Commentaires de livres faits par Pajalita
Extraits de livres par Pajalita
Commentaires de livres appréciés par Pajalita
Extraits de livres appréciés par Pajalita
Si Lisa devait être assaillie par une telle nuée encore une fois, elle sera perdue.
— Désolé, je ne vous avais pas entendu arriver, dit-il en revenant dans le salon. J’étais dans la salle de bain.
Sauf qu’il sort de la chambre de Maurice où il n’avait rien à faire. Maurice n’aime pas qu’on aille dans son coin privé. Il a même fait ajouter une salle de bain pour les invités afin de s’assurer que personne n’ait à traverser sa chambre.
En fait, il est si secret que pendant les premiers mois il ne m’a même pas laissé faire son lit. Tout cela a changé le jour où il est tombé et n’a eu d’autre choix que de m’appeler car il n’arrivait pas à se relever tout seul. Aujourd’hui ce n’est plus pareil. Il me laisse changer les draps et faire le ménage. Personne d’autre n’entre jamais.
Peut-être son frère fait-il lui aussi exception. Je me retiens de foudroyer Charles. Après tout c’est lui le membre de la famille de Maurice. Je ne peux donc pas lui faire de remarques désobligeantes.
Mylana me lance un regard interrogateur en fronçant les sourcils.
— Oui, le cours que j’avais déjà vu. Celui pour lequel tu es restée dans ta chambre.
Je vois qu’elle comprend et elle articule un Merci silencieux.
Je ne vois pas pourquoi. C’est moi qui l’ai mise dans cette situation, je peux bien faire ça pour elle.
J’attends que sa mère sorte de la pièce et lui tend mon poing serré.
— Amis pour toujours ?
Elle attrape mon poing et le repousse pour me prendre un court moment dans ses bras.
— Bien sûr, gros bêta, que nous sommes amis. Pas besoin de jouer pour ça.
Elle s’éloigne rapidement de moi pour ne pas que nous soyons surpris dans cette position, et je sens un poids s’enlever de mes épaules.
J’ai peut-être mal interprété ce qui s’est passé plus tôt.
Le portail de la bienveillance. La grimace inversée. Ce petit rictus parfois à peine perceptible qui change tellement de choses dans nos approches, nos séductions et nos réconforts. Le sourire ! Le premier cadeau qu'on attend d'un nouveau-né. Le premier sésame muet pour entrer au plus intime de l'autre. Le sourire ! Que les temps modernes assassinent un peu plus chaque jour à force de stress, d'indifférence, de chacun pour soi, hélas !
Tu as remarqué comme il devient de plus en plus rare, ce sourire spontané qu'on offrait sans raison au premier venu ? En voilà une marque de bienveillance à réhabiliter. Et ce n'est pas si difficile. Il suffit de s'y connecter dès le réveil. Comme tu connectes la charge de ton portable au coucher. Pour te remplir d'une réserve dont tu te promets d'avoir toute la journée pour l'épuiser. A titre personnel, je me souris chaque matin dans la glace. J'aurais au moins rencontré un aimable dans la journée ! Et je me connecte pour remplir ma réserve. Au nom de la bienveillance chronique. Et de ma nostalgie. Chronique elle aussi.
Papa et moi répondons en choeur :
- ... enrhumé comme un con !
Il y a des plaisanteries qui sont entre nous comme des rituels immuables. Nous pourrions rester quinze ans sans nous voir, ces phrases fétiches, ces tics de langage que l'on s'amuse à exagérer ressortiraient à la moindre occasion. Le code familial.
Je trouve cela réconfortant, car ça signifie que la vie ne nous a pas tout enlevé. Elle n'a pas réussi à nous éloigner tant que ça, malgré tout.
La magie de Noël.
Et il est parti. Je sais ce qu'est l'abandon. Je dois survivre à la perte et au manque chaque jour que Dieu fait. Je connais la sensation de se sentir incomplet, délaissé. Et c'est exactement ce que j'ai ressenti lorsqu'il a lâché ma main pour quitter le bar. Lui aussi m'a abandonnée, et pourtant j'avais besoin de lui. J'aurais voulu pouvoir le remercier, le soigner, l'embrasser. O.K., cette dernière chose n'aurait sûrement pas eu lieu, mais on peut toujours espérer. Qui aurait pu croire qu'un jour un homme me ferait rêver à nouveau ?
Son parfum fruité et l'air froide de cette fin novembre s'infiltrent dans mon nez, prouvant ainsi qu'elle est bien là. Je prends doucement ses poignets pour écarter ses mains de son visage. J'ai besoin de son regard. Elle se laisse faire puis relève son visage baigné de larmes vers le mien. Elle s'agrippe alors à ma nuque et sa bouche trouve la mienne. Elle murmure un "Merci Seigneur !", avant de me couvrir de baisers.
Je vis la tension dans ses épaules, alors même qu'elle souriait et discutait avec ses fans, signant les livres les uns après les autres. Les cheveux élégants, la jolie robe bleue, les talons raffinés. Ce n'était que de l'ornement. Mon Dieu, je voulais la mettre à nue, révéler la vraie Cristal. La retrouver, pour qu'elle m'appartienne une fois de plus.
Et quand elle se retourna pour s'adresser à la dame qui se tenait derrière la table à côté d'elle, guillerette et pétillante avec des cheveux rouges et une robe de la même couleur, son regard se leva par inadvertance. Me vit. Comme si elle savait que j'étais là.
Ses yeux s'écarquillèrent. Son sourire s'affaissa. Son stylo lui échappa des doigts. Ces foutus yeux bleus ne quittaient pas les miens, et je fus frappé d'une certitude. Comme un putain de coup de poing dans le creux de l'estomac, je sus qu'elle allait m'appartenir à nouveau. Je l'avais laissée une fois. Il y a dix ans, je n'avais rien à lui offrir. Je l'avais laissée partir.
Je ne pouvais pas recommencer.
"- Qu'est-ce qu'il se passe, entre toi et Emma ?
- Je vais me marier avec elle, c'est ce qu'il se passe."
Ford rit comme un bachelier qui n'avait pas de noeuds au coeur - ni à la b... - pour une femme en particulier.
"Elle est au courant ?
- Non"
Il se mit à rire plus fort et je lui fis un doigt d'honneur en me relevant et en quittant son bureau. "Elle le saura bientôt."
C'était une des toutes petites choses de mon éducation dont je pouvais tirer parti, et pourtant je ne la souhaiterais à personne d'autre. Jamais je ne récupérerais mon enfance. A de nombreux égards, j'avais toujours été l'adulte, et il était tellement difficile de m'adapter à des parents et maintenant un petit ami qui désiraient tant prendre soin de moi !
C'était une des toutes petites choses de mon éducation dont je pouvais tirer parti, et pourtant je ne la souhaiterais à personne d'autre. Jamais je ne récupérerais mon enfance. A de nombreux égards, j'avais toujours été l'adulte, et il était tellement difficile de m'adapter à des parents et maintenant un petit ami qui désiraient tant prendre soin de moi !
Complètement sonnée, je me laissai partir en arrière, cognant ma tâte sur le sol. C'est donc vertement, à cause de la douleur, que je lançai :
- Quel est le crétin qui a coupé la musique, bordel ?
- Mon frère, me répondit Chloé d'un ton un peu mortifié.
Me rasseyant vivement, je repris :
- J'croyais que c'était ton mari qui venait te chercher. Oh, oh... J'crois que je vais vomir. (Tentant de me relever pour sortir de la pièce, je fus saisie de vertiges) En fait, non, je crois que je vais rester là, dis-je en me rallongeant par terre et en fermant les yeux.
Axel me coupe.
- Tomber amoureux, c'est se briser dans le coeur de l'autre pour ne former qu'un. En s'assemblant, on prend le pire et le meilleur de nous pour devenir un tout inséparable. C'est ça l'amour, c'est ça qui te fait peur. Alors, abandonne-toi à moi comme je m'abandonne à toi. Tout ne pourra qu'aller mieux si plus rien ne nous sépare...
- Vous auriez pu m'attendre !
Je dois trouver quelque chose à dire et vite ! Je fais mine de regarder ma montre et une idée me vient à l'esprit.
- Il est 11 h 03, vous êtes en retard.
Je vois ses narines se dilater et il se rapproche dangereusement de moi. Je ravale ma salive, je vais me faire engueuler à coup sûr !
- Vous êtes sérieuse ? En retard ? C'est quand même moi le patron de cette entreprise Ambre !
- Ce n'est pas une excuse... Je m'enfonce, mais je ne supporte pas que l'on me parle mal.
Il écarquille les yeux, cependant il se reprend très vite quand un homme d'une cinquantaine d'années l'interrompt.
- Liam, tu es prêt ?
Evidemment, elle pouvait raisonner autant qu'elle le voulait, elle savait déjà que ses bonnes résolutions s'envoleraient sitôt qu'il poserait les mains sur elle. Il n'avait eu qu'à l'embrasser, la veille, pour lui faire perdre la tête.
C'était injuste... Comment émergerait-elle de cette relation intacte si elle laissait Xavier l'affecter si profondément ?
Le plus choquant, c'est que je n'avais pas du tout l'habitude de pleurer en public. Même pas devant Jason ou Laura. Et je me retrouvais là à sangloter comme un bébé dans les bras du salaud le plus populaire du lycée.
Eh oui, la vie est vraiment imprévisible.
J'avais peur qu'il ne se moque de moi, mais, étonnamment, il n'a pas fait le moindre commentaire.
Pourquoi est-ce que je pleurais, d'ailleurs ? Ces larmes m'ont fait comprendre combien je tenais à Evan. Je sais que ça semble délirant, parce que je ne l'avais même pas vu en vrai, mais je n'y pouvais rien. J'étais attachée à lui. J'avais pris l'habitude de découvrir ses messages le matin, j'aimais ses taquineries et ses réponses arrogantes. Nous étions très semblables, tout en étant complètement différents. Evan en savait plus sur moi que ma meilleure amie. Je lui faisais une totale confiance... Mais pourquoi ? C'était la question que je me posais.
Ce n'était qu'un garçon rencontré sur Internet un mois plus tôt. Comment avait-il fini par faire partie de ma vie à ce point ? Partie de moi ? C'était entièrement de ma faute. Je l'avais laissé entrer et je lui avais offert par la même occasion le pouvoir de me blesser comme il venait de le faire.
J'aperçois Will, tranquillement endormi. Ses traits sont parfaitement détendus. Il semble si paisible, soudainement. J'avance ma main et caresse du bout de mon pouce ses lèvres entrouvertes.
- Mia, souffle-t-il.
Je lève mon regard, persuadée de croiser le sien, mais ses yeux sont toujours clos. Je change de position et pose ma tête contre son épaule. Il bouge légèrement. Il ne me repousse pas, mais ne m'accepte pas non plus au creux de ses bras. Je prends une grande inspiration. L'odeur pimentée de son after-shave effleure mes narines et me réconforte. Je ferme à nouveau les yeux en fredonnant "Here without you".
- Ecoutez, Paul, vous pouvez être en colère, triste, frustré. Vous pouvez refuser de manger, de suivre vos soins, de prendre l'air. Je peux comprendre. Mais vous êtes en vie.
- Je suis un estropié, répondis-je en serrant les poings.
- un estropié en vie !