Commentaires de livres faits par Fauva
Extraits de livres par Fauva
Commentaires de livres appréciés par Fauva
Extraits de livres appréciés par Fauva
Je me fige en baissant les yeux vers elle. Je vois ce qu'elle vient elle-même de découvrir.
Ses doigts tracent le contour de son prenom marqué à l'encre noir sur mon pectoral gauche, juste au dessus de mon coeur.
Vic lève les yeux, j'y lis la surprise mais aussi son trouble. Elle doit se demander pourquoi. Pourquoi j'ai ecrit son prénom là. Pourquoi quelque chose de si définitif. Il y a une raison à ça.
- Tu n'as jamais quitté mon coeur Vic, tu as toujours eu ta place ici, et tu l'auras toujours. On ne peut pas oublier ceux qu'on aime, et je ne t'ai jamais oublié, je chuchote d'une voix douloureuse.
Pas un seul instant, pas une seule fois.
J'ai aimé faire l'amour avec d'autres femmes, mais aucune ne m'a fait l'amour comme Vic. Elle a quelque chose d'unique que je n'ai jamais retrouvé avec les autres. Cette part d'elle qu'elle m'offrait chaque fois que nous étions tous les deux.
- Tu as mon prenom ici, murmure-t-elle en caressant ma peau.
Son contact electrique attise un peu plus le feu en moi. Je dois prendre sur moi pour ne pas retirer sa robe, baisser mon pantalon et m'enfoncer en elle. Je dois prendre sur moi pour ne pas vriller.
- Oui je l'ai fait juste après ton départ. J'en avais tellement besoin Vic, j'avais tellement besoin de toi, j'explique douloureusement.
Et c'est vrai. Quand elle est partie j'ai cru que j'allais crever. J'avais le sentiment que cette perte etait definitive, que plus jamais je ne reverrais son visage magnifique, plus jamais je n'entendrais son rire, sa voix qui s'enroue quand elle est au bord du gouffre, que plus jamais je ne sentirais l'odeur de sa peau, son parfum naturel.
J'avais peur de l'oublier, d'oublier ce qui se passait en moi quand je la regardais. J'aimais tellement ces papillons dans le ventre et cette impression que rien au monde ne pourrait me rendre plus heureux que sa présence. À l'epoque, je n'arrivais pas à mettre des mots sur l'amour. Quels signes nous indiquent qu'on aime quelqu'un? Je n'avais pas de comparaison. Avec elle j'ai compris qu'aimer ne pouvait pas être vraiment defini. On aime, tout simplement, on le sent, et on le sait au fond de soi-même. Quand on aime, une part de nous-mêmes se mêle à l'autre, voilà pourquoi on à l'impression qu'il nous manque un bout de soi quand tout s'arrête.
Tatouer son prenom sur mon corps a figé la douleur dans mon coeur. Chaque fois que je le voyais, ses battements devenaient plus irreguliers, faisant naître de nouveau ces fameux papillons au creux de mon être et réveillait nos nombreux souvenirs, les bons et les moins bons. Et lorsque j'avais mal, je n'avais qu'à fermer les yeux, toucher ce prénom, et la sensation d etre ensemble me revenait. Vic était là avec moi, et je savais que tout irait bien...
Reagan
On s'aime ici et maintenant, et même si ce sentiment est aussi effrayant que salvateur je ne peux pas l'ignorer. Je ne peux pas regarder Reagan et me dire que je ne ressens rien qu'un petit attachement et de l'empathie pour lui. Mon corps crie qu'il a besoin de sa présence, mon âme hurle son envie de se lier à la sienne, de devenir son âme soeur, ces deux doigts d'une main impossible à séparer. J'ai déjà cru etre amoureuse, mais a côté de ce que je ressens pour le jeune homme qui dort sur mes jambes ce n'est rien.
Après la bataille
- Mais j'ai maintenant une autre tâche à accomplir. Je dois préparer les rites funéraires pour Polybe. Il était l'homme le plus brave que j'aie jamais connu, un guerrier qui s'est sacrifié pour sauver des vies romaines. Nous devons trouver son corps et l'envoyer dans l'autre vie comme ses héros, comme Ajax, Achille et les morts de Thermopyles.
Paul Emile s'éclaircit la gorge.
- Très bien, si tu peux le persuader de renoncer à interroger les prisonniers macédoniens pour le compte rendu de cette bataille, qu'il a l'intention de rédiger dans ses Histoires…
- Comment ? Il est vivant ?
- Il a continué sa course jusqu'au flanc droit, est revenu dans nos rangs, a mené la charge de la cavalerie, puis est reparti prendre ses rouleaux et écrire le récit d'un témoin tant que les évènements étaient encore frais dans son esprit. Du moins, jusqu'à ce qu'il ait une illumination soudaine et parte seul au galop à la recherche du roi Persée, où qu'il puisse se cacher, pour recueillir ses impressions sur la bataille.
- Mais il n'a pas pris la peine de s'arrêter pour dire à ses amis qu'il était vivant.
- Il avait plus important à faire.
Mau : Mau vouloir augmentation.
Chance : Quoi ? Mais t'en as déjà eu une la semaine dernière !
Mau : Mau pas toucher pépettes. Mau plus travailler pour chance !
Ombre - Quelque chose ne va pas avec l'illustrateur ?
Xiong Mao : Il est au bout du rouleau.
Chance : D'accord Mau, Tu es si dur en affaires ! [elle lui donne 5 bonbons]
Tu me crèves le coeur. Moi qui croyais que notre relation se situait au delà de ces considérations matérielles.
Mau : Amitié pas compter dans affaires ! [Il s'en va en sifflotant]
[...]
Ombre : J'espère que tu as honte d'exploiter ce pauvre gars ?
Chance : C'est pour son bien !
L'enthousiasme avait complètement disparu du visage de Logan. Le jeune homme portait une belle cotte de mailles fine avec des maillons noirs qui dessinaient un gyrefaucon devant et derrière. La foule rugit alors que les deux combattants s'approchaient l'un de l'autre, mais ni l'un ni l'autre ne lui pretèrent attention.
-Je n'etais pas assez bon pour aller si loin, dit Logan. C'est toi qui as manigancé tout ça. Je me suis demandé ce que j'allais faire. J'ai pensé a jeter mon épée et a déclarer forfait pour te frustrer de la victoire, mais tu es du Sa'kagué et je suis un Gyren. Je ne me soumettrai jamais au ténèbres de la corruption. Alors, comment cela va-t-il se passer ? Tu caches une lame qui n'a pas été entravé par la maja ? Tu as l'intention de me tuer devant tout le monde ? Pour rappeler a Cenaria a qui appartient la botte qui lui ecrase la gorge ?
- Je ne suis qu'une épée, lacha Kylar d'une voix aussi reveche que celle de Blint.
Logan eclata d'un rire moqueur
- Une épée ? Tu ne peux pas excuser ce que tu es avec un argument si simpliste. Tu es un homme qui a renié tout ce qu'il y avait de meilleur en lui. Chaque fois que tu as eu un choix a faire, tu as décidé de t'enfoncer un peu plus loin dans les ténèbres. Et pour quoi ? Pour de l'argent ? (Logan cracha par terre) Tue moi si c'est pour cela qu'on t'a payé, Ombre, parce que je vais te dire une chose, moi, je vais faire tout mon possible pour te tuer.
Pour de l'argent ? Qu'est ce que Logan savait de l'argent ? Il en avait eu tous les jours de sa vie. En vendant un de ses gants usés, un rat de guilde mangerait pendant un mois. Kylar sentit la rage faire bouillir son sang. Logan ne savait rien. Et pourtant, il avait tellement raison.
Kylar bondit en avant a l'instant ou le coup de trompette retentit, mais ce n'était pas parce qu'il avait décidé de respecter les règles. Logan voulut tirer son épée, mais Kylar ne s'en soucia pas. Il se précipita sur son adversaire, et lança un coup de pied de face en direction de la main qui tenait l'arme. L'attaque porta avant que la moitié de la lame sorte du fourreau. La chaussure de Kylar frappa la garde, l'arracha des doigts de Logan et la projeta sur le coté. Kylar percuta le géant, passa une jambe autour des siennes et le poussa au sol en accompagnant la chute.
Il atterrit sur le dos de son adversaire et entendit les poumons de celui ci se vider. Il saisit ses bras et les ramena brutalement en arrière avant de les immobiliser d'une seule main. De l'autre, il attrapa Logan par les cheveux et lui écrasa le visage contre le sol de toutes ses forces, encore et encore. Mais l'arène était couverte de sable et il était impossible d'assomer quelqu'un sur une surface si meuble.
On entendit plus que les halètements du garçon et les gémissements de son adversaire. Les tribunes étaient silencieuses. Il n'y avait meme pas un souffle de vent. Il faisait chaud - une chaleur a crever. Kylar porta une méchante attaque a hauteur de rein gauche, puis du droit. L'épée était entravé et elle ne trancha donc pas la chair, mais elle frappa avec la force d'un coup de massue.
Logan lanca un cri de douleur qui rappela combien il était jeune. Malgré sa taille et sa masse il avait a peine 18 ans.
- Will ... Je ... je ne..
- Vous ne pourrez jamais m'aimer, coupa-t-il d'une vois atone, et comme elle ne répondait pas, il frissonna.
Puis, sans lui accorder un regard, il se leva, raide comme un piquet, et se dirigea vers la porte. Une main plaquée sur la bouche, elle le regarda, pendant ce qui lui sembla une éternité, s'acharner sur le verrou de ses doigts tremblants puis sortir dans le couloir en claquant la porte derrière lui.
'' Will, se dit-elle. Will, est-ce bien vous ?'' Quand elle recouvra ses esprits, elle était assise devant la cheminée. Les yeux fixés sur les flammes, elle attendait que les larmes viennent, mais rien ne se produisit. Après les avoir ravalées tant de fois, il lui semblait qu'elle avait perdu la faculté de pleurer.
Elle prit le tisonnier des braises et en introduisit la pointe dans les braises rougeoyantes. Le feu lui chauffait les joues et le pendentif de jade ornant son cou lui brûlait presque la peau.
Sortant le tisonnier des braises, elle referma les doigts sur la pointe chauffée à blanc. Pendant une seconde, elle n'éprouva absolument rien. Puis, comme de très loin, elle s'entendit hurler et les larmes vinrent enfin.
Quand, alertée par ses cris, Sophie entra précipitamment dans la pièce, elle la trouva qui sanglotait à s'en fendre les yeux, agenouillée près du feu, sa main brûlée pressée contre sa poitrine.
-Pax, dit-il enjôleur. Que règne la paix entre nous. Tu peux verser le reste du pot sur ma tête.
La bouche de James se courba dans un sourire. Il était impossible de rester en colère envers Matthew, il était presque impossible de se mettre en colère contre Matthew.
James pouvait voir sa mère se déplacer comme une pâle étoile anxieuse parmi les invités dans sa robe lilas, saluant chaleureusement chacun d'entre eux, et leur souhaitant la bienvenue chez elle. Elle n'avait pas utilisé sa magie afin de paraître l'âge de son mari pour la soirée, et elle semblait extrêmement jeune, mais ses cheveux était gracieusement arrangés comme ceux d'une femme plus âgée, pas ceux d'une jeune fille. Lorsque Will se matérialisa dans la foule et vint mettre son bras autour de Tessa, lui souriant, le gris à ces tempes flasha comme de l'argent. James détourna son regard; il aimait ses parents car il était extraordinaire, mais parfois il les haïssait aussi pour la même raison.
- Kaelyn...
- Laisse-moi, je te dis ! Tu n'es pas mon père, je te rappelle.
Hadrian eut un petit rire.
- Tu as compris la leçon, maintenant on peut passer à autre chose.
Sans répondre, la jeune femme lui tourna le dos pour remplir une à une les vingts outres vides, qui empestaient la chèvre. Elle savait qu'Hadrian était toujours là, elle sentait son regard. Lorsqu'il se risqua à lui caresser doucement les cheveux, elle se cabra et - toujours sans le regarder - le repoussa sauvagement. Et, cette fois, il s'éloigna à grands pas.
[...] - je peux ?
Elle n'eut pas besoin de lever les yeux, elle savait qu'il allait revenir.
- je ne suis pas seul, murmura-t-il, et Kaelyn se retourna brusquement avec des éclairs dans le regard.
Il n'était pas accompagné d'Alrina mais de deux plats de viande qu'il agita sous son nez. Se maudissant d'être tombée dans le piège elle voulut dire " Je n'ai pas faim ", mais le mouton grillé sentait divinement bon.
- Donne, fi-elle. Et va manger ailleurs.
Bien sûr il s'assit près d'elle.
- Je t'ai dit d'aller manger ailleurs ! s'écria-t-elle. Qu'est ce que tu crois ? Que tu vas pouvoir t'envoyer toute la caravane et revenir me voir quand ça t'amuse ?
- Kaelyn...
- Quoi ? Tu regrettes, tu ne sais pas ce qui t'as pris, c'était un moment d’égarement, tu avais bu un coup de trop ? C'est ça ?
- Cesse de parler à ma place.
Kaelyn réprima un rugissement de frustration. L’œil implacable, les phrases courtes et assassines, la voix basse, légèrement rauque... Et cet insupportable sourire, indéchiffrable... Hadrian restait son maître, elle restait son élève. c'était plus fort qu'elle. Impossible de se résoudre à lui cracher au visage, comme elle s'était juré de le faire.
- Ca fait partie de ton entraînement... Apprendre à ne pas faire confiance. jamais. Ni à moi ni à un autre.
- Ben tiens, ricana-t-elle.
Il voulut enrouler son bras autour des épaules de la jeune fille, mais elle le repoussa rageusement.
- Non Hadrien. C'est trop facile.
- Regarde-toi, Kaelyn. Il a suffi que je couche avec une autre fille pour te fragiliser... Tu prends des risques en restant seule à l'arrière, tu t'isoles, tu te bats avec le second de Haïram... Tu perds le contrôle.
- Je ne perds pas le contrôle ! Je n'ai juste pas envie de me retrouver dans la peau de la fille qui...
- tu mises trop sur moi, coupa le maître de guerre. Si je disparais demain - et c'est très possible -, tu seras comme une gamine sans défense. C'est ce que tu veux ? J'en doute.
Insidieusement, Kaelyn commençait à le croire, et pour cela elle se maudissait.
- Si j'avais voulu une autre femme, reprit-il après un moment de silence, je l'aurais choisie jolie.
Le regard perdu au loin, Kaelyn affecta de l'ignorer quelques instants encore, peut-être pour se donner l'impression qu'elle aussi contrôlait le cours des choses. Hadrian soupira, posa sa gamelle - à laquelle il n'avait pas touchée - et ramassa ses deux épées. Lorsqu'elle entendit ses pas crisser sur les graviers, elle eut un sourire imperceptible et le rappela.
- Ça va, reviens. je n'aime pas manger seule.
Elle ne le regardait toujours pas, mais son cœur s'allégeait, libéré d'une cape de plomb. Le seul fait de le sentir s'asseoir près d'elle, si près que leurs épaules s’effleurèrent, lui procura un délicieux frisson de soulagement. Il lui avait manqué, terriblement. Et il avait raison : Elle dépendait trop de lui.
- Si tu veux la vérité, murmura Hadrian, je n'aurais pas dû te regarder ni t'adresser la parole pendant des jours. Tu aurais perdu tes repères. Tu m'aurais détesté, au point de garder ce souvenir toute ta vie, tu te serais méfiée de moi.
- c'est ça ce que tu veux, que je me méfie de toi ?
- Oui.
Elle l'empoigna par le col, l'attira à elle et lui mordit le lobe de l'oreille.
- Eh bien tu as gagné, Hadrian Khan je me méfie de toi : tu es imprévisible, têtu comme une mule, et incapable de comprendre une femme.
- Sans doute, répondit-il en délaçant lentement le haut de sa robe.
Mon père, il est là pour éviter qu'ils se tuent, qu'ils tuent les autres, et qu'ils le tuent, lui. Et accessoirement, pour éviter qu'ils retournent en prison. Bref, il les éduque. Après, ça me fait marrer, parce que moi, quand je fais une petite connerie, mais petite, genre je vais pas en cours, je fous une claque à un pote, je me fais engueuler, comme pas possible. Eux, les tarés, limite ils violent leurs grands-mères, il dit : "Ouais, c'est pas grave, de toute façon elle était vieille."
- Euh... oui !
- Je suis un résistant !
Les vieux, parfois, ça débloque, ça s'emmêle les pinceaux, ça perd la mémoire, ça mélange les époques...
Visiblement M. Pavot a oublié que la guerre est finie.
" je suis là ", voulais-je lui répondre, Rien. Je ne retrouvais pas mes lèvres.
- Carlisle ! hurlait l'ange qui paraissait souffrir mille morts. Bella, Bella, non, oh par pitié, non, non !
- J'ai dû m'occuper de lui, répondit le jeune homme avant de s'éclaircir la voix. Mais pas à cause de la chienne. C'est-à-dire, indirectement... à cause d'elle... Il est venu chez moi un soir et il a tout entendu... et ensuite, il a bien fallu que je m'en débarrasse, il en savait trop... en fait, la proposition d'Alyss était un peu extrême. Alors j'ai fait comme j'ai pu.
Les deux hommes le fixaient, stupéfaits.
- Vous voyez ce que je veux dire ?
- Non, en fait... nous n'avons rien compris, finit par dire Halt.
Crowley dévisagea l'ancien maître de Will.
- Ce garçon a été ton apprenti pendant... six ans, c'est bien ça ?
- Oui, à peu près.
- Comprenais-tu ce qu'il te disait, par le passé ?
- Rarement.
- Heureusement qu'il n'appartient pas au service diplomatique, constata Crowley. On serait en guerre contre une demi-douzaine de pays si on l'avait laissé faire.
- C'est une mandole, pas un luth. Un instrument à huit cordes, alors qu'un luth en a dix...
Il s'interrompit, car les deux hommes ne l'écoutaient plus. Pourvu qu'il sache jouer d'un instrument, comprit-il, c'était tout ce qui leur importait.
- Vous pensez vraiment que je joue bien, Halt ? demanda-t-il.
Le vieux rôdeur avait toujours affiché une mine chagrine dès que Will se mettait à son instrument.
- Qu'est ce que j'en saurais ? rétorqua Halt en haussant les épaules. Ça ressemble tellement à des miaulements perçants que je ne suis pas capable de juger
- Oh, fit le jeune homme, un peu dépité.
Vit avec ses chèvres
Il n'a pas changé de chaussettes
Depuis des années
Mais ses chèvres
S'en moquent bien
Adieu et porte-toi bien
Halt à la barbe grise
Adieu, je te retrouverai en chemin.
Il s'interrompit, prenant soudain conscience de son erreur. Crowley inclina la tête, faisant mine d'être intrigué.
- Des paroles fascinantes, commenta-t-il. Je ne crois pas avoir entendu cette version avant ce jour, dit-il avant de plaquer la main devant sa bouche, secoué par un rire étouffé.
- Très amusant, Crowley, marmonna Halt d'un voix exaspérée, tandis que Will le dévisageait, horrifié.
- Halt... désolé... je ne voulais pas...
Subitement, le commandant n'y tint plus et éclata ouvertement de rire. Halt le fusilla du regard, puis se pencha vers lui et lui donna un coup de coude dans les côtes.
- ça n'a rien de drôle ! gronda-t-il.
- Oh que si ! Si tu avais vu la tête que tu faisais ! répliqua-t-il, tout essoufflé. Continue, Will ! Il y a bien d'autres couplets ?
- Nous en avons entendu assez pour juger, déclara Halt.
Cecily recula, elle avait tant de souvenirs de querelles avec Will, de la poupée en porcelaine qu’elle avait eue et qu’il avait brisée en la faisant passer par une fenêtre du grenier, mais il y avait aussi de la bonté dans ses souvenirs : le frère qui avait pansé un genou égratigné ou renoué les rubans de ses cheveux quand ils se défaisaient. Et la bonté était absente du Will qui se tenait devant elle à présent.
Sa mère avait pleuré pendant un an, peut-être deux après le départ de Will. Elle l’avait dit en gallois, en tenant Cecily dans ses bras, qu’ils : les chasseurs d’ombres ; élimineraient tout l’amour qu’il y avait en lui.
Des gens froids et sans amour, avait-elle dit à Cecily, qui avaient interdit le mariage entre elle et son mari.
Mais que diable leur voulait-il ? Son Will, son tout petit ?
« Je ne partirai pas », répliqua Cécile, toisant son frère de toute sa hauteur. "Et si tu insistes pour que parte, je vais… — je vais… -"
La porte du grenier s’ouvrit et la silhouette de Jem se découpa dans l’embrasure de la porte…
- Jem, avez-vous déjà.... Elle hésita, avez-vous déjà pensé à des façons de prolonger votre vie qui ne sont pas un remède à base de drogue?
A ces mots, ses paupières s'ouvrirent.
- Que voulez-vous dire?
Elle pensait à Will, sur le plancher du grenier, meurtri par l'eau bénite.
- Devenir un vampire. Vous vivriez pour toujours
Il se redressa contre les oreillers du lit.
- Tessa, non. Vous ne pouvez pas penser de cette façon.
- La pensée de devenir une créature obscure est-elle vraiment si horrible pour vous?
- Tessa ... Il expira lentement. Je suis un chasseur d'ombres. Un Nephilim. Comme mes parents avant moi. C'est l'héritage que je revendique, comme je revendique le patrimoine de ma mère comme une partie de moi. Cela ne signifie pas que je déteste mon père. Mais j'honore le cadeau qu'ils m'ont donné, le sang de l'Ange, la confiance placée en moi, les vœux que j'ai prononcés. Par ailleurs, je pense que je ferais un bien piètre vampire. Je ne serais plus le parabatai de Will , et ne serai plus le bienvenu à l'Institut. Non, Tessa. Je préfère mourir et renaître et retrouver le soleil, que de vivre jusqu'à la fin du monde sans lumière du jour.
- Un frère silencieux, alors, dit-elle.
Les yeux de Jem s'adoucirent légèrement.
- La voie des frères silencieux ne m'est pas ouverte...
Le brouillard et les lampes à gaz ramenèrent des souvenirs dans sa mémoire. Mais son instant de divagation nostalgique était déjà fini. Ce n’était pas Will. Cet adolescent brisé, si beau devait être un homme à présent, et ce garçon-là était un étranger.
- Je, annonça le jeune homme, suis James Herondale.
Conner a ri en me lançant une pomme. Elle a atteri sur mes genoux et y est restée, vu que j'avais toujours les mains liées.
Roden s'en est aussitôt emparé et a croqué dedans en commentant :
- L'avantage d'avoir suivi sans me débattre, c'est que je ne suis pas attaché.
- C'était pour moi ! ai-je protesté.
- C'était pour qui la prendrait, a rectifié Conner
Il y a eu un long silence, on n'entendait que Roden mastiquer.
La rage monta en moi. Pure, absolue, parfaite.
Quel sentiment magnifique ! Tous les calculs, toutes les compromissions disparaissent sous le feu purifiant de la colère.
Soudain il ne restait plus qu'une seule chose. La violence.
Si j'avais été un loup, je me serais transformé et j'aurais sauté à la gorge de Tyler.
Il le sentit, car, en dépit des barreaux qui nous séparaient, il recula, le visage soudain pâle. Mon pouvoir d'alpha explosa comme une bombe, poussant, pressant, étouffant, prêt à tuer.
- Je sais, répondit à voix basse Ashran, le Nécromancien.
Comme d'habitude, il se tenait à l'autre bout de la pièce, devant la grande fenêtre. Il regardait la troisième lune poindre à l'horizon.
Le serpent leva la tête et déroula lentement son long corps annelé. Même les ailes repliées, il était immense. Il émanait de chacune de ses écailles un pouvoir mystérieux et vénéneux devant lequel n'importe quel mortel aurait tremblé de terreur. Mais Ashran le Nécromancien n'était pas un homme ordinaire.
Et le serpent lui aussi se distinguait des siens. Il s'agissait de Zeshak, le seigneur des sheks, le plus puissant des serpents ailés.
«Le dragon et la licorne, annonça-t-il. Deux sorciers : un humain et une féerique. Et un chevalier de Nurgon, mi-homme, mi-bête.»
- Ils doivent former un groupe singulier, dit Ashran en souriant. J'ai bien envie de les voir en action. Mais ce n'est pas tout, n'est-ce pas ? Il y a une sixième personne.
Un court silence plana.
«Le traître est avec eux, souffla Zeshak d'un ton méprisant et glacial. Celui que tu appelais ton fils est maintenant le sixième traître de la Résistance.»
Ashran ignora le ton irrité de son interlocuteur. Depuis que Kirtash avait quitté leur camp, aucun shek n'avait encore prononcé son nom.
- Je sais que tu aimerais le voir mort, dit le Nécromancien. Ton voeu sera exaucé. Mais à présent le dragon et la licorne sont plus importants que lui.
Zeshak ne répondit rien, mais Ashran perçut sa réticence.
- La prophétie se réalise, ajouta le sorcier. Tu crois peut-être que tu peux lutter contre le destin ?
«Le destin n'existe pas, répliqua le shek. Les dragons nous ont condamnés pour l'éternité à lutter en marge du monde, et regarde, nous sommes ici, maîtres absolus de cette planète et de notre propre destin. Nous avons terrassé les dragons.»
- Pas tous, lui rappela Ashran.
Un éclair de colère luisit dans les yeux mi-clos du shek.
«Sauf que, nous, les sheks, nous désirons plus la mort du traître que celle de ce dragon qui nous a échappé.»
- Mais, quand vous le verrez, vous serez de nouveau aveuglés par votre haine, sourit Ashran. Comme toujours. Un dragon, même seul, même s'il est le dernier de son espèce, reste un dangereux ennemi.
Contrarié, le shek émit un sifflement.
«Comment peux-tu croire qu'un dragon aussi humanisé soit encore dangereux ?»
- Et toi, pourquoi sous-estimes-tu les dragons, Zeshak ? Ce ne sont pas des créatures comme les autres. Une prophétie les a distingués, or la main des dieux se cache derrière toute prophétie.
«Dans ce cas, tu n'aurais pas dû les laisser revenir», estima Zeshak
- Tu m'as rendu aveugle ? je te préviens, Henry, ça ne vas pas me plaire si c'est le cas !