquoi Claire a ainsi voyagé dans les années, si elle a un rôle à mener, si elle est la seule dans cette situation. Chaque décision prise dans le passé aura un poids dans le futur. Et cette notion est primordiale quand l’ancêtre de son mari Frank se trouve être un monstre qui la menace de toutes les manières possibles. A mes yeux, il n’y a pas eu d’erreurs, l’intrigue est bien menée, la logique des époques est respectée, et les pièges pourtant étaient nombreux! Il est en effet facile de se perdre dans ce genre d’histoire, surtout quand on s’amuse à tenter de modifier l’Histoire avec un grand H. Mais GABALDON arrive à rester cohérente.

Autre axe évoqué, la romance. Claire fait la rencontre de Jaimie, et vous vous doutez de la suite. Là, je dois admettre que l’on tombe un peu dans le mom porn (oui, le jugement est fort!). Claire se retrouve coincée, elle se veut fidèle envers son mari de 1945, mais son couple n’était pas parfait… et ledit Jamie de 1743 se veut l’archétype de l’homme viril, musclé et dominateur. Vous avez dit cliché? Si l’histoire développée m’a pas mal fait grincer des dents au début, je dois bien avouer avoir réagi finalement comme toutes les lectrices (et là, je n’évoque même pas la série télé, où le casting a été clairement pensé pour faire plaisir aux yeux). Et je me suis retrouvée à trouver leur trio amoureux attachant, puis leur duo… Je n’en dis pas plus, même si vous vous doutez de l’intrigue et du couple privilégié par l’auteure!

J’ai beaucoup apprécié cette lecture. L’histoire est rédigée de manière efficace, le style est agréable, les descriptions s’enchaînent de manière naturelle avec les moments d’action et les dialogues.

Un seul bémol persiste pour moi, et hélas il est de taille: la banalisation des violences faites aux femmes. Certes, est évoqué un temps « barbare », et l’animalité des Anglais comme des Ecossais des années 1700 est sans cesse mise en avant. Ce sont des hommes intelligents, mais sans vernis social, ils sont brutaux mais pas forcément méchants… Si j’ai trouvé cette vision bien trop facile, j’ai quand même fermé les yeux. Mais quand on se retrouve avec une Claire qui ne peut se déplacer sans se faire harceler, qui se retrouve menacée ou frappée par de parfaits inconnus et qui se fait battre et même violer par son propre mari, la coupe est pleine. La dame en question en effet le vit très bien, et ne semble guère traumatisée. Alors que quand un homme se retrouve confronté à de tels actes (ce qui certes change du schéma habituel et est rarement évoqué en littérature), les descriptions sont insoutenables. Et je ne vous parle même pas de la série télé, où sa torture est évoquée pendant un épisode entier, et les répercutions durent pendant tout le reste de la saison. Alors que Claire n’a même pas l’honneur de pouvoir être choquée une minute! Cette légèreté m’a déçue.

A part ce problème relaté dans un long paragraphe (oui, je m’emporte!), je tenais à souligner en conclusion à quel point la lecture de cette ouvrage a été agréable. L’idée de base était originale, l’intrigue bien menée et les personnages attachants. Une réussite donc!

N'hésitez pas à jeter un oeil sur mon blog: https://aubazartdesmots.wordpress.com/

Afficher en entier
Commentaire ajouté par AuBazartdesMots 2018-03-10T08:34:13+01:00
Pas apprécié

J’avais lu auparavant « Les Piliers de la Terre« , du même auteur, et malgré quelques longueurs , je l’avais beaucoup aimé.

Dans le cadre de mon challenge écossais, je me suis lancée dans la lecture du « Pays de la Liberté« . Et j’ai été surprise, car je n’ai pas retrouvé ce qui faisait le sel des « Piliers« . Pourtant, « Le Pays de la Liberté » n’est pas dénué de qualités…

Bon point, différents axes sont évoqués, et les thèmes sont lourds de sens. L’histoire débute avec Mack, jeune mineur qui est forcé de travailler dans les mines. On réalise donc que dans l’Ecosse de la fin du 18e siècle, l’esclavagisme existe encore. Les fils de mineurs sont employés dès leur plus jeune âge avec leurs parents, car aucun revenu supplémentaire ne pourrait être refusé pour leurs familles. Ils quittent donc l’école tôt, ne savent ni lire ni écrire… et de par ce manque de culture, se coupent donc de toute possibilité de négociation future avec leurs patrons. Des patrons qui se gardent bien d’évoquer une loi inique et ancienne qui veut qu’un employé qui continue de travailler après le jour de ses 21 ans « appartient » ensuite à son patron.

A côté de ces conditions de vie atroces, on découvre Lizzie, fille d’une dame désargentée, qui se voit en quelque sorte vendue au plus offrant pour subvenir aux besoins de sa mère et pour garder la demeure familiale. Vous l’aurez compris, l’un des thèmes principaux de cet ouvrage est l’argent, ou plutôt son absence, et les conséquences que cela entraîne.

Si le sort de Lizzie paraît de prime abord plus profitable que celui de Mack, on se détrompe vite. Considérée comme un objet, critiquée pour ses excentricités qui ne sont en réalité que l’expression d’un féminisme bien trop en avance sur son temps, elle se marie sans amour, est manipulée, trahie de mille et une façons, est maltraitée… uniquement parce qu’elle est née femme. La condition féminine dans les années 1900 est dépeinte par FOLLETT sous de multiples angles, Lizzie n’étant pas le seul personnage du sexe faible, et toutes les femmes de l’ouvrage sont sans exception en souffrance: la mère de Lizzie est dépassée par ce monde d’hommes qui la trompe, la cousine de Mack se marie vite afin d’être protégée, tout comme la prostituée londonienne…

Et j’en viens à un des défauts de l’ouvrage: si évoquer tant de femmes et leurs problèmes aurait pu faire de cet ouvrage une jolie ode au féminisme, c’est loin d’être le cas en réalité. Mack est le personnage central de l’histoire, et comme tous les hommes qui l’entoure, c’est lui qui décide. Pour moi, il n’est pas le personnage romanesque que nous vend la quatrième de couverture, et je le trouve au final aussi grossier que ses congénères. Il ne cesse de séduire des femmes pour mieux les abandonner ensuite (une femme par partie dans le livre!), et monte de grade à chaque fois: on passe de la cousine à la londonienne pour enfin s’attaquer au tabou ultime: la femme du maître. Où est le romantisme? A la place de l’héroïne, je me méfierais!

De plus, Mack a trop de chance pour que cela soit crédible. Il est grand, beau et fort (il est mineur!), mais aussi intelligent et charismatique (il a eu une éducation, contrairement à ses collègues). Et du coup, à chaque ennui, il a une solution. C’en est lassant, d’autant que Lizzie, elle, s’effondre à chaque souci et n’a guère d’échappatoire. Sa vie lui échappe alors que celle de Mack évolue bien, malgré les difficultés. Le meilleur? Rien ne les rapproche, ils n’ont guère de points communs, mais Lizzie tombe dans les bras de Mack après avoir admiré sa musculature à maintes reprises. * Levage de yeux au ciel * L’aspect romanesque du livre est pour moi un échec. Trop de facilités, pas assez d’originalité.

En conclusion, je suis assez déçue par l’ouvrage de FOLLETT, qui pourtant fait partie de mes auteurs de prédilection. L’histoire est beaucoup trop prévisible, avec des ficelles énormes, et un style peu travaillé. FOLLETT est capable de bien mieux, je pense notamment aux désormais classiques « Piliers de la Terre » qui pour moi sont une belle réussite. Bref, je ne vous conseille pas cette lecture!

N'hésitez pas à jeter un oeil sur mon blog: https://aubazartdesmots.wordpress.com/

Afficher en entier
Commentaire ajouté par AuBazartdesMots 2018-03-10T08:32:17+01:00
Bronze

Trouvé sans le chercher dans une librairie d’occasion, c’est pleine de doutes et de préjugés que j’ai commencé cette lecture… et c’est convaincue par l’ouvrage que je l’ai terminé. Si le fait que FOENKINOS soit un auteur des plus en vogue en ce moment m’a bien refroidie, les doutes ont été passagers, tant son écriture m’a séduite. Les critiques envers le livre, des plus acerbes notamment sur Babelio, m’ont surprise, tant j’ai été charmée par le phrasé subtile et pourtant simple de l’auteur. En voici un exemple: « Les larmes du rire coulèrent sur les joues à peine sèches de celles de la douleur. » C’est direct, les mots ne sont pas compliqués, et pourtant font sens avec poésie.

Ce livre est a priori assez banal et rassemble les clichés de la nouvelle scène littéraire française: une histoire d’amour parfaite, une femme irréprochable, un deuil impossible. La dépression est là, on est en décembre, le livre aurait pu s’appeler « Tristesse » au lieu de « Délicatesse ».

Mais FOENKINOS a su se montrer malin dans son scénario. Je me suis attachée à cette femme si admirable, j’ai décelé les failles dans la perfection, et ai été intriguée par son histoire. L’auteur allait-il oser le sacrilège de sacrifier l’Amour perdu sur l’autel du « c’est la vie, il faut avancer »? Et si oui, comment en faire une histoire digne d’être lue?

Ma curiosité fut comblée vers les 3/4 de l’ouvrage, et je dois admettre que c’est lorsqu’on comprend que l’héroïne cédera à ses pulsions que l’on s’ennuie le plus. Si le début du livre m’avait enthousiasmée, j’ai trouvé que la fin manquait de charme et tombait dans la banalité. J’aurais aimé que la femme parfaite chute de son piedestal avec davantage de grâce, de délicatesse justement, dans le scénario. Dommage, pour un ouvrage qui m’avait paru si attachant.

Mais cette fin un peu bâclée à mon goût n’entache pas complètement un bilan qui restera positif. Le style est agréable, léger à lire et pourtant soigné. L’héroïne est charismatique, les personnages secondaires bien travaillés, le décor cohérent et bien planté.

Le début de l’histoire m’a beaucoup plu, vous l’avez compris, et je trouve que la quatrième de couverture (voir plus haut) représente bien l’écriture tendre et attachante de l’auteur.

En conclusion, un ouvrage agréable, lu rapidement, qui m’a permis de me défaire de mes préjugés sur l’auteur.

N'hésitez pas à jeter un oeil sur mon blog: https://aubazartdesmots.wordpress.com/

Afficher en entier

22 résultats

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode