Commissaire Soneri, Tome 10 : La Main de Dieu

Une enquête qui, au premier abord semble assez classique, mais va nous faire pénétrer dans une communauté italienne retirée du monde.

🌄 D'ailleurs, pas une seule communauté mais plusieurs.

👮Mais reprenons au début : il s'agit ici de la 7eme enquête du commissaire Soneri et cela peut se lire comme un tome unique. Celui-ci va se trouver confronté au cadavre d'un homme retrouvé dans l'eau. Mais d'où vient il ?

🌄 J'ai apprécié de me retrouver en Italie, à Parme, puis dans les montagnes des Appennins. Là haut, les gens vivent retirés de tout et n'aiment pas trop les étrangers. Sans compter les Faunes, une communauté qui vit encore plus recluse et se veut très proche de la nature. Et on ne peut pas dire que ces deux communautés s'apprécient. Sans compter le notable du coin, qui fait vivre le village à lui seul avec son usine, un curé exilé là par sa hiérarchie mais aussi des personnages plus sympathiques comme cette petite famille qui a essayé de fuir la ville pour s'installer dans la Nature et qui a bien du mal à se faire accepter et à s'en sortir financièrement. J'ai beaucoup aimé aussi le forestier du coin qui, lui, a un véritable respect pour la Nature qui l'entoure.

👮 Si l'enquête est intéressante et pleine de rebondissements, c'est surtout la galerie de personnages que j'ai aimé découvrir : des gens obtus, qui n'aiment pas vivre dans ces montagnes mais qui n'arrivent pas à les quitter, ceux qui veulent y vivre mais ne sont pas acceptés, ceux qui ne jurent que par le retour à la Nature et ceux qui respectent tant la vie humaine que la forêt. Le regard que pose Soneri sur eux est à la fois ironique mais aussi plein de bienveillance.

🌄 Et, une fois encore, c'est la nature humaine qui va entraîner le premier meurtre et les bouleversements que vont connaître ces gens d'en haut. Une belle découverte.

Un auteur que j’ai découvert avec la 7ème enquête de son héros récurrent, le commissaire Soneri. L’intrigue est indépendante, néanmoins je vous conseille de lire dans l’ordre pour une meilleure connaissance du personnage.

On rentre presque tout de suite dans le vif du sujet. Soneri n’est pas vraiment présenté, on est censé le connaître. Il m’a manqué quelques petites choses (sur son caractère, sa relation avec sa compagne Angela, ou son âge). Ce n’est pas gênant pour l’histoire, mais ça m’a pris plus de temps pour m’approprier le personnage.

Cependant, l’enquête, bien ficelée, prend le dessus et j’ai passé un bon moment. Elle nous parle corruption, trafics, marginaux…

Nous sommes à Parme, un corps a été découvert sur la grève de la Parma, un torrent, près du pont le plus ancien de la ville. Soneri et persuadé que ce cadavre vient de plus haut, qu’il a été charrié par le torrent. C’est un flic qui fonctionne beaucoup à l’instinct.

Une camionnette criblée de balles, découverte un peu plus loin, le conforte dans son idée. Elle appartient à un habitant d’un village isolé, situé plus en amont sur le cours d’eau. Pour le commissaire, une visite s’impose. Seulement, c’est l’hiver et Soneri va se retrouver bloqué dans le village, la seule route d’accès s’est affaissée…

J’avoue que le rythme est un peu lent. Mais c’est loin d’être désagréable. Je dirai que c’est un polar d’ambiance. On a de jolies descriptions de Parme, qui permettent de bien s’y retrouver ; l’auteur distille des indices au fil des pages ; la psychologie des personnages est travaillée. L’atmosphère est bien rendue : lourde et presque étouffante dans ce village de montagne (où les gens ne sont pas vraiment « accueillants »), plus tendue à Parme, où les officiels sont sur les dents. Le meurtre a été médiatisé, des badauds ont pris photos et vidéos très vite diffusées sur le Net.

Une découverte agréable d’un auteur que je ne connaissais pas. Un flic « à l’ancienne » bourru par moments, patient, obstiné et observateur. Un polar au rythme « serein » comme le sont les Maigret.

🕵🏻‍♂️ Polar

En trois mots : enquête - Italie - village

« Horrifié, il se releva d’un coup. Il ne s’était jamais habitué aux cadavres. Il ne s’y habituerait jamais. »

➡️ N’ayant pas lu les précédentes enquêtes du commissaire, j’ai trouvé qu’il était pourtant très facile de s’attacher aux personnages principaux. Soneri et sa femme Angela sont très drôles et j’ai apprécié leur duo (et les dialogues percutants !).

➡️ Côté enquête, si le début est entraînant et la fin pleine de suspense, le milieu contient quelques longueurs qui participent cependant à cette ambiance pesante de petit village au milieu des montagnes.

➡️ Bon point, peu de détails sanglants, cela reste plutôt sobre, noir certes, c’est un polar, mais sans tomber dans le glauque.

Pourtant, tout n’est pas aussi simple qu’il y paraît et la résolution m’a surprise… tout en restant cohérente.

« Moi, j’appartiens à ces forêts, et eux, ils considèrent que la forêt leur appartient. Toute la différence est là, dit l’homme en souriant tristement. »

➡️ De nombreux sujets de société sont abordés dans l’intrigue et poussent à la réflexion sur la condition humaine et les choix que chacun peut faire.

Pas un coup de cœur certes, mais un plutôt bon moment de lecture avec un polar efficace.

Merci aux éditions Points pour ce service de presse dans le cadre du prix du meilleur polar 2024.