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Commentaires de livres faits par Phil_33

Extraits de livres par Phil_33

Commentaires de livres appréciés par Phil_33

Extraits de livres appréciés par Phil_33

560 pages en moins de dix jours ! Pour moi, un exploit !
Je lis lentement, par petits bouts, retours en arrière, surlignages, annotations…
Ce livre m’a été recommandé par ma fille. Nous faisons liseuses communes et fonds commun. C’est elle qui l’a téléchargé avant de partir en vacances et je me retrouve avec SON bouquin dans MA liseuse : « Il a une bonne longueur en bouche, me dit-elle, je te le recommande. » (…Nous sommes bordelais !). Connaissant ses goûts en bons crus, j’ai décidé de lui faire confiance et de me lancer dans la dégustation…

Et j’en prends plein la G…, Je suis vraiment un vieux C… qui vit dans un autre monde !
J’ai pour habitude de commencer mon papier en situant l’auteur et comme je suis l’anti-people personnifié, en tapant Valérie Perrin dans mon moteur de recherche, ce que j’ai vu en premier, c’est le portrait d’une très jolie quinquagénaire ! Quand ma femme me dit : « Mais oui, tu sais bien, c’est la compagne d’un tel, ou le fils d’une telle… » D’accord, mais mes neurones refusent la connexion, c’est immédiatement oublié. Pour moi, le fait de naître avec une particule devant son nom ou une couronne au-dessus de sa tête n’est pas une preuve de qualité ou de compétences.
Ainsi, ce livre est le deuxième roman de Valérie Perrin, laquelle est née à Gueugnon en 1967.
Son premier roman, "Les oubliés du dimanche" (2015), a reçu de nombreux prix, dont celui de Lire Élire en 2016.
En 2018, elle a reçu le prix Maison de la Presse pour son deuxième roman "Changer l'eau des fleurs".
En outre elle est photographe et scénariste et travaille aux côtés de son mari, le réalisateur Claude Lelouch.

Alors, nous y voilà, "Changer l'eau des fleurs" c’est l’histoire de Violette, mais pas seulement. Ce sont plusieurs romans qui se croisent, s’interpénètrent. Plusieurs époques qui s’entrechoquent mais qui finissent par converger.
Violette, née sous X, que personne n’a jamais voulu adopter, sera gardienne ! Gardienne de passage à niveau puis gardienne de cimetière. Elle va, plusieurs fois, changer l’eau des fleurs.
Sa vie est rythmée par le passage des trains puis ceux des corbillards.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, il s’agit bien de VIE ! Et, à moins de baigner dans l’eau de rose, il n’y a pas de vie sans la mort, elle en fait partie intégrante, regardons autour de soi, la vie est faite de successions de mal-heurs et de bon-heurs : « Demain, il y a un enterrement à 16 heures. Un nouveau résident pour mon cimetière. Un homme de cinquante-cinq ans, mort d’avoir trop fumé. Enfin, ça, c’est ce qu’ont dit les médecins. Ils ne disent jamais qu’un homme de cinquante-cinq ans peut mourir de ne pas avoir été aimé, de ne pas avoir été entendu, d’avoir reçu trop de factures, d’avoir contracté trop de crédits à la consommation, d’avoir vu ses enfants grandir et puis partir, sans vraiment dire au revoir. Une vie de reproches, une vie de grimaces. Alors sa petite clope et son petit canon pour noyer la boule au ventre, il les aimait bien. »
La vie, ce sont aussi des moments de grâce qu’il faut retenir et vivre pleinement. Je vous fais grâce de cette cérémonie de forains accompagnant l’un des leurs pour son dernier voyage au son des guitares sur des airs de Django Reinhardt, le défunt en rigole encore. Ou cette famille juive entonnant des chants, après la sépulture, sur la place voisine maintenant sous le charme les employés du cimetière bien au-delà de la cérémonie : « Vers 18h30, tout le monde est remonté dans sa voiture en direction de Paris. […] Mes trois hommes ont diné avec moi, dehors. Je leur ai fait une salade improvisée, des pommes de terre sautées et des œufs au plat. Nous nous sommes régalés. Les chats nous ont rejoints comme pour écouter nos conversations décousues, inintéressantes mais heureuses. Nono a répété pendant tout le diner : “On n’est pas bien, là, chez notre Violette ?” Et nous, en chœur, on lui a répondu : “Tellement bien.” Et Elvis a ajouté : “Donte live mi nao.” »
Je ne vous parlerai pas non plus des séances de jardinage. Je devrais dire, des leçons de jardinage qui ne sont qu’amour de la Nature.

Mais l’intrigue dans tout ça ? Je n’en dirais RIEN car elle est si bien ficelée qu’il n’est pas question pour moi d’en dévoiler l’ombre d’une extrémité… il faut se taper les 560 pages !... Mais quand “on adhère” on les lit très vite.
On peut être un peu gêné, voire, parfois agacé par les changements fréquents d’époques et de protagonistes, mais on finit par s’y faire. Pendant longtemps j’ai ressenti ce livre comme fait de petites touches, comme un tableau impressionniste. Il s’agit, en fait d’une construction précise et méticuleuse qui conduit à la résolution de l’énigme. Une sorte de thriller.

À cause des toute dernières lignes, je n’ai pas mis 10/10. J’aurais préféré rester dans l’incertitude.
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date : 08-08-2019
J’avais oublié que ma culture ressemblait à une tranche d’Emmental, et donc, je m’étais fait une tout autre idée de Bertolt Brecht et de son éventuel humour (grinçant), telle cette dictée qui ouvre, pratiquement, ce livre dédié au manque de papiers (d’identité) :
« Le passeport est la partie la plus noble de l’homme point
D’ailleurs virgule un passeport ne se fabrique pas aussi simplement qu’un homme point
On peut faire un homme n’importe où virgule le plus étourdiment du monde et sans motif raisonnable point virgule
Un passeport virgule jamais point
Aussi reconnait-on la valeur d’un bon passeport virgule tandis que la valeur d’un homme virgule si grande qu’elle soit virgule n’est pas forcément reconnue point final
De Bertolt Brecht comme ça se prononce. »
Qu’est ce qui est le plus important, le bout de papier ? L’homme ? Ou la reconnaissance de l’homme ?
Elle a du culot, Violaine, d’ouvrir son livre avec cette facétie ! Bien sûr il est dissonant Bertolt. De qui, de quoi se moque-t-il ? Néanmoins, sans ce sésame l’individu n’est rien, n’existe pas, c’est un non-être. Comme cette femme, premier témoin du livre : aucune preuve d’existence, quand est-elle née ? Où est-elle née ? Ses parents (morts) étaient-ils ses parents ? Est-elle Russe ? Arménienne ? Azérie ? Aucune trace d’elle dans le passé. Elle se pince, parfois, pour s’assurer qu’elle est là, mais aucune preuve d’elle dans aucun registre : elle n’existe pas ! Nulle part.
Tous les récits de vie que recueille Violaine Schwartz sont aussi forts et douloureux que celui de cette femme, d’autant plus violents que l’auteure n’ajoute rien, ni empathie ni pathos, les histoires sont là, brutes, elles se succèdent comme des flux migratoires. Mais elles sont, elles incarnent les flashs infos qui réduisent à des chiffres ces morts en Méditerranée. Des individus deviennent des additions, des refus, des politiques migratoires alors qu’il s’agit d’histoires d’hommes et de femmes, de vies, de survie.
Papiers, ce sont des femmes et des hommes qui se confient à l’auteure. Ils viennent d’Afghanistan, de Mauritanie, du Kosovo, d’Éthiopie, d’Arménie, d’Azerbaïdjan, d’Irak, ils n’ont rien en commun sinon l’obligation de fuir et celle de raconter toujours la même histoire, la leur, faite de peurs, d’exclusion, de rejet au point de départ de l’exil comme dans cette terre qu’il pensait promise ou d’accueil…
Papiers, c’est l’archive de ces vies, de ces identités incertaines, de cette douleur contemporaine, infinie et toujours recommencée. Écouter ceux que trop souvent on ignore, les entendre puis donner un espace et un asile à leurs mots.
Violaine Schwartz recueille aussi la parole de celles et ceux qui accueillent, créent des associations. Elle révèle ce qui se tait par honte ou nécessité, les réfugiés poussés à changer des éléments de leur histoire, qui vont en acheter une (pour une centaine d’Euros) pour entrer dans le cadre administratif et espérer recevoir des papiers.
On referme le livre abasourdi et honteux. Abasourdi par un spectacle violent, inhumain qui se déroule en permanence sous nos fenêtres mais que l’on refuse de voir et d’entendre. Honteux parce que ces évènements quotidiens on les nie, on les rejette dans les coins sombres de notre bonne conscience jouant les Ponce Pilate.
L’homme a créé Dieu à son image. Essayons de nous montrer digne de notre création. Ouvrons-nous à nos semblables !
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date : 06-08-2019
Le Corbac, vous connaissez ? C’est un curieux oiseau qui agite sa plume pour écrire des critiques sur un site spécialisé. Et je vous prie de croire qu’il a de l’imagination, ce drôle de volatile, il a tellement d’imagination qu’il ne tarit pas d’éloges sur ce livre-ci. Et il en faut, de l’imagination, pour être enthousiaste à ce point ! En tout cas il en a plus que l’auteur ! Et il est vexé comme tout, notre perdreau, car il n’avait pas lu cette merveille littéraire à sa sortie, en 2015, mais seulement lors de sa réédition en mai 2019. Ce qui nous vaut son papier dithyrambique, histoire de se faire pardonner, sans doute.
Et quant au pauvre naïf que je suis, au gré d’une balade sur le Net, en quête de récréation, je me laisse séduire, et par le ramage, et par le plumage de notre chroniqueur emplumé et décide de vérifier « in situ » la magnificence de ce chef-d’œuvre…

Il s’agit donc d’une sorte de roman d’anticipation qui est sensé nous faire faire un bond d’une trentaine d’années. Pourquoi pas ? Ce bond en avant me fait faire un bond… en arrière ! Il s’agit du genre (“littéraire”) que j’affectionnais adolescent. Il m’apportait dépaysement et pseudo-sciences qui comblaient ma curiosité.

Seulement voilà, deux générations se sont succédées depuis cette époque, sans doute ai-je perdu toute ingénuité et innocence car la déception est grande. On se trouve devant un très banal polar avec trafic de drogue, courses poursuites, règlements de compte et jaillissement d’hémoglobine. Rien que de très ordinaire. L’auteur a voulu se donner quelques moyens supplémentaires en se projetant dans l’avenir (drones à tous les étages) mais très peu, en fin de compte. Le contexte géopolitique est inexistant, les personnages sont transparents, et, pour ne surtout pas être désorienté, on ressort de vieilles voitures à essence, de collection, du début des années 2000 ou des hélicoptères de types connus… seule innovation, les guerres sont devenues une sorte de télé-réalité avec paris à l’appui…
Un décalage de trente ans n’est sans doute pas suffisant pour laisser libre cours à une imagination débordante et changement radical de la société mais alors j’aurais aimé une satire plus agressive de notre civilisation et de son impact sur la planète, et quelque chose de plus délirant dans le comportement des masses. Silence radio.

Un moment, ce livre m’a fait penser à « Acide sulfurique » d’Amélie Nothomb, juste un petit moment, n’est pas Amélie qui veut…
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Pourquoi ai-je voulu lire un livre sur l’intelligence des plantes ?
Parce que j’aime cuisiner !
Parce que je suis abonné à la revue “Sciences et Avenir” !
Parce que je suis volontiers flexitarien !
Parce que la MODE est au véganisme !
Parce que je me méfie des doctrines en « isme » !
Parce que j’ai voulu lire « Les véganes vont-ils prendre le pouvoir » de Thomas Lepeltier pour SAVOIR de quoi il retourne, précisément, avant de critiquer.
Parce que ce livre-là commence en faisant un parallèle entre l’esclavagisme des siècles passés et l’élevage des animaux domestiques, parce que la description qui en est faite amène, immanquablement, à se poser des questions sur l’agriculture intensive et le sort réservé aux plantes dans nos champs !
Parce que le numéro de “Sciences et Avenir” de juin 2019 consacre tout un dossier à l’intelligence des plantes, leurs “sens” et leur “sensibilité”, et fait référence à cet ouvrage de Stefano Mancuso, « L’intelligence des plantes ». Et que là aussi, je souhaite en savoir davantage…

Stefano Mancuso (né en 1965) est un biologiste italien, professeur de botanique et auteur ou co-auteur d'environ 300 articles scientifiques et de plusieurs ouvrages de vulgarisation scientifique, ainsi que du concept de “neurobiologie végétale”, qu'il a fait connaitre au grand public dans cet ouvrage-ci publié en 2013, devenu best-seller, et qui, en 2019, a déjà été traduit en 21 langues. Ce livre est écrit en collaboration avec Alessandra Viola, journaliste de vulgarisation scientifique, documentariste et envoyée spéciale pour la RAI.

Il va falloir faire un gros effort intellectuel pour faire taire toutes nos réticences culturelles afin essayer d’entrevoir ce que l’auteur veut établir.
Depuis des millénaires on nous rebat les oreilles en nous démontrant ce que nous avons sous les yeux : les plantes sont immobiles et passives, elles végètent, vivantes certes, mais tout en bas du tableau, tout juste au-dessus du minéral, bien en-dessous du plus misérable des animaux. C’est une évidence. Tout aussi évident que la Terre est au centre de l’univers et que le Soleil tourne autour !
Il va falloir faire un gros effort pour éviter l’anthropomorphisme, ne pas chercher, chez les plantes, des caractéristiques humaines, ne pas les examiner comme on examine nos semblables mais comme des être complètement différents. Peut-on faire cet effort d’imagination ? Croyez-vous que si des extra-terrestres existaient, ils auraient évolué comme les humains (oubliez les stupidités hollywoodiennes) ? Il y a de grandes chances pour qu’ils soient totalement dissemblables.
Et bien la planète Terre est peuplée d’êtres vivants, on le sait, dont 99,7 % (en masse) sont à ce point singuliers. Ils sont doués de la vue mais n’ont pas d’yeux. Ils sentent les odeurs, sans nez, les odeurs ont même une grande importance dans leur mode de communication. Ils goûtent, sans papilles gustatives, mais avec leurs… racines ! Ils entendent et bien sûr n’ont pas d’oreilles, pourtant leur ouïe est bien plus sensible que la nôtre. Ils sont sensibles au toucher mais n’ont pas de doigts. Mais là où ça se corse c’est qu’ils sont sensibles aux variations du taux d’humidité, aux champs magnétiques, aux gradients chimiques dans le sol, j’en passe et des meilleurs ! Alors malgré toutes ces qualités SANS les organes correspondants, habituellement présents chez les animaux, si je vous dis qu’ils sont intelligents SANS cerveau, vous allez me rire au nez ? Et si je vous dis que ce sont leurs racines qui jouent le rôle de neurones ! Alors là, vous allez crier « AU FOU ! » Mais c’est peut-être parce que vous pensez que le Soleil tourne autour de la Terre…
Alors si vous pensez que tout ça n’est qu’élucubrations farfelues lisez ce livre et ses démonstrations scientifiques, ses études minutieuses et interprétations rationnelles qui conduisent à revoir nos idées reçues.
Ce n’est pas facile de modifier sa façon de penser, ce n’est pas confortable. Il faut changer notre regard sur le monde qui nous entoure, et ça va loin… Pour ma part, à bientôt 80 ans, je suis prêt à modifier plein d’habitudes de pensées. Pas vous ?
Dans son introduction l’auteur annonce la couleur : « Les plantes se parlent, identifient les membres de leur famille et manifestent une grande variété de caractères. Exactement de la même façon que dans le règne animal, les plantes peuvent se montrer opportunistes ou généreuses, honnêtes ou trompeuses, reconnaissantes envers ceux qui les aides ou vindicatives envers ceux qui cherchent à leur nuire. »
Ci-dessus je faisais allusion au dossier de “Sciences et Avenir” de juin 2019. On y retrouve tous les arguments du livre, ainsi que d’autres témoignages provenant de scientifiques de diverses unités de recherches. Tel le chercheur Frantisek Baluska, de l’université de Bonn (Allemagne), qui déclare, au sujet de la douleur que pourrait ressentir les plantes : « il y a de nombreuses preuves qui suggèrent fortement que les plantes ressentent quelque chose de très similaire à ce que nous regroupons sous le terme de douleur. »

Alors, végétalien ? Sans aucune arrière-pensée ?
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J’ai lu ce livre en octobre 2000, alors que je faisais partie du comité de lecture d’une médiathèque en milieu hospitalier, ce qui explique la concision du commentaire que j’en ai fait alors, destiné à être édité sur une fiche accompagnant le livre et à l’usage des bibliothécaires (bénévoles) que j’ai accompagnés pendant dix ans au chevet des malades :
« Pour qui s'intéresse à ce sujet, ce livre est passionnant. On peut supposer qu'il résume la pensée des hommes de sciences de cette fin de XX° siècle : Une vie intelligente extraterrestre ? "Possible mais peu probable !". Pour étayer le peu de chance que l'on a d'entrer en contact avec elle, on se reportera au paradoxe de Fermi bien explicité et au calendrier cosmique qui démontre à quel point il est peu probable que nous soyons à l'heure pour un rendez-vous. Les textes très clairs, s'adressent à un large public mais le sujet traité ne s'adresse qu'à des amateurs avertis et curieux. Dans tous les cas un livre qui provoque la réflexion ! »
A l’occasion du livre “Nos premières fois” de Nicolas Teyssandier (2019), il m’est revenu à l’esprit le calendrier cosmique décrit dans cet ouvrage-ci. J’en parlais à mon petit-fils de seize ans lui racontant le souvenir que j’avais de ce livre-là, il parut très intéressé et comme dans ces cas là il faut battre le fer tant qu’il est chaud et sauter sur l’occasion de le sortir de son smartphone, je me suis mis en quête de retrouver un exemplaire de ce document qui commence à se faire rare. Mais avant de le lui donner à lire je tiens à le reparcourir pour voir comment il a vieilli.
Spoiler(cliquez pour révéler)
Donc quatre astrophysiciens s’expriment sur l’hypothèse d’une vie intelligente extraterrestre :
Jean Heidmann :
C’est un scientifique, il ne “croit” pas à l’existence d’extraterrestres. N’ayant aucune preuve scientifique, il ne peut rien affirmer dans ce domaine. Il “subodore”. C’est cette preuve qu’il cherche en écoutant le silence assourdissant du cosmos à l’aide de son radiotélescope géant de Nançay, près de Vierzon : « Nous cherchons des indices de technologies plus avancées que la nôtre. Si nous découvrons par exemple des ondes modulées d’une étrange façon, contenant une information nouvelle pour nous, nous pourrons avancer l’hypothèse que ces signaux émanent d’une intelligence. »
Mais comme pour le livre “Nos premières fois”, dans ce domaine également le TEMPS joue un rôle primordial. On peut envisager envoyer un message radio et espérer une réponse : « Les Américains ont imaginé d’adresser un message par l’intermédiaire du radiotélescope d’Arecibo. […] À qui l’adresser ? Les astronomes ont finalement choisi un amas globulaire constitué d’une centaine de milliers d’étoiles à une distance de treize mille années-lumière… » On peut donc espérer une éventuelle réponse dans… vingt-six mille ans ! Il est à parier qu’on aura oublié la question !...
Alfred Vidal-Madjar :
Directeur de recherches au CNRS, chercheur à l’Institut d’astrophysique de Paris et professeur de physique à Polytechnique, il se trouve aux avant-postes de l’observation des nouvelles planètes.
C’est ainsi qu’en observant toute la jeune étoile Bêta Pictoris (cent millions d’années) distante de soixante-six années-lumière et entourée d’un nuage de poussières, révélateur d’un système planétaire en formation, on pu mettre en évidence l’existence d’au moins une exoplanète (1984). Les conséquences sont énormes « beaucoup de gens n’ont pas encore réalisé l’importance de cette découverte : l’existence avérée d’une seule planète, relativement proche de nous, et maintenant de plusieurs dizaines d’entre elles, a multiplié tout d’un coup par plusieurs milliards la probabilité qu’il existe, quelque part dans notre Galaxie, un autre monde habitable ! »
Alors, cela signifie-t-il que nous avons de grandes chances d’y trouver de la vie ? « On pourrait le penser. D’autant plus que notre Système solaire et notre planète n’ont vraiment rien d’original. Nous sommes même dans un environnement terriblement banal. […] Sommes-nous la plus grosse planète, ou la plus petite ? Ni l’un ni l’autre. […] Le Soleil est une étoile assez moyenne. […] Il est au milieu de sa vie. […] Notre Galaxie est-elle exceptionnelle ? Non, […] C’est une galaxie très ordinaire. […] Si notre situation est tellement banale, les conditions de la vie peuvent se retrouver partout. »
Au passage, notons qu’en août 2018, 3 815 exoplanètes ont été confirmées dans 2 853 systèmes planétaires…
Mais alors compte tenu des milliards d’exoplanètes qui restent encore à découvrir, probablement que la vie doit pulluler et qu’immanquablement d’autres civilisations doivent exister ?
J’ai hésité à développer la pensée de Alfred Vidal-Madjar, mais si vous lisez ces lignes c’est que vous souhaitez en savoir plus, tout en ne voulant pas lire l’ouvrage.
Donc là se place la référence au calendrier cosmique (dont il faudrait, peut-être, modifier quelques chiffres) : « Le principe est simple : supposez que l’âge de l’univers, d’environ quinze milliards d’années, soit réparti sur une seule de nos années. Ainsi le big-bang à lieu le 1er janvier à 0 heure, 0 minute, 0 seconde, et nous sommes le 31 décembre à minuit pile. Dans ce schéma les premiers mois sont occupés par la formation des galaxies. Dès avril ou mai, dans les grandes lignes, notre Galaxie est achevée. […] Le Soleil apparaît donc vers le 13 septembre, et le Système solaire se met en place très rapidement : Jupiter se forme en quelques heures du calendrier cosmique, puis la Terre, en quelques jours. Disons que tout le Système solaire est quasiment bouclé en une semaine… Et la Terre commence à mener sa petite vie. Les fossiles des premiers êtres vivants connus datent de la fin septembre, ou du début octobre. […] Et c’est ainsi qu’il y a environ six cents millions d’années sont apparus des êtres multicellulaires – soit vers le 15 décembre selon le calendrier cosmique. […] Les dinosaures commencent le 26 décembre leur long règne de cent soixante millions d’années – soit plus de trois jours, une durée considérable ! […] Et notre civilisation ? Elle commence dans les dix dernières secondes du dernier jour de l’année ! »
C’est bien joli tout ça, mais à quoi servent ces élucubrations ? Notre ami Alfred Vidal-Madjar nous explique que ça sert à prendre la mesure du temps, à prendre conscience de notre place dans l’échelle du temps et que cette place est insignifiante. Mais le véritable impact du calendrier cosmique se fait sentir quand on le prolonge dans l’avenir. Que se passera-t-il après le 31 décembre ?
Que se passera-t-il pendant la première seconde du 1er janvier suivant ? Une seconde représente cinq cents ans ! « On peut raisonnablement prédire que l’humanité aura colonisé toutes les planètes du Système solaire. »
Pour faire court, considérant l’accélération exponentielle des progrès techniques, et si nous ne nous autodétruisons pas, où en serons-nous dans mille ans, dans cent mille ans, dans cinquante millions d’années ? « Admettons donc que tous les mille ans les hommes colonisent un nouveau système planétaire. Mais dites-moi : combien de temps à ce rythme, mettrons-nous pour aller dans toutes les étoiles de la Galaxie ? […] Il faut environ cinquante millions d’années. » Soit une journée du calendrier cosmique.
Et c’est là qu’intervient le paradoxe de Fermi :
Notre étoile est relativement jeune, dans notre Galaxie, supposons qu’il existe dans l’univers une planète qui soit née deux jours cosmiques avant la Terre, ce qui tout à fait envisageable. Les lois de la physique étant les même partout dans l’univers, on imaginer le développement d’une civilisation avancée sur cette planète jumelle de la Terre. Si une telle civilisation nous a précédé, ne serait-ce que d’une seule journée cosmique, comment ce fait-il qu’elle ne soit pas arrivée jusqu’ici ? Jean Heidmann devrait être débordé, or ils ne sont pas là et l’espace est silencieux !
Nicolas Prantzos :
Chargé de recherches au CNRS et membre de l’Institut d’astrophysique de Paris, ce brillant universitaire est un fervent défenseur de l’aventure spatiale : « Le plus important […] est qu’elle nous a permis de mieux connaître notre propre planète. Les milliers de satellites qui sont actuellement en orbite autour de la Terre, à diverses altitudes, nous permettent de recueillir une incroyable quantité d’informations sur nous-même. Ils servent aux télécommunications (radio, télévision, téléphonie), à la navigation (GPS), à la météorologie… » De même il est convaincu de la nécessité de se rendre sur Mars et d’envisager sa terraformation afin de la rendre habitable : « Cela s’avèrera peut-être un jour très précieux si la Terre est détruite par l’homme […] ou par une collision avec une comète ou un astéroïde. » Mais raisonnablement une telle transformation ne peut se faire qu’à l’échelle du millénaire. L’aventure spatiale répond à des impératifs technologiques mais également budgétaires : Quels bénéfices peut-on en tirer ? Dans l’état actuel des connaissances, l’un des intérêts majeurs des voyages spatiaux serait l’exploitation des ressources des astéroïdes, transformant les astronautes en mineurs de l’espace.
Les propulseurs à fusion nucléaire semblent prometteurs pour assurer les futurs voyages spatiaux, mais ile utilisent de l’Hélium-3, absent sur la Terre mais présent en quantité colossales dans l’atmosphère des géantes gazeuses (Jupiter, Saturne) son exploitation pourrait subvenir à nos besoins énergétiques pendant des milliards d’années !
Enfin, depuis qu’Homo sapiens à quitté son Afrique originelle, il n’a jamais cessé de s’étendre et de conquérir de nouveaux espaces, par curiosité, par instinct. Comme disait Konstantin Tsiolkovski « La Terre est le berceau de l’humanité, mais on ne vit pas dans son berceau toute sa vie », rappelle Nicolas, et si on lui demande s’il pense qu’il existe une autre intelligence, ailleurs, dans l’univers, il répond que c’est tout à fait possible, qu’il aimerait bien que ce soit le cas, mais qu’il est prêt à parier que non ! Et pourquoi ? Toujours à cause de ce sacré paradoxe de Fermi, encore lui : « Notre Soleil est né il y a 4,5 milliards d’années mais à cette époque notre Galaxie avait déjà huit milliards d’années. La vie avait eu largement le temps d’éclore ailleurs et d’arriver jusqu’ici. […] Si plusieurs civilisations ont vraiment émergé, au moins l’une d’entre elles aurait déjà dû arriver jusqu’ici. Or nous n’avons, jusqu’à présent, aucun indice d’une telle visite. »
Hubert Reeves :
Wikipédia nous dit : Hubert Reeves, né le 13 juillet 1932 à Montréal, est un astrophysicien, vulgarisateur scientifique et écologiste québécois. Ayant commencé sa carrière en tant que chercheur en astrophysique, il pratique aussi la vulgarisation scientifique depuis les années 1970 et s'avère aussi un militant écologiste depuis les années 2000.
Ajoutons qu’il est entré au CNRS en 1965 et qu’en 1978, son livre de vulgarisation “Patience dans l’azur” le propulse dans la célébrité avec un million d’exemplaires vendu en vingt ans : « À la télévision, avec sa barbiche blanche, son caractère enjoué et bienveillant, le vieux sage fait un malheur. »
Il est intéressant de noter d’autres formes de vie que celle que nous connaissons, ainsi « on a découvert, il y a quelques années, dans l’obscurité des fosses océaniques, près des fumerolles volcaniques, des formes de vie très différentes de celles que nous connaissons. Ce sont de longs tubes mous et colorés, collés comme des ventouses sur la roche, qui foisonnent à des températures supérieures à cent degrés Celsius. Ils obtiennent leur énergie par oxydation des molécules sulfurées des fumerolles sous-marines. […] Et on vient de découvrir encore une nouvelle forme de vie à quelques kilomètres sous terre : des bactéries qui vivent dans des interstices rocheux. […] elles produiraient leur énergie en en fabriquant de la rouille. […] Ces découvertes de l’élargissement des modes d’extraction de l’énergie biologique ouvrent de nouveaux horizons pour la possibilité de vie extraterrestre. » Dans le même ordre d’idée on a découvert dans des insectes emprisonnés dans des pierre d’ambre datant de plusieurs dizaines de millions d’années, des bactéries qu’il a été possible de réanimer ! De là à imaginer que des bactéries, bien insérées dans une météorite, aient pu effectuer des voyages interplanétaires de plusieurs millions d’années, il n’y a qu’un pas !
En 1970, Jacques Monod, écrit dans “Le Hazard et la Nécessité” que l’apparition de la vie serait un phénomène tellement extraordinairement improbable qu’il n’aurait pu se produire qu’une seule fois… Mais depuis cette époque un certain nombre de faits ont ébranlé cette conviction :
- Des chimistes américains ont simulé les conditions terrestres initiales dans une enceinte fermée contenant de l’eau, de l’oxygène, de l’hydrogène, du carbone et de l’azote, ils ont irradié le tout avec des décharges électriques pendant plusieurs jours. Et ils ont observé l’apparition de molécules d’acide aminé que l’on trouve dans la composition des protéines.
- Dans l’espace, la densité des du nombre d’atome est très faible. En conséquence la probabilité, par exemple, pour que deux atomes d’hydrogène rencontrent un atome d’oxygène pour former une molécule d’eau est très faible. L’observation au radiotélescope a montré, contre toute attente, que l’espace fourmille de molécules complexes comportant toutes du carbone.
- Enfin, sur certaines météorites carbonées tombées du ciel, on trouve près d’une centaine d’acide aminés. Huit d’entre eux se trouvent dans la constitution des protéines.
Notre ami Hubert Reeves est à la fois philosophe et incorrigible optimiste, il trouvera toujours mille et une raisons pour faire fi des oppositions façon Jacques Monod ou Enrico Fermi « Je crois que, dans notre état d’ignorance, il y a de la place pour une grande variété d’opinions. Il faut rappeler encore une fois combien notre imagination est limitée ! […] Nous pouvons nous attendre à beaucoup de surprises encore… »

Et bien, après relecture, je peux dire que vingt plus tard ce livre n’a rien perdu de son caractère PASSIONNANT, je l’ai même redécouvert comme s’il était fraichement sorti des presses. Bon, on est passé de 30 à 4000 exoplanètes et sans doute plus à l’instant où j’écris ces lignes, mais cela ne change rien au problème. Que je sache, nous n’avons toujours pas la preuve de l’existence de vie intelligente extraterrestre et donc « S’il s’avère que nous sommes seuls dans l’univers, nous devons faire face à une formidable responsabilité : préserver aussi longtemps que possible cette unique expérience “réussie” de la nature, la répandre dans le reste de l’univers, et tenter d’y faire quelque chose de bien. »
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date : 16-07-2019
J’ai été complètement bluffé par ce livre et par son auteure, que je ne connaissais pas.
En près de quatre-vingts ans de fréquentation de mes semblables, involontairement mais spontanément, comme tout un chacun, je préjuge un individu au premier coup d’œil, certain appelle ça la morphopsychologie, d’autre le délit de faciès, c'est selon. Toujours est-il que la photo d’Eva Dolan qui illustrait l’article concernant ses romans (“Les chemins de la haine” et “Haine pour haine”) m’a laissé dubitatif : voila une jeune femme, dans la trentaine (aucun site ne donne son âge), les lèvres figées dans un vague sourire boudeur, la chevelure brune, mi-longue, négligemment lâchée sur l’encolure, mais surtout le regard, un regard à la fois indécis, flou et légèrement interrogateur, comme épiant l’objectif avec une certaine lassitude. L’ensemble général évoque plus l’inquiétude, l’asthénie et la langueur que les qualificatifs employés pour décrire ses livres et sa prose, du style « Silence on tue ! ».
Et ça continue quand on apprend qu’Eva Dolan, originaire de l’Essex, vit près de Cambridge. Un temps critique de polar, elle est passée brillamment côté auteurs avec son premier roman, Les Chemins de la haine, qui remporte en 2018 le Grand Prix des lectrices de ELLE dans la catégorie « Policier », suivi de Haine pour haine (janvier 2019). Auteur de trois autres romans, Eva Dolan ne pose sa plume que pour jouer au poker, sa seconde passion. Polar, poker… décidément ça ne colle pas avec son image.

Qu’est ce c’est que ces bouquins qui traitent de la “Haine” ? Dans son premier roman, Les Chemins de la haine, Eva Dolan insistait sur la peur des étrangers qui ronge la classe moyenne anglaise et sur l’exploitation proprement effarante d’une main-d’œuvre taillable et corvéable à merci. Dans Haine pour haine l’auteure se concentre sur d’autres engagements : la haine généralisée de l’étranger. Et l’étranger, c’est l’autre, quand bien même serait-il né en Angleterre depuis deux ou trois générations. On est dans un pays où « Les Polonais détestaient les Lituaniens, les Bulgares détestaient les Roumains, et tout le monde méprisait les Roms. » Et où les Polonais haïssent les Pakistanais et où les Pakistanais exècrent les Polonais…
Et, à qui, au commissariat de Peterborough, sont confiées les enquêtes concernant ces inévitables conflits ? À la section des « crimes de haine », bien sûr, où l’on retrouve l’inspecteur Dushan Zigic, d’origine serbe mais qui peut, à l’occasion, se débrouiller en polonais, et le sergent Melinda Ferreira, dont les parents portugais tiennent un pub on ne peut plus britannique, un beau duo (très british) qui travaille sur les crimes racistes. L’un est pondéré, marié et père de famille, l’autre est célibataire avec une tendance à faire la fête.
Mais si Ferreira voit des fachos partout et réagit au quart de tour, Zigic « ne se sentait lui-même aucune ferveur patriotique, c’était même un concept dont il se méfiait, qui copinait trop souvent avec des idées nauséabondes : nationalisme, xénophobie et autres notions de suprématie raciale qui n’auraient pas dû avoir leur place dans le XXI° siècle. »
C’est dans une Angleterre en proie à des démons identitaires et avec la question obsédante du sort des migrants économiques qui tentent de s’arracher à leur misère originelle que l’inspecteur Dushan Zigic va devoir résoudre l’énigme des crimes qui, chaque jour, s’accumulent. Pris entre deux feux – sa direction qui veut à tout prix éviter un embrasement communautaire et une victime qui se révèle très peu coopérative –, Zigic tente de démêler le vrai du faux et de faire surgir la vérité derrière les discours policés et le mutisme des autorités à l’ombre d’un député d’extrême droite à l’ambition démesurée.
En mettant face à face haines ancestrales et intolérance populiste érigée en programme politique (suivez mon regard), Eva Dolan frappe fort et juste.
Et tant pis si je suis catalogué de sexisme ou de machisme, mais pour revenir au début de mon commentaire, je confirme que ce thriller urbain à l’enquête de police rigoureuse et aux personnages très construits est tout à fait digne d’un auteur masculin, dans la lignée d’un Olivier Norek, ex-officier de police judiciaire… à suivre.
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Voici l’un des ouvrages le plus PASSIONNANT qu’il m’ait été donné de lire !
Mais, avant toutes choses je voudrais mettre les pendules à l’heure.
Ici, il sera question de millions d’années… on ne se rend pas compte de ce que cela représente, dans l’échelle du temps, c’est énorme et c’est peu de chose ! Une excellente image est celle évoquée par le “calendrier cosmique” qui figure dans l’admirable ouvrage Sommes-nous seuls dans l’univers (de Jean Heidmann ; Nicolas Prantzos ; Hubert Reeves ; Alfred Vidal-Madjar) :
On se représente très bien ce qu’est une année : Alors imaginons que maintenant, nous soyons le 31 décembre à 24h00. Plaçons le Big-Bang originel (vieux de 13,8 milliards d’années) au 1er janvier de la même année, à 0h00 : Fin janvier se forme notre galaxie que nous nommons la voie lactée. Le 31 août c’est au tour de la terre et du soleil. Le 6 septembre apparaissent les plus vieux minéraux connus. Le 13 septembre c’est au tour de la vie biologique d’apparaitre avec les plus vieilles traces de vie connues. Puis dans la nuit du 25 au 26 décembre ce sont les mammifères et les dinosaures (ces derniers disparaissent le 30 décembre). Si Jésus a existé, il est né le 31 décembre à 23h59 et 56 s (il y a 4,6 secondes !). Quant aux premières pierres taillées dont il est question ici, vieilles de 3,3 millions d’années, il faut les situer au 31 décembre aux environs de 22 heures (38 minutes représentent 1 million d’années) ! Vertigineux, non ?

La lecture d’un roman est très instructive sur le comportement de nos contemporains, suivant l’imagination, le talent et l’inspiration de l’auteur. Mais un livre comme celui-ci permet d’appréhender l’humanité, dans son ensemble et dans sa diversité, au travers de nos ancêtres, grâce à la sagacité des archéologues et des progrès de la science. Et si leurs capacités à découvrir et interpréter les indices nous remplissent d’admiration, nous pouvons tout autant l’être pour ces humains que nous pensions si “primitifs”.
Avant d’aller chasser le renne, le bison ou le mammouth en compagnie de nos ancêtres, nous allons devoir chasser un certain nombre d’idées reçues qui hantent l’imagerie populaire. Et pour cela, laissons-nous guider par Nicolas Teyssandier, préhistorien, chercheur au CNRS, spécialiste des équipements en pierres taillées et de l’émergence d’Homo sapiens.
De même que la notion de temps nous joue des tours, lorsqu’on parle de premières migrations, de distances parcourues par les Homo erectus, puis les Homo sapiens qui quittent l’Afrique pour gagner l’Europe ou le fin-fond de l’Asie, on s’imagine un long exode de hordes hirsutes, vêtues de peaux de bêtes, dans le blizzard et la neige, parcourant les steppes à la recherche de nourriture et d’un lieu plus accueillant. La théorie (Out of Afrika) qui défend une origine africaine unique pour les Homo sapiens dans le monde, précise qu’« Il y a environ 150 000 ans des Homo sapiens sortis d’Afrique ont colonisé les autres continents, supplantant au fur et à mesure les populations d’hominidés qu’ils rencontraient. » Mais comme le rappelle l’auteur, il faut bien réaliser que cette migration s’est réalisée sur plus de 100 000 ans, soit plus de 4 000 générations. Et, si chaque génération se déplace de 50 km par rapport à la précédente, en 100 000 ans ils auraient parcouru 200 000 km ! Énorme, non ? Et pourtant, cela ne représente qu’un déplacement moyen de 5 km par an, de quoi changer régulièrement de lieu de chasse et de cueillette, au bout de 100 000 ans ils auraient fait cinq fois le tour de la terre ?! Non, ce qui est beaucoup plus extraordinaire c’est le peuplement de l’Australie par Homo sapiens, car l’île était vierge de présence humaine et a été colonisée il y a environ 60 000 ans… par voie maritime ! Avec des distances entre îles pouvant atteindre 100 km, c’est-à-dire qu’ils partaient à l’aventure sans savoir s’il y avait une terre devant eux…
Vous voulez savoir comment Néandertal ou Sapiens chassait ? S’ils enterraient leurs défunts ? Leurs rapports avec la mythologie, leurs Dieux, leur spiritualité ? Leur Art : peintures, sculptures ?... Lisez ces pages, chacune est une découverte, à la lumière des avancées scientifiques les plus récentes, comme l’hypothèse suivante sur la disparition de Néandertal :
Homo Sapiens et Néandertal ont vécus à la même époque, se sont croisés et parfois se sont mêlés. Notre ADN, aujourd’hui atteste la présence de 1 à 4 % de gènes néandertaliens. On a découvert, en Roumanie, des fossiles datés d’environ 38 000 ans d’un Homo sapiens dont le taux de gènes néandertalien avoisinait les 10 %, ce qui suppose que son ancêtre néandertalien vivait 4 à 6 générations avant lui ! Mais pourquoi les Néandertaliens se sont-ils éteints et ont cédés la place aux Homo sapiens ?
Leurs habitudes de vie étaient différentes, semble-t-il. Il apparait que « les Néandertaliens exploitent très majoritairement l’environnement minéral immédiat ou proche qu’ils occupent. Leur technologie, certes complexe sur le plan des connaissances et savoir-faire engagés, s’adapte au contexte local ou régional […] si la région n’offre que des roches de qualité médiocre sur le plan de leur aptitude à la taille, ils vont s’en contenter. » Et ainsi ils vivaient en petits groupes très ancrés régionalement, ayant peu de contact ou d’échange à longue distance. À l’inverse, Homo sapiens est beaucoup plus exigeant, au Paléolithique récent, et requiert des matériaux de bonne qualité que l’on ne trouve que sur certains gisements nécessitant de grands déplacements pouvant atteindre plusieurs centaines de kilomètres. Ainsi, « des outils quasi-finis ou prêts à l’emploi seront ainsi transportés, parfois sur des distances atteignant 300 à 400 km. Ces groupes de nomades vivaient au contact les uns des autres et dans certains cas, on peut envisager le fait que certains équipements étaient obtenus au gré d’échanges entre les groupes. […] D’autres indices vont dans ce sens, comme par exemple la circulation sur de très longues distances de coquillages marins […] transformés en parures corporelles. »
Et alors ?...
Alors, ce serait l’une des raisons de l’extinction de l’un et du développement de l’autre car lors des déplacements de Sapiens, ils ne faisaient pas qu’échanger des pierres ou des coquillages, à l’occasion des contacts avec d’autres groupes, ils avaient, avant l’heure, inventé les sites de rencontres et le mélange des gènes qui va avec !
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Un été avec EUCLIDE…
PYTHAGORE, THALÈS et les autres… Oh, ça va ! Ne soyez pas sectaire… Vous n’avez pas fait la grimace, l’an dernier, quand on a passé “Un été avec Homère” ! Et pourtant, il était plutôt belliqueux celui-là ! Ici, rien de semblable, uniquement la philosophie des nombres, la beauté et l’harmonie qui vous ferait presque croire en une intervention divine…
Il est vrai que « On ne se vante jamais d’être nul en français, en histoire, mais pour les maths, on aurait presque l’impression que certains en sont fiers » nous confie Olivier Peyon, dans l’entretien qui ouvre le livre.
- Quelle drôle d’idée, direz-vous, de lire un livre sur les Mathématiques ! (Je mets toujours une majuscule à cette discipline, par déférence) !
- Pas plus étrange que de lire un livre de Philosophie.
Car c’est bien de cela dont il s’agit : « La réflexion mathématique est toujours accompagnée d’une pensée et d’une argumentation philosophique. » Le long débat sur le zéro en est un exemple : « SI la possibilité même du zéro est rejetée dès Aristote, c’est pour des motifs de cohérence […] En effet, quand on n’a rien, on peut dire que l’on n’a pas de pomme tout autant que l’on n’a pas de poire ; mais alors si zéro était égal aussi bien à zéro fois une pomme qu’à zéro fois une poire, on pourrait être tenté de dire que les pommes sont identiques aux poires : on courrait vers une inacceptable incohérence ! » Et cela se poursuit par ce qui peut, aujourd’hui, prêter à sourire : « En effet, rien fois rien et 9 fois rien sont rien ; c’est égal à aucunement 9. [On notera la difficulté pour exprimer ce « rien » à travers cette manière surprenante pour le lecteur contemporain de définir le vide comme n’étant aucunement quelque chose]. » Mais ne soyons pas trop condescendants : si nous sourions, aujourd’hui, c’est grâce au long travail de réflexion de ces grands penseurs antiques qui ont établi les bases des Mathématiques modernes.
N'oublions pas que de nos jours, en géométrie, par exemple, nous ne la pratiquons pas au sens grec du terme. Lorsque nous démontrons les propriétés d’une figure, nous sommes habitués à utiliser des formules, des propriétés, des théorèmes qui, eux-mêmes, ont été démontrés par ces génies antiques. La géométrie antique ne se faisait non pas avec des équations, des fonctions ou des coordonnées, mais avec deux instruments fondamentaux : la règle et le compas. Et l’auteur d’ajouter : « Loin de moi l’idée d’une quelconque nostalgie de l’époque où la géométrie était plus complexe qu’aujourd’hui : il s’agit plutôt de mettre en lumière le fait que les méthodes ingénieuses de résolution des problèmes géométriques auxquelles avaient recours les Euclide et autres Archimède sont d’une vertu pédagogique très intéressante […] L’esprit de géométrie est ici une belle manière de développer notre esprit de finesse ».
Nous trouverons, ici réunis, de très nombreux textes anciens qui portent la preuve de l’avancée de ces penseurs et nous ne pouvons qu’être admiratifs devant la finesse et l’intelligence de leurs raisonnements, comme la démonstration très géométrique, par Euclide, du théorème de Pythagore, ou celles, toujours par le même Euclide, des théorèmes de Thalès. Une merveille (mais oui) ! Et quant à la curiosité de la suite des carrés, vous connaissez ? « Il est possible de décomposer les nombres carrés grâce aux nombres impaires : 1² = 1 ; 2² = 1+3 ; 3² = 1+3+5 ; 4² = 1+3+5+7, et ainsi de suite. Cette décomposition très astucieuse donne un résultat à la fois simple et beau à regarder. » La simplicité est souvent synonyme de beauté et d’harmonie.
Personnellement j’ai toujours préféré la géométrie à l’algèbre, comme d’autres préfèrent Flaubert à Balzac ou Racine à Corneille. Je trouve l’algèbre pratique mais un peu bébête, trop mécanique, automatique, une fois la mise en équation réalisée, “ya pu ka”… Tandis que composer une belle démonstration géométrique, c’est du Mozart !
- Il déraille, le vieux ! À près de quatre-vingts ans il a tout oublié !
- Et ben non ! Ça fait dix ans que je révise… depuis que mon petit-fils est entré au CP. Et cette année ce sera en première (pas S. Ça n’existera plus !) spécialités Maths, Physique-Chimie, Informatique… qu’est-ce qu’on s’amuse, tous les deux !
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Il était une fois un e-book qui s’ennuyait ferme, depuis près de deux ans, dans la mémoire encombrée d’une liseuse de bonne volonté. Le maître des lieux ayant décidé de faire le ménage et de réorganiser ses collections, découvrit cet esseulé et s’empressa d’en entreprendre la lecture… Pensez-donc, un Coben ! Quelle aubaine !
Première déconvenue, il s’agit d’un Molitar… Super-Héros Mytho-Mégalo qui essaie de faire passer la pilule derrière désinvolture et humour de mauvais aloi.
Ça continue avec une invraisemblance manifeste : OK, il existe des logiciels qui vieillissent des images de portrait de personnes adultes, soit une personne de vingt ans, quelle tête peut-elle avoir à trente ou quarante ans ?... Mais un enfant de six ans, quel sera son visage à seize ans, sans rien savoir de son vécu (environnement, alimentation…) pendant ces dix années ?... Et reconnaître l’ado au premier coup d’œil dans un lieu mal éclairé… encore un coup d’un Super-Héros Made in USA !
Enfin ajoutons un univers de prostitution, drogue, violences en tous genres… Il n’en fallait pas plus pour que cet e-book retrouve rapidement sa poussière électronique sur son étagère informatique.
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date : 15-06-2019
Bienvenue en France. Aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Parmi les passagers à peine débarqués du Vol 319 El-Al, le jeune et fantasque Yaniv Meidan est loin de se douter qu’il vit ses premières et dernières heures sur le sol français, facétieux, il se présente à l’invitation d’une hôtesse blonde et disparait avec elle dans l’ascenseur… C’est ainsi qu’on fera d’un commissaire de police français légèrement dépassé par les événements, d’un gang de chinois pas toujours aussi efficaces qu’ils devraient l’être et de services secrets israéliens en proie à la panique suite à la trahison d’un de leurs espions.
Journaliste et éditeur israélien, Dov Alfon est né à Sousse (Tunisie) en 1961 et a grandi entre la France et Israël. Aujourd’hui correspondant d’Haaretz à Paris, il a été officier du renseignement, grand reporter, Unité 8200 est son premier roman.
Dov Alfon déroule sur 400 pages les 24 heures durant lesquelles tous ces protagonistes vont se croiser, s’affronter, se tromper et mettre Paris à feu et à sang, lors de ce que les médias finiront par appeler « la nuit des douze cadavres ». Alternant les points de vue, navigant sans cesse entre la France et Israël, la Chine et Macao, Alfon mène son intrigue, parvenant à emmener son lecteur avec lui en lui donnant une vision parfois quelque peu embrouillée, où on ne sait plus très bien qui est qui, et qui m’a fait penser (actualité oblige) à la finale Dames de Roland Garros 2019 où il a fallu attendre le dernier tiers pour voir le mouvement s’accélérer.
Malgré l’incroyable compilation d’incompétences et d’erreurs de tous genres, la trame du roman tient néanmoins la route grâce aux connaissances que la carrière de Dov Alfon lui a permis d’acquérir, particulièrement impressionnantes en ce qui concerne le fonctionnement des services secrets israéliens. Et les chinois ne se montreront ici pas plus brillants que les israéliens ou la police française, comme s’il existait entre eux le concours de la plus grosse boulette.
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Lire ce livre, c’est un premier pas citoyen vers la survie de notre planète…
Elle est belle, fragile, petite et c’est la seule que nous ayons…
Aurélien Barrau, est né en 1973 à Neuilly-sur-Seine, c’est un astrophysicien spécialisé dans la physique des astroparticules, des trous noirs et en cosmologie. Il travaille au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie de Grenoble. Il est également professeur à l'université Grenoble-Alpes.
Il est engagé dans la question écologique. Il a notamment lancé, avec l'actrice Juliette Binoche, un appel intitulé Le plus grand défi de l'histoire de l'Humanité signé par plus de 200 personnalités, dans le journal Le Monde, en octobre 2018, à la suite de la démission de Nicolas Hulot.
Ainsi quand on lui demande le véritable but de ce livre, s’il est lié à une volonté de sortir de l’aspect « people » de l’appel ou d’affirmer celui d’être à la fois scientifique et accessible, depuis une argumentation très complexe, il confesse qu’« Il est vrai que la tribune initiale était assez “people”. Ceci grâce à mon amie Juliette Binoche : sans elle, nous n’aurions pas eu le dixième de cette visibilité. Elle a été formidable de générosité et de sincérité. Pour autant, une question se pose : qu’est-ce que ce texte – qualifié d’article ayant eu le plus grand impact dans ce domaine – a réellement changé ? Rien du tout. Tout continue à empirer. Mon père m’a dit qu’après cette mise en garde, il faudrait proposer des solutions. C’est ce que j’ai tenté de faire ici. Mais il est vrai je n’ai aucune légitimité à suggérer un plan de sauvetage du monde ! De plus, je ne me pose pas comme un exemple ou un donneur de leçons, étant parfaitement conscient de mes propres faiblesses. J’essaye simplement de réfléchir, avec honnêteté, à ce qui est possible et souhaitable. Ce geste émane juste du désir impérieux de tenter ce qui est en mon pouvoir pour contribuer “infimement” à donner une dernière chance à la vie. »
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Quoi ? Tout va bien ! Ça fait des décennies qu’on fait comme ça… pourquoi changer ? En cent ans on a brûlé la moitié du pétrole que la planète a mis des millions d’années à fabriquer, ce qui représente de l’énergie solaire stockée pendant des millions d’années, libérée en quelques années… et on fabrique du gaz carbonique que les arbres que nous coupons ne peuvent plus absorber… et on fabrique du plastique qui se retrouve dans la mer et pour finir, dans nos estomacs… Et on tue, on tue le vivant sans distinction, humains (48 000 morts, en France, par an, du fait de la pollution), animaux, végétaux…
« Dans tous les cas, les conséquences se traduiront par une montée des océans, une fonte importante de la banquise et des calottes polaires, un engloutissement des îles et des villes côtières, des incendies fréquents et dévastateurs, des extinctions massives d’espèces dans toutes les branches du vivant, un développement notable de certaines maladies graves, une progression des cyclones, tempêtes et inondations, des pics de chaleurs destructeurs associés à une avancée importante des déserts et une chute importante des populations animales. »

Alors STOP ! Arrêtons de déconner. Non, Aurélien n’est pas un RABAT-JOIE. C’est un lanceur d’alerte tout ce qu’il y a de plus réaliste : « Les scientifiques sont désespérés : ils ne comprennent pas qu’on ignore leurs conclusions pourtant parfaitement claires et infiniment tristes. » Affirme-t-il.

Rapportons, ici, en vrac, quelques-unes des actions primordiales, changeons notre façon de vivre et de penser. Ce ne sera pas facile mais inévitable :
• « Le premier axe d’action, le plus essentiel, le plus simple, le plus impératif et le plus utile : “diminuer la consommation“. Une croissance exponentielle […] n’est pas tenable éternellement dans un monde fini. »
• « Migrer vers une alimentation végétarienne serait très bénéfique pour l’écologie : l’industrie de la viande est l’une des plus polluantes qui soient. […] Il serait, par exemple, aisé que, dans un premier temps, une alternative végétarienne soit systématiquement proposée dans les cantines scolaires et professionnelles, dans tous les restaurants. »
• « Il n’est plus possible de tout sacrifier aux seuls impératifs économiques ou au seul hédonisme irresponsable de ceux qui ont les moyens de passer leurs vacances à l’autre bout du globe. D’autres vérités, bien plus fondamentales, sont en train de se rappeler à nous. »
• « On ne peut plus continuer sur la lancée actuelle, même en usant de prouesses technologiques. On ne peut plus autant se déplacer. On ne peut plus autant renouveler. On ne peut plus autant gaspiller. On ne peut plus autant tuer. »
• « On ne peut plus mener une politique qui favorise la “croissance” consumériste. […] C’est une question de sérieux. Les “doux rêveurs” ne sont pas, ici, les écologistes, mais ceux qui pensent pouvoir défier les lois fondamentales de la nature. »
• « Il est temps de nous empêcher de conduire le monde en état d’ébriété écologique. »
• « Il s’agit de ne plus penser les animaux et végétaux comme des ressources… »
• « Penser en matière de “pouvoir de vie” plus que de “pouvoir d’achat”. »
• « L’enjeu n’est pas de sauvegarder le monde tel qu’il est, […] rien ne serait plus irrationnel et suicidaire que la poursuite à l’identique d’un être-au-monde qui, manifestement, nie le monde. »
• « La tâche est immense et le temps presse. Si le génie humain existe, c’est maintenant qu’il doit se manifester. »
Nous sommes TOUS sur le même radeau en perdition. Il ne s’agit pas d’y réfléchir, c’est dépassé, il s’agit d’agir, au niveau individuel, au niveau gouvernemental et au niveau mondial et ce n’est plus le moment de dire que c’est utopique !
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date : 24-05-2019
NON, je ne peux pas leur faire ça ! J’avais commencé mon commentaire sur un trait d’humour, un sarcasme sur la façon dont sont considérés les peuples amérindiens, les “Native Americans”, ces “citoyens de seconde zone”. Mais devant les centaines d’assassinats dénoncés dans cet ouvrage, ce serait trop leur manquer de respect.

Quand les colons d’Amérique déployèrent leur expansion dans les grandes plaines de l’Ouest américain ils eurent devant eux un immense espace vierge, fertile, accueillant, juste peuplé de troupeaux de bisons paissant paisiblement dans les hautes herbes, à perte de vue… Il y avait bien là quelques habitants, plus belliqueux, bizarrement décorés de couleurs formant des dessins étranges et coiffés de plumes. Les premiers récits de missionnaires les décrient comme : « le peuple le plus heureux du monde […] Ils savaient ce qu’était la liberté car ils ne possédaient rien et rien ne les retenaient. » Ils avaient un instinct grégaire et vivaient là depuis des siècles, se nourrissant de chasse et de cueillette. Des sauvages, quoi ! Qui défendaient leur territoire et qu’il fallait tuer pour prendre leur place, comme on le faisait avec les bisons. Le peuple heureux du Kansas, qui nous intéresse, s’appelle les Osages.
Lassé de faire la chasse aux indiens, car depuis que Christophe Colomb a cru découvrir les Indes, l’andouille, on les appelle des indiens (c’est malin !), on a pris le bison par les cornes, si j’ose dire, et on a gentiment demandé aux Osages de quitter leurs terres ancestrales du Kansas pour s’installer sur un territoire inhospitalier, désolé, aride et caillouteux, impossible à cultiver, que personne ne voulait, qui deviendrait, plus tard, l’Oklahoma. Lors d’une assemblée, le chef Osage dit : « Mon peuple sera heureux sur ces terres. L’homme blanc ne peut y planter ses choses en acier. L’homme blanc n’y mettra pas les pieds. L’endroit est montagneux […]. L’homme blanc n’aime pas ça, et viendra pas s’y égarer. […] Alors ils achetèrent cet endroit pour soixante-dix cents l’acre, au début des années 1870, et entreprirent leur exode. »
Mais cet exil s’est rapidement mué en aubaine : en effet, il s’est avéré que le nouveau territoire Osage se situe sur le plus grand gisement de pétrole des USA et les chercheurs d’or noir sont contraints de louer les terres à la tribu indienne et de reverser des royalties sur leurs profits. Voilà les Osages prospères au point d’être « alors considérés comme le peuple le plus riche par individu au monde », même si le gouvernement fait tout pour réduire leurs profits (mise sous tutelle, assimilation forcée, etc.), les Osages demeurent immensément riches, de quoi attiser convoitises et haines.
Les « millionnaires rouges » ont d’énormes voitures, des maisons cossues, se font servir par des domestiques blancs et ne reculent pas devant les mariages mixtes dont les lits de noce sont confortablement capitonnés de billets de banque ! Et curieusement, très rapidement, de nombreux conjoints Osages tombèrent malades et décédèrent laissant des veufs, ou veuves (blancs) éplorés… mais riches.
Mais qui s’inquièterait de la disparition intempestive de « peaux rouges » ? Les représentants de l’ordre en place, n’étant pas en mesure (ou empêchés) de résoudre ces énigmes.
C’est sans compter avec la fortune des Osages qui se tournent vers les meilleurs avocats, les meilleures agences de détectives privés, et vers le gouvernement fédéral qui, au début des années 1920, va créer le BOI (Bureau of Investigation qui deviendra le FBI en 1935) avec pour directeur, un certain Edgar J. Hoover.
Ce livre rapporte donc le long et méticuleux travail d’enquête des agents du BOI pour confondre un certain nombre de responsables des meurtres d’Osages commis dans cette période qualifiée de « règne de la Terreur », entre 1920 et 1923, et également les recherches parallèles de David Gann, l’auteur, pour reconstituer ces enquêtes.
David Grann est né en mars 1967 à New York, il est diplômé du Connecticut College en 1989 et débute sa carrière de journaliste au Mexique, puis collabore à plusieurs journaux, comme le New York Times Magazine, The Atlantic, le Washington Post, le Boston Globe ou le Wall Street Journal. Il est, depuis 2003, reporter au New Yorker. Il vit actuellement à New York avec sa femme, et ses deux enfants.
Dans une interview aux “Inrockuptibles”, en mai 2018, il confiait avoir découvert les meurtres d’Osages en visitant le Osage Nation Museum en Oklahoma, il y a plusieurs années, où il y avait une photo, prise en 1914, qui montrait un rassemblement a priori innocent de colons blancs et de membres de la nation Osage dont une partie en avait été découpée. La directrice lui a assuré que s’y trouvait une figure si effrayante qu’elle avait dû la supprimer. Elle a pointé l’emplacement vide et dit : “Le Diable se tenait exactement là.” Il s’agissait d’un des colons qui avait participé au meurtre systématique des Osages pour leur argent issu du pétrole. C’est le point de départ de ce le livre qui lui a pris près de cinq ans. Il lui a fallu du temps pour retrouver les descendants des meurtriers et des victimes. Ce qui l’a surpris et choqué est l’ampleur des meurtres (plusieurs centaines). On ne peut pas saisir l’histoire des Etats-Unis sans comprendre le traitement des amérindiens par les colons. Les meurtres d’Osages représentent une part importante de cette histoire : ils éclairent le péché originel sur lequel le pays est né. Et c’est un pan longtemps négligé de l’histoire américaine qui doit être reconnu (Pour mémoire, voir “Contre-Histoire des États-Unis” par Roxanne Dunbar-Ortiz).
Jamais il ne m’a été donné à lire un texte aussi désagréablement écrit (au moins dans les deux premiers tiers). Est-ce dû à la traduction ? Je ne crois pas. J’accuserais volontiers l’auteur. Il m’apparait que les phrases se suivent de façons quelque peu désordonnées, leurs sens passant du coq-à-l’âne avec peu de rapport entre elles. La qualité des textes semble très inégale, suivant les passages. Tout se passe comme si on avait affaire à une juxtaposition de rapports de police rédigés par des personnes plus ou moins douées pour l’écriture…
Considérons que l’important est le fond et non la forme…
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date : 10-05-2019
Elle est capitaine de police aux Stups, au Bastion, elle est belle, intrépide et dynamique, elle entraine son groupe lors de l’arrestation d’un dangereux dealer et… s’en prend plein la gueule ! Pardon pour le “gros-mot”, mais c’est ce qu’est devenu son beau visage : un vrai désastre, Verdun, à côté est un joli paysage. Elle ne veut plus se voir. Elle entendra un jour un mec, un peu con, dire à un autre quelque chose du genre « T’as vu sa gueule ? Putain, même avec ta bite, j’voudrais pas la baiser ! », c’est tout dire… Et son mec ? Parce qu’elle a un mec, la belle, son second, qui était juste derrière elle quand elle a morflé… Il ne supporte pas ! Courage-Fuyons !
Alors, quand on ne peut plus se supporter, quand son petit ami vous soutient en tournant le dos, quand tout le monde sursaute et détourne les yeux au premier regard, que reste-t-il ? Le suicide ou le boulot. Le suicide, ce n’est pas le genre de Noémie, elle s’appelle Noémie (vous l’aurez compris). Alors elle va reprendre son groupe et ça va barder ! Mais sa hiérarchie ne l’entend pas comme ça : « …son visage, ce n’est pas elle qui le voit, c’est nous. Ce sera un constant rappel du danger de notre métier et du fait qu’une équipe n’a pas réussi à protéger son officier. Ses blessures vont instiller la peur et la culpabilité, c’est pas bon. Pas bon du tout. » Alors qu’est ce qu’elle trouve, sa hiérarchie-aux-petits-soins-pour-ses-hommes ? Elle lui invente une mission bidon dans un coin reculé de l’Aveyron où il ne se passe jamais rien. Un mois au calme, le temps de se retourner et de lui trouver un poste administratif ou aux archives, un placard quelconque…
Pause !
Olivier Norek, est né en 1975 à Toulouse. Il travaille d'abord en tant que bénévole chez Pharmaciens sans frontières durant trois années, lors desquelles il participe à la réhabilitation d'un hôpital à Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane, ainsi que de l'approvisionnement en matériel médical des hôpitaux et camps de réfugiés des territoires en guerre de l'ex-Yougoslavie (1994-95). Il devient ensuite lieutenant à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis ; il est actuellement en disponibilité. On lui doit : Code 93, 2013 ; Territoires, 2014 ; Surtensions, 2016 et Entre deux mondes, 2017 (excellent).
Ses trois premiers ouvrages constituent la Série Capitaine Coste… ce serait pas mal que notre gueule-cassée inaugure une nouvelle Série !
Voilà donc Noémie, désormais No (elle a décidé qu’il lui manquait un morceau) qui débarque à Decazeville, ensemble de quelques communes de l’Aveyron, avec pour mission secrète et plus ou moins bidon, d’évaluer le commissariat en place et son éventuelle fermeture au profit de la Gendarmerie : il ne se passe jamais rien dans ce coin perdu…
Et voilà que surgit des eaux dormantes du lac proche, le cadavre, vieux de vingt-cinq ans, d’un enfant du village…
Et No, la Grande Flic de la PJ de Paris, comment prend-elle la chose : « Elle avait peur. De tout. De rester ici. De rentrer à Paris. De tenir son flingue. De cette enquête. D’affronter ceux qui pensaient qu’elle ne valait plus rien. De décevoir ceux qui voulait croire en elle. De ne plus aimer. De n’être plus aimée. Oui elle avait peur. » Jusqu’au moment où un mystérieux agresseur tente de l’éliminer pour laisser dormir les vieux démons. Alors là, accrochez-vous ! munissez-vous de bouteilles d’oxygène pour éviter le manque d’air ! Et foncez si vous voulez accompagner Noémie-Quasimodo. En apnée c’est risqué !
Je vous laisse découvrir la suite, mais faites-moi confiance, on ne s’ennuie pas ! On court dans tous les sens, avec No qui remue une vase vieille d’un quart de siècle et que tout le monde voudrait laisser reposer. A Paris, on se frotte les mains : elle va se casser les dents, il est rare de résoudre une “Cold case”, excellent, pour la déclarer “inapte”…
Le seul reproche que je ferai à ce roman c’est son “addictivité” : il faut vraiment faire un gros effort pour le refermer avant la fin !
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date : 04-05-2019
On annonçait un récit « sidérant de maîtrise, précisant les contours d’un univers romanesque singulier, à la fois barré et totalement familier, dans un entre-deux à l’équilibre miraculeux… » (https://diacritik.com/2019/04/15/catherine-lacey-les-sentiments-sont-une-sorte-denergie-de-matiere-les-reponses/) J’ai traduit : un bouquin sinon loufoque, du moins complètement déjanté (j’adore !), en tous cas, de quoi ne pas s’ennuyer ! Et bien, c’est raté (ou bien c’est le « totalement familier » qui fiche tout par terre), ça se traine lamentablement, ce n’est même pas drôle ou alors au énième degré, hors de ma portée.
Je m’y suis ennuyé à mourir… Mais comme, avant de mourir, j’ai eu envie de lire d’autres livres (il y en a tant !), j’ai refermé celui-ci aux environs de la cent cinquantième page (ma liseuse ne me donne que des pourcentages) et suis passé à autre chose ! Sans regret.
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date : 25-04-2019
« Une femme ça n’a besoin de rien, rien du tout. Rien ne pourra jamais réparer, rien jamais ne fera cicatriser cette immense plaie qu’elle a au milieu du corps, cette cicatrice que Dieu lui a faite au couteau du manque. »
Cette citation résume, à mon sens, toute la problématique du livre de Louise Chennevière.
J’aurais souhaité vous présenter Louise Chennevière, mais tout ce que j’ai pu trouver sur elle c’est qu’il s’agit de son premier roman, qu’elle a 26 ans et qu’elle déclare, en fait de présentation : « Je ne suis pas sur les réseaux sociaux ». Néanmoins elle confesse : « Il y a dix ans je voulais écrire un livre avec un grand héros, un roman existentialiste, pas sur des putes qui se font violer ! Avec ma culture littéraire classique, il m’a fallu du temps avant de remettre en cause l’ordre symbolique dominant. C’est venu d’un coup, brusquement, suite à une expérience intime. Mon écriture s’est retrouvée modifiée, les textes venaient, venaient et réaffirmaient une brutalité. C’est vrai que c’est un roman particulièrement violent, mais commencer comme cela dans l’écriture était une nécessité. Ce livre m’est tombé dessus. » Son style est troublant, fort, violent comme les violences imposées à ses protagonistes, chaotique et d’une maturité ahurissante pour un premier roman d’une femme de 26 ans ! Un exemple :
L’anorexique : « Mais toi qui es-tu ? Et as-tu le droit de parler, toi, en ton nom ? Et avec quels mots, et comment dire la dépossession ? La honte, et les caillots de sang dans la culotte, et le sang qui ne vient plus ? Et ce trou sombre ? Et la douleur du corps qui fait défaut, qui se terre, dans les recoins, les cavités, les cloaques de l’existence ? Et toi qui femme, n’est qu’un corps tout entier ? […] C’est, peut-être, cette façon particulière de n’être pas soi, d’être toujours déjà une image. D’être toujours déjà, d’abord, une femme. D’abord, toujours déjà, et pourtant, tu l’as compris, tard, trop tard. Tu étais tombée du bon côté du monde, jamais tu n’as su, enfant, que tu étais une petite fille. Tu n’as pas, su ce corps trop tôt, cette place. Tu n’as pas : été violée enfant par un homme, tu n’as pas éprouvé la section précise du couteau dans ta chair retranchant à jamais ton plaisir, tu n’as pas eu à te tenir en silence, dans ta chambre, cloîtrée, tu n’as pas dû cacher ton corps et tes formes, tu n’as pas eu à demander la permission, à laisser la place au grand frère… »
Les portraits de femmes se multiplient à l’infini, pimentés de troubles psychiatriques, IVG, viol, incestes, homosexualité, pulsions meurtrières… J’avais pensé trouver un de ces livres féministes se lamentant sur le machisme masculin, dans le vent de la pensée actuelle, il n’en est rien : « C’est compliqué à faire entendre dans la période actuelle mais je tiens à dissocier la pratique militante, la lutte pour les droits et la littérature. Cela n’a rien à voir. Autre chose se joue ici. Ce texte est un livre de littérature qui est le lieu du trouble. Il n’est pas un discours, il n’y a pas de parti pris. On ne peut pas sortir de mon livre en disant « Voilà, elle pense ceci, cela ». Les femmes sont constituées à partir d’un imaginaire énorme, hyper puissant, hyper violent » déclare l’auteure dans une interview, « des gens pourront être dérangés par le livre, certains le sont déjà. C’est la preuve que le corps des femmes est encore extérieur, qu’on n’est pas à l’aise avec lui. »
Le modèle : « Mon corps est une prison, mon corps est adoré. Il est adoré par des milliers de filles à travers le monde. Je les laisse faire. Je leur parle au creux de l’oreille, je les guide, je leur donne des conseils. Je suis pour elles un modèle, une grande sœur. La femme parfaite. […] Sous chacune de mes photos s’étalent des centaines de commentaires, je n’y réponds jamais. Je demeure silencieuse. Mon pouvoir est immense, et il augment chaque jour. […] Et chaque jour n’est que la mesure de cette haine-là, cette addition-soustraction posée dans notre chair. Je veux qu’elles souffrent autant que moi, je veux qu’elles sentent leur corps décharné, affamé peser du poids terrible de tous les regards du monde sur elles. »
L’agression : « … lui qu’elle connaissait si bien portant, qui était son amant depuis des mois déjà, lui dont elle aimait le corps et dont elle aimait les gestes brusques, et la façon dont il lui tirait les cheveux, mordait le corps, lui qui arrivait presque à la faire jouir, mais elle ne savait plus qui était cet homme, là, derrière elle, […] et devant ses yeux comme un écran noir, elle avait peur du noir, et la panique, et la sensation de suffoquer, et le cœur qui s’emballe, comme mille chevaux galopant sur ses reins, brisés par le poids de cet homme sur elle, et elle avait dit stop, et s’il te plait, et la peur qui montait, mais lui qui avait continué, joué le jeu jusqu’au bout, rien qu’un simple jeu, jusqu’à jouir sur son dos. »

Voilà, j’ai laissé Louise, ou ses personnages s’exprimer, elles parlent du livre bien mieux que je ne pourrais le faire. J’aurais aimé que tout le livre soit écrit avec ce même rythme chaotique qu’au début, auquel très probablement, on doit très vite s’habituer. Bon, je ne suis qu’un vieil homme qui, au soir de sa vie n’a pas élucidé le mystère de La Femme. Amies lectrices, soyez rassurées, ce n’est pas ce livre qui vous mettra à nu, il me semble qu’il épaissit encore plus l’énigme, j’en arrive à remercier le sort qui, dans mon cas, a fait gagner un spermatozoïde XY. Il y a sans doute, des portraits surabondants, des doublons, des sujets redondants, le CORPS revient comme un leitmotiv et si on accuse les hommes de toujours brandir leur sexe comme un étendard il me semble qu’ici les femmes prennent leur revanche !

P.S. : Toutes les confidences de l'auteure proviennent d'une rencontre avec DIACRITIK en avril 2019.
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date : 10-04-2019
Ce livre m’a été recommandé par un membre du fan-club de Nicolas Carteron et j’aurais vraiment souhaité lui dire combien je l’avais aimé… mais en toute honnêteté c’eut été hypocrite.

Je n’ai aucune autorité en matière littéraire, mais franchement là, la preuve est faite que l’on ne s’improvise pas écrivain.

Nicolas Carteron, est né à Rosny-sous-Bois le 24 janvier 1989. Il a grandi en Picardie et plus précisément à Crépy-en-Valois dans l’Oise. Doué en sciences, il s’est orienté vers des études techniques, et a suivi un cursus dans une école d’ingénieur en électronique et informatique industrielle. La sagesse aurait voulu qu’il s’en tienne là ! Mais, amoureux de littérature, il a réorienté son parcours pour se consacrer totalement à l’écriture qui est sa véritable passion.
Nicolas me parait un garçon très sympathique, il est beau et plait à ses lectrices qui constituent un fan-club très enthousiaste. Apparemment il a des idées, mais cela ne suffit pas, l’écriture ne suit pas.
Avec Viens, on le fait..., son cinquième roman, Nicolas Carteron, propose d'aller à la rencontre du hasard dans une histoire où se mêlent suspense, douceur et espoir (parait-il) mais sous une plume où se mêlent, maladroitement, langage courant, métaphores douteuses et trivialités involontaires (je reste persuadé quelles sont involontaires et c’est ce qui nuit).
Je déconseille fortement cette lecture, laissons les applaudissements à ses admiratrices et passons à autre chose. Nos librairies regorgent de réels talents à découvrir !
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date : 05-04-2019
Si vous aimez le suspense haletant, les rebondissements inattendus, les poursuites échevelées, le sang qui gicle jusque sur votre canapé, le super-héros à qui rien ne résiste… Allez voir ailleurs !
Si vous aimez l’ambiance, l’intrigue psychologique bien construite, la tranche de vie “comme si on y était”, l’enquêteur sympathique dont on aimerait être l’ami(e)… Alors, ce livre est pour vous !
Pour notre plus grand plaisir, il paraitrait que Jonathan et Jesse Kellerman signent, avec Exhumation, le premier opus d’une série en devenir qui met en scène un jeune officier du bureau du coroner de San Francisco, Clay Edison (A suivre).
Jonathan Kellerman est né en 1949 à New York. Il accomplit des études de psychologie à l'université de Californie et se spécialise en psychologie clinique pédiatrique. Deux ans après la publication de son premier roman Le Rameau brisé, couronné du prestigieux prix Edgar-Allan-Poe en 1986, il se consacre entièrement à l'écriture. Ses études et son activité professionnelle lui servent de cadre pour l'écriture de ses romans. Exhumation est écrit à quatre mains avec son fils Jesse Kellerman, né en 1978, également auteur de romans policiers, il a étudié la psychologie à l'université de Harvard et l'écriture à Brandeis. D’ailleurs, l’écriture est une affaire de famille puisque Jonathan est l’époux de Faye Kellerman, auteur de plus de 30 romans, dont un co-écrit avec leur fille Aliza…
Exhumation conduit le lecteur de San Francisco à Berkeley, à Oakland, des ruelles sombres aux quartiers résidentiels, avec pour point de départ une mort ordinaire qui aura pour effet de réouvrir une vieille enquête, sans lien apparent avec ce nouveau dossier presque classé par avance.
Quand Clay Edison se rend au domicile de Walter Rennert mort a priori de cause naturelle, il est tout de suite interpelé par la fille du défunt, Tatiana, qui ne croit pas à l’évidence et aux premières conclusions. Attiré par la jeune femme et bien que sa hiérarchie qui lui commande de laisser tomber, Edison va donc commencer à enquêter, tout en se posant des questions sur son rôle : « En un peu plus de six années dans ce boulot, je n’avais jamais remis en cause son utilité. Je prenais le mauvais avec le bon parce que ce que je faisais était, avant tout, nécessaire. […] Mais là, je me sentais repoussé dans les limites de mes fonctions et j’eus soudain une terrible prémonition... »
On ne pourra manquer de comparer le personnage de Clay Edison avec Myron Bolitar le héros d’Harlan Coben. Comme Myron, Clay est une sorte de boy-scout sportif courageux à la personnalité attachante, avec ses affres familiales, son historique d’espoir déçu du basket-ball universitaire et son flair de détective en uniforme de CSI.
Il s’agit d’une histoire où les auteurs, père et fils, nous invitent à suivre leur héros dans sa profession autant que dans sa vie privée. Sans précipitation mais avec obstination, explorant soigneusement détails et hypothèses, Clay Edison mène l’enquête sur un dossier enterré, qui ne fut pas sans conséquences pour les protagonistes d’alors. En parallèle, est évoqué le quotidien du bureau du coroner avec ses collègues, et l’évolution de la relation entre Clay et Tatiana Rennert avec, parfois un réalisme frappant. Je citerai en particulier cette scène, pour ne pas dire cette “engueulade”, entre Clay et Tatiana où celle-ci, sous l’emprise de l’alcool et du cannabis ordonne au policier d’abandonner son enquête. J’ai trouvé le dialogue d’une vérité rare. J’étais un témoin impuissant, c’était la vraie vie, d’une authenticité exceptionnelle.
De nombreux détails, parfois, brouillent les pistes – un amour de jeunesse qui s’invite de manière incongrue, des relations de travail élevées au rang de comparses, donc d’éléments dispensables, d’improbables détails du quotidien qui ne servent pas la narration – mais qui donnent au roman une ambiance de vérité qui fait que par moment on s’y laisse prendre et on oublie qu’il s’agit d’une fiction. Pour exemple, cette petite fête presque improvisée à l’occasion de la promotion d’un collègue provoquant rires et plaisanteries : « Se dépêcher de vivre, parce qu’à tout moment un appel pouvait tomber. Les morts ne se gênent pas. »
Des investigations "tranquilles" ? Certes, pas d’hémoglobine, pas de fusillades intempestives, mais ça n’interdit pas, en filigrane, un suspense, sans tension éprouvante, mais avec de nombreuses questions à démêler pour approcher de la vérité, malgré l’absence du principal suspect dont la psyché est la clé du roman. Une intrigue prenante et bien construite qui tient le lecteur jusqu’à la dernière page.
Avec des auteurs diplômés en psychologie, gageons que les futurs épisodes de la série seront du même “tonneau” !
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date : 29-03-2019
Dans ce livre, le personnage principal, Kat est très réussi. Elle est policière au NYPD et elle a perdu son père, policier également, il y a dix-huit ans. Elle enquête sans relâche pour connaître l'identité du meurtrier de son père. On apprécie rapidement la jeune femme ainsi que les autres personnages. C'est un des points forts du récit : des personnages bien construits et attachants, le rythme est très bien mené. On ne s'ennuie pas et on est vite entrainé dans une histoire sordide. L'intrigue est dans l'ensemble bien menée, même si elle n'est pas toujours très crédible.
Divertissant
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date : 29-03-2019
J’ai lu ce livre en 2015. Je l’avais noté ce qui correspond ici à huit points. C’est-à-dire que ce livre m’avait beaucoup plu. Je ne vais pas ici recréer un commentaire, pour cela, il faudrait que je le relise. Je ne m’en souviens plus mais je me fais confiance : ce livre m’a beaucoup plu !
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date : 29-03-2019
Nathan s’est noyé à huit ans, dans un lac en voulant sauver une fillette… arrêt cardiaque, mort clinique… puis, contre toute attente, il est revenu à la vie. Vingt ans plus tard, devenu brillant avocat new-yorkais, il est contacté par un mystérieux médecin… Il est temps pour lui de découvrir pourquoi il est revenu à la vie…
Il me semble que Musso sacrifie un peu trop au goût anglo-saxon en donnant dans l'irrationnel et dans le super pouvoir… On n'est plus dans l'esprit logique ! J’appelle cela le « Syndrome du Loch Ness » . S'il persiste je me passerai de ses livres !
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Un Marc Levy avec la même efficacité que les précédents. Mais ça n'a pas été un coup de cœur. Il n'y a pas eu le petit déclic pour que ça le soit ! Mais je le conseille vraiment pour un moment de décompression complète sans nœuds au cerveau pour lire cet ouvrage, vous passerez un bon moment de lecture, remplit de suspens du début à la fin !
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date : 29-03-2019
L’appréciation d’un livre dépend pour beaucoup du moment… de ce qu’on a lu avant, si on est dans une bonne période, euphorique ou non, si on a la pêche, si on a envie de se détendre… que sais-je ?
Quand j’ai refermé ce livre sur le point final j’étais particulièrement satisfait et enthousiaste. J’ai trouvé que c’était un Coben exceptionnel, qui sortait du lot, qu’il m’était particulièrement difficile de refermer tant j’étais impatient de connaître la suite… Seule la fin m’a peut-être laissé un goût un peu amer.
En lisant les critiques laissées par les lecteurs je me demande si je ne me suis pas laissé emporter par l’euphorie du moment ! Peut-être pour combler le manque laissé par ma lecture précédente. J’ai coté ce livre il y a un an, en lui attribuant ce qui correspond ici à huit points. Je ne vais pas revenir sur ce jugement.
Ma lecture précédente était le Prix Goncourt, « Chanson douce », que je n’avais particulièrement pas aimé.
Ici, Arlan Coben nous conte l’histoire d’un avocat, Adam, qui mène une vie aisée et agréable avec sa femme Corinne et leurs deux garçons jusqu’à ce qu’un mystérieux individu lui révèle que son épouse lui a menti quelques années plus tôt…
Un très bon suspense entre mensonges, trahisons et intimidations.
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date : 28-03-2019
La famille Posts quitte Manhattan pour des vacances à Majorque… soleil, montagnes, plage, tapas, disputes, rivalités… ils ont emporté leurs soucis avec eux, on a droit à tous leurs petits problèmes existentiels dont on n’a que faire ! En fin de compte c’est très ennuyeux. Aucune empathie pour un quelconque personnage… Si vous ne voulez pas vous abrutir comme vous le ferriez devant une série télévisée américaine du style "Modern family", alors passez votre chemin et sur la plage, faites donc une partie de volley !... Ne PAS lire ce livre! Allez donc en choisir un bon sur « booknode.com » et n’oubliez pas qu’il est édité environ douze mille livres par an !
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date : 28-03-2019
La jeune Ruby quitte son village du Texas pour les lumières du New York des années 50. Lorsqu’un télégramme la rappelle chez elle. Elle se retrouve, à trente ans confrontée à l’extrême violence raciale de son enfance… Sans doute très bien, comme livre, mais je n'ai pas pu aller bien loin… Ennuyeux, pas concerné, pas assez rationnel…
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Parvenu à un poste important, l´honorable juge Ti se voit sommé de divorcer de sa chère madame Première et d´épouser une princesse de la famille impériale. Chassée du foyer conjugal, dame Lin trouve refuge dans un théâtre où on l´emploie dans les rôles... d´épouses de magistrats ! C´est plus qu´il n´en faut pour contrarier notre bon juge, déjà très préoccupé par une série de meurtres de jeunes femmes. Au cours de cette nouvelle aventure, il devra supporter une nouvelle compagne fervente adepte du feng shui, espionner des alchimistes aux pratiques mystérieuses, assister à des représentations théâtrales où on le raille, et préserver sa famille des manigances de l´impitoyable impératrice Wu.
Une sorte de divertissement pseudo-policier dans une Chine à une époque sans doute lointaine mais difficilement localisable, sur fond de condition féminine.
Un moment de lecture original, mais il n’est sans doute pas nécessaire de lire toute la série…
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date : 20-03-2019
Je m’appelle Alya Benalitna, madame la juge, j’avais 29 ans lorsque dans la nuit du 31 décembre 2011, vers 5 heures du matin, je me suis fait agresser au pied de l’immeuble où je venais de réveillonner, chez une amie… Ainsi pourrait débuter “De mémoire” le livre de Yamina Benahmed Daho.
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Yamina Benahmed Daho est née en 1979 en Vendée. Après des études de philosophie et de lettres à l'Université de Nantes, elle devient professeure de français. Elle a enseigné et vécu successivement à Orléans et Paris. Elle vit aujourd'hui à Lyon.
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Sans plus attendre, disons-le que ce roman est un document exceptionnel. Exceptionnellement humain sur la tentative de viol que subit Alya et la traîne de douleurs qui l’assaille dès lors chaque jour. Tout y est rapporté avec une telle sensibilité, une telle précision, une telle violence que l’on n’est pas surpris d’apprendre de la bouche même de l’auteur : “ L’histoire d’Alya s’inspire d’un fait personnellement vécu. Après le procès, en 2017, j’ai eu le sentiment que je pouvais m’autoriser à transposer non seulement ce fait de violence et certaines de ses conséquences mais aussi les dispositifs et les rencontres qui en ont découlé (plaintes, convocations, entretiens, confidences …). Parce que la littérature a ce pouvoir : elle permet de raconter et de saisir un réel protéiforme. ”
La structure narrative du roman peut faire penser à une sorte de journal où chaque chapitre s’adresse à un interlocuteur particulier. Dans chaque chapitre, la narratrice, Alya, fait un effort “de mémoire” pour livrer les détails occultés par le choc dû au traumatisme à différents interlocuteurs : les officiers de police, le psychiatre, la psychanalyste ou la juge. Ainsi, les éléments narratifs se révèlent, s’enchaînent ou se répètent mais ne sont reliés entre eux que par un fil invisible, celui de la mémoire.
Mais ces répétitions n’atténuent pas sa peur et sa douleur : « C’est au ventre que j’ai très mal. La peur, une peur électrique et permanente, m’écrase l’estomac. Ça me presse le diaphragme et ça remonte jusqu’à la gorge. » Elle ne peut plus dormir car elle se sent vulnérable et à la merci d’un agresseur, la nuit. « Quand je me lève, j’ai peur. Toute la journée j’ai peur et je l’occupe à anticiper la nuit qui viendra. » Elle ne sort plus seule, elle n’ose plus prendre les transports en commun, elle voit son agresseur partout, il va la suivre jusque chez elle… Elle ne peut plus suivre ses cours à la faculté…
Quand elle parle avec sa maman dont la vie a été un long déchirement, fait d’émigration, de privations, de deuil, fataliste, elle lui dit qu’« Il faut accepter, il faut faire du courage et accepter, ma chérie. » Serait-ce la clé de l’apaisement ? « Il y aurait donc une recette, une technique, qui permettrait de faire du courage, comme on fait du fromage ou de la porcelaine ? Et, si ça se trouve, à force d’épreuves et d’obstacles, comme un bon artisan, on peut fabriquer du courage toujours plus solide pour résister aux violences fracassantes. »
La tentative de viol conduit la narratrice à s’interroger donc sur la place dévolue aux femmes dans la société et le bilan est sans appel : « L’espace public est aux hommes. Les femmes, surtout quand elles sont seules, ne font que l’emprunter. […] Contrairement à Rousseau, une femme ne pourrait jamais écrire les rêveries d’une promeneuse solitaire, parce qu’elle serait inévitablement interrompue au cours de sa promenade à pied. »
Ne comptez pas sur moi pour vous dire si Alya s’en sort et si oui, comment… Mais au cas où on mettrait la main sur son agresseur « Mieux vaut ne pas entrer dans un tribunal avec de l’espoir et un esprit de vérité, on risque d’être déçu. […] Il faut s’attendre à ce que seuls les faits assortis de preuves irréfutables y soient considérés. C’est peut-être ce qu’il y a de plus juste. Mais pas de plus honnête. »
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