Commentaires de livres faits par Aline-100
Extraits de livres par Aline-100
Commentaires de livres appréciés par Aline-100
Extraits de livres appréciés par Aline-100
Le contraste entre la vie simple et rythmée par des activités manuelles d'Aliide et le drame vécu par Zara était tout à fait poignant. Je me suis vraiment attachée à ces deux femmes à l'histoire et au destin tellement différent et pourtant semblable.
Il faut parfois sortir de sa zone de confort en matière de lectures aussi : c'est comme ça que l'on découvre parfois de vraies pépites.
Par contre, le lien avec le printemps n'est pas vraiment évident : seules les vacances de certains personnages sont évoquées et permettent effectivement de penser que les intrigues se déroulent, comme le laisse présager le sous-titre, "au soleil".
Les seules autres choses que j'ai retenues de ce verbiage sont les suivantes :
1° Michael Booth ne comprend pas comment on peut être heureux alors qu'on paie des impôts élevés. Peut-être parce que, dans les pays scandinaves, les impôts servent directement à améliorer la vie des gens, et que ça se remarque ? Du coup, les gens voient un sens au fait de devoir céder une partie de leurs revenus à l'Etat ;
2° Michael Booth se plaint de la météo. Il fait sombre, froid et l'ambiance est lugubre ;
3° Les seuls écrivains scandinaves que Booth connaît sont Stieg Larsson et Henning Mankell. Et pour être certain qu'on sache qu'il les connaît il case leurs noms 5 fois dans son bouquin (chaque fois associés, en plus). Pour quelqu'un qui a vécu au Danemark et qui a épousé une Danoise, il connaît vraiment peu la culture locale...
Je compte tout de même lire la suite, puisqu'elle est déjà dans ma pile à lire. J'espère que le niveau des volumes s'améliore petit à petit.
J'ai hâte de découvrir la suite de cette trilogie et le développement de l'ordre.
Une belle découverte !
Malaya est une héroïne comme on les aime dans les romans. Elle est fragile et attachante et on la suit depuis l'enfance jusqu'à l'adolescence, ce qui permet de la voir évoluer au fil des pages et des années qui passent. Et Malaya n'est pas le seul personnage que l'on apprécie dans ce roman, car comme l'auteure est parvenue à donner beaucoup de profondeur à tous ses personnages, c'est un vrai plaisir de passer près d'une décennie avec chacun d'entre eux.
La famille Clondon est assez dysfonctionnelle, ce qui explique en partie la condition de Malaya, qui semble cristalliser les traumatismes vécus par plusieurs générations de femmes (puisqu'on apprend petit à petit que toutes les femmes de la branche maternelle de Malaya ont souffert ou souffrent encore de problèmes de poids.) Malaya compense par la nourriture son grand besoin d'affection, de reconnaissance, d'appartenance, d'être vue et entendue, tout comme Nyela, sa mère, compense son besoin d'être félicitée pour tout ce qu'elle a accompli par la nourriture. C'est en réalité le portrait de trois générations de femmes très fortes que dresse Mecca Jamilah Sullivan, même si on le comprend que petit à petit, touches par touches. Il y a une bonne dose de féminisme dans ce roman, car ce sont les femmes, jeunes ou moins, qui mènent la danse et qui apprennent peu à peu à se faire confiance et à s'affirmer. D'ailleurs, ironiquement, c'est lorsqu'elle commence à assumer son physique et à affirmer sa personnalité que Malaya perd du poids.
C'est un vrai plaisir aussi de suivre l'évolution de Harlem, le quartier new-yorkais où vivent les Clondon, même si l'on comprend que cette transformation ne se fait pas sans mal. La "gentrification" du quartier est également décrite en profondeur par l'auteure qui, à travers les yeux de Malaya, dénonce l'exil forcé d'une part de la population d'origine du quartier.
Il est rare d'apprécier à la fois l'entièreté des personnages et le décor d'un roman. Ce fut pourtant mon cas dans Big Girl, que j'ai trouvé très réussi.
Je garderai un œil sur la carrière de Mecca Jamilah Sullivan, car j'ai bien envie de lire son prochain roman.
J'ai donc enfin décidé de m'y mettre, avec cette courte nouvelle, et j'en suis ressortie bluffée ! Comment l'auteur arrive-t-il à faire durer le suspense et à nous réserver des surprises jusqu'à la dernière phrase, dans un récit aussi court ? Il faut être réellement bourré de talent pour condenser autant de rebondissements dans un récit aussi bref.
Il ne me reste plus qu'à remercier ma collègue... et à acheter quelques romans de Thilliez pour remplir ma PAL de l'été.
Pourquoi les trois membres qui la composent vivent-ils retirés du monde ? Pourquoi Mary Katherine, la plus jeune, est-elle la seule à s'aventurer dans le village pour acheter des provisions et emprunter des livres à la bibliothèque ? Pourquoi les habitants du village détestent-ils tant les Blackwood, en particulier Constance, la soeur de Mary Katherine ? Pourquoi la demeure des Blackwood a-t-elle besoin d'autant de protections contre les intrusions ?
Petit à petit, Shirley Jackson développe ses personnages et son intrigue, afin d'apporter une réponse (parfois indirecte) à certaines de ces questions. le tout dans un récit obsessionnel, glaçant et inquiétant.
J'ai beaucoup aimé les trois personnages principaux de ce classique de la littérature gothique : ils sont attachants malgré (ou peut-être du fait de) leurs défauts. Mary Katherine, en particulier, est très débrouillarde et résiliente : c'est elle qui protège de sa grande sœur plutôt que l'inverse.
L'intrigue en elle-même est assez "plate" et il ne se passe pas grand chose hors de la description de la vie de tous les jours des trois Blackwood. Seuls l'arrivée d'un visiteur imprévu et un incident (à la fin du récit) apportent un peu de rythme à l'histoire.
Malgré tout, ce roman reste une lecture rapide et agréable, aussi obsédante que les talismans de Mary Katherine.
Même si l'auteur insiste sur la manipulation honteuse dont est victime le donneur, il parvient également, très subtilement, à nous faire comprendre que les receveurs sont aussi à plaindre à ce jeu-là. Car son "héros", Paul, ne devrait pas passer par toutes ces difficultés pour obtenir un don de rein si seulement son épouse (qui possède des organes compatibles) acceptait d'avoir une petite cicatrice sur le flanc...
Les coïncidences étaient un peu grosses et de nombreuses longueurs (notamment lorsqu'on décrit les aventures journalières de Mallory et de Teddy) inutiles viennent casser le rythme de l'histoire.
Tout n'est pas mauvais dans ce roman puisque je suis parvenue à en venir à bout, mais je m'attendais à mieux.
Dommage !
60% du récit se concentre sur les sentiments de Sam envers Oren : Oren est beau et sexy, mais Sam n'est pas certain de vouloir s'engager dans une relation sérieuse, et Oren vient de rompre avec son petit-ami, donc Sam n'est vraiment pas sûr que ce soit une bonne idée, mais Oren est tellement beau et sexy, etc. On tourne en rond pour pas grand chose et si on retirait les pages qui dégoulinent de sentimentalisme bas-de-gamme, on se retrouverait avec un roman de 60 pages.
Ensuite, 30% du récit est encore utilisé pour tirer en longueur un roman qui, autrement, serait réduit à l'état de courte nouvelle : l'auteur y parle encore et encore du traumatisme de Sam et de ses conséquences, avec quelques bonnes couches d'auto-apitoiement (Sam est tellement malheureux, car tout le monde souffre à cause de lui ; sa vie est moche, finie, il n'a aucun avenir et il fait souffrir tout le monde). Les répétitions autour du même thème sont encore une fois au rendez-vous et c'est franchement lassant.
Encore 5% du roman sont consacrés à des sujets n'ayant rien à voir avec le roman d'horreur promis dans le résumé. Et là il s'agit de bien montrer à quel point le roman (et son auteur ?) est "woke" et tolérant : couples mixtes, couples gays, couples gays mixtes,... Ça part d'un bon sentiment et il est très louable d'insérer des sujets tels que ceux-ci dans un roman à destination d'un public jeune, puisque cela permet de les sensibiliser à d'autres formes de couples et de familles que le modèle hétérosexuel traditionnellement représenté en littérature ou autre. Mais là encore, l'auteur en fait trop, à tel point qu'on en arrive presque à la parodie. A certains moments, j'ai eu l'impression que l'auteur avait rédigé son texte avec une check-list à ses côtés et en cochant au fur et à mesure les petits éléments qu'il voulait ajouter dans son texte : des ados LGBT ? Check ! Un couple gay ? Check ! Un homme séparé de son épouse et en couple avec un autre homme ? Check ! Deux hommes élevant les fils de l'un d'entre eux ? Check ! Un homme noir en couple avec un homme blanc ? Check ! Un prof de yoga fan de smoothies ? Check ! (ce dernier point pour vous dire jusqu'où vont les clichés.) du coup, ce qui partait d'une bonne intention ne semble pas crédible du tout : Cale Dietrich semble avoir inséré ce genre de sujets dans son récit parce qu'il sont "vendeurs" et qu'ils vont plaire à un certain public. Or, une réflexion plus profonde sur les orientations sexuelles des ados et sur les couples LGBT aurait été possible, mais cela aurait demandé plus de travail sur les personnages et sur l'intrigue, ce qui n'est pas le cas ici. On reste dans la superficialité du début à la fin : personnages, intrigue, situations, rien ne va.
Et puis, enfin, les 5% restants parlent du tueur et de sa traque de certains personnages secondaires du roman. Mais là aussi, on est loin de l'effet escompté. Les scènes en question sont bâclées, souvent peu crédibles, mal introduites et mal conclues. Une fois encore, on nage en plein délire, car lorsqu'on apprend l'identité du tueur, on se rend compte qu'il est parvenu à certains moments à maîtriser des gars bien plus forts que lui physiquement et à les massacrer. Alors, je veux bien que tout ne peut pas être réaliste dans une oeuvre de fiction, mais vous imaginez Mimie Mathy se lancer dans une lutte contre Arnold Schwarzeneger ? A votre avis, qui mettrait l'autre K.O. ? Eh bien, pour Cale Dietrich, Mimie Mathy l'emporterait haut la main ! (je tiens à préciser que je n'ai rien contre Mme Mathy, que je trouve adorable, contrairement à Schwarzeneger. C'est juste une comparaison pour vous donner une idée du peu de logique de la chose.)
Au final, on est très loin du roman inspiré des slasher movies qu'on nous promet dans le résumé. Ce roman est juste une bluette LGBT avec quelques pages de très mauvais suspense.
Ce roman se lit rapidement et son ton est plaisant. Il y a de nombreuses répétitions, mais celles-ci sont un jeu stylistique de la part de l'auteur et elles n'alourdissent en rien le récit.
L'ambiance générale du campus décrit et les relations entre professeurs m'ont un peu rappelé les fictions de David Lodge, en particulier la trilogie du campus (constituée des romans Changement de décor, Un tout petit monde et Jeu de société) car Cercas utilise le même ton mordant que Lodge : ces deux auteurs ne sont pas tendres avec le monde universitaire et leurs héros ne se font aucune illusion sur le système auxquels ils appartiennent et sont bien forcés de participer.
L'avidité d'Henry VII est tout d'abord exprimée. le roi d'Angleterre, très versatile en matière de femme, a croisé Jane Seymour à l'issue du premier volume de la trilogie, "Dans l'ombre des Tudors", et cette rencontre n'a pas fait de bien à Anne Boleyn, encore et toujours qualifiée de "concubine" par de nombreux sujets d'Henry et par des souverains étrangers. Fasciné par la jeune Jane, pourtant décrite ici comme très quelconque, Henry va demander à Cromwell - de façon à peine voilée - de le débarrasser d'Anne.
Comme seconde justification à l'exécution d'Anne Boleyn, il y a les préoccupations dynastiques d'Henry, déçu de ne toujours pas avoir de fils capable de lui succéder. le souverain voit les années passer et commence à s'inquiéter de son âge et de ses capacités à engendrer un héritier mâle digne de s'asseoir sur le trône d'Angleterre après sa mort. Et pour Henry, s'il n'a pas de fils, c'est nécessairement la faute de son épouse. Une compagne plus jeune et moins vindicative lui semble donc tout appropriée pour enfin lui donner un fils.
Et Cromwell, l'exécuteur des basses oeuvres, celui qui travaille dans l'ombre (comme l'indique si bien le titre du premier roman de Mantel) va agir selon la volonté du roi et "débarrasser" Henry d'Anne. Car Cromwell sait que s'il ne satisfait pas son souverain, d'autres que lui le feront : la tête du secrétaire particulier ne restera alors pas longtemps sur ses épaules, vu la propension d'Henry VIII à ordonner des exécutions... Et puis, Cromwell a certains griefs personnels à régler et sa propre envie de vengeance à assouvir : il reste d'abord et avant tout l'homme du cardinal Wolsey et, fidèle à la mémoire de son premier maître, la machinerie judiciaire qu'il met en branle pour faire tomber Anne met aussi en cause des hommes qui, par le passé, ont nui au cardinal. Ou qui se sont gaussés de Thomas Cromwell lui-même, car l'homme est rancunier.
Hilary Mantel n'est pas tendre avec les hommes dans ce deuxième tome. Henry VIII y apparaît comme plus versatile et capricieux que jamais. Thomas Cromwell n'apparaît pas non plus sous son meilleur jour : calculateur et partial, il n'hésite pas à frapper durement, tout en veillant à mettre ses amis et sa famille à l'abri. Malgré tout, Cromwell reste fascinant et la façon dont le dépeint l'auteure permet de mieux comprendre ses motivations : après tout, Henry VIII n'était pas vraiment le genre d'homme à pardonner l'inefficacité ou les contrariétés. Alors, pour sauver sa peau - et sa fonction - et celle des siens, Cromwell obéit.
Si j'ai apprécié dans ce roman la description sans concession qui est faite de ces deux hommes, j'ai également beaucoup aimé la compassion et la grande sobriété dont l'auteure fait preuve en décrivant l'exécution d'Anne Boleyn. Sans sensationnalisme mais aussi sans mièvrerie, Mantel nous livre les derniers moments d'une femme qui a souhaité mourir avec dignité, comme pour faire mentir ses détracteurs qui la traitaient d'épouse dépravée pratiquant des actes contre nature. Et même si, comme l'auteure l'explique elle-même, peu de témoignages fiables existent quant au décès d'Anne Boleyn, je pense qu'on aimerait tous qu'elle ait fini ainsi : avec dignité, comme pour se venger d'un époux trop volage.
Hilary Mantel a bien dû faire avec le peu d'informations disponibles sur le personnage et l'auteure relève le défi avec brio, car sous sa plume et page après page, Cromwell prend vie et devient un personnage fascinant.
Nous faisons sa connaissance alors qu'il est encore un jeune adolescent, gisant dans la cour de son domicile et tentant de se protéger des coups de son père, Walter Cromwell. Le jeune Thomas parvient à s'enfuir et comme il ne fait pas les choses à moitié, il décide de traverser la Manche et de se cacher en Europe. Peu de détails sont donnés par la suite en ce qui concerne cette période de son existence et dans le second chapitre, nous retrouvons un Thomas Cromwell adulte, marié et père de trois enfants. Il est alors conseiller d'un autre grand homme du règne d'Henry VIII : le cardinal Thomas Wolsey.
Les deux Thomas travaillent de concert pour tenter de libérer le roi Henry des liens de son premier mariage. Catherine d'Aragon n'ayant pas donné de fils à son époux, ce dernier souhaite en effet se remarier afin d'avoir la chance de concevoir un fils.
Mais si cette "grande affaire du roi Henry" (comme la qualifie Wolsey) provoque la chute du cardinal, elle permet à Cromwell de rentrer petit à petit dans la lumière et d'être remarqué par le souverain et par Anne Boleyn. Comme une araignée tissant patiemment sa toile, Cromwell s'installe dans les hautes sphères de l'Etat, tout en refusant d'y occuper une place trop haute (il refuse ainsi de devenir lord-chancelier).
Ce roman très dense est d'une grande qualité et malgré sa longueur, on ne voit pas le temps passer en le lisant, tant la plume d'Hilary Mantel est addictive et presque hypnotique. Les grands personnages du règne d'Henry VIII sont tous là : Stephen Gardiner, Thomas More, les Boleyn, Charles Brandon, Catherine d'Aragon, François Ier, Charles Quint,... Et l'histoire que nous conte Mantel apporte un autre éclairage sur cette partie de l'histoire d'Angleterre.
Passionnant !
A partir d'un scénario plus proche de Robin Cook (fuite dans un labo militaire, un vilain virus manipulé pour devenir une arme mortelle et impossible à guérir) King nous entraîne dans une histoire dense, complexe et riche en rebondissements.
Ce qui est particulièrement intéressant dans le Fléau, c'est que Dévoiler le texte masqué Aucun personnage, à l'exception peut-être de Randall Flagg, n'est tout à fait bon ou mauvais : ce sont juste des gens comme vous et moi qui tentent de gérer au mieux la situation dans le monde nouveau qui se présente à eux.
Quelques longueurs sont à déplorer au fil du récit, mais étant la longueur de l'histoire (près de 800 pages par tomes), c'est presque normal.
Malheureusement, l'ouvrage ne tient pas ses promesses.
Russell nous livre une quantité étonnante de platitudes sur le Danemark et tente de faire passer cela comme les découvertes du siècle. C'est limite si, selon elle, elle ne mérite pas un doctorat en études scandinaves alors qu'en fait, elle partage des infos que toute personne normale portant un tant soit peu d'intérêt aux pays scandinaves connaît déjà.
Ensuite, les tentatives d'humour de l'auteure sont totalement ridicules. On est loin du légendaire humour british et les blagues à répétition sur les viennoiseries danoises qui-sont-les-meilleures-du-monde finissent par lasser quand on y a droit une cinquantaine de fois sur 100 pages (j'exagère à peine).
De plus, l'écriture est abominable. Helen Russell était journaliste dans un magazine féminin à l'époque où elle s'est lancée dans l'écriture de cet ouvrage et on le ressent à chaque page. Je ne sais pas si Russell vit vraiment sa vie comme une héroïne de chick-lit ou si elle estime que son lectorat va trouver amusant de la voir se faire passer Bridget Jones chez les Vikings, mais honnêtement, les réactions de Russell et de son mari sont parfois franchement idiotes. Qui émigre dans un nouveau pays et compte sur le fait que "tout le monde parle anglais, de toute façon" pour ne pas devoir apprendre la langue dudit pays ? Ensuite, bien entendu, l'auteure et son mari trouvent fatigant de devoir communiquer par geste et pensent que l'anglais de leurs interlocuteurs n'est vraiment pas assez bon pour qu'ils se comprennent...
Pourquoi se plaindre (lorsque Russell évoque sa vie londonienne et celle de son mari) de ne jamais être rentré(e) chez soi avant minuit "parce qu'on doit travailler tellement dur" pour ensuite avouer, quelques pages plus loin, que si l'on rentre aussi tard, c'est parce qu'on passe deux ou trois heures tous les soirs avec ses ami(e)s ? Qui fait des cauchemars et rêve de femmes brûlées sur des bûchers juste parce qu'il a assisté à une fête de la Saint-Jean qui lui a déplu ?
En bref, Helen Russell aurait peut-être dû se contenter d'ouvrir un blog et d'y partager ses aventures. Sa plume était plus adaptée à ce mode de communication qu'à la littérature.
Ebenezer a jusqu'à présent toujours réussi à satisfaire l'appétit de la Bête, mais la dernière demande de cette dernière lui donne du fil à retordre : la Bête voudrait manger un enfant.
Qu'à cela ne tienne, Ebenezer décide de se rendre à l'orphelinat le plus proche et d'y adopter l'enfant le plus détestable possible pour l'offrir comme goûter à la Bête en échange du précieux élixir dont il a grand besoin (car quelques rides apparaissent déjà sur son beau visage). le choix d'Ebenezer se porte sur Bethany, une fillette ingrate et maigrichonne, au comportement détestable. Cette gamine a tellement de défauts qu'Ebenezer est certain de ne pas regretter de la voir disparaître dans l'estomac de la Bête.
Seulement voilà, les apparences sont souvent trompeuses et Ebenezer va très vite être contraint de remettre son comportement des 511 dernières années en question.
Vous aimez Gru et ses Minions ? Dans ce cas, vous allez adorer Ebenezer, Bethany, et même la Bête ! Car ce roman jeunesse est non seulement amusant mais aussi délicieusement méchant.
Ebenezer et Bethany ne sont en effet pas les plus philanthropes des personnages, du moins au début de l'histoire. Bethany fait son possible pour contrarier Ebenezer, lequel n'a qu'une hâte : pouvoir offrir Bethany comme repas à la Bête et avaler son élixir.
La plume de Jack Meggitt-Phillips et les dessins d'Isabelle Follath font des merveilles dans ce roman ! le style de l'auteur m'a un peu rappelé l'ironie mordante de Roald Dahl (l'un de mes auteurs préférés depuis mon enfance) et m'a plu dès les premières pages. Quant aux dessins de l'illustratrice, ils sont non seulement très réussis, mais aussi amusants : Dévoiler le texte masqué
Mais ce qui fait la qualité de ce récit, ce n'est pas seulement son humour (noir) et ses chouettes illustrations. le fond de l'histoire et sa morale sous-jacente est également intéressante. En suivant les aventures d'Ebenezer et de Bethany, les plus jeunes lecteurs apprendront bien vite que l'argent, le confort et le luxe matériel ne comptent pas beaucoup par rapport à l'amitié, à l'amour et à la joie de vivre. Dévoiler le texte masqué
On apprend aussi que ce n'est pas la durée de notre séjour sur cette Terre qui importe, mais la façon dont nous décidons de remplir ces années qui compte : Dévoiler le texte masqué
Et puis, bien entendu, on apprend aussi que les méchants sont toujours punis. Enfin, parfois. Car, vu le dénouement de ce premier tome des aventures d'Ebenezer et Bethany, la Bête n'a pas dit son dernier mot. Ou plutôt, elle n'a pas fait son dernier repas !
J'ai hâte de découvrir la suite, heureusement prévue pour l'année prochaine.
Je n'aurais jamais cru un jour donner une note de quatre étoiles (et demi) sur cinq à un roman traitant de la chasse. Et pourtant, me voilà en train de faire exactement cela, et de tenter d'expliquer pourquoi. Comme quoi, tout arrive.
J'avoue tout de même avoir eu quelques sueurs froides lors de certains passages qui, pas vraiment cruels, n'en étaient pas moins assez graphiques. Mais il faut parfois supporter de lire des descriptions dérangeantes, qui nous mettent mal à l'aise. C'est aussi cela qui nous fait évoluer en tant que lecteur(trice).
Une fois surmontés ces passages difficiles, ce que l'on retient surtout de ce récit, c'est sa grande qualité, et ce pour plusieurs raisons.
On ressent tout de suite l'amour que Gaea Schoeters porte à la nature et à l'Afrique. La beauté de ses descriptions sont telles qu'on ne peut que se sentir ému, au plus profond de soi, par ces paysages sauvages et ses habitants aux coutumes si éloignées des nôtres, mais si proches de la nature. de même, l'environnement et l'écologie sont mentionnés, non pas parce que ce sont des sujets « à la mode », mais parce qu'ils sont au coeur de la vie des peuplades avec lesquelles Hunter va se retrouver en contact. Et là aussi, l'écriture de Schoeters est ensorcelante, nous faisant comprendre ce que l'on risque de perdre à force de polluer notre lieu de vie. D'ailleurs, la qualité de l'écriture est exceptionnelle tout au long du roman et pas seulement lors des descriptions de magnifiques paysages en danger : la plume de l'auteure est l'une des grandes qualités de ce thriller. A souligner aussi le magnifique travail de traduction fourni par Benoît-Thaddée Stabdaert : ça fait beaucoup de bien, pour une fois, de ne pas lire un roman dans lequel le traducteur ne sait pas (plus) distinguer le futur du conditionnel (l'une des erreurs qui m'horripilent le plus dans les traductions actuelles).
J'ai aussi apprécié le fait qu'il n'y ait pas de cruauté inutile dans l'histoire. Même si, comme je l'ai déjà précisé, certaines descriptions sont très dures, Hunter n'est pas vraiment un chasseur bête et méchant. Il éprouve un certain respect, une sorte de compassion envers les proies qu'il chasse. Il précise lui-même qu'un vrai chasseur ne fait jamais souffrir son gibier, mais qu'il l'abat d'une seule balle bien placée : pour lui, seuls les criminels les plus sadiques laissent les animaux agoniser sans fin. Etrangement, donc, Hunter n'est pas aussi antipathique que l'on pourrait penser en entamant la lecture de ce roman. Je m'attendais à le détester et, en réalité, il m'a plutôt fascinée, et les aperçus de sa vie passée, qui nous sont offerts grâce à des nombreux flashbacks, sont intéressants et permettent de mieux comprendre les motivations profondes du personnage, pourquoi il est passionné de chasse : non pas pour les trophées, mais pour le processus en lui-même.
J'ai aussi aimé la lenteur du récit, la patience dont l'auteure fait preuve en nous emmenant dans la traque de van Heeren et Hunter, qu'elle nous décrit en détail, presque point par point et minutes par minutes, en se concentrant non seulement sur le paysage environnant, mais aussi sur les sensations et réflexion des personnages. Il en résulte certains passages très intimistes, proches de l'huis-clos, ce qui n'est pas du tout déplaisant.
Mais malgré cette lenteur et cette profusion de détails, le suspense est bien présent. Dès les premières pages, la tension est là et l'on sent que quelque chose va se produire, autre que la chasse dans laquelle s'est lancé Hunter. Quoi ? On ne l'apprend que dans les toutes dernières pages. Mais le danger rôde autour des chasseurs et de leurs traqueurs : ils doivent rester sur leurs gardes, tout comme le lecteur, qui se demande ce qui va se produire, et quand.
Et finalement, quand le drame survient, on est étonné, car ce n'est pas du tout ce que l'on attendait.
Si vous êtes appréciez les romans d'Hemingway et de Rider Haggard, lisez Gaea Schoeters. Elle est la digne descendante de ces grands romanciers.
David Wallace-Wells n'y mâche pas ses mots et n'hésite pas à nous dépeindre l'avenir très sombre qui nous attend. J'ai trouvé le ton de l'ensemble assez pessimiste, mais je pense que c'est nécessaire. le temps de l'optimisme est dépassé depuis longtemps, comme l'année 2022 l'a prouvé.
Wallace-Wells n'est pas un scientifique. C'est juste un type comme vous et moi (enfin, il est journaliste) qui a décidé de partager les connaissances qu'il a acquises sur le changement climatique au fil de ses lectures et de ses entretiens avec des scientifiques. de ce fait, son livre est encore plus intéressant, car il fait le bilan de ce que tout un chacun pourrait ou devrait savoir sur le climat : pas seulement les scientifiques qui préparent des modèles dans leur laboratoires ultra-perfectionnés, mais nous tous. Or, il suffit d'évoquer quelques faits grappillés dans La terre inhabitable avec ses collègues ou ses amis pour se rendre compte que peu de personnes savent réellement à quoi s'attendre dans un monde plus chaud de 3 ou 4 degrés. La plupart des gens pensent, de façon totalement infondée ou utopique, que l'être humain s'adaptera.
Cela prouve qu'il faut convaincre au maximum de la réalité du changement climatique et des cataclysmes qui vont probablement déjà nous tomber dessus au cours de la prochaine décennie. Et pour cela, cet essai est parfait. Car l'auteur y décrit non seulement les problèmes de santé et les catastrophes en chaîne qui nous attendent, mais aussi les retombées socio-économiques du dérèglement climatique.
Voilà un bon ouvrage pour commencer 2023, un livre à lire, à relire, à étudier, à partager, à prêter, à offrir. Mais autant être prévenu : La terre inhabitable est un récit particulièrement angoissant. A côté de David Wallace-Wells, Stephen King lui-même ressemble à Beatrix Potter.
L'alternance entre les personnages est beaucoup trop rapide, et les points de vue constamment changeants gênent la fluidité de l'intrigue et de la lecture. Des chapitres plus longs, se concentrant plus longtemps sur un seul personnage, auraient sans doute été plus agréables à suivre.
On s'ennuie vite et les personnages peu attachants et même très antipathiques n'y arrangent rien.