Mon port de Beyrouth
Auteur
- Lamia Ziadé (Écrivain)
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extrait
Chapitre 9 - Culpabilité
En raccrochant le téléphone, je culpabilise. Je m'en veux de ne pas être retournée à Beyrouth juste après le 4 août, pour soutenir, épauler, entourer ceux qui sont là-bas, meurtris et traumatisés. Ma famille, mes parents, mes sœurs, mon frère, mes neveux, mes cousins, mais pas seulement eux. Mon pays. Je connais bien, pourtant, le terrible sentiment collectif d'abandon qu'ils doivent éprouver, pour l'avoir moi-même - et tout les Libanais - vécu lors de la guerre du Liban.
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C'est un livre bouleversant. Je viens juste de le finir, j'écris en suivant.
Les illustrations à l'aquarelle accompagnent le récit, l'enrichissent à merveille. On découvre Beyrouth avant et après l'explosion du 4 août, mais aussi le Beyrouth sous la guerre, sous la révolution - Lamia Ziadé nous donne à lire l'histoire de Beyrouth, mêlée à son histoire personnelle, celle de sa famille, celle des victimes.
C'est un témoignage poignant, un témoignage direct, des gens qui étaient présents mais aussi de comment, aujourd'hui, nous pouvons vivre "en direct" un événement même s'il a lieu à des centaines de kilomètres. L'autrice porte aussi la voix des critiques, fortes, qui se portent contre l'ensemble de la classe politique du pays (avec un regard historique, très instructif pour quelqu'un comme moi qui ne connait pas vraiment l'histoire du pays).
Ca a été une lecture très émouvante. Je découvre à la fois la plume et le pinceau de Lamia Ziadé, qui m'ont beaucoup touché. Je ne peux que conseiller cette lecture, qui nous en apprend beaucoup de l'histoire du Liban, de Beyrouth en particulier.
A lire, à contempler aussi ! Un très beau livre.
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Résumé
Le 4 août 2020, une monumentale explosion dans des entrepôts ravage le port de Beyrouth et les quartiers voisins. Elle fera des centaines de morts et plus de 4000 blessés. Lamia Ziadé a vécu cette catastrophe de trop pour Beyrouth depuis Paris, mais en lien constant avec sa famille et ses amis vivant sur place. Immédiatement, elle a voulu réaliser le carnet intime de cette catastrophe. Saisir dans ses dessins ce qu’elle voyait, ce qu’on lui racontait. Mais elle tient aussi son propre journal dans lequel elle témoigne de son émotion et de sa colère qu’elle partage avec ses compatriotes. Elle restitue la stupeur de l’événement : « Les effets de l’explosion sont incompréhensibles, répondent à un système mystérieux inverse à la logique ». Des verres intacts dans une pièce ravagée, des meubles retrouvés à 200 mètres de l’appartement qui les abritait. « Une sorte de maléfice semble avoir organisé les dégâts. » Lamia Ziadé dessine également les portraits de celles et ceux dont on ne doit pas « oublier les visages souriants », des sauveteurs dans les décombres, des victimes, mais aussi des politiques conspués.
(Description du site POL)
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