-Je faisais la vaisselle quand ce salopard s'est glissé derrière moi pour m'étreindre par la taille. Et ilm'a embrassé, juste ici (je lui désignai l'endroit précis de mon cou). Je ne peux pas porté plainte contre lui, ou un truc dans le genre?
Le docteur Pritchard ricana.
-Pour être tombé amoureux de vous?
Je me rencognai dans mon fauteuil, secouant la tête de dégout.
-Docteur Pritchard, de quel coté êtes-vous?
-Du sien.

Je ne peux pas faire une croix sur toi maintenant. Quand on passe du temps ensemble, je ressens une paix qui disparaît quand tu n'es plus là. J'aimerai pouvoir m'expliquer mieux que ça. 'est un peu comme quand on est petit, qu'on met un pyjama tout propre en sortant du bain et qu'on se glisse dans ses draps frais qui sortent du sèche-linge. Voilà l'effet que ça me fait d'être avec toi.

Nos voeux étaient un serment, mais ce que je voulais c'était la garantie que chaque jour de ma vie se passerait auprès d'elle. Que mon coeur battrait au même rythme que le sien et s'arrêterait en même temps. Inextricablement enchevêtré pour que je ne puisse jamais vivre un seul instant sans elle.

Gideon était mon roc, le point d'ancrage de notre relation. Je croyais pouvoir l'être aussi pour lui. Je voulais être son refuge, le protéger. Mais il n'avait nul besoin d'abri contre la tempête. Il était la tempête.

-Dis-moi que tu m'aimes.
-Follement. Vous bouleversez mon univers Mr Cross.
Je plongeais les yeux dans son regard rieur.
-Tu es le centre du mien.

Tu es ma femme Eva. Peu importe que les autres le sachent ou non, moi je le sais. Je veux te retrouver en rentrant du travail le soir, prendre le café avec toi et remonter la fermeture de tes robes le matin pour mieux la descendre le soir.

-Je t'aime. Le mot est loin d'exprimer ce que je ressens pour toi mais je sais que tu as besoin de l'entendre.
-J'en ai besoin, aquiesçai-je à voix basse.
-Du moment où tu saisis la différence (...) L'amour, on le surmonte, on s'en remet, on peut vivre sans et aller de l'avant. Le perdre et le retrouver. Cela ne peut pas m'arriver. Je ne te survivrai pas Eva (...) Tu m'obsèdes Eva. Tu es ma drogue. Tu es tout ce dont j'ai toujours voulu, tout ce dont j'ai besoin, tout ce dont j'ai rêvé. Tu es tout. Je ne vis et ne respire que par toi. Pour toi.

-Rentre chez toi Gideon, articulai-je, le dos tourné, s'il te plait.
-Je suis chez moi.
Il m'encercla par derrière.
-Je suis avec toi.

Je serais ce que tu veux que je sois

Je ne me suis jamais laisser impressionner par les grandes démonstrations de romantisme.
L'amour est dans les petites choses, les attentions quotidiennes, la gentillesse et le pardon.

Tu t'es lancé et tu as fais quelque chose. Et si ce n'est pas un petit miracle d'essayer de trouver sa route quand on ignore si on va arriver au bout, je me demande bien ce qui l'est.

Elle me manque en permanence. Ma tête sait qu'elle est décédée, mais je continue à la chercher. La seule différence, c'est que je me suis habituée à la souffrance. C'est comme de découvrir un énorme trou dans le sol. Au début, on oublie qu'il est là et on tombe tout le temps dedans. Et puis, au bout d'un moment, il n'a pas disparu mais on apprend à le contourner.

Si elle était restée avec Harold toutes ces années, ce n'était pas à cause de David. Ce n'était même pas parce qu'elle était désolée pour son mari. Elle était restée parce que, même si elle se sentait seule à ses cotés, le monde aurait été encore plus désolé sans lui.

Si dans les faits, elle est Harold, qui suis-je moi?

Je perds pied je le sens bien.
Je perds pied parce qu'il y a trop de choses auxquelles je n'étais pas préparé. Je perds pied parfois brusquement, ridiculement, pour tout et rien, bascule d'un coup parce que soudain, Emma a la très mauvaise idée de détacher ses beaux cheveux bruns aux tendres reflets dorés.
Ou encore, parce qu'elle affirme qu'elle ne me souhaite aucun mal. Ce qui ne devrait guère me surprendre, elle est beaucoup trop gentille -dans le bon sens du terme, adorable en fait- pour cela.
Emma veut que j'aille mieux. Et moi, tout ce que je veux, c'est embrasser Emma.

J'en ai assez de ne jamais être moi-même et de ne jamais faire ce qu'il me plaît. J'en ai assez de faire celle qui mange comme un oiseau, de marcher quand je veux courir et de dire après une valse que j'ai la tête qui tourne alors que je pourrais danser deux jours sans me lasser. J'en ai assez de dire "que vous êtes merveilleux" à des imbéciles qui sont moitié moins intelligents que moi et j'en ai assez de prétendre que je ne sais rien pour permettre aux hommes de me raconter des tas de choses et de faire les malins...

D'une certaine façon même je suis heureuse. Parce que tu as éclairé mon ombre, parce que tous mes rêves te ressemblent.

J'ai appris l'amour, j'ai appris la tendresse, les sourires qui se croisent au détour d'un bonheur partagé, ces petits rien qui vous font sentir si grands et si vivant.
C'est dans le corps souple et chaud de Frigga lors de notre première nuit que je suis réellement venu au monde.

La politesse est chose importante chez nous. Il faut sourire, toujours, et choisir avec soin ses paroles car nous savons qu'un seul mot peut blesser pour toujours.

Il n'y a pas de meilleure prison que celle qu'on est persuadé habité.

Je ne te connaissais pas n'est-ce pas?
Je ne peux pas me souvenir parce que je n'ai jamais su.

Dans l'Arabie de VIIème siècle, Mahomet a fait la promesse que chacun gagnerait l'accomplissement de lui-même et la vie éternelle en se soumettant au seul vrai Dieu.
Bouddha a soulevé l'espoir que la souffrance pouvait être transcendée.
Jésus a apporté le message que les derniers seraient les premiers, que les précepteurs, les lépreux, les parias avaient eux aussi des raisons d'espérer.
Voici donc la question avec laquelle je vous laisse: quelles sont vos raisons d'espérer ?

Imaginer est une forme de nostalgie.

Elle avait incarné mon Grand Peut-Etre. Elle m'avait convaincu de l'intérêt de quitter ma petite vie insignifiante pour de plus ambitieux "peut-être". Elle s'était envolée et avec elle, ma foi des peut-être.

Alors je suis retourné dans ma chambre et je me suis écroulé sur mon lit en me disant que si les gens étaient de la pluie, j'étais de la bruine et elle, un ouragan.

François Rabelais, le poète a dit sur son lit de mort "Je pars en quête d'un Grand Peut Etre". Voilà ma raison. Je ne veux pas attendre d'être à l'article de la mort pour partir en quête d'un Grand Peut-Etre.