Commentaires de livres faits par oihana0
Extraits de livres par oihana0
Commentaires de livres appréciés par oihana0
Extraits de livres appréciés par oihana0
(au sujet d'une actrice de la pièce Hernani de Victor Hugo, qui a changé volontairement un des vers lors de la première de la pièce)
- Alors j'aurai la tombe.
Lettre à Cassandra, datée du 27-28 octobre 1798
Aurions- nous cru que les contemporains de Balzac et de Hugo avaient le souci de bien ranger leurs affaires et étaient si ordonnés (ou désordonnés ?) qu’ils avaient besoin de vivre entourés d’écriteaux pour se guider ? Tant mieux, car ils nous ont laissé les jolis objets attendrissants que Vincent Boirel a rassemblés. Cinq cents boîtes romantiques! J’avoue que c’était un type d’objet que j’ignorais et que je suis heureux d’avoir découvert grâce à Vincent Boirel. Un sujet de collection peu banal, portant sur des objets rares, et donc spécialement difficile. On imagine les dépouillements, les démarches, les voyages, les négociations qui ont été nécessaires ! Mais il est vrai que, grâce à leurs bois précieux -les loupes et l’amarante cédant la place vers 1830 au palissandre et au citronnier, à leurs belles inscriptions, à leurs élégants décors, ces objets ont tout pour séduire et stimuler.
J’admire les collectionneurs car ils sauvent les objets. Et encore plus quand ils se préoccupent de les étudier et de les présenter au public. Ici techniques et décors sont décortiqués. C’est un parcours varié que nous propose Vincent Boirel. Que de sujets abordés : les travaux et les divertissements de toute une société mais aussi les expositions des Produits de l’industrie et les magasins du Palais-Royal. L’ouvrage décrit la vie quotidienne à l’époque romantique en même temps qu’il glorifie l’art souvent méconnu des tabletiers parisiens.
Il permet en même temps de rêver : à Charles X jouant au whist devant la boîte Restauration en loupe de frêne, à la duchesse d’Angoulême et à ses travaux d’aiguille, à Delphine de Girardin se préparant à écrire ses Lettres parisiennes, à Alfred d’Orsay changeant de gants huit fois par jour…
On a envie de collectionner, non les boîtes, Vincent Boirel serait un concurrent trop dangereux, mais de trouver un thème permettant de partir à la recherche d’objets aussi enrichissants et émouvants.
Daniel Alcouffe
Conservateur général honoraire au musée du Louvre
« Oh ! Oh ! dit Henri ; encore quelqu'un ? En vérité, ce cabinet est si souvent habité qu'il rend votre chambre inhabitable. »