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Sacrée Marie !



Description ajoutée par zarg 2016-02-19T00:21:10+01:00

Résumé

Certains matins, juste avant le réveil de son fils, Marie s'accroupissait au bord du lit, et passait la main dans ses cheveux, si doux, si noirs, indiens, c'était une sorte de pèlerinage sur les lieux de son tout premier baiser de mère. Elle sentait alors son corps se figer dans l'empreinte de l'amour perdu, ce creux un peu froid qu'avait laissé en l'abandonnant l'instinct animal, la tendresse évidente, absolue, de la louve pour son petit. Durant ces quelques secondes, Marie imaginait que son enfant était né autre, pas ce Victor qui se lèverait bientôt d'un bond, en disant un «bonjour» sec, sans baiser ni câlin, mais un qui l'aurait aimée, avec qui elle aurait fait des puzzles, des gâteaux, des courses dans le jardin... Maris a tout pour être heureuse : un mari médecin, une jolie maison, des amies, deux enfants... Le tableau est idyllique, mais les apparences sont parfois trompeuses. Son mari la croit stupide, l'exploite et la méprise. Marie a toujours pensé que les enfants seraient le point d'orgue de son épanouissement personnel : elle constate que la réalité est bien loin de ses rêves. Déçue par le couple et par la maternité, Marie doit réagir. Dans une prise de conscience radicale, celle que tout le monde considère comme une idiote va forcer son destin, s'émanciper et prendre sa revanche...

Biographie de l'auteur

Astrid Éliard est journaliste. Elle est l'auteur d'un recueil de nouvelles, Nuits de noces (prix SGDL de la nouvelle), et d'un roman, Déjà l'automne.

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Classement en biblio - 2 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Paraffine 2022-07-07T10:31:40+02:00

Marie

Pendant plusieurs jours, Cornélius et Marie virent défiler les camionnettes devant leur maison. C'était toujours le même ballet. Le véhicule arrivait doucement, presque clandestinement. Il s'approchait de la vieille Volvo blanche de Cornélius, comme un chien qui renifle le derrière d'un autre chien, et se tenait prêt à repartir fissa, à la moindre alerte.

Un des types - en général, ils étaient deux - abaissait sa vitre, passait une tête dehors, et criait, avec le ton de celui qui ne crie pas pour quelqu'un mais pour se voir confirmer l'absence, le vide : «C'est ici, le frigo ?» Mais les livreurs ne faisaient jamais erreur. D'ailleurs, Cornélius leur indiquait scrupuleusement le chemin avant qu'ils viennent. Il fallait prendre la route qui était parallèle à l'ancienne voie ferrée, puis la D60 jusqu'au barrage. Est-ce qu'il voyait le barrage ? Bon, ben ils habitaient à vingt minutes, une demi-heure, de là. On pouvait dire qu'ils éraient isolés, oui... Après le barrage, tout droit jusqu'à Vivanon. Et une fois à Vivanon, il fallait traverser le village sans quitter la D60, et prendre à droite un chemin de terre bordé de bruyère et de ces arbres torturés qui poussaient dans la région, des cupressus. La maison était au bout de la sente, à même pas cent mètres.

À chaque fois qu'ils arrivaient au bout du chemin, le sentiment de s'être perdus, d'avoir raté un embranchement ou un panneau, étreignait les deux hommes. Pourtant, qui d'autre, dans les environs, aurait eu besoin d'un fauteuil ou d'un frigo neufs ? «Oui, c'est bien ici», répondait Marie en passant son ventre, puis tout son corps, hors de la maison. Elle se tenait cambrée derrière son nombril triomphant, poussé hors de sa cavité par les coups de pied du bébé qu'elle portait. Son sourire irradiait d'innocence - des gens qui la verraient pour la première fois parleraient peut-être de stupidité -, et alors elle accueillait les deux gars qui essuyaient la transpiration sous leur casquette à logo et refusaient, sans doute pour cette raison, la main que leur tendait la maîtresse de maison.

Ce matin-là, le ballet recommença. Le conducteur de la fourgonnette vit les toits de Vivanon doucement décliner dans le rétroviseur alors qu'il s'engageait sur le chemin de terre. Il reconnut les cupressus, il reconnut l'étendue de bruyères. Il en reconnut l'idée, l'image, car en réalité il ne voyait ni cupressus ni bruyères. Il voyait un désert que la nature elle-même avait abandonné. Les arbres ressemblaient à ces oiseaux englués de pétrole après une marée noire, leurs ailes déployées révélant de misérables envergures et de misérables corps sans chair ni plumes, emprisonnés sous une camisole visqueuse. Le mauve des bruyères avait passé sous la poussière. Étaient-elles seulement comestibles pour des insectes, ces bruyères ?

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Date de sortie

Sacrée Marie !

  • France : 2012-04-27 - Poche (Français)

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