Commentaires de livres faits par Cissou33
Extraits de livres par Cissou33
Commentaires de livres appréciés par Cissou33
Extraits de livres appréciés par Cissou33
Quelques notes de guitare s’évanouirent dans la nuit, emportant les derniers échos de l’histoire du troubadour.
— Regardez, souffla-t-il en levant les yeux au ciel. C’est l’aube…
Et l’instant d’après, Éric était seul, seul devant le feu mourant, hanté par des images de fêtes décadentes, de reines monstrueuses, de princes abominablement beaux et d’un magicien qui pleurait doucement, sans faire de bruit, sans le moindre sanglot, comme pour ne déranger personne et partir sans un mot.
— Moi non plus.
Je me penchai et déposai un baiser sur ses joues pleines de taches de rousseur.
— Tu essaies de faire ton travail, je le sais bien. C’est juste que…
Je réprimai l’envie de mentir.
— J’ai eu peur et j’ai surcompensé.
Calvin prit une bouchée de son petit-déjeuner et je bus une gorgée de café.
Le silence s’installa entre nous.
— À quoi tu penses ? demanda-t-il enfin.
Je haussai un sourcil en me tapotant le crâne.
— C’est le chaos, là-dedans. Tu es sûr que tu veux savoir ?
— Moi je dirais que c’est incroyable, corrigea Calvin.
Oh, alors ça…
— Bien sûr, répondit Calvin.
Je pris une bouffée de courage.
— Bordeaux comment ?
Je le sentis me regarder, mais gardai obstinément les yeux rivés sur le trottoir.
Pied gauche.
Pied droit.
— Le bordeaux, c’est un rouge marron.
— Non, je le sais ça. Je veux dire… Comme quoi ?
Gauche.
Droite.
Gauche.
Droite.
Il n’avait toujours pas répondu.
Je finis par relever les yeux.
Calvin se frottait le menton avec sa main libre.
— Je dirais un peu comme l’automne, conclut-il après une intense réflexion.
— C’est pas plutôt rouge et orange, l’automne ?
— Si, acquiesça-t-il. Mais dans Central Park il y a quelques arbres qui deviennent bordeaux.
Il lâcha ma main et entoura mes épaules avec son bras avant de répéter :
— Oui, bordeaux comme Central Park en automne.
Cela avait l’air beau.
Il secoue la tête et me fait son sourire à la Otter.
— Rien n’est trop rapide si c’est fait pour durer pour toujours, Bear
— Je veux que l’on soit heureux, dit-il doucement. Et pour y arriver, il faut que tu sois heureux. Avec ça. Avec moi.
Mon Dieu, j’espérais que Gary n’allait pas accepter cette offre. Il m’avait déjà demandé d’être son témoin et mes yeux n’en supporteraient pas autant.
— C’est vrai ? demanda l’intéressé d’une minuscule petite voix pleine d’espoir.
Julian geignit en signe de compassion.
— Je suis désolé, tentai-je à nouveau.
— Euh…
— Parce que tu sais qu’on n’a pas besoin d’un vagin pour préparer une salade, n’est-ce pas ? En fait, je sais de source sûre que des salades sont constamment préparées sans vagin.
— Est-ce que tu peux arrêter de répéter vagin encore et encore ? Ça me fait peur.
— Ça te sert de leçon pour ton sexisme. Vagin.
— Voilà une description bien grossière.
— Elle a le mérite d’être honnête.
— Je ne peux pas le faire pour moi.
— Parce que tu n’as pas envie de moi.
Ma réponse est aussi ferme que la sienne et je remercie mon père pour ça. Pour être capable de ne rien laisser paraître alors que j’ai l’impression que quelque chose vient de se briser à l’intérieur de ma poitrine.
Penses-tu que tout est réparable ? J’aurais besoin d’être réparé.
Il se sentit rougir de partout, la tête légère, et plus qu’un peu déstabilisé. Ce que Ty promettait... c’était plus que ce à quoi il s’attendait vouloir d’une autre personne. Mais il le voulait de la part de Ty, désespérément. Il inspira afin de parler, mais il s’étrangla et dut essayer de nouveau avant de pouvoir sortir quelque chose.
— Tu… tu rampes sacrément bien.
— Je fais tout bien.
— Ha !
— Tu vois, c’est une chose à laquelle j’ai beaucoup pensé pendant mon absence, dit Ty en le faisant rouler sur le dos et en lui donnant un baiser rapide.
— Ramper ?
Jared n’était pas certain de quoi répondre. Mais Lane, qui devait avoir une ouïe extrasensorielle, leva la tête, et dit, d’une voix égale :
— J’offre des cadeaux magiques. Jared s’étrangla avec sa bière puis haussa les épaules.
— C’est vrai, acquiesça-t-il, puis il sourit à Lane. Lane lui rendit son sourire.
— L’amour est stupide, énonça Wynn en secouant la tête.
Elle m’offrit un cadeau enveloppé dans les pages comics du journal du dimanche. Un manuel de réparation de Buick 1940, vieux et usé. La couverture était orange. C’était moisi et merveilleux. Elle dit qu’elle l’avait vu à Goodwill et qu’elle avait pensé à moi.
Il y avait quelques nouveaux pantalons pour le travail. Les anciens commençaient à tomber en lambeaux.
Il y avait aussi une carte. Un loup sur le devant, hurlant à la lune. À l’intérieur, une blague. Comment appelle-t-on un loup qui a perdu sa voiture ? Un loup-garé-où ! Au-dessus, elle avait écrit huit mots : Cette année sera meilleure. Je t’aime, Maman. Elle avait dessiné des cœurs autour des mots je t’aime.
Nous fîmes la vaisselle pendant que sa vieille radio jouait depuis la fenêtre.
ouverte devant l’évier. Elle chanta doucement en rythme alors qu’elle m’éclaboussait d’eau, et je me demandai pourquoi je sentais le sucre d’orge et les pommes de pin. Le génial et l’épique.
Il y eut une bulle de savon sur son nez.
Elle dit que j’en avais une sur l’oreille.
Je lui pris la main et la fis tourner en rond tandis que la musique accélérait. Ses yeux étaient brillants et elle dit :
— Un jour, tu rendras quelqu’un très heureux. Et j’ai hâte de voir cet instant arriver.
J’allai me coucher et, par ma fenêtre, vis les lumières allumées dans la maison au bout du chemin. Je songeai à eux. Les Bennett.
Quelqu’un, avait dit ma mère. Rendre quelqu’un très heureux.
Pas un elle. Mais quelqu’un.
Je fermai les yeux et dormis. Je rêvai de tornades.
— Et ils font caca.
— N’en parle pas, chuchote Will. Ce qui sort de cet enfant est démoniaque. Si tu dis son nom, ça va sortir de la poubelle et l’apocalypse va commencer.
— Des démons caca.
— Je pense que nous délirons.
— En plein délire.
Oh merde. J’avais vraiment dit ça ?
— Graham… Graham est le nouveau Voldemort. On ne dit plus son nom à voix haute.
— C’est le goût que ça a, à présent. Comme le pain de maman. Comme un morceau d’amour qu’elle m’a envoyé depuis là où elle se trouve maintenant.