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La milonga est annulée



Description ajoutée par Bibounine 2023-10-25T15:06:34+02:00

Résumé

Sarah a la danse dans le sang. Chaque année, elle se rend à Buenos Aires, la Mecque des danseurs de tango. Là-bas, elle s’affranchit des règles de son quotidien parisien et retrouve le charme suranné des milongas, les bals dédiés à cette danse centenaire.

Pendant neuf nuits endiablées, Sarah virevolte dans un univers aux passions strictement organisées. Sous les yeux exigeants de l’assemblée, la danseuse part en quête d’un plaisir qui sublimerait ses blessures. Entre jeux de séduction et douleurs enfouies, à quel prix trouvera-t-elle le tanguero idéal ?

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Classement en biblio

extrait

Extrait ajouté par Bibounine 2023-10-25T15:07:50+02:00

À gauche de l’entrée, une porte fermée. Je l’ouvre. Un escalier sombre. Dès la première marche le visiteur entend la musique, il est à El Beso, cet endroit légendaire dont tous les professeurs parisiens parlent depuis le début, le lieu des géants du tango qui font rêver tous les élèves, celui des « vieux milongueros »

comme ils disent, ceux qui ne dansent que si la musique leur plaît, qui ne vont inviter la danseuse qu’après son premier ou deuxième tour de piste quand ils l’ont évaluée et que la combinaison entre son niveau de danse et son physique leur a paru acceptable. Bien sûr, le niveau de danse compte peu quand le physique est avantageux et l’inverse n’est pas toujours vrai, mais ici comme partout l’injustice est de mise, à chacun et surtout à chacune ses atouts et ses faiblesses…

En haut des escaliers : le dos du bar, un endroit désordonné et mal éclairé, loin du mythe, rien de grandiose. À gauche, la caisse. Une petite femme au sourire jovial m’accueille. 170 pesos, l’année dernière c’était 120, l’année d’avant 80.

Pour nous, rien ne change, le prix a même un peu baissé avec le cours du peso qui s’est effondré, pour eux qui sont payés en pesos, il a plus que doublé en deux ans ! Les milongas cette année ne seront sans doute pas aussi peuplées que les années précédentes, certains piliers des autres années seront peut-être absents.

Moi j’ai peur qu’ils soient morts quand je ne les retrouve pas, non, ils sont juste devenus pauvres en l’espace de quelques mois.

Tout le monde ne meurt pas si vite, en dehors d’Hector le photographe, petit et gros avec son éternelle cigarette aux lèvres, tellement chaleureux, personnalité

truculente et incontournable du tango de Buenos Aires, appelé ici le tango porteño, du nom des habitants de la ville. Mon ami, mais l’ami de tous par son charisme, son parcours, son talent, la créativité et l’émotion de son tango, son sourire, son rire, sa voix, ses yeux qui pétillaient de vie et de générosité, ses galères, sa solitude, sa souffrance qui jaillissait parfois au détour d’un regard un peu trop appuyé, d’une absence… Si Camila ne me l’avait pas dit, j’aurais pensé

qu’il était allé voir sa fille qui vivait au bord de la mer. Et bien non, il était mort, tout simplement, à 53 ans, le corps usé par la cigarette et ces verres d’alcool partagés qui représentent le vrai danger de ce tango « social ». Il m’a manqué l’année dernière, et je sens que cette année, il me manque déjà.

Je paie. Je chasse Hector de mes pensées, j’aurai d’autres occasions de penser

à lui et de le chercher encore au bord des pistes de danse. Je veux profiter de mon premier moment, je suis là, El Beso, tiens-toi bien, j’arrive.

El Beso est petit, El Beso est rouge comme le baiser dont il porte le nom. Des miroirs sur les murs pour donner une impression d’espace, des lustres fastueux tout en verre, dont les mille lumières éclairent la piste carrée. D’autres, plus petits dans la même veine, offrent leur éclat aux tables disposées tout autour. Un poteau central, rouge lui aussi, carré et massif, autour duquel nous tournons tous, depuis toujours et pour longtemps encore si notre Dieu du tango nous en accorde le privilège. El Beso se regarde, El Beso se sent, il se vit, il vous accueille au sein de son univers feutré où tout devient possible. L’organisatrice, petite, cheveux ramassés en un chignon un peu austère, m’indique mon siège. Je lui fais comprendre que je souhaiterais mieux que cette banquette totalement inaccessible, cachée derrière deux rangées de danseuses. Elle me jauge, ma robe bleue de tanguera, mes chaussures assorties, elle se ravise et m’installe derrière certes, mais mieux visible : deuxième rang de tables, sur la gauche, un peu loin du bar, quelques danseurs proches de moi et un champ de vue relativement large.

La place à la milonga constitue un élément stratégique essentiel. En France, chacun se positionne où il veut. Nous nous asseyons, mais si finalement l’endroit ne nous convient pas, nous bougeons, nous sommes libres de nos mouvements.

Ici : non. Nous restons assises quoiqu’il advienne, et la place désignée est définitive. Notre partenaire vient nous y retrouver et nous y raccompagne.

Aucun moyen de nous en sortir, exception faite de l’éternelle excursion vers les toilettes salvatrices, qui nous permet, les soirs de disette, si ce n’est de nous faire inviter, mais au moins de nous faire remarquer durant le trajet que nous accomplissons lentement vers notre ultime destination, la tête haute, dignes, royales. C’est tout ce que nous pouvons faire. De la même façon nous retournerons à nos places, fières et avenantes, tout en prenant soin de jeter quelques coups d’œil tactiques aux cavaliers potentiels que nous trouverons sur notre passage, ou plutôt à tous les hommes, car choisir, tout en marchant, tout en ne montrant pas que cela a pour but de nous faire inviter, c’est très compliqué, trop pour moi en tout cas !

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