Les enquêtes de Brown & De Luca, Tome 3 : L'empreinte du tueur

Whitney Point, Etat de New York

D’accord. Peut-être y avait-il, dans les âneries que j’ai écrites, un fond de vérité : oui, on pouvait obtenir ce qu’on désirait. Bien sûr, mes livres ne se résumaient pas à ça. Mais c’était l’idée de base. Et la vie semblait vouloir me donner raison.

J’avais voulu recouvrer la vue, j’avais voulu que le meurtre de mon frère soit résolu, j’avais voulu survivre aux fêtes de fin d’année — au sens littéral. Et j’avais aussi voulu l’inspecteur Mason Brown.

Et aujourd’hui j’avais à peu près tout ça. Je pouvais voir. Pas de complications, pas de rejet, cette fois, du tissu du donneur — objections morales mises à part, j’entends. Après tout, ce tissu avait été prélevé sur un tueur en série — qui plus est, le meurtrier de mon frère.

J’avais survécu aux fêtes de fin d’année, même s’il s’en

était fallu de très peu. L’affaire avait été résolue. En quelque sorte. Le meurtrier de Tommy était mort. Et le frère de ce tueur, l’inspecteur susmentionné, était dans mon lit, même si ce n’était que pour une heure ou deux à la fois.

En fait, je commençais à croire que les messages de mes best-sellers (et des calendriers, mugs, applis et ligne de vêtements sur le point d’être commercialisée)

étaient pertinents. Comme Mason, je commençais à

me figurer que si mes préceptes de pensée positive, assez banals au demeurant, étaient populaires, c’était parce qu’ils contenaient un peu de vérité et qu’ils ne se réduisaient pas à du baratin psycho-spirituel à la sauce new age. Et, en toute franchise, ça me faisait du bien d’y croire. C’était vraiment bon d’imaginer que je servais un intérêt supérieur dans ce monde.