La Romance du marionnettiste

Je ressors de cette lecture assez déçue. Les dessins sont absolument magnifiques, le monde crée un mélange de monde impérial et steampunk dans une époque à la fois moderne et ancienne. L'univers des automates est mis en avant ainsi que le marionnettisme bien qu'on y voit aussi de la manipulation à travers les fils. En revanche, l'histoire manque de crédibilité, surtout vis-à-vis des personnages. On devrait s'attacher à Chris avec son passé, mais c'est tout le contraire. C'est un homme froid, manipulateur, qui humilie et écrase, entouré d'automates qu'il a créés à l'image qu'il souhaite. Les humains ne sont pas assez beaux et respectueux à ces yeux. Gilbert est un chevalier saint et pieux, mais il ne se rebelle pas d'être un objet sexuel. On ne sait quasiment rien de lui, hormis qu'il est un pion manipulé par ses supérieurs, manipulé par Chris. Quant à la romance, elle n'est que dans le titre. Il n'y a pas d'amour sain et de relation harmonieuse. C'est toxique. Le chapitre bonus ne vient même pas adoucir le reste. Alors peut-être qu'il faut lire entre les lignes et qu'il faut y voir la subtilité du message, mais c'est affreusement creux. 

Dommage, car les dessins sont incroyables, mais l'auteure nous place du v*ol et du sexe très explicites pour rabaisser et souiller ce chevalier sans combativité et montrer un marionnettiste abject. 

Je n'ai pas aimé, j'avoue que je ne saurai pas trop dire pourquoi, mais je n'ai pas trop apprécié cette histoire

Une histoire qui malheureusement est tombée dans les travers problématiques que j'avais anticipés.

Les plus :

- l'univers : hyper original, il offre un mélange détonnant de monde inspiré de l'époque moderne et d'un XIXe impérial, couplé à des éléments de fantasy médiévale. C'est très particulier, et j'ai adoré cette ambiance.

- le concept du marionnettiste : il y a un côté quasi circassien très passionnant dans le concept de nous offrir un personnage inventeur et fabricant de pantins magiques. Ça apporte un côté steampunk très plaisant.

- le style graphique : très bien maîtrisé, il donne à contempler de superbes lumières, des costumes richement détaillés, des personnages à la physionomie captivante.

- Le fait d'avoir des scènes de sx non censurées

Les moins:

- Des personnages que j'ai trouvé creux et très superficiels. Ils manquent tous cruellement de nuances, et servent l'intrigue plus qu'autre chose. Je n'ai absolument pas appris à les connaître, et le peu que j'ai découvert de Chris verse dans le cliché facile du personnage affreux qui a vécu une enfance difficile (et pour lequel JE devrais éprouver de l'empathie ?!)

On en vient au pb principal : La "relation amoureuse" qui est le cas typique d'une relation toxique romantisée.

La relation est dès le début déséquilibrée et malsaine, puisque ça commence par un chantage sexuel odieux, qui est la seule option de Gilbert pour rester en vie. En soi OK pour cette entrée en matière même si elle est déjà éculée. Mais par la suite Gilbert ne paraît pas choqué outre mesure d'être utilisé nuit après nuit, et ne fait rien pour se sortir de cette situation. C'est d'une pauvreté lunaire en terme de crédibilité et de réalisme.

- Les scènes de sexe qui sont en fait des inclusions SMUT, visant à remplir et entretenir l'illusion de la romance, à laquelle je n'ai pas cru une seconde dès le début.

Au final, j'ai adoré le cadre, le côté marionnettiste, et le style graphique. Les personnages et la "romance" quant à eux me sont restés en travers de la gorge.