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C'est le cœur qui meurt en dernier



Description ajoutée par MissDupont 2013-12-21T04:29:34+01:00

Résumé

Il n’y a qu’un écrivain de tout premier plan qui puisse ainsi transformer l’autobiographie en une œuvre qui arrive à toucher de manière inoubliable chacun d’entre nous. Robert Lalonde évoque de façon bouleversante celle qui fut sa mère, femme piégée par le destin et qui d’outre-tombe continue d’entretenir avec son fils un rapport de tendresse et de bataille. Ce n’est que plusieurs années après sa mort qu’il procède finalement à l’écriture de ce récit qu’il porte en lui depuis plus de quarante ans. Sans tomber dans l’anecdotique, il réussit à dresser un portrait vivant et émouvant de cette femme dans lequel le lecteur reconnaît la relation parfois douloureuse, parfois trop aimante, mais toujours marquante, que l’un entretient avec sa mère.

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Classement en biblio - 11 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par anonyme 2015-03-03T12:41:38+01:00

Il fut un temps où nous avons beaucoup parlé, tous les deux. Bien sûr, tu étais alors mieux embouchée que moi. Tu détaillais tout, les anecdotes acquéraient facilement formes et couleurs, les dates étaient précises — surtout, c’étaient les bonnes. Tu replaçais comme par enchantement tous nos personnages — cousins, cousines, oncles, tantes et même la visite rare — autour de notre table, dans la chaloupe, sous les trois pins de la grande baie. Tu épelais les visages sur les photographies en noir et blanc — un grand-oncle, une vieille cousine, une belle-sœur depuis longtemps disparue. Chacun de ces masques avait une histoire, était proche parent de ton visage, du mien. Tu m’enseignais à voix basse le drame, la malchance, le mystère. L’accident de tel oncle qui conduisait son camion trop vite, le chagrin de telle cousine mariée à dix-sept ans contre son gré, la dérive de telle tante qui n’avait plus toute sa tête et qui avait déboulé le ravin de la commune en tenant serré contre elle son casseau de fraises, « comme pour l’offrir aux anges en arrivant de l’autre bord ». Et tu souriais, en plein drame, contente que le mauvais œil ne nous ait pas encore trouvés, papa, toi et moi. Nous étions inexplicablement protégés, tous les trois.

— Pourquoi, Maman ?

Tu haussais les épaules, tu ne savais pas, ou ne voulais pas le dire. Cachottière. Invulnérable et cachottière. Ce n’était pas à toi, moins encore à moi, de savoir, de comprendre. Nous étions épargnés, mais notre tour viendrait, il ne fallait surtout pas « tenter le diable ». Tu étais fière de notre bonne fortune, sans cesse menacée, mais chaque jour renouvelée.

— Le danger nous épie, mais de loin. Tu vois le nuage rose, là-bas, au-dessus des pins ?

— Oui.

— Il nous protège. Du moins pour aujourd’hui. Parce que demain…

— Quoi, demain ?

— Le temps peut tourner. Mais, nous autres, on est à l’abri, n’aie crainte !

— À l’abri de quoi ? Protégés de quoi, Maman ?

Ton œil droit clignait, tu fronçais le nez, tournais la tête vers la fenêtre et je ne savais plus s’il fallait te croire. Comment démêler le vrai de l’inventé ? J’étais un enfant, et de plus le tien. Peut-être essayais-tu de me donner le soupçon que la surnaturelle invulnérabilité dont tu parlais n’était pas à toute épreuve, qu’elle nous enfermait tout autant qu’elle nous préservait ?

— Faut pas sonder le fond. On avance comme on peut, on continue, y a rien d’autre à faire.

Mystère encore que cette étrange affaire de surface et de fond. Je n’y comprenais rien, mais déjà devinais que notre chance, le nuage rose, notre échappée belle, avait, comme tu disais, « du sang de navet dans les veines ».

Sur la photographie que j’aime de toi, tu as ces yeux-là, ceux de huit heures du soir sur la galerie, l’album sur tes genoux, et qui me dévisagent avec cette intelligence précise, sûre, de notre position à la fois hors d’atteinte et menacée.

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Date de sortie

C'est le cœur qui meurt en dernier

  • France : 2014-08-28 - Poche (Français)

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2019-01-08T00:36:13+01:00

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