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Qui dira la souffrance d'Aragon ?



Description ajoutée par x-Key 2015-01-06T15:27:31+01:00

Résumé

« Entre nous, s’interroge Aragon, notre histoire, c’est quoi ? Un coup de foudre ? – La vraie question, répond Mahé, ce n’est pas de savoir si c’est un coup de foudre, la vraie question c’est de se demander s’il y aura un lendemain. J’ai envie de te répondre que oui mais, tu le sais, nous sommes des clandestins et nous sommes condamnés à le rester. »

En septembre 1952, Aragon a cinquante-cinq ans, et Mahé, vingt-huit. Le premier, figure du grand écrivain, siège aussi au comité central du Parti communiste. Le second est un émissaire du Kominform venu à Paris pour veiller au bon déroulement d’un procès politique d’importance. Très vite, entre Aragon et Mahé, une passion se noue en même temps que se multiplient les complots, les mensonges, les chaussetrapes. C’est que, dans cette France de l’après-guerre où les communistes tiennent le haut du pavé, il est impossible à Aragon comme à Mahé de s’afficher pour ce qu’ils sont.

Comment s’aimer ?

Comment s’aimer alors sans se renier ?

Telles sont les questions auxquelles Gérard Guégan nous confronte avec finesse et émotion.

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Classement en biblio - 3 lecteurs

extrait

Aragon sait exactement où ils vont.

Mahé aussi. Même s'il feint de se laisser guider dans le dédale des rues faiblement éclairées du deuxième arrondissement.

Mahé ment comme il respire, mais il ne ment pas pour le plaisir de mentir, il ment pour se protéger.

Ça ne date pas d'hier, ça remonte à l'enfance.

Condamnée par la fuite de son époux volage à retourner s'enterrer dans une petite ville de province, sa mère, une catholique fervente, l'avait traité à l'égal d'un héritier du Malin. S'attachant à ne jamais relâcher sa surveillance, elle alla, dans les débuts de sa puberté, jusqu'à le réveiller au milieu de la nuit pour l'interroger sur ses rêves. Une telle tyrannie aurait dû écraser le jeune garçon s'il n'avait choisi de tromper son monde en jonglant avec les artifices. Il s'y était rapidement montré de première force. Les rares fois où sa mère l'avait pris en faute, il était parvenu à arracher son pardon en mimant avec talent les mauvais fils repentants, une comédie d'autant plus crédible que la soutenait l'incontestable réalité de ses succès scolaires. C'est du reste grâce à cette accumulation de prix d'excellence qu'il avait pu en septembre 1939 entrer en classe de philo avec un an d'avance dans un grand lycée parisien et s'affranchir du même coup de la tutelle maternelle en endossant la blouse grise des internes. Le trimestre suivant, dans son envie de sceller son destin d'irréconciliable, il n'avait pas trouvé mieux que d'adhérer au Parti communiste, alors interdit pour n'avoir pas rejeté le pacte germano-soviétique.

Sous l'Occupation, sa maîtrise des apparences, son attirance pour la dissimulation, son génie du secret le sauvèrent de l'arrestation, cependant que la confiance naïve en un voisin de palier menait au poteau d'exécution quelques-uns de ses camarades. En octobre 1947, lorsqu'il avait été enrôlé par le général Korotkhov, ses faits d'armes, qui n'étaient pas de la petite bière, avaient moins compté que sa nature en miroir.

Mahé venait alors d'avoir vingt-trois ans, il en a vingt-huit aujourd'hui quoiqu'il en paraisse moins. Quant à sa réputation d'incernable, elle a fait plus que se maintenir, elle s'est accrue.

Sachant cela, doit-on en déduire qu'au volant de cette traction avant Citroën, une 11 légère de couleur noire, Mahé s'acquitte d'une mission ?

Comme, par exemple, l'une de ces opérations de pénétration et de détection dont il est un spécialiste.

Mais détection de qui ? Et de quoi ?

Allons, allons, un peu de sérieux !

Bien sûr qu'il n'est pas en mission.

Ce soir, il ne ment que pour son bénéfice.

Ce soir, c'est fête.

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Commentaires récents

Or

L’émotion et la description réaliste de la politique et de la réaction des dirigeants du PCF sont les ingrédients donnant à ce récit tout son sel.

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Or

commentaire de

LiliGalipette :

En septembre 1952, Aragon a cinquante-cinq ans, et Mahé, vingt-huit. Le premier, figure du grand écrivain, siège aussi au comité central du Parti communiste. Le second est un émissaire du Kominform venu à Paris pour veiller au bon déroulement d’un procès politique d’importance. Très vite, entre Aragon et Mahé, une passion se noue en même temps que se multiplient les complots, les mensonges, les chaussetrapes. C’est que, dans cette France de l’après-guerre où les communistes tiennent le haut du pavé, il est impossible à Aragon comme à Mahé de s’afficher pour ce qu’ils sont.

Comment s’aimer ?

Comment s’aimer alors sans se renier ?

Telles sont les questions auxquelles Gérard Guégan nous confronte avec finesse et émotion.

En 1952, Louis Aragon, poète reconnu et admiré, a 55 ans. Étienne Mahé, émissaire du Kominform, en 28. « Aragon est un égoïste. Mahé déteste les égoïstes. Ce sont des planches pourries. Sas doute, mais Mahé ne peut qu'aimer Aragon et être malheureux. » (p. 243) Ils se croisent alors qu'un procès d'importance se prépare au sein du parti du communiste : Tillon et Marty seraient des traîtres et Jeannette Thorez, la femme de Maurice, malade et retenu en Russie, n'est pas la dernière à le dire. Pour Aragon et Mahé, ce procès politique offre une courte semaine de passion, mais ces amours clandestines tiennent dans une parenthèse amoureuse close avant le premier baiser. « La vraie question, ce n'est pas de savoir si c'est un coup de foudre, la vraie question, c'est de se demander s'il y aura un lendemain. J'ai envie de te répondre que oui, mais, tu le sais, nous sommes des clandestins et nous sommes condamnés à le rester. » (p. 141) Clandestins, Aragon et Mahé le sont aux yeux du parti qui apprécie les invertis encore moins que les traîtres. « L'histoire d'un temps, et d'un parti, où le reniement de soi était souvent le prix à payer pour échapper à l'exclusion. » (p. 9) Clandestins, ils le sont aussi aux yeux d'Elsa qui, si elle n'a aucune preuve, sait que son mari, dans l'intimité, n'est pas tout à fait sien.

En six jours, moins de temps qu'il n'en faut pour construire un monde, Aragon et Mahé se livrent à la passion, méprisant pour quelques heures la tyrannie du parti et les regards de la société. Pédéraste flamboyant, à l'image d'un Oscar Wilde, Aragon a tout de même un ruban à la patte : Elsa, croqueuse d'hommes par jalousie, couche avec tous ceux qu'elle espère ainsi soustraire à Louis et lui rappelle qu'il aurait mauvais compte de la quitter. L'idylle avec Mahé est alors une nouvelle blessure à porter au tableau d'honneur d'Aragon le surréaliste, d'Aragon le résistant.

Gérard Guégan imagine la passion éphémère entre les deux hommes comme on jouerait à un jeu d'enfant : on dirait qu'Aragon et Mahé auraient une histoire d'amour… Peu importe que ce soit vrai : la force du texte est de faire d'Aragon un personnage, lui qui en a tant créé. Et Paris devient la scène d'une pièce qui hésite entre le vaudeville et le drame. S'il est certain que Mahé n'a pu entrer que par la petite porte, la souffrance d'Aragon a très certainement quitté les planches par la grande, celle que l'on ouvre sur la littérature.

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Date de sortie

Qui dira la souffrance d'Aragon ?

  • France : 2015-01-14 (Français)

Activité récente

Henri-1 l'ajoute dans sa biblio or
2020-06-20T12:31:32+02:00

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