L'Homme tombé du ciel

C’est un roman de science-fiction qui semble décalé et suranné car il se passe au milieu des années 80-90 et la vision du futur de l’auteur fait parfois sourire. Il reste une très bonne réflexion sur la différence et sur la solitude qu’elle engendre. Il fait aussi un portrait peu flatteur de l’administration fédérale américaine. J’ai aimé le message pacifiste de Thomas qui devait résonner beaucoup plus fort au moment de la publication en pleine Guerre Froide.

J’ai découvert une plume qui m’a plu. Elle est immersive, fluide et concise. Le travail de traduction rend vraiment bien. La(e) lectrice (eur) est comme une petite souris. Elle (il) s’infiltre dans les différentes scènes. Elle (il) est spectatrice (eur) indiscret(e) et témoin de toutes les étrangetés. Sans doute, est-ce grâce à cela que j’ai été aussi rapidement plongé dedans. Au bout de 10 chapitres, nous nous sommes dit que lire un seul chapitre tous les jours serait compliqué. Le chapitre nous avait à peine happés que l’on devait arrêter notre lecture et attendre le lendemain. Nous nous sommes concertés, nous avons décidé de passer à deux chapitres par jour. Ce rythme était clairement plus adapté. Les chapitres sont plutôt courts dans la première partie et beaucoup plus longs dans la deuxième partie. Je dirais que c’est dommage qu’il ait abandonné les chapitres courts, car ils auraient été appropriés pour nous laisser digérer cette fin et renforcer l’attente.

Dès les premières pages, nous sommes au côté de Newton. Il est étrange. Un épisode impliquant une saucisse m’a déstabilisée et fait pouffer de rire. J’ai cru que j’avais mal lu. Je ne dirais qu’une chose : « quelle considération pour une saucisse ! » Puis les pages défilent. La lecture est fluide. Newton intrigue, son étrangeté fait sourire et déstabilise. Parfois, je me disais, mais les humains qui interagissent avec lui sont soit aveugle, soit idiot ou les deux !

La suite de ma chronique :

https://lesparaversdemillina.com/lhomme-tombe-du-ciel-de-walter-tevis/

Je n'ai pas été transporté plus que cela par la lecture de ce roman.

Malgré un début intriguant, l'histoire s'enlise quelque peu et traîne en longueurs avant de nous captiver de nouveau à quelques dizaines de pages de la fin.

Certes les thèmes abordés interrogent et restent pleinement d'actualité, d'autant plus que les messages d'alerte se font plus pressants.

L'auteur fait référence à notre peur du changement, à notre capacité de vivre ensemble, à notre esprit destructeur, et aux erreurs reproduites par les humains à travers l'expérience de son personnage central, Newton, et insiste déjà sur l'urgence de changer de paradigme.

Mais en sommes-nous capables ?

Quelques décennies plus tard, le constat est édifiant.

Un très bon roman de SF, découvert au hasard d'un thème de mon club de lecture. On s'attache à Newton, cet homme étrange venu d'ailleurs, à la sensibilité si particulière.

Ce livre nous questionne sur l'humanité, sur notre rapport à ce terme si particulier. Sommes-nous finalement plus humains que cet homme tombé du ciel, qui cherche un moyen de sauver sa planète tout en se confrontant à nous. Il nous questionne sur l'écologie, sur la guerre, sur nos propres contradictions. La vie vaut-elle la peine d'être sauvée ? Les humains méritent-ils d'être sauvés ?

Pas de batailles épiques, pas de pistolets lasers et encore moins de voyages intersidéraux dans ce roman mélancolique, mais d'une grande profondeur philosophique. On ne s'en rend compte qu'à la fin, quand on l'a refermé et que l'on y repense. Et alors nous prend l'envie de le relire, pour retrouver toutes ces questions abordées par l'auteur, et peut-être pour essayer d'y répondre.

Excellent.