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LE CRIME DU GRAND MARAIS



Description ajoutée par LIBRIO64 2017-10-17T20:51:54+02:00

Résumé

L'histoire commence par la découverte le 12 mai 1903 du cadavre en décomposition d'une femme. Le corps a été ligoté et attaché sur un chevalet, puis coincé dans un ponceau, un petit pont-aqueduc dans le marécage du Grand-Marais actuellement le Parc Paysager, à l'époque, c'était de la banlieue de Saint-Nazaire en Loire Inférieure.

L'histoire retrace l'enquête sur le crime et les débats du Procès de Nantes, un procès retentissant, défrayant la chronique de la France en ce début de siècle, divisant les personnes entre ceux qui pensait que Monsieur Largeteau, jeune homme issu d'une bonne famille, accusé, était innocent et trouvant que l'enquête avait été faite à charge, et les partisans de la Justice et de la veuve Déceroit, épicière de La Baule, ne voulant qu'une justice rapide.

L'histoire ne s'arrête pas seulement au procès, elle continuera à défrayer la presse pendant encore un certain temps.

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Classement en biblio - 1 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par jbabebel 2014-01-28T09:06:33+01:00

Acte 1

- Un Crime dans le Grand-Marais.

- Une Mystérieuse Découverte.

Saint-Nazaire, le 12 mai 1903, le forgeron Lardeau avait rejoint ses amis Le Drain et Boucher, chez le Morin comme ils disent, en fait, le café de la Briandais à l'angle de la rue Villès-Martin. Il était huit heures trente. Ils attendaient avec impatience le petit Félicien, le fils du tenancier qui revenait de la gare. Félicien était chargé tous les matins de récupérer les journaux que les clients du dernier express avaient jetés la veille au soir dans les poubelles de la salle des pas perdus. Bien sûr, il ne récupérait que les moins abîmés. Le chef de gare, de temps en temps, lui en mettait de côté.

Ce matin-là, les habitués virent Félicien arriver avec seulement deux journaux du 11, le Gaulois et le Figaro. Il se fit rabrouer par son père qui lui disait qu'il avait mal fait son travail. Félicien, avant même de répondre, avait déjà reçu une claque sur la tête.

Le forgeron Lardeau était un homme à la voix aussi forte que ses mains. Il prit la défense du petit en lançant,

— Morin, cela te dirait de recevoir la mienne ! Laisse le petit. Nous sommes mardi et tu sais bien que le lundi soir le train est vide.

Morin qui ne voulait pas perdre la face cria,

— N’y a pas les journaux du dimanche.

— Mais Papa…

— Ne dit rien, sinon…

Il avait déjà levé son bras prêt à asséner un coup sur le petit lorsqu'il sentit son bras se lever en éprouvant un serrement sur le poignet.

Il tourna la tête et vit la grosse pogne de Monsieur Lardeau sur son poignet. Avec un petit sourire, le forgeron fit entendre un petit claquement de lèvre lui intimant l'ordre de ne pas continuer.

Léon Boucher avait pris le Gaulois, c'était son préféré. Il aimait surtout la rubrique faits divers.

— Écoute Lardeau, il y a un article sur le crime de la rue Chalgrin. Tu sais la demi-mondaine, Berthe de Brienne, tu ne vois pas de qui je parle, ce n’est pas grave. Ils en parlent dans le journal. Bon, je te résume. Elle a été assassinée. Le Commissaire Hamard, le chef de la Sûreté, a déjà un suspect, un Anglais. Il le fait rechercher dans les ports. Il est peut-être ici à Saint-Nazaire. Chez nous on a jamais de crime, alors peut-être un assassin… Je vois que cela ne t'intéresse pas plus que cela. Morin, tu me garderas l'article.

Morin répondit distraitement tout en se frottant le poignet tout violacé de l'étreinte du Forgeron.

— Lardeau, tu aurais pu me broyer le poignet. Tu es un dingue.

Toujours avec son sourire aux lèvres, il regarda son interlocuteur,

— Comment cela Morin, tu n'aimes pas quand on te câline. Remets-nous deux gros plans et un muscadet, pour Le Dandy. Et puis..., après, j'irai promener Filou. Hein mon Filou, on va faire notre petit tour.

L'épagneul breton, couché aux pieds de son maître, remua la queue en relevant le museau.

Le Drain s’était habitué au surnom que ses amis lui avaient attribué. Cela venait qu’un jour il aurait glissé un mouchoir en guise de pochette dans la pochette haute de son veston du dimanche, ou de se vêtir lors du bal du 14 juillet, à la manière de certain Dandy.

Léon Boucher regarda son ami et lui demanda s'il était intéressé de promener le chien derrière la caserne dans le Grand Marais.

Il lui glissa à l'oreille.

— J'ai quelques pièges à vérifier.

Monsieur Lardeau acquiesça. Puis il regarda la Une du Figaro. L'article qui l'intéressait, c’était celui de la météo.

— Il fait froid partout en France. Écoute dans le Figaro :

« … éclair, pluie, grêle et tonnerre, hier à Paris, journée horrible pour la saison. Et le baromètre, élevé dans le sud de l'Europe et dans le voisinage des Açores, reste toujours très bas sur nos régions ce qui laisse prévoir que cette série de mauvais temps est loin d'être terminée. En France, les pluies sont d'ailleurs, générales. On signale des orages à Nice, à Lyon et à Toulouse. Quant à la mer, elle est belle sur la Manche, agitée, sur l'Océan. La température s'est sensiblement abaissée. À Paris, le thermomètre marquait hier, dans la matinée, 8° au-dessus de zéro, et 14° dans l'après-midi. On notait 16° à Nice… »

— Je t'arrête, c'est comme chez nous. On se les gèle.

— Ouais, mais pour la forge, je brûle plus. Alors, je vais faire patienter François pour son portail ou je lui ferais payer le charbon.

Léon Boucher se mit à rire.

— François, celui de la Tranchée… Il préférera attendre. Il a un portefeuille en peau de hérisson.

Le Drain aimait les écouter dégoiser des inepties.

Les trois hommes burent leur verre d'un coup sec.

— Allez Filou, on y va. Tonton Léon Boucher voudrait se promener, n’est-ce pas Le Drain.

La promenade du chien commença le long de la caserne. Léon Boucher avait proposé d'aller voir si ses collets, posés deux jours plus tôt, un peu plus loin dans le Grand-Marais avaient été fructueux.

Léon Boucher était un homme tranquille qui ne travaillait pas beaucoup. Il portait un sac en toile sous son long manteau. Il avait toujours une petite combine pour se faire un peu de monnaie en ce moment il braconnait le lapin. Il avait une filière avec un homonyme du coin.

Le forgeron Anastase Lardeau le connaissait depuis les bancs de la communale quant à Monsieur Le Drain, il les connaissait seulement depuis plusieurs années. Il n’était le plus volubile des trois.

Filou tirait à droite puis à gauche pendant que les trois amis bavardaient.

Dans la conversation, Anastase Lardeau prévenait Léon Boucher qu'il n'irait pas loin avec sa nouvelle combine et que celle-là lui amènerait sûrement la prison. Léon Boucher riait de bon cœur et expliquait qu'il ne faisait pas de mal. Il faisait simplement un devoir civique en nettoyant le quartier du Grand-Marais.

Le temps de faire le tour de la caserne, Filou avait commencé son marquage de territoire. Il reniflait chaque réverbère.

Ils marchaient depuis dix minutes quand, ils s'engagèrent dans le chemin qui les mènerait dans le Grand-Marais.

Tout en discutant, Monsieur Lardeau détacha la laisse de Filou dans le chemin qui relie la route de Pornichet à la route de Guérande. Léon Boucher regardait autour de lui faisait un signe pour aller vers la droite, le long des buissons de ronce.

Anastase Lardeau excitait son chien de chasse.

— Cherche mon chien, il le fit cavaler et lança un bois dans une douve puis vers un autre étier.

Le chien s’enfonça dans un buisson puis il courut plus loin. Anastase avait l’habitude de laisser son chien divaguer dans le Grand-Marais, il revenait dès qu’on le sifflait.

Il y avait non loin de là des petites crottes de lapin. Ils en avaient vérifié trois collets quand Filou se mit à aboyer d'une manière inhabituelle.

Monsieur Lardeau et ses compères, intrigués par les cris de l'animal, allèrent à sa rencontre. Monsieur Lardeau et Léon Boucher ne voyant pas le chien se séparèrent le temps de la recherche.

— Filou, qu'est-ce qu'il y a mon chien ? Filou.

Le chien ne cessait d'aboyer et de gémir. On aurait dit qu'il s'était blessé.

Monsieur Lardeau fut le premier à arriver près du fossé où se trouvait le chien. Le chien continuait ses sinistres aboiements.

Monsieur Lardeau descendit dans le fossé et recula d'effroi. Il attrapa son chien et lui remit la laisse. Il venait d'apercevoir une masse dans le fossé. Le temps de reprendre ses esprits et que les frissons s'estompent, il appela Léon et Le Drain.

Une odeur forte de putréfaction émanait du fond de l'aqueduc. Après avoir fait le tour du ponceau, ils aperçurent une forme humaine dans le fossé. L’odeur les prenait à la gorge. Il fallait prévenir la maréchaussée. Ils se mirent à courir en direction de la caserne.

Depuis un moment, on avait prévenu les douanes d'agissements bizarres et de magouilles surtout le soir dans le Grand-Marais. Depuis quelques jours, plusieurs patrouilles en vérifiaient les accès sans pour cela avoir coincé des trafiquants. Ils n’avaient repéré des collets, mais là aussi rien. Ce jour-là, deux douaniers étaient à la recherche des petits braconniers.

Sur le chemin, ils stoppèrent les trois hommes et le chien dans leur élan.

— Pourquoi courez-vous si vite, Messieurs ?

Avant même d'avoir repris leur souffle.

— Il y a un mort, à deux pas d'ici, c'est horrible. Ça pue. C'est l'horreur.

— Attendez ! Que faisiez-vous ?

Le forgeron qui avait récupéré, dit,

— Il y a un mort là-bas. Je promenais mon chien. Je l'avais lâché. C'est Filou qui a trouvé le mort. Venez voir.

Un douanier accompagna Monsieur Lardeau et Le Drain sur le lieu, tandis que son collègue accompagné de Léon allait prévenir la Sûreté.

Une demi-heure plus tard, la Sûreté arrivait sur le lieu de la découverte puis une heure plus tard, un magistrat et le Commissaire Lebel.

Vers onze heures trente, le magistrat Duprant, le Commissaire Lebel, le forgeron Lardeau et son ami Léon Boucher assistaient à la manœuvre des policiers qui, à l'aide de perche, arrivèrent à dégager le corps de l'étroit tuyau qui lui servait de cercueil.

Le corps était celui d'une femme âgée, du moins à ce que l'on pouvait jurer des restes informes. Elle était vêtue seulement d'une chemise, d'un pantalon et d'un corset de satin noir. À une oreille, il restait une boucle enchâssée d'une pierre.

Le magistrat et le Commissaire Lebel se regardèrent et eurent l'impression d'un déjà vu. En effet, le corps était attaché comme dans le meurtre du pharmacien Aubert. À l’époque, le crime avait défrayé la chronique, bien qu'il ait été perpétré dans la région parisienne, la France entière en connaissait les moindres détails.

Ici, à Saint-Nazaire, le meurtrier avait renouvelé le procédé du chevalet employé par le couple Fenayrou à Chatou en juin 1882.

Léon Boucher qui était remis lui aussi de ses émotions, surtout après que les policiers avaient bougé le corps, se pencha vers Monsieur Lardeau,

— Tu te rends compte un crime chez nous. Tu as vu le corps. Cela me rappelle cette affaire de Chatou… l'affaire de l'amant, oh!... Je me souviens plus de tous les détails… il y a bien vingt ans de cela.

Monsieur Lardeau se sentait mal. Il y avait l'odeur qui empestait à plus de cinquante mètres depuis que le corps était sorti de l'eau. Il n'arrivait pas à sortir l'image de sa tête.

Un agent de la Sûreté le prit en main.

Le Magistrat Duprant avait entendu parler de nouvelles méthodes pour les affaires d'homicide, surtout celles des empreintes en 1902 pour l'identification et l'arrestation du malfaiteur Henri Léon Scheffer, à partir d'une trace papillaire relevée sur les lieux. Mais ici, il n'en avait pas les moyens, alors il avait du procédé à l'ancienne et avait fait demander le dessinateur afin de conserver un maximum de détails.

Autour de la scène du crime une petite foule était réunie, le Magistrat, le dessinateur, les deux agents de la Sûreté arrivés en premier et rejoints par le Commissaire Lebel et un groupe de huit autres agents, les deux douaniers et les trois témoins. Tout le monde piétinait allègrement le chemin le long du Fossé du Grand Marais, puis il y eut l'arrivée des ambulanciers et du médecin appelé à la rescousse. Tous regardaient et attendaient les ordres.

Au bout d'un moment, le dessinateur s'était plaint auprès du magistrat qu'il ne voyait rien. Il voulait faire le dessin du corps attaché sur le chevalet.

Le magistrat fit évacuer le site et envoya tout le petit monde se restaurer, ne laissant que le Commissaire Lebel avec deux agents et le dessinateur.

Et plus de deux heures après, ils avaient terminé leur travail. On pourrait enfin transporter le corps jusqu'à la morgue de l'hôpital ce qui fut fait vers seize heures.

Le magistrat Duprant qui gérait l'affaire décida en accord avec le Commissaire de faire garder le lieu et de le faire inspecter le lendemain d'une manière beaucoup plus minutieuse avec le personnel nécessaire. De toute façon, il plaça cette affaire et l'enquête sous la responsabilité du Commissaire Lebel.

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