Djaïli Amadou Amal : "Non aux mariages forcés"

Quelques heures plus tôt, elle participait à une table ronde. Elle aurait voulu disparaître, se volatiliser. Le débat a glissé sur la féminisation des mots, notamment des noms des métiers. Sommée de prendre position, elle avait botté en touche, contrariée. Les questions lui semblaient si lointaines et anodines ! “Que pensez-vous, vous la grande écrivaine, prix Goncourt des lycéens, la France n’est-elle pas très en retard ? Ne faudrait-il pas décider, une fois pour toutes, et imposer madame la présidente, une professeuse et une sapeuse-pompière ?”

Où sont les vrais combats ? se demande Amal. Les filles sont violées, broyées, soumises, elles doivent baisser les yeux devant les hommes, s’incliner sur leur passage et supporter l’inconcevable, c’est pour elles et leur émancipation que je lutterai sans relâche.