Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 958
Membres
1 014 559

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

L'Année de l'éveil



Description ajoutée par anonyme 2011-02-13T11:04:54+01:00

Résumé

Un petit paysan qui n'avait jamais quitté son village se retrouve un jour enfant de troupe. Dans ce récit, il relate ce que fut sa seconde année de jeune militaire, une année de découvertes et de bouleversements, qui le verra mourir à son enfance et s'éveiller à des réalités et des énigmes dont il ignorait tout. La faim, le froid, les bagarres, son avide besoin d'affection, l'admiration qu'il voue à son chef de section, sa passion pour la boxe, les sévices que les anciens font subir aux bleus, la découverte de l'amour avec la femme de son chef, le sadisme de certains sous-officiers, la nostalgie qu'il a de son village, de sa chienne et de ses vaches, ses quinze jours de cachot, son renvoi de l'école puis sa réintégration, la hantise de mourir à dix-huit ans, là-bas, dans ces rizières où la guerre fait rage ..., c'est le récit d'une entrée en adolescence, avec ses révoltes et sa détresse, ses déchirements et ses ferveurs.

Afficher en entier

Classement en biblio - 44 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par anne-boulanger-pecout 2014-04-18T23:53:02+02:00

En entrant dans cette caserne, en voyant ces murs, ces bâtiments, en découvrant ces centaines de visages inconnus, ces manières de parler tellement différentes de la mienne, dès la première minute, j’ai compris que j’étais seul, irrémédiablement seul, que je serais à jamais seul, que chaque être humain est misérablement seul. (p 62)

Je prends conscience qu’on ne choisit ni ses parents, ni son enfance, ni ce qui en découle, ni ce qu’on est. Mais ce que le hasard et les circonstances m’ont attribué, et qui n’est pas forcément pour me convenir, dois-je le combattre, ou m’y soumettre ? Ces questions qui viennent de surgir en moi, je devine qu’elles ne me lâcheront plus. Ainsi non seulement suis-je seul, dramatiquement seul, mais encore, il ne m’est pas accordé de choisir la vie qui pourrait répondre à mes désirs. Mes pas, ces pas que je ne peux diriger, où vont-ils me conduire ? Vers quels pays ? Quelles rencontres ? Quels abîmes ? (p 66)

(Un professeur parlant aux élèves de son expérience en camp de concentration) : « La première de ces conclusions, fort banale, procède d’un simple constat. Elle peut s’énoncer ainsi : en toute bonne conscience, l’homme est capable d’infliger à d’autres hommes les choses les plus terribles, les plus atroces. En les écrasant et les humiliant, en les contraignant à perdre toute dignité et à se mépriser eux-mêmes, il vise à tuer leur âme, à les transformer en loques, en déchets puants et repoussants, de sorte qu’à la fin, hébétés, vidés de toute humanité, ne se reconnaissant plus le droit de vivre, ils en viennent à être des victimes consentantes, à collaborer avec la machine de mort qui travaille à les anéantir.

Mais il faut aussi savoir qu’à l’opposé, l’homme peut faire montre d’un dévouement, d’une générosité, d’un héroïsme absolument admirables. Lors de mon prochain cours, je vous raconterai comment des déportés n’hésitèrent pas à mettre leur vie en jeu pour venir en aide à un camarade. […] Donc, lorsque devenus adultes, vous chercherez à sonder ce mystère qu’est l’être humain, à vous faire une juste idée de ce que nous sommes, il vous faudra ne pas perdre de vue que nous avons au moins deux versants. […]

La seconde conclusion à laquelle je suis parvenu, non moins banale que la première, est également née d’un constat. Un constat qui m’a amené à découvrir que l’homme possède des ressources de courage, de ténacité, d’énergie absolument insoupçonnables. Aux prises avec les pires circonstances, prisonnier des situations les plus désespérées, il trouve en lui les moyens de se rendre quasiment invincible, de déjouer ce qui est conçu pour l’avilir et l’éliminer. S’il veut, il peut surmonter souffrance et désespoir. S’il veut, il peut même vaincre sa peur de la mort. Et lorsqu’il est affranchi de cette peur, il possède une force et une liberté qui lui permettent de tout défier, tout affronter.

Au maquis, j’avais un grand ami, […]. Un jour, alors que nous étions traqués par les Allemands et que nous grelottions, enfouis dans la neige, je maugréais, maudissais cette vie que nous menions. […] Il me rappela à l’ordre, puis conclut, comme s’il émettait une évidence : ‘Si on sait s’y prendre, on peut être heureux même en enfer.’ Cette réflexion, je ne l’ai jamais oubliée. Non plus que ce regard qu’il avait eu. Un regard vibrant de défi, de force, de joie, d’une détermination farouche, qui m’avait immédiatement regonflé. » (p 112-115)

˗ Monsieur, pourquoi Dieu a-t-il permis qu’il y ait des camps de concentration ?

[…]

˗ Si ta question s’adresse non au professeur, mais à l’homme que je suis, je me sentirai autorisé à te dire que, selon moi, Dieu n’existe pas. Depuis le fond des âges, l’homme est dans un tel effroi face à la vie, la mort, l’immensité de l’univers et de ce qu’il ignore, qu’il a éprouvé le besoin d’imaginer un père tout-puissant, un père qui a pour rôle de le guider, le protéger, le consoler, un père qu’il ne cesse d’implorer et à qui il demande de dispenser largement bonheur, réussite, richesse, un père qui lui assure qu’après avoir été jeté en terre, il ressuscitera, puis jouira d’une existence et d’une félicité éternelles. Tout cela est si puéril, si dérisoire. Comment l’homme peut-il pareillement se leurrer, fonder sa vie sur un tel tour de passe-passe, croire en un Dieu qui est le produit de sa propre invention ? Cela est pour moi un mystère. D’ailleurs, que Dieu existe ou non, quelle importance ! En revanche, ce qui importe au plus haut point, c’est ce que nous sommes, et la manière dont nous nous conduisons avec autrui.. Cet autre moi-même, mon semblable, est-ce que je le respecte, le traite en égal, fais preuve de rectitude dans mes rapports avec lui ? Ou au contraire, est-ce que je ne cherche pas, subtilement ou non, à le dominer et l’exploiter ? A l’abaisser et l’humilier ? Ces questions, vous aurez à vous les poser cent fois le jour et tout au long de votre existence. (p 116-117)

Moi, pour que je ne sois pas toujours à me faire des reproches et à me mépriser, pour que je travaille bien en classe, j’ai besoin qu’un adulte me marque de l’intérêt, se préoccupe de mes résultats, me donne de l’amitié. (p 145)

J’écoute cette voix qui me parle avec insistance, me ressasse depuis quelques heures toujours les mêmes mots. C’est un ensemble de trois courtes phrases qui se rapportent à ce que je préfère laisser enfoui au fond de moi. Soudain, à peine l’envie m’en est-elle venue, je décide de graver ces phrases dans le bois du bat-flanc. […] L’enfant que le père a chassé n’a plus de route. Là-bas loin dans la montagne du fond de sa tombe la mère appelle. Inlassablement de sa bouche écrasée le fils la supplie d’accorder enfin son pardon. (p 196, 198)

Mais, avait poursuivi notre professeur, dans l’hypothèse où Dieu n’existerait pas, il ne faudrait pas commettre l’erreur de considérer que tout est permis. L’exigence morale est en chacun et il incombe à chacun de lui obéir. Et pourquoi ne serions-nous pas capables de mener des vies authentiquement morales sans l’espoir d’obtenir une rétribution dans l’au-delà ? Bien des croyants s’efforcent d’être irréprochables, mais uniquement par égoïsme, pour s’assurer un profit, gagner la vie éternelle. Il n’y a là ni plus ni moins qu’une sorte de marchandage, et ce marchandage est profondément immoral. (p 246)

Afficher en entier

Ajoutez votre commentaire

Ajoutez votre commentaire

Commentaires récents

Commentaire ajouté par Con-fused 2017-07-12T11:06:39+02:00
Argent

Livre lu au collège. Je ne pense pas que j’avais assez de maturité pour rentrer complètement dans l’histoire, ce qui est dommage car je me souvient d’un style assez émouvant.

Afficher en entier
Diamant

Un long récit sans les habituelles ruptures des chapitres. Comme si Charles Juliet voulait nous faire entrer dans le long temps de sa seconde année d’enfant de troupe.

Le bouleversant portrait d’un adolescent chahuté de sentiments violents, qui lui viennent d’un environnement sans pitié et de la transformation qui se fait en lui, balancement entre l’enfant encore tout proche et le jeune adulte qui s’élabore. Qui lui viennent aussi de ce manque initial qui lui a valu d’être recueilli à l’âge de trois mois par une famille adoptive. Manque initial qu’il grave sur les planches du bat-flanc de la cellule où il a été enfermé : « L’enfant que le père a chassé n’a plus de route. Là-bas loin dans la montagne du fond de sa tombe la mère appelle. »

Dureté du système militaro-scolaire dans lequel il est entré, où s’imposent majoritairement autoritarisme et violence, tant de la part des adultes que de la plupart des camarades ; douceur ambigüe des permissions hebdomadaires de faveur, où l’émerveille et le taraude de remords l’amour qu’il vit avec la femme de son chef ; un temps où se construit malgré les obstacles ou peut-être à cause d’eux, de coups de poing en coups de gueule, une personnalité.

Ce livre est un cri d’appel au monde des adultes, un cri d’appel aux parents absents, un cri d’appel à une vie autre que violente et triste.

M’ont particulièrement touchée, bien sûr, les pages sur l’existence ou la non-existence de Dieu. Parce qu’elles rejoignent très directement les questions que je pose dans le livre que j’ai écrit (« De la croyance à la perplexité, Itinéraire d’une agnostique »). Retrouver chez un auteur un vrai compagnon de questions, un vrai compagnon de valeurs humanistes, quel bonheur, et quel honneur…

Afficher en entier
Commentaire ajouté par Amelie95 2013-09-01T00:31:13+02:00
Or

Une histoire attachante et bouleversante. Une belle autobiographie!

Afficher en entier

Date de sortie

L'Année de l'éveil

  • France : 1999-09-16 - Poche (Français)

Activité récente

Elinora l'ajoute dans sa biblio or
2024-01-01T21:56:51+01:00

Évaluations

Les chiffres

lecteurs 44
Commentaires 3
extraits 1
Evaluations 5
Note globale 7.4 / 10

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode