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Secrets de sage-femme



Description ajoutée par Volusian 2011-03-06T20:39:52+01:00

Résumé

Présentation de l'éditeur

Tout sur la maternité par la sage-femme d’Amandine, le premier bébé-éprouvette français.

En matière de grossesse, il y a ce qui se sait et ce qui se tait. Il y a la science des livres pratiques qui répondent aux mille et une questions qu'une femme enceinte se pose et puis il y a tout ce qui se dit à voix basse dans l'intimité d'une relation particulière. Violaine Kerbrat est sage-femme depuis près de quarante ans. Elle a accompagné des centaines de femmes sur le chemin de la maternité, elle a recueilli leurs craintes et leurs attentes, leurs douleurs comme leurs bonheurs. Mais Violaine Kerbrat dont la carrière s’est principalement déroulée dans l’un des fleurons des maternités françaises, a aussi été le témoin privilégié de l'épopée de l'obstétrique moderne, aux côtés des plus grandes figures, notamment les professeurs Émile Papiernik et René Frydman. Elle fut la sage-femme d’Amandine, le premier bébé-éprouvette français.

Ce qu'elle raconte ici, ce sont quatre décennies de progrès médical fulgurant avec ses avancées extraordinaires et ses interrogations immenses. Ce qui se dévoile dans ces pages, c'est aussi la maternité côté pile. Ce qui ne se dit pas, ce qui ne s'avoue pas : Secrets de sage-femme, des histoires d’amour, entre médecine et désir.

Biographie de l'auteur

Violaine Kerbrat est sage-femme à l’hopital Antoine Béclère de Clamart depuis quarante ans.

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Classement en biblio - 15 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Volusian 2011-03-06T20:38:01+01:00

Chapitre premier

L'ÉMOTION INTACTE

Il est des instants qui restent en vous toute une vie. Le temps a passé – près de quarante années se sont écoulées ! –, mon visage s'est flétri, mon corps a vieilli, tout ce qui fait mon enveloppe extérieure a bougé, mais l'émotion de la première fois est demeurée intacte. C'est comme une source vive et claire qui coule dans ma mémoire.

Nous étions au tout début des années 70. J'avais 18 ans, je venais de finir ma première année d'études d'infirmière – en début de scolarité, le cursus était le même que celui des sages-femmes ou des puéricultrices – et je commençais mon stage à l'hôpital de Caen. Entendons-nous, ce lieu n'avait rien à voir avec l'immense barre de béton qu'est aujourd'hui le Centre hospitalier régional universitaire. C'était un ensemble de petits pavillons, dans l'esprit du XIXe siècle, un peu comme Baudelocque, à Paris. La maternité tenait dans des bâtiments préfabriqués mais pratiquait près de 4 000 accouchements par an. C'est colossal ! Imaginez qu'à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart 8 naissances seulement ont lieu chaque jour, soit 2 700 par an.

Pendant toute une année, j'avais appris les gestes élémentaires : panser, poser des perfusions, recoudre sommairement, pratiquer quelques petits actes de chirurgie. Nous nous entraînions en amphi, sur un mannequin de tissu. Rien à voir bien sûr avec un patient en chair et en os, souvent inquiet et paniqué, mais enfin, il fallait bien se faire la main ! Les études avaient été ardues, avec l'anatomie en première ligne, c'était un savoir technique, précis et rébarbatif. Et j'en avais pour trois ans… Dans le secret de mon cœur, j'aurais préféré opter pour médecine, mais la durée des cours me paraissait interminable. Sept ans d'études, sans compter l'internat… Alors que je voulais gagner ma vie, devenir indépendante, m'émanciper du milieu bourgeois qui était le mien. Non, sept ans, voire plus… C'était décidément trop long. L'autonomie, je la voulais, et vite.

Me voici donc en fin de première année, au tout début de l'été, engagée pour un stage de un mois, sous la conduite d'une sage-femme en titre. Nous formions un tandem – l'une enseignait, l'autre apprenait – qui assurait une garde de douze heures d'affilée (de jour) suivie de douze heures de repos, et de nouveau douze heures de garde de nuit et quarante-huit heures de repos. Ma sage-femme à moi, mon coach comme on dirait aujourd'hui, s'appelait Mlle Schaeffer. Blonde, la trentaine, cheveux coupés au carré. Elle était sûre d'elle, dégageait une grande assurance tout en se montrant douce avec les patientes. L'idéal, à mon sens, car ce qui peut aider une femme dans la douleur, c'est bien ce mélange de douceur et de fermeté, cette délicatesse bienveillante alliée à la sûreté du geste professionnel. C'est cela qui permet à une parturiente d'aller au bout de sa délivrance.

Les patientes, nous ne les connaissions pas ; souvent, nous ne savions rien d'elles. Elles arrivaient au dernier moment, parfois en catastrophe. Il fallait mener l'interrogatoire – « À quand remontent vos dernières règles ? Comment s'est déroulée votre grossesse ? Avez-vous vu un médecin ? Souffrez-vous de maladies particulières ? Prenez-vous des médicaments ? Avez-vous déjà eu des enfants ? » –, pratiquer en urgence les examens indispensables et aller vite, car les contractions s'annonçaient déjà.

La première femme que j'allais accoucher venait de la campagne. Rondouillarde, pas très jolie, pas très soignée, pas très propre. Avec un antécédent d'enfant mort-né. Ces patientes-là, hier comme aujourd'hui, on les surveille comme le lait sur le feu. Toutes les grossesses sont précieuses, celles-ci le sont plus encore. Il y a du noir dans leur histoire, du mystère, et beaucoup d'angoisse. Elles passent neuf mois à se demander pourquoi leur enfant n'a pas vécu et si celui qu'elle porte vivra. Question simple, essentielle, obsédante.

Cette Mme Vaillant, dont le nom résonne encore familièrement à mes oreilles, je ne l'ai pas quittée d'une semelle. Nous l'avions installée dans une chambre seule, assez loin de la salle de naissance, des cris des mères et des premiers pleurs des bébés. Je me souviens de ce lieu, où l'on exilait toutes celles qui avaient besoin d'une attention particulière – les jeunes filles, les handicapées, tous les cas difficiles. Je voyais cette femme couchée sur son lit de fer, dans cette pièce dénudée, peinte en beige, meublée simplement, et je repensais à la précédente occupante, morte d'une embolie massive après une césarienne. Une très rare complication survenue sans doute en raison de l'obésité de la jeune mère.

Ma patiente, je voulais en prendre soin le mieux possible ; par devoir, mais aussi parce que la détresse dans laquelle la plongeait sa souffrance me touchait. Il faisait chaud ce 4 juillet. La journée avait été lourde et malgré l'air, qui, à Caen, nous arrive parfois de la mer, tout le monde étouffait. Alourdie et lasse, les pieds gonflés, Mme Vaillant était incommodée plus que les autres. J'avais commencé par lui nettoyer le sexe et les pieds, je la cocoonais, je la dorlotais. Je lui massais le dos, lui conseillais de se laisser aller à la douleur durant la contraction, de respirer durant les brèves minutes de répit que son corps lui offrait, je m'efforçais de la réconforter, moi qui ne savais pas ce qu'était une contraction, moi qui ne pouvais que transmettre un savoir théorique.

Le travail a duré une bonne dizaine d'heures. C'était douloureux, rempli de cris, d'appels à sa mère et de ce « je ne ferai plus d'enfants » que j'ai entendu tant de fois. Son mari était dans la salle d'attente. Comme tous les futurs pères de l'époque, il faisait les cent pas, grillant cigarette sur cigarette. J'étais donc seule avec Mme Vaillant. Mlle Schaeffer passait régulièrement, s'informant de l'évolution du travail, posant son oreille contre le ventre proéminent pour écouter les battements de cœur du bébé avec son stéthoscope de bois. Conservant ce calme et cette parfaite maîtrise d'elle-même qui me fascinaient.

Moi, je ne bougeais pas de la petite chambre, j'entourais de mes bras ma première patiente, je lui tenais les mains – qu'elle me broyait ! J'avais du mal à canaliser ses excès dans les hurlements, dans la gestuelle. J'étais dépassée, mais pas effrayée. J'étais sereine, avec le sentiment profond et apaisant d'être à ma place.

Au fil des heures, la dilatation s'est faite. Régulièrement, normalement. J'ai donc accompagné Mme Vaillant dans ce que l'on appelait alors la salle de travail – quel terme barbare, dans ma jeune tête, il évoquait les pires instruments de torture !

En ces temps où la péridurale n'existait pas, l'ambiance était bien différente de celle d'aujourd'hui. On accouchait en souffrant, c'était la règle, mais il y avait de l'émotion, de la sueur, de la vie. Quand j'entre aujourd'hui dans une salle de naissance, tout est silencieux. Les sages-femmes sont devant les écrans, occupées à décrypter les paramètres médicaux concernant la mère et l'enfant qui défilent en temps réel, contraintes de rendre compte du moindre de leur geste et de l'enregistrer dans le dossier de la patiente… « Monitoring posé à 11 h 15 », « dilatation du col à 8 à 13 h 50 »… Elles ne se tiennent plus en permanence au chevet de la patiente qui, souvent, se sent bien seule.

Il règne désormais une atmosphère aseptisée, clinique, vide d'émotion. Moi qui ai connu et traversé ces différentes époques de l'obstétrique, je me demande si la douleur ne fait pas partie de la naissance. Je ne prétends pas que la douleur ennoblit, non. Mais j'ai le regret d'un passé où la vie jaillissait avec toute la force de l'exceptionnel, dans l'agitation, le presque fracas ou l'harmonie tranquille. Nous assistions parfois à des scènes extraordinaires… Une Tsigane se présenta à la maternité avec toute sa famille – mari, père, mère, enfants, oncles, tantes, frères et sœurs… –, qui demeura là tout le temps que dura l'accouchement. Ils se tenaient dans la salle d'attente tandis qu'elle travaillait avec concentration à la naissance de son enfant. Tout son être disait la souffrance mais son cri était comme une complainte, comme un chant accompagnant la douleur, s'intensifiant au moment des fortes contractions, se faisant murmure lorsque la vague s'apaisait. Cette femme était docile avec son corps, elle se laissait envahir puis reprenait souffle. Cette presque mère était… comme une mer dans la tempête.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par Erinael 2014-04-15T00:03:40+02:00
Or

Très bon livre qui nous permet de voir l'évolution de l'obstétrique ces 40 dernières années au travers de la carrière de cette brillante sage-femme.

A conseiller à toutes celles et ceux qui s'intéressent à cette thématique, il est chargé d'expériences et de tmoignages très enrichissants.

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Commentaire ajouté par Volusian 2011-03-06T20:48:36+01:00
Argent

livre très beau, parfois drôle, parfois émouvant, décrit avec tendresse, très agréable à lire également et suffisamment court pour intéresser un large public, bien que certains termes techniques ne sont pas expliqués et rend parfois la lecture réservée aux professions paramédicales/médicales ou étudiants de ses filières.

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Date de sortie

Secrets de sage-femme

  • France : 2010-04-07 - Poche (Français)

Activité récente

Editeurs

Les chiffres

lecteurs 15
Commentaires 2
extraits 1
Evaluations 3
Note globale 8.67 / 10

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