Commentaires de livres faits par pilou62200
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Allongé dans le noir, ses pensées vont et viennent, désordonnées, il ne distingue qu'à peine la frontière entre le sommeil et la veille. Il a beaucoup de peine à se concentrer et à évaluer son état. Comme plongé dans une confortable torpeur, il ne souffre pas. Des rêves, des images, des bruits et des lieux qui lui sont à la fois connus et inconnus défilent dans son esprit qui lui joue d'étranges tours et le projette constamment à travers le passé et le présent, défiant l'espace et le temps. Il n'a aucune véritable prise sur ces errances. Un instant, il est assis à l'hôpital, au chevet de sa mère qui se meurt et le quitte. L'instant d'après, un hiver sombre s'est abattu et il se retrouve à nouveau allongé sur le sol de cette ferme abandonnée qui était jadis sa maison. Il a toutefois bien conscience que ce n'est là qu'une illusion.
- Que faites-vous ici ?
Il se redresse, s'assoit et aperçoit un homme à la porte. Un voyageur vient de tomber sur lui par hasard. Il ne comprend pas sa question.
- Que faites-vous ici ? répète l'homme.
- Qui êtes-vous ?
Il ne distingue pas son visage et ne l'a pas entendu entrer, tout ce qu'il voit se résume à cette silhouette qui répète inlassablement la même question insupportable.
- Que faites-vous ici ?
- Je suis chez moi. Qui êtes-vous ?
- J'ai l'intention de passer la nuit avec vous, si ça ne vous dérange pas.
L'homme assis par terre à côté de lui a allumé un feu. Il sent la chaleur se diffuser sur son visage et tend ses mains vers les flammes. Il n'a eu aussi froid qu'une seule fois dans sa vie.
- Qui êtes-vous ? demande-t-il une nouvelle fois à son visiteur.
- Je suis venu vous écouter.
- M'écouter ? Qui est avec vous ?
Il a l'impression qu'ils ne sont pas seuls, que quelqu'un d'autre accompagne cet homme, quelqu'un qu'il ne parvient pas à distinguer.
- Personne, répond le voyageur, je suis venu seul. Vous habitiez ici ?
- Êtes-vous Jakob ?
- Non, je ne suis pas Jakob. Je m'étonne que ces murs tiennent encore debout, je vois que la maison est solide.
- Qui êtes-vous ? Êtes-vous Boas ?
- Je passais par là.
- Vous êtes déjà venu ici ?
- Oui.
- Quand ça ?
- Il y a des années. A l'époque où cette maison était encore habitée. Que sont devenus ces gens ? Savez-vous ce qu'est devenue la famille qui vivait ici ?
Allongé dans le noir et transi, il ne parvient plus à faire aucun mouvement. Il est à nouveau seul, le feu a disparu, de même que la maison abandonnée. Les ténèbres et le froid le cernent, la chaleur déserte peu à peu ses membres et son visage.
Quelque part, il entend à nouveau ce grattement.
Venu des profondeurs glacées et lointaines, le bruit approche et enfle constamment, bientôt suivi par de déchirants cris d'effroi.
– Elle est là, cette brave petite, nous n’avons plus qu’à être un peu patients, annonça-t-il à son retour avant de s’allonger à plat ventre dans l’abri à côté d’Erlendur. Il ôta le fusil et la cartouchière de son épaule, se débarrassa de son sac de cuir dont il sortit une flasque qu’il lui tendit. Erlendur grimaça en avalant la gorgée offerte.
- Pourquoi ça n’a pas marché, elle ne vous aimait pas ?
- Ça n’a pas marché parce que je ne l’ai jamais rencontrée. Je l’avais bien en tête, je la voyais tous les jours dans ma tête pendant trente ans, mais ça ne s’est pas trouvé. On ne s’est pas rencontrés. L’imagination vous joue parfois de vrais tours de cochon. C’est vrai pour les femmes, pour les idées et pour les pays. Tu aimes une idée, elle te semble la plus belle de toutes, et puis quand elle se matérialise, elle ne se ressemble plus du tout ou même devient carrément de la merde. Ou encore, tu aimes tellement ton pays qu’à la fin tu ne peux plus le souffrir, parce que ce n’est jamais le bon.
Il rigola.
- Et alors, on fait de sa vie, de ses idées et de ses rêves… des cerfs-volants.
Elle ferma à demi un oeil, au-dessus de sa cigarette :
- Impossible n'est pas français, dit-elle.
- Je suis sociable de nature.
- Tu sais qu'il est vice-président de la ligue, n'est-ce pas?
- La prochaine fois, je penserai à m'agenouiller, répondit Adam.
- Et que, moi, j'en suis le président.
- Dans ce cas, il me faudra des genouillères.
- Tu te la joues pisteur indien? C'est où, le nord?
- Lève les yeux et cherche les paraboles sur les fenêtres, elles sont toutes dirigées vers le sud, c'est une constante. Maintenant que tu sais où est le sud, ça va aller pour trouver le nord?
- A tes ordres, Pocahontas.
Waha: Pas du tout. Il est persévérant. C'est une grand qualité.
Et puis, il a les os solides. C'est utile, ça.
Après quoi, debout, le dos au feu, il bourra une pipe, tirailla son faux col, qui, quoique très bas, le gênait. Il regarda sa montre, qui marquait quatre heures. Son veston pendait à un crochet planté derrière la porte. Il évolua lentement vers son bureau, relut le télégramme et traduisit à mi-voix : " Commission internationale de Police criminelle à Sûreté générale, Paris : Police Cracovie signale passage et départ pour Brême de Pietr le Letton. "
- Oppenheimer : Il y a beaucoup de naissances, je vous l'accorde... Mais tous ces bébés sont comme des clandestins : la mention de leur lieu de naissance est "boîte postale 1663" !
- Groves : Secret Défense oblige !
- Oppenheimer : Il faut parfois desserrer l'étau, Général !
- Groves : On voit bien que ce n'est pas vous qui allez devoir régler le problème du logement et des moyens matériels à Los Alamos ! Commentje vais faire, moi, avec toutes ces familles qui s'agrandissent ?
- Oppenheimer : Vous ferez comme d'habitude : en aboyant et en ordonnant ! Et tout le monde fera des efforts, comme d'habitude !